musique et sont avenir selon Daniel Bélanger

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Eric Maziade
Novisoft
 

RE: musique et sont avenir selon Daniel Bélanger

  • Canada
j'avais lu ce matin, en effet c'est intéressant à lire.

Par contre, toujours un peu "gossant" de voir que la vision de DB est très limitée. Par
exemple, il assume que par défaut, la musique faite au Quebec n'est écoutée qu'au
Québec. C'est comme s'il s'imposait lui-même des limites dans la distribution de son
produit. Mais bon, puisqu'il est lié avec une compagnie de disque, il n'a pas le choix
de penser comme ca, puisque sa compagnie de disque ne distribue pas partout dans le monde.
Je lui recommande la lecture de "The Long Tail". Il comprendra que peut-être quelques
dizaines de milliers de personnes de par le monde seraient peut-être intéressées à
acheter sa musique en ligne directement de lui. Si Tom Waits le fait, pourquoi pas lui?
parce que Daniel Bélanger chante en francais?? ce n'est pas un argument que je suis
prêt à acheter. D'ailleurs qu'est-ce qui empêcherait Daniel Bélanger de chanter en
espagnol pour conquérir ce marché??

Mais en effet, pas sur qu'au quebec, on puisse avoir ces quelque milliers de gens. Faut
voir un peu plus grand que les frontières physiques.

Les réponses qu'il donne à Marc Cassivi, me semblent symptomatiques de bien des
artistes. Ce que les artistes québécois semblent craindre, c'est de perdre leur belle
indépendance financière. En effet, dans le futur, peut-être qu'il n'y en aura plus de
grandes "stars" de la musique. Peut-être que Daniel Bélanger devra avoir une autre job
du lundi au vendredi pour faire vivre sa famille.

Combien est-ce qu'il y a de chanteurs québécois qui vivent exclusivement de leur
production musicale?
50, 100? 200? au gros max?
combien de gens font de la musique au québec? 10 000? 20 000? 50 000?

Le partage de fichier musicaux a clairement une influence négative sur les 75 chanteurs
qui vivent strictement de leur droits d'auteurs. Mais le partage de fichiers a le
potentiel d'avoir un effet très positif sur les milliers d'autres pour qui la musique
n'est pas leur première source de revenus. On est peut-être a la veille de voir un
chanteur mettre une chanson en ligne et de proposer a des centaines de guitaristes
d'ajouter leur propres tracks de guitare ou a des drummers de faire la même chose avec
leur batterie.

Je pense que l'époque ou les chansons ont des formats définitifs et finaux est à la
veille d'être chose du passé. Peut-être que bientôt les chansons seront toujours en
évolution et auront de multiples auteurs, un peu comme ca se faisait il y a 75 ans avec
les "reels" et chansons traditionnelles qui changeaient et variaient dépendemment des
régionalismes.
 

Re: musique et sont avenir selon Daniel Bélanger

  • Commercial
  • Gmail
Le 09/10/07, LEMIEUX.NY(à)forces.gc.ca <LEMIEUX.NY(à)forces.gc.ca > a écrit :

> j'avais lu ce matin, en effet c'est intéressant à lire.
>
> Par contre, toujours un peu "gossant" de voir que la vision de DB est très
> limitée. Par exemple, il assume que par défaut, la musique faite au Quebec
> n'est écoutée qu'au Québec. C'est comme s'il s'imposait lui-même des
> limites dans la distribution de son produit. Mais bon, puisqu'il est lié
> avec une compagnie de disque, il n'a pas le choix de penser comme ca,
> puisque sa compagnie de disque ne distribue pas partout dans le monde. Je
> lui recommande la lecture de "The Long Tail". Il comprendra que peut-être
> quelques dizaines de milliers de personnes de par le monde seraient
> peut-être intéressées à acheter sa musique en ligne directement de lui. Si
> Tom Waits le fait, pourquoi pas lui? parce que Daniel Bélanger chante en
> francais?? ce n'est pas un argument que je suis prêt à acheter.


Je ne voudrais pas pêter ta balloune Yannick, mais les artistes francophones
du Québec sont presque exclusivement écoutés au Québec. Très peu d'artistes
percent dans le reste de la francophonie et ce n'est pas par faute d'avoir
essayer. Plusieurs groupes/artistes (Vulgaires Machins, Tricot Machine,
Vallières, Paul Piché, Jean Leclerc, etc) sont distribués sur iTunes et/ou
sur Emusic, c'est pas gratuit mais c'est disponible à l'extérieur du Québec.
De plus, ils sont tous disponibles sur les réseaux p2p, mais malgré cette
facilité d'accès, ils ne semblent pas être très en demande pour faire des
concerts à l'extérieur du Qc.

