Droit de vote dans les municipalités du Québec

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Je viens d'apprendre, à ma grande surprise, que les simples citoyens n'ont
eus le droit de vote dans les municipalités du Québec qu'en 1968. Avant
cette date, il fallait être propriétaire de quelque chose (entreprise,
building, etc.) dans cette municipalité pour pouvoir y voter.

Encore plus étonnant, les êtres moraux (compagnies) ont conservé le droit
de vote jusqu'en 1978. Autrement dit, une personne étant citoyen d'une
ville et y dirigeant une entreprise avait un poids démocratique 2 fois
plus important que les autres citoyens "normaux".

Cet état de fait illustre bien quel était la conception du rôle de
l'administration municipal au Québec: supporter la propriété foncière,
non l'ensemble de la population. C'est pourquoi c'était surtout eux qui
contrôlait la direction que les mairies devaient prendre.

La négligeance de la planification de l'urbanisme du Québec, qui est très
grande on en conviendra, est une conséquence de cette balance de pouvoir.
Aucune, ou très peu, de contraintes ne devant s'exercer sur les
contracteurs et ceux qui développaient les quartiers; les administrations
municipales devaient favoriser le développement des compagnies sur son
territoire, non leur imposer des contraintes. Le développement
extraordinaire et sauvage des banlieue dans les années 60 donna lieu à
beaucoup de mécontentement de la population, d'où le changement de la loi
à la fin de cette décennie.


Miguel
 

Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec

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Miguel Tremblay wrote:


> La négligeance de la planification de l'urbanisme du Québec, qui est
> très grande on en conviendra, est une conséquence de cette balance de
> pouvoir. Aucune, ou très peu, de contraintes ne devant s'exercer sur
> les contracteurs et ceux qui développaient les quartiers; les
> administrations municipales devaient favoriser le développement des
> compagnies sur son territoire, non leur imposer des contraintes. Le
> développement extraordinaire et sauvage des banlieue dans les années
> 60 donna lieu à beaucoup de mécontentement de la population, d'où le
> changement de la loi à la fin de cette décennie.


Il y a aussi un autre facteur qui fait que l'urbanisme du Québec est nul
à chier, le manque d'experts. Les comités qui *décident* de l'urbanisme
et qui accepte les projets de constructions possèdent rarement des
architectes. Évidemment, ces comités sont conseillés par des urbanistes
et architecte, mais la décision est prise souvent par monsieur/madame
tout-le-monde..

Ciao,


--
Stefan Michalowski
Email: mitch(à)ptaff.ca
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec

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Le mar, jui 05, 2005 at 10:53:27 -0400, Stefan Michalowski a écrit:

> Miguel Tremblay wrote:
>
> > La négligeance de la planification de l'urbanisme du Québec, qui est très grande on
> en conviendra, est une
> > conséquence de cette balance de pouvoir. Aucune, ou très peu, de contraintes ne
> devant s'exercer sur les
> > contracteurs et ceux qui développaient les quartiers; les administrations municipales
> devaient favoriser le
> > développement des compagnies sur son territoire, non leur imposer des contraintes. Le
> développement
> > extraordinaire et sauvage des banlieue dans les années 60 donna lieu à beaucoup de
> mécontentement de la
> > population, d'où le changement de la loi à la fin de cette décennie.
>
> Il y a aussi un autre facteur qui fait que l'urbanisme du Québec est nul à chier, le
> manque d'experts. Les
> comités qui *décident* de l'urbanisme et qui accepte les projets de constructions
> possèdent rarement des
> architectes. Évidemment, ces comités sont conseillés par des urbanistes et
> architecte, mais la décision est
> prise souvent par monsieur/madame tout-le-monde..
>
> Ciao,
>
> --
> Stefan Michalowski
> Email: mitch(à)ptaff.ca
> PGP Key: http://screamerone.zapto.org/k.asc
>
> /* vim:ts=4:sw=4:foldmethod=marker: */


Si je me rappelle bien, c'est aussi une des analyses (l'impôt foncier) qui
explique l'apparition des nombreux escaliers extérieurs montréalais (à
cause de l'imposition au pied de facade).

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Benoit St-André
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec

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> Si je me rappelle bien, c'est aussi une des analyses (l'impôt foncier) qui
> explique l'apparition des nombreux escaliers extérieurs montréalais (à
> cause de l'imposition au pied de facade).


Raisons d'entretien aussi; moins de pieds cubes à chauffer l'hiver
surtout.

