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Les environnementalistes québécois

On me permettra de revenir sur le panel des Oui-Québec sur « l'environnement et l'indépendance ». C'est que, voyez-vous, ces panélistes permettent de mieux catégoriser le discours des environnementalistes québécois. Je m'explique.

On a d'abord Louis-Gilles Francoeur, qui représente l'axe classique « souverainiste-fédéraliste ». C'est un boomer, seul panéliste dont l'exposé répond à la thématique. Il présente l'environnement dans un contexte d'indépendance du Québec, en pesant le pour et le contre. Il le fait avec une grande culture, une réflexion et perspective politique, légale et territoriale toute québécoise, sûrement le résultat de ses décennies comme journaliste couvrant l'environnement au Devoir. Il profite d'ailleurs de sa liberté de parole retrouvée, maintenant qu'il n'a plus de liens ni avec le Devoir, ni avec le BAPE, pour s'exprimer en tant qu'indépendantiste. Il en profite pour partager ses réflexions qui sont pour l'essentiel inédites et dont le mouvement pourra profiter.

Vient ensuite Louise Vandelac, professeure de sociologie à l'UQAM spécialisée en environnement. Elle représente le courant « académique fataliste ». Elle présente une longue série de faits, plusieurs étant fort intéressants comme la croyance dans le « technological fix » et sa parenthèse sur l'excision du clitoris. Malheureusement, son énumération de défis manque de cohérence et, surtout, on ne voit pas l'espoir et ne termine pas avec un appel à l'action. Bref, du savoir en vrac dont on ne sait pas trop quoi faire et dont on ressort pessimiste.

Elle ne fera pas une fois référence à la situation politique du Québec dans le Canada, encore moins de l'indépendance, au cours de son allocution ou encore dans ses réponses aux questions. Si ça avait été un match d'impro, elle aura reçu une pénalité pour non-respect du thème.

Finalement, Karel Mayrand, militant écologiste de métier qui représente le courant « environnementaliste postmoderne ». Karel Mayrand débute en exprimant sa surprise d'avoir été invité par des « souverainistes » pour prendre la parole, car sa dernière invitation par ce groupe, lors du colloque d'ouverture de l'IRAI en septembre 2016, avait mal été reçue. Pour y avoir assisté, je confirme que plutôt de parler d'environnement, sujet pour lequel il avait été invité, il avait plutôt profité de sa tribune pour sermonner les souverainistes, comprendre le PQ et sa Charte des valeurs, sur leur fermeture envers l'Autre. Un moment malaisant pour tout le monde.

Karel tient un discours environnemental globalisant, j'irais même jusqu'à dire holistique. Il inscrit le Québec et ses problématiques environnementales locales (béluga, caribou forestier, etc.) dans les grands courants mondiaux. Il a du métier, il a fait partie de plusieurs initiatives et a parcouru le Québec de long en large pour parler d'environnement, ce qui rend son discours intéressant et structuré. Il termine sur une note d'espoir et fait un appel à l'action. Une belle construction positive.

Concernant le Québec, il fait cette mention lorsqu'il démarre sa conclusion: « [..] je pense que l'idée d'être un pays souverain ou une nation qui conserve son identité très très forte c'est quelque chose qui peut nous aider à faire cette transition ». Ce n'est pas clair pour moi si c'est une position d'indépendantiste ou de fédéraliste. Il me semble que Stephen Harper aurait bien pu prétendre que le Québec pouvait être « une nation qui conserve son identité très forte » à l'intérieur du Canada. Bref, tant dans cette allocution que dans celle tenue à l'IRAI, Karel Mayrand aurait pu être plus clair sur sa vision et l'intégrer dans sa présentation.

Tout ça pour dire, et c'est ce que je désirais mettre de l'avant ici, c'est que je trouve que la position de Karel Mayrand est typique d'une majorité des environnementalistes québécois. Pour préserver l'environnement, il n'hésite pas d'un côté à appeler à la fin du modèle néolibéral, voire capitaliste, mais de l'autre, il se refuse à une opinion critique du Québec dans le régime fédéral canadien. Peut-être dans l'espoir de ne pas brûler des ponts et de pouvoir faire avancer la cause de l'environnement peu importe l'interlocuteur, Québec ou Ottawa. C'est une position qui se défend, mais il s'agit d'une rupture avec la vision classique des années 70, où les militants des causes progressistes faisaient corps avec le binôme d'alors, le « PQ-souverainistes ».

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Il sera intéressant de voir comment Québec solidaire intégrera les deux courants en question. Car, d'une part, sa base militante est issue d'un amalgame de militants de différentes causes progressistes, qui portent ses causes avant toute chose. D'autre part, la fusion avec Option nationale a amené des militants, dont deux deviendront députés, qui défendent leur position avec le prisme de l'indépendance (note: je fais partie de ces militants).

