Histoire du Québec contemporain

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  • GNU/Linux
  • Pine
Tant qu'à me tapper cet ouvrage, autant vous en faire partager les faits
saillants.

La « grande hémoragie »

De 1840 à 1930, puis de 900 000 québécois doivent quitter leur pays. La
grande majorité de ces émigrants (entre les quatre cinquièmes et les deux
tiers selon les années) sont canadiens-français. C'est la crise économique
des années 30 qui mettra fin brusquement à cet émigration.

Cet émigration n'affecte pas la pyramide des âges au Québec; on en déduit
que ce sont des familles entières qui émigrent et non des individus. La
majorité des émigrants trouvent des emplois dans les usines de textile de
Nouvelle-Angletterre qui embauchent hommes, femmes et enfants.

Dans les 3 dernières décennies du XIXe siècle, le Québec perd 10% de sa
population.

Le pourquoi de la chose est multiple et ne fait pas l'unanimité au sein
des historiens. Mentionnons comme facteurs:
* Manque de terres et déficiences de l'agriculture;
* Faute du gouvernement pour l'insuffisance de chemins et pour son préjugé
en faveur des marchands de bois et des spéculateurs;
* Absence de manufactures et manque de connaissances agricoles.

(p. 35-36)

----

La première version du libre-échange

Je sais pas pour vous, mais moi, si on me parle du début du libre-échange
États-Unis-Canada, je vois Mulroney. J'étais grandement dans l'erreur.

Au début du XIXe siècle, les principales exportations du Canada étaient
faites en Angletterre. Celle-ci ayant éliminée ses mesures
protectionnistes envers ses colonies, le Canada se voit contraint de se
trouver un nouveau « client ». Quoi de plus normal que de se tourner vers
les States?

« Il faut pour cela que le Canada et les États unis s'octroient des
concessions tarifaires réciproques. L'expérience est tentée avec le traité
de réciprocité, signé en 1854; les droits de douane entre les deux pays
sont supprimés, pour les matières premières et les produis agricoles.
Pendant une dizaine d'années, le volume des échanges entre les deux pays
s'accroît. Mais sous les pressions des industriels américains, de plus en
plus protectionnistes, le gouvernement des États-Unis annonce, en 1865,
qu'il n'a pas l'intention de renouveler le traité, qui expire ainsi en
1866. » (p. 87)



Source: Histoire contemporaine du Québec, De la Confédération à la crise
(1867-1929), tome I, Linteau-Durocher-Robert, Boréal compact, 1989,
ISBN 2-89052-297-0


J'espère bientôt comprendre ce qui c'est passé lors de la " great
depression " de 1873-79. Je vous tiens au courant.

Miguel
 

Re: Histoire du Québec contemporain

  • Canada
  • Windows
  • Mozilla Thunderbird
J'ai rencontré, il y a de cela quelques années, un historien (dont le
nom m'échappe) de la capitale nationale (Québec). Nous avions parlé de
la venue des irlandais au Québec et le sujet bifurqua sur l'émigration
des canadiens-francais aux States. Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il en
coutait plus cher à un canadien-francais d'aller s'installer dans les
prairies que pour un émigrant russe ou d'europe de l'est de faire de
même. Les immigrants étant subventionnés par le gouvernement fédéral.
Donc les canadiens-francais émigraient aux States et le fédéral
peuplaient les prairies avec des immigrants qui parleraient
éventuellement l'anglais.
Est-ce que tout cela est vrai? Franchement je ne le sais pas. Ca vient
d'un historien souverainiste. Mais imaginez ce que serait le Canada
d'aujourd'hui si 500 000 (sur 900 000) canadiens-francais s'étaient
établis dans les prairies au lieu d'aller se faire assimiler aux States.
Le Canada serait totalement différent...