Ça optimise aussi l'utilisation du terrain, un escalier intérieur
gaspille l'espace habitable.


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Patrice Levesque
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec
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Patrice Levesque wrote:


>>Si je me rappelle bien, c'est aussi une des analyses (l'impôt foncier) qui
>>explique l'apparition des nombreux escaliers extérieurs montréalais (à
>>cause de l'imposition au pied de facade).
>>
>>
>
>Raisons d'entretien aussi; moins de pieds cubes à chauffer l'hiver
>surtout.
>
>Ça optimise aussi l'utilisation du terrain, un escalier intérieur
>gaspille l'espace habitable.


En effet. Bien que les escaliers à l'extérieur ne sont pas merveilleux,
ce n'est pas le problème majeur de l'urbanisme de Montréal. Les points
majeurs que je vois c'est:
1) les immeubles collées sur les autoroutes, maintenant il n'y a aucune
possibilité d'expansion;
2) un manque total d'intégrité d'un quartier, par exemple les immeubles
4-5 étages en brique blanche (style céramique de salle de bain) dans un
quartier de duplex en brique rouge;
3) aucune séparation entre les quartiers résidentiels et les quartiers
commerciaux (par exemple mettre un parc entre les deux);
4) le fait de coller les maisons une sur l'autre alors que l'espace
disponible est immense;
5) les autoroutes avec les sortie après les entrés!!!
6) les belles structures de bétons tel que l'interchangeur
15/ville-marie et le coin Acadie-40;
6) le fait de submerger les grands monuments par des immeubles affreux..
par exemple la place Ville-Marie qui est un édifice très intéressant,
mais qui est maintenant caché par beaucoup d'édifices bien moins
intéressants;

et dans les banlieues:
6) immense zones de maisons sans aucun centre commercial, service ou parc;
7) immense zones commerciales avec parking géant, chose complètement
affreuse;

Ciao,


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Stefan Michalowski
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec
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> 3) aucune séparation entre les quartiers résidentiels et les quartiers
> commerciaux (par exemple mettre un parc entre les deux);


On ne veut pas dans une ville pédestre comme Montréal s'arranger pour
trop séparer le résidentiel du commercial. Bon, clairement on va pas
sacrer un Réno-Dépot de 75000 pieds carrés au coin de Mont-Royal et
St-Denis; l'intérêt du Plateau passe quand même par ses boutiques
(z'appellent ça la proximité des services). Enlève les commerces sur
les rues Mont-Royal, St-Denis, le Plateau ne vaut pas bien plus qu'une
banlieue de Terrebonne.

Tu parlais peut-être des quartiers industriels comme dans l'est?



> 4) le fait de coller les maisons une sur l'autre alors que l'espace
> disponible est immense;


Beaucoup plus économique ainsi. Quand tu sais que d'habiter un logement
avec un mur qui donne sur dehors augmente ta facture de chauffage de 20%
(d'accord, une statistique ad hoc), tu y penses deux fois avant d'y
aller de coquetterie.



> 6) immense zones de maisons sans aucun centre commercial, service ou parc;
> 7) immense zones commerciales avec parking géant, chose complètement
> affreuse;


Malheureusement, pour avoir habité la banlieue, les commerces très
locaux survivent difficilement. Même les mini centres d'achats (15
magasins) vivent des départs et arrivées de commerçants régulièrement.

Y'a toujours Bob le roi du sous-marin qui survit, mais peu de magasins
réussissent à tenir plus de deux ans.

La mentalité de banlieue vient avec la mentalité de l'auto
malheureusement, et tant qu'à devoir se stationner 8 fois, autant aller
au gros centre d'achat climatisé à 10 minutes.



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Patrice Levesque
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec
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Patrice Levesque wrote:


>On ne veut pas dans une ville pédestre comme Montréal s'arranger pour
>trop séparer le résidentiel du commercial. Bon, clairement on va pas
>sacrer un Réno-Dépot de 75000 pieds carrés au coin de Mont-Royal et
>St-Denis; l'intérêt du Plateau passe quand même par ses boutiques
>(z'appellent ça la proximité des services). Enlève les commerces sur
>les rues Mont-Royal, St-Denis, le Plateau ne vaut pas bien plus qu'une
>banlieue de Terrebonne.
>Tu parlais peut-être des quartiers industriels comme dans l'est?