L'environnement sera un (le?) grand thème de la prochaine élection: serait-il défendu par QS dans l'optique d'une cause en elle-même, ou sera-t-elle juxtaposée à l'indépendance du Québec?

L'inévitable affrontement

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

Les intérêts promouvant le pipeline Énergie Est sont si grands qu'une force d'une puissance comparable est nécessaire pour stopper le projet. Tous les petits et moyens obstacles seront aplanis.

En effet, les intérêts économiques derrière ce projet sont équivalents au budget d'un État. TransCanada, l'entreprise derrière Énergie Est, a une valeur boursière de 70 milliards1, un montant comparable aux dépenses annuelles de fonctionnement du gouvernement du Québec2. La capacité financière de la compagnie est donc supérieure à celles que possèdent les États pour administrer ce projet. Pour construire le pipeline, d'un coût estimé à 16 milliards3, TransCanada dispose donc de ressources abondantes pour engager lobbyistes et anciens politiciens libéraux.

De plus, la motivation politique provenant de l'ouest du Canada pour ce pipeline est gigantesque. L'Alberta et la Saskatchewan, ayant connu une décennie d'essor économique incontrôlé, propulsé par le gouvernement fédéral conservateur, se retrouvent aujourd'hui avec une économie exsangue. Sans aucune provision pour les mauvais jours, les gouvernements de ces provinces cherchent désespérément à redémarrer le moteur qui a fait leurs beaux jours : l'exportation massive du pétrole.

Du côté de l'est, les partis politiques au pouvoir au fédéral et à Québec ont déjà annoncé leur appui de principe à la réalisation du pipeline. À Ottawa, le Parti libéral du Canada opte pour un rôle de grand coordonnateur des provinces, afin de faciliter les discussions pour laisser passer le tuyau.

À Québec, le gouvernement de Philippe Couillard a la mollesse d'une guenille devant les volontés du régime fédéral canadien, que ce soit pour éviter de donner des arguments supplémentaires aux indépendantistes québécois, ou par simple absence de conscience nationale. Le Parti libéral du Québec va même jusqu'à ignorer ses propres lois pour aider TransCanada4,5. C'est dire à quel point ce gouvernement de province n'aura jamais la stature pour s'opposer aux promoteurs de ce projet.

Ces deux paliers de gouvernement ont d'ailleurs eu la prévoyance de retirer du mandat de l'Office nationale de l'énergie (ONÉ)6 et du Bureau d'audience public sur l'environnement (BAPE)7 la quantité de gaz à effet de serre (GES) supplémentaire émise par le pétrole qui transiterait par ce pipeline. Les quantités de GES sont en effet si grandes, plus que toutes les industries du Québec8, qu'elles seraient impossibles à justifier dans un contexte où les gouvernements du Québec et du Canada ont pris l'engagement public de participer à l'effort mondial contre le réchauffement climatique.

Il est difficile de présumer des résultats des audiences de l'ONÉ, mais ses membres, son fonctionnement et son mandat ayant été mis en place par le gouvernement conservateur9, on peut penser que l'ONÉ ne posera pas des conditions trop difficiles pour TransCanada.

Le BAPE n'a, quant à lui, qu'un pouvoir de recommandation à un palier de gouvernement n'ayant ni le pouvoir, ni l'intention de bloquer le projet. Les gouvernements et ses organismes réglementaires ne seront vraisemblablement pas ce qui arrêtera le passage d'Énergie Est.

Pour bloquer le pipeline, il ne reste donc que les personnes qui ont tout à perdre, et rien à gagner, dans ce projet : les Québécois exposés aux déversements10, 11.

Ces citoyens, réunis dans le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, ont investi le palier politique où leur voix se faire entendre le plus directement : le niveau municipal. (Description d'une telle mobilisation dans Lanaudière.)

Or, si une province ne peut, selon la Constitution canadienne, bloquer Énergie Est, les villes le peuvent encore moins. Alors sans levier juridique, comment ces citoyens peuvent-ils créer un rapport de force contre TransCanada et les gouvernements? En faisant nombre.

Parce que de nombreux Québécois s'identifieront aux citoyens dont les terres sont menacées, ils deviendront une force incontournable. Les environnementalistes, tout d'abord, qui utilisent leurs larges réseaux de communication pour faire de l'éducation populaire sur ce dossier. Les indépendantistes feront également bloc avec ces citoyens, car ce dossier constitue une intrusion de la fédération canadienne dans l'administration du territoire québécois.

