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Montréal en fête

Villeray, 9 mars 2008

Montréal est en liesse. La foule est sortie dehors, partout, dans toutes les rues, sur tous les paliers. Les gens ne se sont pas massés dans une foule compacte, mais se sont uniformément dispersés dans toute la ville.

Peu importe où on porte le regard, on voit des tuques surgir au-dessus des dunes blanches. Joyeux et bons enfants, ils brandissent haut leurs pelles pour creuser une tranchée pour la voiture ou pour accéder à l'escalier. Les piétons ressemblent à des funambules, marchant sur une mince piste tappée sur le trottoir non déblayé.

Piste sur un troittoir enneigé

Dans un abribus, une vieille raconte à sa fille, les yeux portés au loin: « Quand j'étais jeune, tous les hivers étaient comme ça… ».

Je vais être vieux quand…

Je vais être vieux quand je vais écouter un match des Canadiens à TV, pis qu'y aura pas d'annonce de pick-up.

Herb Alpert & The Tijuana Brass

Est-ce que Herb Alpert & The Tijuana Brass ça vous dit quelque chose? Non? Écoutez Spanish Flea, vous vous rendrez compte que vous avez déjà entendu ça, mais vous n'allez pas trop vous souvenir où exactement.

Je vais vous surprendre là, mais Herb Alpert était vraiment BIG dans les années 60. Il y a seulement trois artistes qui ont vendu plus de disques que lui durant cette décennie: Elvis Presley, Frank Sinatra et The Beatles. En 1966, il a même vendu 2 fois plus d'albums que The Beatles. C'est dire à quel point cette musique a mal vieilli, il est relativement inconnu de nos jours, surtout comparé aux Beatles.

Comment se fait-il qu'il soit tombé dans l'anonymat, tout relatif bien sûr, après avoir connu un si grand succès? Sont-ce les vieux qui écoutaient cette musique plutôt conventionnelle… Frank Sinatra me semble aussi tomber dans cette catégorie et pourtant on le connaît encore aujourd'hui. D'ailleurs, notre ami Herb n'est toujours pas décédé. Que fait-il de ses journées?

En tout cas. Je vous invite à découvrir la musique de Herb Albert & The Tijuana Brass et, comme exercice, à essayer de deviner quelle est la musique qui vend beaucoup aujourd'hui et qui ne traversera pas le temps. J'enlève tout de suite Crazy Frog comme choix de réponse, c'est trop facile.

Lonely Bull

Never on a Sunday

Etc.

Un grand merci à Wayne pour cette rencontre.

Le Q des vieux

Je me souviens, lorsque j'étais un jeune Miguel, ma mère était très drôle lorsqu'elle épelait des mots avec la lettre « Q ». Elle ne disait pas « cul » ( [ky] en phonétique) pour prononcer cette lettre mais bien « que » ( [ke] ).

C'est que la prononciation de la lettre Q était considérée trop vulgaire. L'Église, à l'époque où ma mère apprenait à épeler les mots, avait la main mise sur le domaine de l'éducation (en grande partie grâce à Maurice Duplessis). Elle décida donc de renommer la lettre « cul » en « que » pour éviter d'entendre trop souvent ce mot impur. En France, les écoles bien-pensantes disait plutôt « qué » ([ké]).

Imaginez la puissance de l'Église au Québec, suffisament puissante pour renommer une lettre de l'alphabet! Ce nouveau nom restera jusqu'à la Révolution tranquille moment où l'Église sera forcée de relâcher son emprise sur l'éducation du peuple Québécois.

La lettre Q telle qu'on la connaît, nous les jeunes, a été baptisée de la sorte par Ramus (1515-1572). Il proposa aussi une réforme qui différenciait les lettres U et V ainsi que les 3 e: e, é, è. La lettre Q est toujours suivie de la lettre U dans la langue française, sauf pour 2 mots qui finissent par cette lettre: coq et cinq.

Sources:
* Le genre des lettres;
* Pierre de La Ramée (Ramus);
* Office québécois de la langue française, Banque de dépannage linguistique, Graphies du son [k];
* Discussion au téléphone avec maman, dimanche 20 janvier 2007, vers midi.

Le pays des vieux

Les vieux viennent d'un autre pays.

Ils ne s'habillent pas comme nous.
Ils ont leurs propres expressions.
On a de la difficulté à comprendre quand ils nous parlent.
Ils ne rient pas lorsque l'on s'y attend.
Ils ne sentent pas pareil.
Ils ont le mal du pays, ils s'ennuient des gens avec qui ils vivaient autrefois.
Ils ont une idée du beau qui est différente de la nôtre.
Ils ne mangent pas la même chose que nous.
Ils regardent au loin lorsqu'ils nous parlent.

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