Contrairement à ce que tu insinues, Tom Waits ne vends pas sa musique à
partir de son site web (sur iTunes par contre). Il est lié à la compagnie de
disque Anti-, une division de Epitaph Records (Pennywise, Sage Francis,
Danger Doom et anciennement NOFX, The Offspring, Bad Religion) qui, bien
qu'indépendante, n'est pas une petite maison de disques. Faque pour vendre
ces 100 000 disques il est backé par une compagnie qui a quand même des
moyens.

D'ailleurs qu'est-ce qui empêcherait Daniel Bélanger de chanter en espagnol

> pour conquérir ce marché??


En fait, il aurait plus d'avenir en mandarin, dixit Anaïck.
Mais blague à part, il est très difficile pour un auteur-compositeur de se
recycler dans une langue autre que sa langue maternelle. Pas que c'est
impossible, mais de manière générale c'est pas optimal.

Mais en effet, pas sur qu'au quebec, on puisse avoir ces quelque milliers de

> gens. Faut voir un peu plus grand que les frontières physiques.
>
> Les réponses qu'il donne à Marc Cassivi, me semblent symptomatiques de
> bien des artistes. Ce que les artistes québécois semblent craindre, c'est
> de perdre leur belle indépendance financière. En effet, dans le futur,
> peut-être qu'il n'y en aura plus de grandes "stars" de la musique.
> Peut-être que Daniel Bélanger devra avoir une autre job du lundi au vendredi
> pour faire vivre sa famille.


Je vois que tu ne comprends pas vraiment comment ça vit un artiste au
Québec. Daniel Bélanger a une cinquantaine de spectacles à donner d'ici à
mai et Bélanger est un des artistes qui ne fait pas tant de shows que ça.
Pour beaucoup, faire plus de 100-150 shows par années en sillonnant le
Québec est monnaie courante et pas que dans des grandes salles. Ça ne donne
pas beaucoup de temps pour la job
du lundi au vendredi quand t'es rendu à Baie-Comeau.
De plus, le travail de Daniel Bélanger c'est d'être auteur-compositeur, de
faire des disques et des spectacles. C'est sa job. Ce n'est pas un hobby
qu'il fait sur le side.

Combien est-ce qu'il y a de chanteurs québécois qui vivent exclusivement de

> leur production musicale?
> 50, 100? 200? au gros max?
> combien de gens font de la musique au québec? 10 000? 20 000? 50 000?
>
> Le partage de fichier musicaux a clairement une influence négative sur les
> 75 chanteurs qui vivent strictement de leur droits d'auteurs.


Mais le partage de fichiers a le potentiel d'avoir un effet très positif sur

> les milliers d'autres pour qui la musique n'est pas leur première source de
> revenus. On est peut-être a la veille de voir un chanteur mettre une
> chanson en ligne et de proposer a des centaines de guitaristes d'ajouter
> leur propres tracks de guitare ou a des drummers de faire la même chose avec
> leur batterie.


Mais une fois que cette track faite en collaboration avec des gars de
tous les coins du Qc/monde
est produite, où est le bénéfice pour les musiciens y ayant participés? Ils
ne vont certainement pas faire une tournée (ils ne pratiquent pas ensemble,
ne vivent pas dans la même ville/pays sinon pas besoin d'internet) ou vendre
la track car elle est déjà disponible gratuitement.

Tu remarqueras que ceux qui foncent sur la disponibilité en-ligne gratuite
sont les plus gros qui peuvent se le payer (Radiohead, Prince) ou les
nouveaux/petits (Misteur Vallaire). Les gros ne perdent pas grand-chose et
les petits se font connaître ce qui leur permet de faire des shows.
Mais pour les artistes pris entre les deux,
l'analyse coût/bénéfice est plus flou. Je ne pense pas que la musique
disponible sans redevance pour l'artiste/auteur soit viable à long
terme. Par contre, les moyens de distributions et les intermédiaires
risquent de changer (ce que Bélanger prédit).

Je pense que l'époque ou les chansons ont des formats définitifs et finaux

> est à la veille d'être chose du passé.


