Eric Maziade wrote:
> Je préfères une solution imparfaite mais honnête, qui peut évoluer que pas
> de solution du tout. (Autrement, je n'aurais pas misé les efforts de mon
> entreprise sur le sujet).
>
> Je crois que le DRM est là pour rester. Je crois qu'en tant que
> consommateurs, nous avons un réel impact sur comment les technologies vont
> se développer et ce qu'elles vont permettre.
Après avoir lu ta réponse, je me suis dis que tu avais raison. Mais
après avoir passé presque 2 jours à y penser, j'ai changé d'avis.
Il y a des problèmes majeurs avec tout DRM au niveau non-pas seulement
technologique mais aussi social. Le DRM est un peu une solution
"vigilante" au problème de copie illégale. Et comme toute solution
"vigilante", il y a tendance à être abusif et même avoir un comportement
illégale (le cas de Sony par exemple).
Un peu comme les gens qui prennent la loi dans leur main car ils ne sont
pas satisfait avec le travail de la police, les maisons d'éditions
prennent la loi dans leur main avec les DRMs.
Le DRM ne règlera jamais le problème de copie illégale, car il faut
qu'il y ait un moyen de lire les données protégées et qui dit lecture
dit copie. Oui, on peut rendre l'accès plus difficile, mais on ne peut
le rendre impossible. Et le cas de ton client qui s'est fait voler son
livre continuera à arriver même si le livre est protégé par du DRM, car
s'il y a moyen de faire de l'argent, quelqu'un se donnera le trouble de
briser le DRM. Par contre, en rendant l'accès difficile le DRM a un
effet très nefaste sur la société: avec le temps on perd l'accès aux
données. Les historiens du futur auront de grand défi car il leur
faudra non seulement reproduire la technologie d'aujourd'hui pour
accèder aux informations (Flash, Word, etc.) mais en plus il leurs
faudra passer au travers toutes les technologies DRM. Ce qui arrivera
probablement, c'est que certaines informations seront perdues à jamais
car personne ne se donnera la peine de briser les DRMs.
L'autre problème avec le DRM, c'est qu'il traite tous les usagers, sans
exception, comme des voleurs. Ce qui amène un paquet de problèmes quant
à l'usage d'un produit protégé par DRM. On ne peut plus utiliser
n'importe quel lecteur CD pour écouter le dernier disque de Céline. On
ne peut pas utiliser GNU/Linux pour écouter un film sur DVD. Il existe
beaucoup d'exemple où une utilisation tout à fait légale est impossible
parce que le DRM traite tous comme des voleurs. Et qu'est-ce qui arrive
quand tu traites tous tes usagers comme des voleurs, bizarrement, ils
vont devenir des voleurs. Au lieu d'acheter le dernier CD de Céline, ils
vont le télécharger illégalement simplement pour ne pas se faier chier
avec le DRM de Sony.
Il existe dans la vie beaucop de cas où on se fit à la police pour
résoudre les problèmes. Même quand elle n'est pas aussi efficace qu'on
le voudrait. Les maisons se font voler quotidiennement, et souvent on ne
retrouvera plus ce qu'on s'est fait voler, mais pourtant on ne
transforme pas nos maisons en forteresse avec lance-flame, système
anti-missile et autres giddies de protection. En fait, les seuls à le
faire sont les gangs de motards... Mais pourquoi accèpte-t-on que notre
maison puisse être volée? Parce qu'on continue à croire que la majorité
des gens sont honnêtes. On voudrait pas que notre système anti-vol
blesse un innocent parce qu'il s'est trop approché de la maison.
> En tant que développeur, mes premières inquiétudes sont évidemment de rendre
> la technologie rentable. Il faut donc que j'adresse les inquiétudes de ma
> clientèle qui est, en premier lieu, des petits (et moyens) self-publishers.
> Dans un deuxième temps, il faut aussi adresser les inquiétudes de leur
> clientèle aussi (ceux qui achètent les produits).
>
> Je ne vois pas clairement comment serait un modèle parfait, mais je sais -
> hors de tout doute - que ce sont des systèmes imparfaits qui seront en place
> pour les années à venir.
>
> Il ne faut pas oublier qu'un système sans techniques de protection contre la
> copie est aussi imparfait.
>
> Le monde digital amène une panoplie de problèmes à ce niveau. "Dans le
> temps", c'était plus difficile ou plus coûteux de faire des copies. Il y
> avait perte de qualité. Il fallait une proximité, du matériel.
En fait, faire des copies ne fut pas un problème depuis Gutenberg. Le
problème c'est la diffusion. La majorité des maisons d'édition dépense
des sommes folles à faire de la promotion de leurs artistes et a créer
des réseaux de distribution. Un artiste pourrait être hallucinant, mais
tant que tu ne l'as pas entendu tu n'achèteras jamais son disque, même
en version illégale. Tu peux avoir 10000 CDs illégaux dans ton garage,
mais si tu ne trouves pas un moyen de les vendre, tu n'iras pas loin.
Donc deux choses sont importantes pour vendre: promotion et réseau de
distribution. Faire des copies ne fait pas d'argent, ça coûte de
l'argent, pour tous. Et ça coûte de l'argent même quand on télécharge
car on paie pour notre connection Internet et le site qui donne accès
aux fichiers pait aussi pour sa connection Internet.
> Le monde digital enlève tout ça. Et il serait naïf croire que ça n'a aucun
> impact sur le marché.
En fait le monde digital n'as pas été un énorme problème pour les copies
illégales. Par exemple, les CD existent depuis plus de 20 ans et c'est
seulement depuis 3-4 que la RIAA poursuit tous ses clients. Le problème
c'est l'Internet, le milieu de diffusion par excellence. Tout d'un coup
la diffusion est devenu quelque chose d'extrèmement facile et accessible
à n'importe qui avec un ordinateur. De plus, l'Internet permet aussi de
faire de la promotion. C'est un nouveau medium avec des nouveaux
joueurs. La RIAA qui était habitué d'avoir un contrôle sur les mediums
de promotions (radio, télé) et de distribution se trouvaient devant un
technologie complètement inconnue: l'Internet.
Je pense que l'Internet changera beaucoup de choses. Je pense que
certaines choses disparaîtront ou du moins deviendront casiment
inexistantes. Par exemple les livres techniques ou encyclopédiques.
Publier un livre demande beaucoup de travail et faire une correction
après que le livre est publié est très coûteuse. Il faut avoir beaucoup
de bonnes raisons pour publier une nouvelle révision d'un livre. Mais un
site web peut évoluer constamment, car le coût de modification et
publication est infime. Un livre technique ou encyclopédique doit être à
jour pour être intéressant, ce que l'Internet permet beaucoup mieux que
les livres. De plus, la recherche est tellement plus facile sur un
ordinateur que dans un livre. Mais avec l'Internet, la recheche devient
encore plus puissante car on peut chercher à travers plusieurs sources,
tant que celle-ci restes visibles aux engins de recherche.
Dans le futur, les jeunes n'iront plus à la bibliothèque pour faire une
recherche, ils iront sur Google.
Mais si on enferme avec du DRM les informations, on perd toutes ces
fonctionnalités qu'on a réussi à produire. C'est un non-sens. On réussi
à faire qqchose de génial, mais maintenant on fait tout pour ne pas le
permettre de s'épanouir parce qu'on a peur de se faire voler.
L'Internet a changé les lois, il nous faudra s'adapter, pas vice-versa.
Il y a moyen de faire de l'argent sur l'Internet en étant auteur, mais
ce n'est pas avec du DRM.
Ciao,
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