> Mon point est le suivant: que se serait-il passé si les négociations
> avec le Canada auraient abouti à un accord? Le Québec ne se serait
> pas séparé?
> C'est pourquoi je suis partisan de la question du type Monténégro:
> voulez-vous que le quebec devienne un pays indépendant oui ou non. To
> the point, pas de niaisage.
En 1995, la souveraineté n'a jamais été conditionnelle au partenariat,
contrairement
à l'association qui supposait un deuxième référendum suite à une
négociation en 1980.
Partant de là, aucun niaisage n'était prévu ou même possible en 1995.
Les négociations
auraient été de deux ordres :
1. Partenariat économique et politique (proposé dans la question) : il
est très peu vraisemblable,
surtout avec les pressions des marchés pour obtenir une stablité, que
tous les accords
économiques avec nos voisins n'aient pas été reconduis. Cela dit, les
instances politiques
communes avec le Canada proposées dans l'entente du 12 juin auraient pu
être refusées
par les canadien... sans grande conséquence pour personne de mon point
de vue. Dans
le cas d'un échec, la souveraineté aurait été déclarée un an après le
référendum. Ça a été
clairement présenté comme ça.
Avec un accord, il y aurait eu un certain nombre d'instances politiques
communes
avec le Canada, entre pays souverains, pour coordonner certaines
questions que
les deux état souverains auraient voulu mettre en commun. Il n'a jamais
été proposé
de faire un accord constitutionnel pour réformer le Canada. Ça, ça
venait d'échouer
deux fois avec Meech et Charlottetown.
2. Division des actifs et du passif : La dette, les édifices fédéraux,
etc. auraient été
divisés entre les deux parties. Cette négociation est inévitable, et les
deux parties
ont intérêt à ne pas laisser traîner les choses.
... et encore une fois, du "niaisage", il va y en avoir pendant un bout
de temps entre
la Serbie, l'UE et le Monténégro. C'est inévitable mais ils vont
éventuellement
tous en sortir gagnants.
> Ce que je sous-entendais c'était que si j'étais André Boisclair, mon
> pire cauchemar serait de me réveiller avec une victoire référendaire
> de 51,3%.
> Faut viser haut pour faire taire les critiques.
Le pire cauchemar ce serait une défaite. Quel marasme par la suite ! :)
En 1995 avec 50,1 %, de nombreux pays européens reconnaissaient notre
souveraineté
immédiatement et dans les jours suivants (le lendemain - pas sur de
mémoire) un grand
rassemblement était déjà prévu du stade olympique avec un nombre
impressionnant de
personnalités du camp du Non pour appuyer la décision. Pas exactement un
cauchemar
pour un chef souverainiste. :)
Cela dit, je suis d'accord que l'objectif ce n'est pas 50 % + 1. Mais il
ne faut jamais
sous-estimer une campagne : en 1995 les souverainistes partaient de 39 %.
Bonne soirée !
AR.
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Alexandre Robin