Quand on a le sentiment que la vie ne peut plus rien apporter de neuf, de bon, que tout semble gris, que le monde se dirige inexorablement vers un fiasco, que l'environnement n'est qu'un prétexte pour se faire du capital politique ou pour faire un reportage choc pour l'ONF, que faire?
Lorsqu'un tel état d'esprit me prit une bonne journée, je goûtai un Campino à l'orange. La révélation se fit en moi : s'il existe quelque chose d'aussi savoureux et d'aussi simple à obtenir qu'un Campino à l'orange, peut-être que tout cette histoire vaut-elle la peine d'être vécue jusqu'au bout.
C'est ainsi ragaillardi que je poursuivis mon chemin, un peu plus rassuré et confiant.
Un ami me donna un jour un Campino à la fraise que j'enfournai aussitôt. Seconde révélation : non seulement il existe quelque chose qui redonne de l'espoir mais, sans même que l'on s'en doute, il existe autre chose d'encore plus délicieux et sublime. Il est donc possible de connaître des expériences plus fortes et même meilleures que celles que nous avons déjà vécues, alors que nous pensions que ce que nous savions composait tout le spectre des sensations. Voilà de quoi redonner confiance dans la vie!
Bien que préférant les Campino à la fraise plutôt que ceux à l'orange, en aucun cas je ne me contenterais de n'avoir en ma possession qu'une seule saveur. En effet, les Campino à l'orange sont un complément de ceux à la fraise puisqu'ils permettent à ce dernier de prendre place sur une échelle de quintessence, ce qui ne saurait être s'il n'y avait aucune comparaison possible.
Notez qu'il est possible, bien qu'étant rarissime, de préférer ceux à l'orange. L'argument précédant demeure valide, il s'agit simplement de permuter l'orange et la fraise dans le barême décrit.
Un jour de 2000, je mis à l'intérieur de ma bouche un Campino. Je crois que la saveur dudit bonbon annoncée par l'emballage se lisait « Fraise et crème ». Un gentil représentant de la compagnie Ashley-Koffman me l'avait offert comme échantillon, me disant que le produit deviendrait disponible sous peu.
Quelques mois (...) plus tard, j'ai pu remettre la main sur un délectable Campino. Non, le goût ne s'était pas enfui de ma mémoire. Cette fois-là, j'ai pu sucer un « Orange et crème ». Je défrayai les coûts nécessaires à l'achat d'un sac de chacune des deux fragrances et les laissai à l'oeil et la main du premier visiteur à mon domicile.
Puis, un jour, un ami inséra dans son bec un Campino. Il fut tout aussi emballé et propagea la Bonne Nouvelle. Maintenant, lorsque j'arrive chez lui, je peux, tout à l'aise, savourer un Campino, comme dans le bon vieux temps.