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Bacon, le film en version intégrale

L'ONF nous offre sur son site web l'intégrale du documentaire d'Hugo Latulippe, Bacon, le film.

Mes 2 citations préférées:

* Selon le Barreau du Québec, la loi 23 est une exception importante au régime normal de démocratie (61:44).

* Arretez de croire que l'on vous a élu pour assurer la compétitivité au niveau international […], on vous a élu pour gérer le bonheur des citoyens au maximum possible (79:00).

Pour une mise à jour sur le dossier du porc au Québec, vous pouvez lire l'article Coup de pouce aux producteurs de porcs publié sur Cyberpresse le 17 août 2009.

Comment ne plus jamais recevoir les annuaires des pages jaunes

Logo des Pages Jaunes

Rien qu'à Montréal, nous recevons 3 annuaires de pages jaunes par année.

Personnellement, il y a des années que je n'ai pas ouvert ce type d'annuaire. Je trouve ce que je cherche sur internet. C'est du gaspillage pur et simple que de m'en faire parvenir ne serait-ce qu'un seul, alors imaginez 3!

Il n'existe pas de méthode automatique, telle qu'un formulaire web, pour ne plus recevoir ces annuaires. Une fois n'est pas coutume, les Français semblent être en avance sur nous. Ici, il faut appeler chacun des services pour demander de ne plus recevoir l'annuaire.

Michael Olde­we­ning, directeur du marketing de Can­pages affirmait que:

Les gens qui ne veulent pas recevoir notre annu­aire peuvent nous ap­peler pour que nous les retirions de la liste de distribution pour l’année prochaine, mais nous avons très peu d’appels à cet effet.

Je vous invite à faire «ces appels à cet effet». Il suffit de téléphoner sur les heures de bureau à chaque endroit et de demander, à chaque fois, de ne plus recevoir l'annuaire des pages jaunes.

1. Le Groupe Pages Jaunes

Téléphone: 1-866-526-7215
Page de contact

Mise à jour (2009-12-05): Il existe maintenant une page web pour se retirer de la liste.

Note: La dame m'a indiqué que je ne devais pas prendre d'annuaire lorsqu'ils en laisseraient au bloc d'appartements où j'habite.

2. MediaPages

Téléphone: 514-657-2437
Sans frais: 1 877 373-2240
Page de contact

Note: Pour les édifices à plusieurs appartements, comme le mien, MediaPage ne laisse que le 3/4 du nombre d'annuaires requis. Leurs études montrent que c'est environ le pourcentage des gens qui consultent l'annuaire des pages jaunes. La dame du service à la clientèle était très sympathique.

3. Canpages

Téléphone: 1-800-634-1476 (options: 2-6)
Page de contact

Note: La dame m'a demandé si j'étais bien certain de vouloir me retirer de cette liste. Mes considérations environnementales devraient être respectées, puisque les annuaires étaient faits de papier recyclé et même d'encre recyclée! J'ai argué que rien, c'était mieux que quelque chose, même si cette chose était recyclée. Elle m'a indiqué que c'était ma vision à moi. Tu peux être sûre que c'est ma vision à moi!

Mise à jour (19-02-2009): Vous pouvez envoyer un courriel à l'adresse customercare@canpages.com en spécifiant votre nom et votre adresse dans le corps du texte, avec la belle note anglaise suivante dans le champ du sujet: Please remove this address from the mailing list. Via facebook.

Qu'est-ce que le charbon propre?

Photo d’un train au-dessus de Mr. Net

C'est en lisant un article dans Le Devoir qui traite du discours de Sarah Palin que je suis tombé sur le concept de «charbon propre». Notons que Barack Obama a aussi utilisé cette expression lors de son discours d'inauguration comme candidat démocrate aux élections présidentielles américaines.

Je recopie l'extrait du discours de Sarah Palin:

Dès janvier, avec un gouvernement McCain Palin sous allons contruire de nouvelles pipelines… plus de centrales nucléaires… créer des emplois grâce au charbon propre et nous orienter vers les sources énergie alternatives comme le soleil, le vent et la géothermie.»

et celui de Barack Obama:

As president, I will tap our natural gas reserves, invest in clean coal technology, and find ways to safely harness nuclear power.

