Chine

Ces feux d'artifices à Montréal furent ma première expérience en la matière. C'est donc l'esprit vierge que je me suis dirigé avec Miguel sur le tablier du pont Jacques-Cartier. Nous arrivâmes sur le pont vers 21 h 20, en retard de 20 minutes sur notre horaire, résultat d'une expérience de restauration plutôt moyenne et d'une serveuse pas très pressée... Mais passons. Le pont était encore moins encombré que je ne l'aurais tout d'abord cru. Une fois passé le barrage policier de la SQ (ummm bizarre les ponts ne sont-ils pas de juridiction fédérale??) nous nous engageâmes sur le tablier progressant à bonne allure parmi la foule bigarrée. Mélange de classes. Force est de constater que beaucoup de gens se disent que « il va y avoir plein de monde au milieu du pont, donc restons sagement sur les extrémités... ». Ce raisonnement est une erreur et c'est sans aucune peine que Miguel et moi trouvons un espace sur la balustrade juste en face de l'île Ste-Hélène, exactement à la hauteur des aires de lancement des feux.

21 h 30 et 21 h 45, deux explosions retentissent au-dessus de l'île. Après quelques conjectures, nous concluons que ces deux fusées sont en fait des « tests de vent » afin de vérifier la vitesse et la direction des vents et ainsi assurer la sécurité des spectateurs. 22 h 00 exactement, les feux débutent, chapeau pour la ponctualité!

L'expérience sensorielle est impressionnante, et ce malgré l'absence de musique. On entend bien quelques notes de la trame sonore en provenance de La Ronde, mais elle est vite assourdie par la pétarade décidément très forte. J'adore. Impossible de ne pas être impressionné par cette démonstration magistrale « d'artificerie ». Vraiment les Chinois semblent maîtriser leur art. Notre point de vue est imprenable et Miguel, habitué des feux, me fait remarquer que le pont Jacques-Cartier, c'est tout de même le meilleur endroit pour apprécier le spectacle. Un 0 $ bien investi! Quelques fortes réactions se font entendre parmi les jeunes filles dans la foule lorsque le vent fait dériver quelques flammes sur le pont! On peut aussi admirer toute la subtilité des feux « à basse altitude » et la combinaison avec les gros calibres qui explosent en hauteur est décidément diablement efficace.

La finale ne laisse aucun doute sur sa nature, un orgasme de lumière et d'explosions qui ne dure malheureusement pas assez longtemps à mon goût. Une fois le spectacle terminé, quelques applaudissements fusent et la foule semble avoir bien apprécié. En retournant en ville, on peut apercevoir que toute la fumée s'est lentement déplacée sur le centre-ville, donnant un effet vraiment intéressant à la ville. Aussi, on peut décidément facilement voir la séparation invisible entre le 450 et le 514, quelque part au milieu du pont. Les banlieusards s'en retournent vers la rive-sud!

Je conclus donc par réitérer tout le plaisir que j'ai eu à assister à ces feux. Ce ne sera sûrement pas ma dernière expérience. Le pont Jacques-Cartier est sans contredit un excellent endroit pour les observer.