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Audiochromie est une oeuvre duale de Synchromie de Norman McLaren. Conservant le synchronisme parfait de l'image et du son, la genèse de Synchromie est inversée : les images traduisent la bande sonore.
Audiochromie explore les multiples manières de remplir la surface de projection spécifique à la Place de la Paix; les contraintes sont sublimées en éléments créatifs et structurants de l'espace visuel.
D'abord par la forme des éléments des images, parfois rectangulaire, parfois mosaïque et parfois arabesque; ensuite par le mouvement, qu'il soit discret, linéaire ou courbe (rappelant la progression de McLaren pour la série de films Lignes verticales, Lignes horizontales et Mosaïques); finalement par la couleur.
À l'aide d'un procédé fait main, ces composantes sont assignées à des sons. Audiochromie expérimente les combinaisons visuelles, reprend et modifie des éléments sonores, altérant en cours de route l'expérience cinématographique du spectateur.
Synchromie est cité à mi-parcours de l'œuvre et Audiochromie en reprend alors le schéma original : les images créent le son. Cet insert marque un temps d'arrêt ramenant le spectateur à l'inspiration première de l'œuvre.
Comme pour ceux employés par McLaren, les outils utilisés pour créer Audiochromie peuvent être déconstruits; il devait être possible pour les créateurs de triturer les éléments de création, de les pousser à leur limite et d'en expérimenter manuellement les combinaisons. Le film est entièrement créé à l'aide de logiciels libres, qui amènent la liberté créatrice dans le monde numérique, refusant toute contrainte. Ceci offre une réponse abordable à ceux qui s'interrogent sur les moyens et le contexte de production, tout comme dans le cas des films de McLaren.
Finalement, à l'instar de plusieurs films de McLaren, dont Blinkity Blank, l'écoute d'Audiochromie laisse le spectateur avec le sourire, et osons-nous avancer, un sentiment de joie. Voilà peut-être d'ailleurs l'aspect essentiel de ce film.