Voir un terme, dont j'ignore tout, voisiner avec des concepts comme «centrale nucléaire» et «source d'énergie alternative», m'intrigue. Surtout que charbon propre, ça ressemble sérieusement à un oxymoron.

Je me suis donc attaqué à la question: Qu'est-ce que le «charbon propre»?

Premièrement, une note de traduction. On se doute que Mme Palin n'a pas fait son discours dans la langue de Molière. Le charbon propre est en fait, et on peut le lire dans le discours d'Obama, une traduction de clean coal. Ce terme est même parfois traduit en français par charbon écologique.

Une petite recherche nous mène à la Bibliothèque du Parlement sur un texte intitulé Du charbon propre?, la meilleure référence que j'ai trouvée sur le sujet.

On y apprend que le concept de charbon propre doit être utilisé avec le mot technologie. Il s'agit donc de technologies du charbon propre, qui «désigne de façon générale les technologies qui permettent de réduire l’impact environnemental de l’utilisation du charbon. Il n’existe pas encore de technologies qui permettent d’éliminer les émissions associées à cette utilisation. »

C'est donc une définition assez vague puisqu'à partir du moment où il y a réduction d'impact sur l'environnement, concept flou à souhait, on a affaire à du charbon propre. Les technologies auxquelles font références monsieur Obama et madame Palin sont en fait celles qui n'ont pas encore été inventées. Ils fondent leurs espoirs sur des technologies qui sont à inventer pour assurer, en partie du moins, un apport énergétique écologique.

Le gouvernement du Canada n'est pas en reste. Il finance depuis 2005 les cartes routières technologiques du charbon écologique au Canada, un projet de Ressources naturelles Canada qui a pour mission «de déterminer les voies technologiques qui feront du charbon une ressource énergétique écologique et concurrentielle pour la production d'électricité». Les provinces qui ont le plus à gagner si cette technologie voit le jour sont, à cause des gisements houillers présents sur leurs territoires: l'Alberta et la Saskatchewan.

Le charbon est le combustible fossile le plus abondant sur la planète. C'est le seul dont on ne prévoit pas le tarrissement à moyen terme. Avec notre consommation d'énergie actuelle, il en resterait pour 417 ans alors que pour le pétrole, c'est plutôt 43 ans (source). Soyez certains qu'on en entendra parler abondamment dans les prochaines années.

Mise à jour: à lire sur le blogue du New York Times, The Enduring Allure of ‘Clean Coal’

Villeray: publicité et eau potable

C'est parti et ce n'est pas à la veille de s'arrêter, la crise des matières premières est commencée.

Bien sûr le pétrole et les métaux, mais aussi l'eau potable. Il suffit de sortir de chez soi pour le voir. Une petite marche sur la rue Villeray et, en deux coins de rue on peut voir ces publicités.

Sur les panneaux qui bouchent les fenêtres de l'ancienne crémerie Villeray, au coin des rues Villeray et Lajeunesse Châteaubriand.

Affiches publicitaire sur l’ancienne crémerie Villeray

Une foule de questions qui semblent mener, clairement, à un service qui va nous aider à répondre à toutes ces questions. Au bas de chaque affiche se trouve un URL: pensezpluseau.ca, qui nous mène vers le site d'ESKA qui embouteille notre eau pour nous la revendre en bouteille.

pensezpluseau.ca

Si on continue sa marche vers l'est pour profiter du quartier, on arrive au Parc Villeray, coin Villeray et Christophe-Colomb. Et que voit-on?

Publicité de Nestley, 15% moins de plastique

Prenez un grand verre d'eau de la champlure, ça fait 100% moins de plastique sans compter le pétrole qui n'est pas brûlé pour amener la dite bouteille à votre dépanneur.

Ou buvez de la bière.

Au bout du pétrole de Normand Mousseau

Suite à une entrevue de Normand Mousseau à la radio de Radio-Canada, je me suis procuré le livre de Normand Mousseau qui porte sur le deuxième liquide le plus abondant de la planète: Au bout du pétrole.

