Le 09/10/07, LEMIEUX.NY
forces.gc.ca <LEMIEUX.NY
forces.gc.ca > a écrit :
> j'avais lu ce matin, en effet c'est intéressant à lire.
>
> Par contre, toujours un peu "gossant" de voir que la vision de DB est très
> limitée. Par exemple, il assume que par défaut, la musique faite au Quebec
> n'est écoutée qu'au Québec. C'est comme s'il s'imposait lui-même des
> limites dans la distribution de son produit. Mais bon, puisqu'il est lié
> avec une compagnie de disque, il n'a pas le choix de penser comme ca,
> puisque sa compagnie de disque ne distribue pas partout dans le monde. Je
> lui recommande la lecture de "The Long Tail". Il comprendra que peut-être
> quelques dizaines de milliers de personnes de par le monde seraient
> peut-être intéressées à acheter sa musique en ligne directement de lui. Si
> Tom Waits le fait, pourquoi pas lui? parce que Daniel Bélanger chante en
> francais?? ce n'est pas un argument que je suis prêt à acheter.
Je ne voudrais pas pêter ta balloune Yannick, mais les artistes francophones
du Québec sont presque exclusivement écoutés au Québec. Très peu d'artistes
percent dans le reste de la francophonie et ce n'est pas par faute d'avoir
essayer. Plusieurs groupes/artistes (Vulgaires Machins, Tricot Machine,
Vallières, Paul Piché, Jean Leclerc, etc) sont distribués sur iTunes et/ou
sur Emusic, c'est pas gratuit mais c'est disponible à l'extérieur du Québec.
De plus, ils sont tous disponibles sur les réseaux p2p, mais malgré cette
facilité d'accès, ils ne semblent pas être très en demande pour faire des
concerts à l'extérieur du Qc.
Contrairement à ce que tu insinues, Tom Waits ne vends pas sa musique à
partir de son site web (sur iTunes par contre). Il est lié à la compagnie de
disque Anti-, une division de Epitaph Records (Pennywise, Sage Francis,
Danger Doom et anciennement NOFX, The Offspring, Bad Religion) qui, bien
qu'indépendante, n'est pas une petite maison de disques. Faque pour vendre
ces 100 000 disques il est backé par une compagnie qui a quand même des
moyens.
D'ailleurs qu'est-ce qui empêcherait Daniel Bélanger de chanter en espagnol
> pour conquérir ce marché??
En fait, il aurait plus d'avenir en mandarin, dixit Anaïck.
Mais blague à part, il est très difficile pour un auteur-compositeur de se
recycler dans une langue autre que sa langue maternelle. Pas que c'est
impossible, mais de manière générale c'est pas optimal.
Mais en effet, pas sur qu'au quebec, on puisse avoir ces quelque milliers de
> gens. Faut voir un peu plus grand que les frontières physiques.
>
> Les réponses qu'il donne à Marc Cassivi, me semblent symptomatiques de
> bien des artistes. Ce que les artistes québécois semblent craindre, c'est
> de perdre leur belle indépendance financière. En effet, dans le futur,
> peut-être qu'il n'y en aura plus de grandes "stars" de la musique.
> Peut-être que Daniel Bélanger devra avoir une autre job du lundi au vendredi
> pour faire vivre sa famille.
Je vois que tu ne comprends pas vraiment comment ça vit un artiste au
Québec. Daniel Bélanger a une cinquantaine de spectacles à donner d'ici à
mai et Bélanger est un des artistes qui ne fait pas tant de shows que ça.
Pour beaucoup, faire plus de 100-150 shows par années en sillonnant le
Québec est monnaie courante et pas que dans des grandes salles. Ça ne donne
pas beaucoup de temps pour la job
du lundi au vendredi quand t'es rendu à Baie-Comeau.
De plus, le travail de Daniel Bélanger c'est d'être auteur-compositeur, de
faire des disques et des spectacles. C'est sa job. Ce n'est pas un hobby
qu'il fait sur le side.
Combien est-ce qu'il y a de chanteurs québécois qui vivent exclusivement de
> leur production musicale?
> 50, 100? 200? au gros max?
> combien de gens font de la musique au québec? 10 000? 20 000? 50 000?
>
> Le partage de fichier musicaux a clairement une influence négative sur les
> 75 chanteurs qui vivent strictement de leur droits d'auteurs.
Mais le partage de fichiers a le potentiel d'avoir un effet très positif sur
> les milliers d'autres pour qui la musique n'est pas leur première source de
> revenus. On est peut-être a la veille de voir un chanteur mettre une
> chanson en ligne et de proposer a des centaines de guitaristes d'ajouter
> leur propres tracks de guitare ou a des drummers de faire la même chose avec
> leur batterie.
Mais une fois que cette track faite en collaboration avec des gars de
tous les coins du Qc/monde
est produite, où est le bénéfice pour les musiciens y ayant participés? Ils
ne vont certainement pas faire une tournée (ils ne pratiquent pas ensemble,
ne vivent pas dans la même ville/pays sinon pas besoin d'internet) ou vendre
la track car elle est déjà disponible gratuitement.
Tu remarqueras que ceux qui foncent sur la disponibilité en-ligne gratuite
sont les plus gros qui peuvent se le payer (Radiohead, Prince) ou les
nouveaux/petits (Misteur Vallaire). Les gros ne perdent pas grand-chose et
les petits se font connaître ce qui leur permet de faire des shows.
Mais pour les artistes pris entre les deux,
l'analyse coût/bénéfice est plus flou. Je ne pense pas que la musique
disponible sans redevance pour l'artiste/auteur soit viable à long
terme. Par contre, les moyens de distributions et les intermédiaires
risquent de changer (ce que Bélanger prédit).
Je pense que l'époque ou les chansons ont des formats définitifs et finaux
> est à la veille d'être chose du passé.
Chacun son opinion mais je pense que tu as tort.
Peut-être que bientôt les chansons seront toujours en évolution et auront de