Chacun son opinion mais je pense que tu as tort.

Peut-être que bientôt les chansons seront toujours en évolution et auront de
 

RE: musique et sont avenir selon Daniel Bélanger

  • Canada
Le business model actuel des artistes qui vivent de leur musique est clairement menacé et
fort possiblement en voie de disparition. Le modèle d'entreprise des artistes qui font
des tournées est peut-être aussi en voie de disparition.

Le fond de mon message, c'est que je ne suis pas convaincu que c'est nécessairement
négatif pour la musique comme les compagnies de disques veulent nous faire croire. De
nouveaux modèles vont se développer et évoluer. Je pense que cette nouvelle facilité
d'échange de musique sera très bénéfique d'un point de vue créatif, pour la musique
en général.

Des milliers de gens collaborent sur des projets communs: les logiciels libres, ees
projets de recherche scientifique, (le génome humain par exemple), les articles sur
Slashdot et wikipedia, sans que le profit n'entre en ligne de compte. Le "client" ne paie
pas, mais bénédicie d'un "produit" d'une grande qualité. Je crois que la musique est
à la veille d'entrer dans ce nouveau modèle de production et de distribution.
Contrairement à Daniel Bélanger, je crois que c'est bien plus que le modèle de
distribution de la musique qui va changer. La distribution, ce n'est que la surface de la
révolution à venir. Le fond des choses, c'est la production/création même de la
musique. Je suis convaincu que les méthodes de production et de création de musique
seront profondément changés dans les prochaines années.

La "peer production" est à la veille de faire son entrée dans le monde de la musique
pop. Ce modèle économique s'appelle aussi le "commons-based peer production".
http://en.wikipedia.org/wiki/Commons-based_peer_production

La situation suivante va s'appliquer bientôt en musique:

"People participate in peer production communitites for a wide range of intrinsic and
self-interested reasons....basically, people who participate in peer production
communities love it. They feel passionate about their particular area of expertise and
revel in creating something new or better."

J'en suis profondément convaincu.
 
Re: musique et sont avenir selon Daniel Bélanger
  • Commercial
  • Gmail
Je ne retiendrais pas mon souffle si j'étais toi...

Pour la majorité des exemples que tu me donnes, la question des profits
entre en ligne de compte. Beaucoup des grands développeurs du logiciel libre
sont payés par une entreprise pour faire ce qu'ils font. Les scientifiques
sont payés par une université/institut de recherche/compagnie pour continuer
leurs recherches. Les éditeurs de Slashdot sont certainement payés malgré
que les articles soient proposés par les utilisateurs. Seuls les
contributeurs de wikipedia ne sont pas rémunérés pour leur travail. Ces
exemples ne valident pas ton point. Il faut manger, et faire de l'argent est
encore le meilleur moyen de mettre du pain sur la table.

De plus, pour les grands projet de logiciel libre comme linux, le client
"individuel" ne paie pas mais ne reçoit pas non plus de support technique
(outre les forums) à moins de payer. Ce client individuel est en fait
"commandité" par le client institutionnel qui paie pour le soutien technique
de haut niveau. Quelqu'un, quelque part, paie; que ce ne soit pas toi n'y
change rien.

Je ne pense pas que le modèle des artistes qui vivent de leur métier est en
voie de disparition, par contre il est en mutation au niveau de la
distribution et des compagnies.

Le partage de la musique a certainement eu une influence sur le brassage des
genres et la dissémination de types de musique moins connues. Par contre, la
musique que tu partages est quand même produite par un "spécialiste".
Quelqu'un qui de spécialise dans la production de chanson/oeuvre
instrumentale car il faut avouer que ce n'est pas donner à tout le monde
d'être musicalement talentueux et original. Une personne qui se concentre
seulement sur un métier sera meilleur que celui qui fait trois métiers en
même temps. "Guns, Germs and Steel" quelqu'un?

Et avant que tu me dises que ça fonctionne très bien dans le logiciel libre,
je vais te montrer que ce n'est pas un exemple pertinent. Je pense que je ne
me trompe pas en disant que la majorité des développeurs du logiciel libre
travaille en informatique ou un milieu connexe. Leur expérience de
développement de logiciel libre leur sera (à terme si ce n'est
immédiatement) pertinente/utile dans leur travail et/ou leur permettra de
développer des compétences qui serviront à se dénicher un emploi
meilleur/intéressant. Malgré que la participation au logiciel libre soit due
à la passion, le développeur se servira de cette expérience pour travailler
"de jour" et ainsi payer ses bills. Le développeur en tire donc une
expérience enrichissante personnellement et très probablement
professionnellement. Et ça c'est pour les développeurs "normaux" qui ne sont
pas embauchés par Mozilla, IBM, Red Hat, Suse ou Linux Foundation.