Le livre «Au bout du pétrole» sur le pare-choc avant d’une camionnette GMC

Tout d'abord, les défauts du livre:

  • Son prix, 25$ pour 150 pages;
  • Le manque de références (moins de 30 références pour tout l'ouvrage, avec certaines références comme « Voir le Devoir du 23 mai » qui mériteraient d'être plus précises);
  • L'opinion de l'auteur qui transparaît parfois directement dans le texte (parlant du Québec et du Canada, l'auteur écrit qu'« il a de plus le malheur de partager sa frontière avec un pays assoiffé prêt à presque tout pour assouvir ses besoins. », p. 115);
  • Seulement 6 graphiques et 3 tableaux, tous au début du livre;
  • Pas de liste des tableaux, pas de liste des figures;
  • Pas de bibliographie;
  • Pas d'index.

J'ai tendance à blâmer la maison d'édition, les Éditions MultiMondes, pour ces faiblesses. Ayant déjà lu un autre livre de cette maison d'édition, celui de Claude Villeneuve intitulé Vivre les changements climatiques, j'avais déjà éprouvé ce genre de frustration.

Malgré tout, le contenu de ce livre est bien divisé, pertinent et sera d'actualité pendant encore très, très longtemps. On fait un tour d'horizon avec l'auteur, et c'était d'ailleurs son objectif en écrivant ce livre, des différentes caractéristiques des hydrocarbures (origine, abondance, coût d'exploitation, etc.) et des impacts sur l'avenir énergétique de la planète. De plus, point qui me touche particulièrement, ces problématiques sont présentés dans un contexte québécois et canadien. Les politiques énergétiques des gouvernement du Québec et du Canada y sont décortiquées, de même que l'influence que les choix de ces gouvernements ont sur notre avenir.

Je retranscris ici pour vous, bande de chanceux, les extraits qui m'ont le plus surpris lors de la lecture du livre:

Guillement français, ouverture

  • En 1985, il restait 40 années de réserves de pétrole, calculées au niveau de consommation de cette année-là. Aujourd'hui, rien n'a changé: le niveau actuel des réserves de pétrole nous assure 40 ans de combustible, alors qu'on a consommé 66 milliards de tonnes de pétrole depuis presque 25 ans, ce qui représente 60% des réserve officielles de 1985. (p.17)
  • Avec plus d'un milliard d'habitants, environ 35 fois le Canada, l'Inde a consommé à peine 10% plus de pétrole que notre pays, en 2005. Quant à la Chine, qui compte environ 40 fois plus de citoyens que notre pays, elle a consommé à peine trois fois plus que le Canada au total, soit environ 335 millions de tonnes de pétrole contre 110 millions de tonnes pour notre grand pays. (p. 29)
  • Il est certain que toute augmentation significative de la production de pétrole à partir des sables bitumineux risque de créer d'importantes pénuries d'eau douce dans le nord de l'Alberta, mais aussi dans le reste de la province ainsi qu'en Saskatchewan, la province voisine. Pour parvenir à satisfaire leurs besoins, les pétrolières puisent déjà 7% de l'eau disponible dans les puits souterrains et les rivières de l'Alberta, asséchant les sols et vidant une nappe phréatique malmenée depuis longtemps par les fermiers. Aucun plan provincial n'est en place pour contrer cette pénurie. (p.57)
  • L'industrie des sables bitumineux à besoin d'un volume d'eau équivalent à celui de l'ensemble de la ville de Montréal sans disposer d'un fleuve au débit équivalent. (p.62)
  • Le charbon ne peut donc rivaliser avec le gaz naturel ou le pétrole lorsqu'il doit être transporté sur de longues distances. Ironiquement, sa position concurrentielle est appelée à se détériorer, dans un premier temps, à tout le moins, avec la hausse des prix du pétrole. L'encombrement du charbon limite donc son utilisation à des industries locales, ce qui implique que les grands producteurs de charbon sont également les grands consommateurs. C'est ce qu'on constate avec la Chine et les États-Unis, par exemple, laissant relativement peu de charbon pour le commerce international. (p.74)
  • Au rythme actuel, les gisements de gaz naturel d'Amérique du Nord seront épuisés en 2015, dans 8 ans, c'est-à-dire, demain. (p.84)
  • Déjà, les autorités albertaines commencent à chercher des alternatives au gaz naturel pour le traitement des sables bitumineux et on a entendu parler au début 2007, pour la première fois officiellement, de la possibilité de construire des centrales nucléaires afin de soutenir l'industrie de l'huile lourde en Alberta et en Saskatchewan. (p.85)
  • Le gouvernement libéral [de Jean Chrétien], sitôt en place, négocia et signa le traité de libre-échange de l'Amérique du Nord (ALENA), incluant une close de traitement national du pétrole, qui empêche le Canada de limiter les exportations de son pétrole vers les États-Unis à moins de diminuer proportionnellement sa propre consommation. Le Mexique, pourtant dans une position économique beaucoup moins favorable que notre pays, refusa de signer cette clause, préservant ses droits de regard à l'endroit de cette ressource essentielle. (p.117)