Fadi
 

Re: Histoire du Québec contemporain

  • Canada
  • GNU/Linux
  • Pine
C'est une des hypothèses qui est aussi avancée. Je n'ai pas
retrouvé le passage où il en était question mais c'est loin d'être une
thèse centrale.

Petite remarque:
« Quand on sait que Winnipeg est à 3200 km de Montréal et la frontière
canado-américaine à environ 60 kilomètres, on hésite à recourir à de
telles explications. Les facteurs géo-économique [NDLR: ceux que j'ai
énuméré dans le courriel initial] invoqués par Faucher paraissent plus
convainquants. »

D'autre part « Même si les Québécois de l'époque n'en sont pas
conscients, le mouvement d'émigration ne se limite pas au Québec. Le
Canada dasn son ensemble est lourdment touchée, même si toute sa politique
est orientée vers le peuplement du pays. D'ailleurs, il s'agit d'un
phénomène nord-atlantique: entre 1846 et 1914, 60 000 000 d'émigrants
quittent l'Europe et 60% d'entre eux choisissent les États-Unis, alors que
seulement 8,7% viennent au Canada. »
 

Re: Histoire du Québec contemporain

  • Commercial
  • Lotus Notes
Étant donné votre intérêt marqué pour l'histoire socio-politique du Québec,
je vous suggère (quoi que vous l'ayez peut-être déjà lu) le livre noir du
Canada anglais de Normand Lester. Une lecture tout au moin divertissante.
(et si vous voulez pas nécessairement l'acheter, je peux toujours vous
passer ma copie)


--
Sébastien Bérubé
(514) 964-1828
berube(à)ca.ibm.com
 
Re: Histoire du Québec contemporain
  • Canada
  • GNU/Linux
  • Pine
Si je puis me permettre de commenter le bouquin, il s'agit d'extraits de
bout de l'Histoire choisit pour mettre en ombre les Anglais, justement.

Aucune remise en contexte, aucune nuance n'est mis dans le texte et/ou la
narration. Ça respire la mauvaise foi à plein nez. C'est justement le
genre d'ouvrage qui nous consolide dans l'idée des maudits anglais, maudit
qu'on serait ben sans eux autres. Une pensée rétrograde qui bloque
l'évolution de la réflexion, l'acception de l'histoire et la compréhension
de l'autre, eût-il une tête carrée.

Bref, à moins d'avoir une culture solide en histoire québécoise/canadienne
qui permet de faire nous même une remise en contexte, c'est une lecture
que je conseillerais d'éviter, à moins que vous cherchier des raisons
d'être un souverainiste pur et dur et sans nuances.

Miguel
 
Re: Histoire du Québec contemporain
  • Commercial
  • Lotus Notes
D'ou mon commentaire : " Une lecture tout au moins divertissante. "


--
Sébastien Bérubé
(514) 964-1828
berube(à)ca.ibm.com
 

Re: Histoire du Québec contemporain

  • Canada
  • Microsoft Outlook
Je suis bien d'accord avec toi. D'ailleurs je ne connaît que les grandes
lignes de cette période de notre histoire, c'est pourquoi que j'avais ajouté
que cette opinion était à prendre avec un grain de sel. C'est toujours plus
compliqué lorsqu'on remet les choses en contexte.
Merci pour les extraits.

Fadi

----- Original Message -----
From: "Miguel Tremblay" <miguel.tremblay(à)ptaff.ca>
To: <ptafflist(à)ptaff.ca>
Sent: Thursday, December 02, 2004 8:11 AM
Subject: Re: Histoire du Québec contemporain


C'est une des hypothèses qui est aussi avancée. Je n'ai pas
retrouvé le passage où il en était question mais c'est loin d'être une
thèse centrale.