Le musicien "peer production" tirera aussi une expérience enrichissante sur
le plan personnel, mais comment pourra-t-il s'en servir pour gagner sa vie
si il ne reçoit pas de compensation monétaire pour sa production. Car si le
modèle "actuel des artistes qui vivent de leur musique" n'existent plus, où
est-ce que les artistes "peer production" pourront bénéficier
professionnellement de leur expérience "peer production"? Il n'existera plus
d'avenue pour "monétiser" sa production et son expérience musicale. Ils
devront alors avoir un travail à temps plein "normal" et la production
musicale deviendra un hobby. Ceci implique moins de temps à composer, à
écrire et à peaufiner ses habiletés d'instrumentistes. Ceci entraînera une
perte individuelle de capacité. Si l'artiste "peer production" est moins
bon, la production musicale sera aussi moins bonne. Pas de spécialiste,
moins de qualité.

Je ne suis pas un spécialiste en programmation. Si le logiciel libre était
produit par des gars comme moi qui travaillent à temps plein dans un milieu
autre que l'informatique, Linux serait encore en mode console et ne
roulerait pas sur ton minuscule portable.

La production musicale pourrait bien changer dans les prochaines années et
elle a déjà beaucoup changé lors des 10 dernières années grâce entre autres
à l'utilisation de l'ordinateur et de l'internet pour faire baisser les
coûts de production et de distribution. Par contre, il faut trouver un moyen
pour que l'artiste soit compenser pour le travail accompli.
 
RE: musique et sont avenir selon Daniel Bélanger
  • Canada
Précision: Je ne dis pas qu'il n'y aura plus jamais d'artistes qui vivent de leur
musique.

Je pense que le nombre d'artistes qui gagnent leur vie exclusivement avec leur musique
sera beaucoup réduit dans le futur et que le nombre de gens qui produisent de la musique
de manière ludique sera beaucoup plus élevé. Le changement c'est que le "client"
ordinaire comme moi, verra que la proportion de musique produite par des "amateurs" dans
sa collection de musique augmentera beaucoup et que la proprotion de musique
"professionnelle" diminuera.

C'est cette idée qui m'amenait a dire que dans 15 ans, des artistes comme Daniel
Bélanger, qui doivent faire des tournées pour mettre du pain sur leur table, eh bien il
en aura vraiment beaucoup moins au Québec, j'ose même dire que le nombre d'artistes
"économiquement indépendants" sera réduit de moitié dans un avenir proche.
Sa deviendra économiquement beaucoup plus difficile de vivre de sa musique, mais par
contre des milliers d'autres gens produiront de la musique pour des raisons multiples,
mais pas monétaire.

Pour faire une analogie avec les développeurs qui doivent payer leurs bills, je dirais
que peut-être allons nous voir beaucoup de musiciens professionnels produire leur propre
"disques". Quand je dis musiciens professionnels, je parle du guitariste qui joue pour
une émission de télé ou du drummer qui est engagé pour un enregistrement bien
particulier, par exemple. Ces artistes en produisant leur propre musique et en la
distribuant pourront utiliser cette expérience dans leur travail "de jour", comme tu
décris si bien.

Je crois que l'on peut comparer le monde du logiciel libre et celui de la musique.
Peut-être qu'un modèle qyui verra le jour prendre exemple des grandes entreprises du
logiciel libre qui ont un "core" de développeurs qui sotn rémunérés et une multitude
de développeurs qui ne le sont pas.

"Une personne qui se concentre seulement sur un métier sera meilleur que celui qui fait
trois métiers en même temps. "Guns, Germs and Steel" quelqu'un? "
Bien d'accord avec cette affirmation, mais 1000 personnes qui planchent un
document/code/partition/produit/processus ca donne encore de meilleurs résultats que 1
personne experte dans 1 chose. Dans ce sujet, je recommande a tous "The Wealth of
Networks", un excellent ouvrage.

version enligne ici:
http://www.benkler.org/wealth_of_networks/index.php/Download_PDFs_of_the_book
 

 

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