Guillement français, fermeture

Je recommande chaudement la lecture de ce livre. Avec la crise pétrolière que nous connaissons à l'échelle planétaire depuis quelques mois, et qui ne risque pas de s'éteindre de sitôt, des connaissances de base des hydrocarbures de la Terre sont essentielles pour comprendre ce défi qui se présente à l'humanité.

Au bout du pétrole / Tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique, Normand Mousseau, Éditions MultiMondes, 2008, 156 pages, reliure souple, ISBN 978-2-89544-125-0, 24,95 $

Je vais vous prendre un Antarctique. Sans glace s'il vous plaît.

Supposons qu'on laisse le char virer trop longtemps dehors et que la glace sur l'Antarctique finit par fondre, au grand complet. À quoi ressemblerait le continent ainsi libéré?

À ca:

L’Antarctique libéré de la glace

Sur l'image, on distingue en bleu pâle les limites actuelles des glaces des l'Antarctique. Cette image ne tient pas compte de la hausse du niveau des océans qui suivrait une telle fonte, ni de l'ajustement isostatique (un autre mot à ploguer demain au bureau) des terres ainsi libérées de toute cette glace.

Ah ben ça alors, l'Antarctique est composée d'îles. J'aurais jamais cru.

Exercice laissé au lecteur: À quoi ressemble un Groenland sans glace?

Extinction volontaire de l'humanité

Il est possible de voir les problèmes qui affligent l'humanité comme étant le résultat de la surpopulation mondiale. Laissez-moi vous présenter les partisans de la solution la plus radicale: ne plus avoir d'enfants.

C'est ce que promouvoit le « Mouvement d'extinction volontaire de l'humanité » (The Voluntary Human Extinction Movement) qui a pour slogan Puissions-nous vivre longtemps et disparaître.

Lettres pour le VHEMT

La motivation de ce refus de procréer est:

L'extinction progressive de l'espèce humaine par l'abandon volontaire de la reproduction permettrait à la Biosphère de recouvrer une bonne santé. Le manque d'espace vital et les pénuries en ressources naturelles trouveraient leur solution si la population humaine était moins nombreuse et moins dense.

Vous pouvez voir un vidéo du porte parole du mouvement à MSNBC.

Si vous désirez avoir une discussion animée avec les matantes et les mononcles lors de votre prochain souper de famille, ou encore vous pogner avec un adéquiste, expliquez-leur qu'il ne faut pas que les Québécois fassent plus d'enfants mais, au contraire, arrêtent d'en faire et hausse l'immigration pour monter le niveau de vie global des habitants de la planète. Plaisir garanti.

La dépression de Bodélé

Si je vous disais que la forêt amazonienne ne serait qu'un désert mouillé sans la présence du Sahara, me croiriez-vous?

2 photos: à gauche le désert, à droite le fleuve Amazone.

La grande majorité des nutriments nécessaires à la croissance des plantes dans le bassin de l'Amazonie provient du Sahara, après un voyage de plus de 5000 km au-dessus de l'océan Atlantique. En tout, il y a 50±15 millions de tonne de poussières qui sont transportées en Amazonie chaque année. 50 millions de tonne, c'est environ 1 million d'éléphants d'Asie. En poussières. Ça fait du sable en ti-péché.

