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La Chine (première partie)

La politique étrangère de la Chine

Une des choses qui m'avait étonné lorsque j'ai assisté à un des débats de la course à la chefferie du Partie Québécois qui portait sur le développement durable, c'est la présence de la Chine dans les discours de tous les candidats.

Voulant en savoir plus que ne pourrait jamais m'en apporter un topo de 5 minutes que l'on nous présente à la télé et nous faisant croire que nous sommes informés, je me suis inscrit a une série de conférences sur la Chine présenté dans le cadre des Belles Soirées de l'Université de Montréal.

La première conférence portait sur la politique étrangère de la Chine et le conférencier invité était Fred Bild, ambassadeur du Canada en Chine de 1990 à 1994 et professeur invité au Centre d'études de l'Asie de l'Est de l'Université de Montréal. Je me propose de vous faire l'énumération de ce j'ai appris dans cette conférence.

En introduction, plutôt que de résumer les quelques millénaires de l'histoire chinoise, Fred Bild a commencé son exposé en nous parlant de Zheng He, grand explorateur du XVe siècle. Zheng He effectua 7 voyages, de 1405 à 1433, dirigeant une flotte de 300 navires et d'environ 30 000 hommes. Il explora toutes les côtes de l'Asie du Sud-Est, toutes les îles de l'océan Indien et se rendit même jusqu'en Afrique d'où il ramena un girafe. Tout ça 70 ans avant Christophe Colomb.

Qu'est-il arrivé à la flotte chinoise ? À partir de 1433, la Chine se replia sur elle-même et décida de vivre en autarcie. Elle brûla sa flotte militaire et, bien qu'ayant toujours des navires marchands, n'aura aucune force maritime digne de ce nom avant le XXe siècle. C'est pourquoi en 1840, la guerre de l'opium fut un succès pour les puissances occidentales tentant d'ouvrir le marché chinois. N'ayant presqu'aucun navire pour se défendre, les européens pouvaient naviguer à leur guise sur les rivières. Il faudra attendre ensuite en 1949 pour que Mao Zedong arrive à Pékin et puisse dire que la Chine de tient debout. Les Chinois sont présentement en train de se construire une vrai force maritime, ce qui n'est pas sans inquiéter ses voisins qui n'ont pas eu à tenir compte de cette force depuis 600 ans.

Après cette introduction qui plante le décors, on en arrive à la présente politique de la Chine. Commençons d'abord par introduire l'Organisation de Coopération de Shanghai, une réunion de 6 pays ( Russie, Chine, Kazakhstan, Kirghizie, Tadjikistan, Ouzbékistan) créée à l'initiative de la Chine ayant pour buts de »combattre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme ». Il s'agit d'un premier effort de la Chine pour participer à une organisation multilatérale, auparavant elle préférait plutôt les négociations bilatérales, avec l'exception notable de l'ONU.

La Chine a aussi maintenant son propre sommet de Davos, sauf qu'il est à Shanghai. Et on peut être certain qu'aucune méga-corporation du monde ne manque un sommet économique qui a lieu en Chine.

Cette nouvelle orientation de la Chine laisse penser qu'elle adopte un virage dans sa politique étrangère. Elle veut s'intégrer pleinement au mode de politique occidentale, aux règles qui lui sont imposée de force depuis le XIXe siècle. Elle espérerait ensuite, une fois son influence établie, pouvoir les changer de l'intérieur.

Cette manière occidentale de concevoir les états et le droit international permet aux nations de faire ce qu'ils veulent sur leur propre territoire. Cette vision fait en sorte que la Chine peut, du moins essai, d'éviter la question du Tibet et surtout l'épineux problème de Taïwan.

Parlant de Taïwan, le détroit de Taïwan qui sépare l'île et le continent sert de voie maritime aux superpétroliers qui vont approvisionner le Japon et la Chine en pétrole. Il y a un chapelet de superpétroliers dans cette zone, un à tous les 3 km. Tout conflit sur cette île barrerait ce passage, ayant des conséquences énormes sur ces 2 pays. On peut donc penser que les protagonistes éviteront tout excès dans cette zone. Les États-Unis ayant un traité de défense du territoire Taïwanais et protégeant le Japon, la situation pourrait facilement dégénérer.

Le 28 février 1947 eu lieu à Taïwan un grand massacre (appelé l'incident du 228, pour le 28 du 2e mois) dont peu ont entendu parler. Ce massacre a fait entre 10 000 et 30 000 morts. La population Taïwanaise s'était rebellée contre le nouveau pouvoir du Kuomintang, fraîchement débarqué du continent en fuyant les troupes de Mao. Le Kuomintang a simplement tiré dans la foule et a ensuite interdit de parler de cet événement.

Beaucoup font un parallèle entre la présente croissance économique de la Chine et celle du Japon au début du XXe, rappelant que cette dernière est ensuite devenu une puissance impériale aux visées expansionnistes. On peut par contre difficilement comparer les présente forces armées du Pakistan, de l'Inde et de la Russie à celles des îles entourant le Japon au début du siècle dernier.

La croissance annuelle de la Chine est de 9,5% et ses dirigeants espèrent pouvoir la contenir à 7,5%. Cette croissance fantastique entraînera une pression incroyable sur la demande de toutes les matières premières. Cette demande mènera à une inflation planétaire sur ces matières, la plus sensible étant le pétrole et on peut dire que l'inflation a déjà commencée. Par rapport au présent poids économique de la Chine, je vous invite à lire un précédent message sur la ptafflist: Le monde est pointu

La ville avec le plus grand nombre de Chinois hors de l'Asie est Toronto.

Un commentaire à « La Chine (première partie) »

  1. 22 octobre 2005 | 1:49

    La Chine (deuxième partie)
    La démocratie est-elle possible en Chine ?

    Le thème de cette deuxième conférence sur la Chine était « La démocratie est-elle possible en Chine ? ». Elle a été présenté par Fred Bild, dont j'ai fais une description la semaine dernière, q…

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