Petite remarque:
« Quand on sait que Winnipeg est à 3200 km de Montréal et la frontière
canado-américaine à environ 60 kilomètres, on hésite à recourir à de
telles explications. Les facteurs géo-économique [NDLR: ceux que j'ai
énuméré dans le courriel initial] invoqués par Faucher paraissent plus
convainquants. »

D'autre part « Même si les Québécois de l'époque n'en sont pas
conscients, le mouvement d'émigration ne se limite pas au Québec. Le
Canada dasn son ensemble est lourdment touchée, même si toute sa politique
est orientée vers le peuplement du pays. D'ailleurs, il s'agit d'un
phénomène nord-atlantique: entre 1846 et 1914, 60 000 000 d'émigrants
quittent l'Europe et 60% d'entre eux choisissent les États-Unis, alors que
seulement 8,7% viennent au Canada. »

On Thu, 2 Dec 2004, Fadi Hobeila wrote:


> J'ai rencontré, il y a de cela quelques années, un historien (dont le nom
> m'échappe) de la capitale nationale (Québec). Nous avions parlé de la


venue

> des irlandais au Québec et le sujet bifurqua sur l'émigration des
> canadiens-francais aux States. Ce qu'il m'a dit, c'est qu'il en coutait


plus

> cher à un canadien-francais d'aller s'installer dans les prairies que pour


un

> émigrant russe ou d'europe de l'est de faire de même. Les immigrants étant
> subventionnés par le gouvernement fédéral. Donc les canadiens-francais
> émigraient aux States et le fédéral peuplaient les prairies avec des
> immigrants qui parleraient éventuellement l'anglais.
> Est-ce que tout cela est vrai? Franchement je ne le sais pas. Ca vient


d'un

> historien souverainiste. Mais imaginez ce que serait le Canada


d'aujourd'hui

> si 500 000 (sur 900 000) canadiens-francais s'étaient établis dans les
> prairies au lieu d'aller se faire assimiler aux States. Le Canada serait
> totalement différent...
>
> Fadi
>
> Miguel Tremblay wrote:
>
>> Tant qu'à me tapper cet ouvrage, autant vous en faire partager les faits
>> saillants.
>>
>> La « grande hémoragie »
>>
>> De 1840 à 1930, puis de 900 000 québécois doivent quitter leur pays. La
>> grande majorité de ces émigrants (entre les quatre cinquièmes et les deux
>> tiers selon les années) sont canadiens-français. C'est la crise


économique

>> des années 30 qui mettra fin brusquement à cet émigration.
>>
>> Cet émigration n'affecte pas la pyramide des âges au Québec; on en déduit
>> que ce sont des familles entières qui émigrent et non des individus. La
>> majorité des émigrants trouvent des emplois dans les usines de textile de
>> Nouvelle-Angletterre qui embauchent hommes, femmes et enfants.
>>
>> Dans les 3 dernières décennies du XIXe siècle, le Québec perd 10% de sa
>> population.
>>
>> Le pourquoi de la chose est multiple et ne fait pas l'unanimité au sein


des

>> historiens. Mentionnons comme facteurs:
>> * Manque de terres et déficiences de l'agriculture;
>> * Faute du gouvernement pour l'insuffisance de chemins et pour son


préjugé

>> en faveur des marchands de bois et des spéculateurs;
>> * Absence de manufactures et manque de connaissances agricoles.
>>
>> (p. 35-36)
>>
>> ----
>>
>> La première version du libre-échange
>>
>> Je sais pas pour vous, mais moi, si on me parle du début du libre-échange
>> États-Unis-Canada, je vois Mulroney. J'étais grandement dans l'erreur.
>>
>> Au début du XIXe siècle, les principales exportations du Canada étaient
>> faites en Angletterre. Celle-ci ayant éliminée ses mesures
>> protectionnistes envers ses colonies, le Canada se voit contraint de se
>> trouver un nouveau « client ». Quoi de plus normal que de se tourner vers
>> les States?
>>
>> « Il faut pour cela que le Canada et les États unis s'octroient des
>> concessions tarifaires réciproques. L'expérience est tentée avec le


traité
 

 

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