Tempête de sable qui s’en va au-dessus de l’Atlantique

Et de tout ce sable qui provient du Sahara, il y en a environ la moitié qui vient d'un tout petit endroit du Tchad qui se nomme la « dépression de Bodélé ».

La dépression de Bodélé est située au fond d'un lac qui s'est desséché au court des derniers millénaires (ce qui en reste aujourd'hui forme le lac Tchad). Les organismes vivants jadis dans ce lac ont séché sous le soleil du Sahara et, après sédimentation, s'envolent aujourd'hui avec le vent vers l'Amazonie pour y nourrir la forêt. La dépression de Bodélé ne représente que 0,2% de la superficie du Sahara ou encore 0,5% de la superficie de l'Amazonie. Il est extraordinaire qu'une si petite région soit à l'origine de l'alimentation en nutriments d'une aussi grande superficie: 200 fois plus grande!

Cette dépression est coincée entre 2 formations montagneuses: le massif du Tibesti et le plateau de l'Ennedi, ayant une altitude de 2600 m et 1000 m, respectivement. Ces montagnes ont une disposition particulière: elles canalisent le vent qui atteint alors des vitesses permettant d'éroder la surface et d'emporter la poussière sur des milliers de kilomètres. Ce vent a même été baptisé: le courant-jet à basse altitude de Bodélé (traduction de Bodele Low Level Jet).

On peut d'ailleurs voir sur l'image satellite de cette région les stries causées par le vent sur la surface (cliquer sur l'image pour avoir une plus haute définition):

Cette découverte est assez récente, l'étude que je résume ici a été publiée en 2006. Je trouve fascinant de voir à quel point un écosystème si riche dépend de conditions si particulières à un endroit aussi précis. S'il n'y avait pas eu des conditions climatiques pour créer le désert du Sahara, l'Amazonie telle qu'on la connaît aujourd'hui n'existerait pas.

La prochaine fois que vous entendez parler de géo-ingénierie pour sauver la planète des frasques de l'humain, pensez à tout ce qu'il faudra prévoir comme conséquences d'un changement que l'on effectuerait à la dynamique planétaire. Un travail d'orfèvre climatique telle que la dépression de Bodélé pourrait-il être prévue?

Références:
* Koren, Ilan; et al (2006). "The Bodélé depression: a single spot in the Sahara that provides most of the mineral dust to the Amazon forest". Environ. Res. Lett. 1 (October–December 2006) 014005. Note: l'article est disponible en ligne.
* Bodélé Depression. (2008, February 6). In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved March 5, 2008, from http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Bod%C3%A9l%C3%A9_Depression&oldid=189514080

Sidr, riz, bambou et rats

Le cyclone Sidr a frappé le Bangladesh le 15 novembre 2007.

Il en a résulté une destruction des cultures de riz au Bangladesh pour une valeur de plus de 600 millions de dollars. Les prix du riz ont augmenté de 70%.

Pour ajouter au malheur, la floraison des bambous (un sujet d'étude et d'étonnement en soit), qui a lieu à tous les 50 ans pour l'espèce de ce pays, est survenue à la même période.

Que vient faire la floraison des bambous dans toute cette histoire? L'éclosion de ces fleurs donne lieu à une épidémie de rats, ceux-ci ayant un surplus de nourriture et pouvant se reproduire avec beaucoup plus de vigueur et de succès qu'à l'ordinaire. La dernière ayant frappé cette région remonte à 1959. Il y a donc eu des millions de rats qui ont dévastés les cultures dans le champs et celles qui étaient entreposées. Résultat, encore moins de nourriture pour nos pauvres Bangladeshis.

Si les questions d'ordre évolutionniste comme la période floraison des bambous vous intéressent, je vous suggère de lire Darwin et grandes énigmes vie de Stephen Jay Gould, vous ne le regretterez pas.

Référence:
* Asia Times

Copyright © 2008 Miguel Tremblay. Permission est accordée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence de Documentation Libre GNU (GNU Free Documentation License), version 1.1 ou toute version ultérieure publiée par la Free Software Foundation.

