Je viens d'apprendre, à ma grande surprise, que les simples citoyens n'ont
eus le droit de vote dans les municipalités du Québec qu'en 1968. Avant
cette date, il fallait être propriétaire de quelque chose (entreprise,
building, etc.) dans cette municipalité pour pouvoir y voter.
Encore plus étonnant, les êtres moraux (compagnies) ont conservé le droit
de vote jusqu'en 1978. Autrement dit, une personne étant citoyen d'une
ville et y dirigeant une entreprise avait un poids démocratique 2 fois
plus important que les autres citoyens "normaux".
Cet état de fait illustre bien quel était la conception du rôle de
l'administration municipal au Québec: supporter la propriété foncière,
non l'ensemble de la population. C'est pourquoi c'était surtout eux qui
contrôlait la direction que les mairies devaient prendre.
La négligeance de la planification de l'urbanisme du Québec, qui est très
grande on en conviendra, est une conséquence de cette balance de pouvoir.
Aucune, ou très peu, de contraintes ne devant s'exercer sur les
contracteurs et ceux qui développaient les quartiers; les administrations
municipales devaient favoriser le développement des compagnies sur son
territoire, non leur imposer des contraintes. Le développement
extraordinaire et sauvage des banlieue dans les années 60 donna lieu à
beaucoup de mécontentement de la population, d'où le changement de la loi
à la fin de cette décennie.
Miguel