Oui. Évidemment, les centre commericiaux léger doivent rester proche des
quartiers résidentiels. Il y a quand même moyen d'isoler le bruit et les
odeurs des résidents avec une bonne urbanistique. Je parle pas de mettre
une forêt de 2 hectares, mais plutot de faire une bande verte qui permet
d'isoler un peu les secteurs.


>Beaucoup plus économique ainsi. Quand tu sais que d'habiter un logement
>avec un mur qui donne sur dehors augmente ta facture de chauffage de 20%
>(d'accord, une statistique ad hoc), tu y penses deux fois avant d'y
>aller de coquetterie.


C'est un point valide. Pour l'espace, pas tant les maisons collées les
unes sur les autres, mais le fait qu'elles soient collées sur la rue et
que les rues soient si serrés par endroit. Il y a beaucoup d'espace sur
l'île, pourquoi faire des rues étroites?


>Malheureusement, pour avoir habité la banlieue, les commerces très
>locaux survivent difficilement. Même les mini centres d'achats (15
>magasins) vivent des départs et arrivées de commerçants régulièrement.
>
>Y'a toujours Bob le roi du sous-marin qui survit, mais peu de magasins
>réussissent à tenir plus de deux ans.
>
>La mentalité de banlieue vient avec la mentalité de l'auto
>malheureusement, et tant qu'à devoir se stationner 8 fois, autant aller
>au gros centre d'achat climatisé à 10 minutes.


Je devine que ceci changera quand l'essence coûtera 4 fois plus.

J'aurais pensé que de mettre un centre d'achat à distance pédestre des
maisons réduirait la quantité de fois qu'on utilise la voiture. Il y a
plus que ça je devine. L'approche pédestre demande d'acheter au jour le
jour, car on ne peut transporter la marchandise pour une semaine, alors
que l'approche auto est d'acheter tout pour le prochain mois. C'est une
approche qui est plus adapté à la vie où tous les adultes d'une famille
travaillent, donc personne a le temps d'aller au magasin le jour de
semaine, donc on y va la fin de semaine.. Peut-être que si les magasin
locaux ouvraient le soir ça fonctionnerait mieux ;)

Ciao,


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Stefan Michalowski
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Re: Droit de vote dans les municipalités du Québec
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Patrice Levesque wrote:


>>4) le fait de coller les maisons une sur l'autre alors que l'espace
>>disponible est immense;
>>
>>
>
>Beaucoup plus économique ainsi. Quand tu sais que d'habiter un logement
>avec un mur qui donne sur dehors augmente ta facture de chauffage de 20%
>(d'accord, une statistique ad hoc), tu y penses deux fois avant d'y
>aller de coquetterie.


Je ne sais pas à quel point cet argument a eu un impact dans la
construction résidentiel à Montréal. Si je me rappelle bien, le tome 1
de l'Histoire Contemporaine du Québec rapportait que les maisons collées
les unes aux autres avaient été bati en premier dans les quartiers
huppés anglophones du début du siècle. La pratique a ensuite été
utilisée dans les quartiers ouvriers de la ville. Je ne suis pas certain
que les gens du Golden Square Mile faisait trop attention à leur facture
de chauffage (ou l'équivalent du temps).
Je pense plutôt que les maisons sont collées l'une sur l'autre pour
augmenter la densité de peuplement. Ainsi, on pouvait augmenter le
nombre d'ouvrier habitant près de l'usine et minimiser le transport en
général. Je dirais qu'après la disparition des usines et l'avènement de
l'utilisation de la voiture à grande échelle, la pratique s'est
perpétuée par tradition. Je pense que l'économie de chauffage a dû
entrer en ligne de compte seulement une fois que le modèle
d'urbanisation ait été bien ancré (mais c'est sûr qu'aujourd'hui c'est
un argument).

Pour ce qui est de la banlieue, je pense que le problème vient du fait
qu'on veut une maison avec du terrain comme à la campagne mais avec les
attraits de la ville. Ca donne une solution mitoyenne qui n'est possible
que grâce à l'automobile car rien n'est vraiment proche et rien n'est
vraiment loin. Juste assez loin pour prendre la voiture, et pas assez
loin pour décourager l'utilisation de la voiture.
En tout cas, si on se compare à l'Europe, la densité de population des
villes est beaucoup moins grande ici.

Bien sûr, je parle à travers mon chapeau car je n'y connait rien :)

Fadi
 
RE: Droit de vote dans les municipalités du Québec
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C'est exactement ce que je m'étais fait dire: avec les maisons collées et
les escaliers dehors, on avait plus d'ouvriers au pied cube.
 

 

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