La couverture de glace du golfe du St-Laurent

Je vous invite à découvrir la danse hivernale des glaces sur le golfe du St-Laurent. L'échelle des couleurs est en bas à droite de l'écran. Plus la couleur est chaude, plus la couverture de glace est importante. Le noir représente l'eau libre et le rouge une couverture de glace complète. Il s'agit d'un hiver relativement normal.

Ce film est une simulation effectuée dans le cadre d'une publication dans le Journal of Geographical Research, de la couverture quotidienne de glace sur le golfe du St-Laurent pendant l'hiver 96-97.

Pour le créer, l'IML a utilisé les données observées en novembre 2006 pour initialiser 2 champs du golfe du St-Laurent: la température et la salinité de l'eau. Par la suite, l'interaction entre l'atmosphère et les eaux du golfe ont été modélisées pour simuler la création et le mouvement de la glace. Ce sont les couleurs que l'on voit à la surface de l'eau.

Quelques faits saillants de cette animation. Premièrement, il n'y a pas vraiment de glace avant le mois de janvier. C'est que, pour faire geler l'eau, il faut retirer la chaleur dans toute la colonne d'eau (de la surface jusqu'au fond), ce qui fait que même s'il fait en bas de 0° Celsius, l'eau ne gèle pas. Le temps que l'air retire toute cette chaleur à l'eau, on est rendu au mois de janvier. De plus, la couverture de glace n'est jamais complète avant la mi-février ni après la mi-mars. Finalement, la glace disparaît du golfe du St-Laurent à la fin avril.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

Décembre 1996

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de décembre 1996
Janvier 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de janvier 1997
Février 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de février 1997
Mars 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de mars 1997
Avril 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois d’avril 1997

Deuxième remarque, qui découle de la première, la glace commence à se former là où l'eau est le moins profond dans le golfe, c'est-à-dire en aval et en amont du Saguenay et sur les côtes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de la Côte-Nord. Regardez l'image du mois de janvier ci-haut. Vous pouvez consulter la carte bathymétrique du golfe du St-Laurent pour vous en convaincre.

Troisième remarque, le fleuve St-Laurent gèle en amont et en aval du Saguenay, mais jamais à l'embouchure de celui-ci, peu importe le moment de l'année. Sur les images, le petit bout de ligne blanche qui est sur la gauche du fleuve représente le Saguenay. J'ai ajouté une grosse flèche rouge qui indique où est l'endroit qui ne gèle pas.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

4 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 4 janvier 1997
31 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 31 janvier 1997
26 février 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 26 février 1997
14 mars 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 14 mars 1997

Non, ce n'est pas que les eaux du Saguenay sont réchauffées par le bouillant caractère de ses riverains, mais bien à cause des eaux de l'océan Atlantique. Celles-ci, à environ 5° Celsius, empruntent le canal Laurentien (profondeur: 300-500 mètres, c'est le «corridor» qui est visible dans le fond du golfe) dans les eaux profondes du golfe, remontent celui-ci jusque dans le fleuve St-Laurent, suit la topographie du fleuve et, rendue à la hauteur du Saguenay, n'a d'autre choix que de remonter vers la surface. Ces eaux étant « chaudes », elles empêchent la glace de se former à cet endroit. C'est d'ailleurs ce même phénomène qui fait converger les touristes Français à Tadoussac chaque année, les nutriments dont se délectent les baleines étant ramenés à la surface à l'instar de la chaleur.

Voici la carte de la bathymétrie à l'embouchure du Saguenay:

Quatrième remarque, les glaces fuient par le détroit de Cabot.

Cinquième remarque, le vent a beaucoup d'effet sur le mouvement des glaces, le courant de surface ne varie pas à ce point. J'ai refait le film avec une plus haute vitesse de déroulement pour bien visualiser ce phénomène.

Références:
* Institut Maurice-Lamontagne;
* Observatoire du St-Laurent;
* Saucier, F. J., F. Roy, D. Gilbert, P. Pellerin, and H. Ritchie (2003), Modeling the formation and circulation processes of water masses and sea ice in the Gulf of St. Lawrence, Canada, J. Geophys. Res., 108(C8), 3269, doi:10.1029/2000JC000686.
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