Les habitants des régions ressources qui ne sont pas concernées par le tracé se reconnaîtront dans ceux des villes et villages où passera le pipeline : les leaders seront des acteurs des communautés visées, pas seulement des environnementalistes provenant des grands centres.

Les Premières Nations du Québec, dont le territoire serait traversé par le pipeline, s'opposent de leur côté déjà au projet. Ces nations sont d'ailleurs les seules disposant peut-être d'une poigne constitutionnelle sur l'avenir de ce projet. Des francophones s'identifieront eux-aussi aux opposants du pipeline, car ce projet est essentiellement celui d'entreprises anglophones et de politiciens niant la spécificité québécoise. Finalement, les mouvements de gauche pourront se joindre au nombre, en voyant dans ce combat une lutte contre les entreprises qui font plier les gouvernements aux dictas capitalistes.

Côte à côte, tous ces citoyens québécois constitueront un obstacle incontournable au déploiement d'Énergie Est.

Le combat du maire de Ristigouche-Sud nous offre un avant-goût du type de lutte à venir. Cet homme se défend présentement devant les tribunaux contre une poursuite de la compagnie Gastem12. J'ai eu la chance de l'écouter durant une conférence. Sa sincérité, la simplicité de ses paroles et son désarroi m'ont ému. Multipliez par 100 le nombre de femmes et d'hommes de ce type qui défendront la terre de leurs ancêtres, des gens qui n'ont rien à perdre, et donnez-leur un accès médiatique pour rejoindre les Québécois. Cela donnera une force d'opposition comparable à celle de TransCanada et des élus qui promeuvent le pétrole.

C'est à cette lutte que les Québécois seront appelés à participer dans les prochaines années. Cela donnera probablement lieu à une mobilisation anti-gouvernementale comparable à celle du printemps érable. Et c'est toute une chance, car la décision sur le passage du pipeline arrivera juste à temps pour donner lieu à un vrai changement politique13.

Références

Réponse à «Cinq mensonges climatiques en 2014»

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

Ce billet est en réponse à celui de Pierre-Guy Veer intitulé « Cinq mensonges climatiques en 2014 ».

Lorsqu'on a porté ce billet à mon attention, comme toujours j'ai hésité entre prendre la parole pour rectifier les faits, ou me taire de crainte d'attirer l'attention sur un billet qui n'en mérite pas. Il faut dire que les personnes niant le réchauffement climatique, ou le rôle des humains dans ceux-ci, ont une exposition médiatique disproportionnée par rapport à ce que leur opinion représente parmi les scientifiques. En lui répondant, ne contribuerais-je pas à lui donner un rayonnement immérité?

J'ai alors décidé de saisir l'opportunité d'une réponse afin de permettre aux lecteurs de développer des anticorps face à tous ces personnages qui sévissent dans les médias.

Je débuterai ma réponse en soulignant que les personnes niant le réchauffement climatique ne sont que très rarement des spécialistes du champ d'études en question. Lorsqu'ils ont une formation scientifique, ils sont pour la plupart des géologues, ce qui n'est en rien un spécialiste du climat ou de l'atmosphère. Dans le cas présent, Pierre-Guy Veer se qualifie comme libertarien et a une formation en économie, il n'a donc pas de formation précise sur le sujet et ne travaille pas dans ce domaine.

Dans mes réponses, j'utiliserai comme source des agences gouvernementales, des facultés universitaires ou encore des publications reconnues, contrairement à M. Veer qui se contente pour l'essentiel de faire des liens à un blogue niant le réchauffement climatique. Pour ce qui est de ma formation, je suis physicien et je travaille dans le milieu de la modélisation atmosphérique depuis plus de 10 ans.

Pour chaque affirmation, j'indiquerai s'il s'agit d'un mensonge ou non, comme le prétend l'auteur, en précisant ma réponse.

L'année 2014 est la plus chaude jamais enregistrée

M. Veer prend les mesures d'un seul satellite, propriété d'une compagnie privée californienne, pour qualifier cette affirmation de mensonge.

Or, la NOAA (l'équivalent américain d'Environnement Canada) et l'Organisation mondiale de la météo (OMM) affirment toutes deux que l'année 2014 sera la plus chaude jamais enregistrée.

L'OMM collecte toutes les données d'observation météorologique du monde. Douter de son analyse revient à prétendre qu'il existe une collusion entre les pays qui font les observations, ou que les scientifiques travestissent les données ou leur analyse.

Pour ma part, je préfère faire confiance aux milliers de scientifiques et d'observateurs météo partout sur la planète, plutôt qu'à une seule compagnie américaine.

L'Arctique menace de disparaître

Ce n'est pas un mensonge. Il est d'ailleurs étonnant qu'on puisse prétendre l'inverse, car année après année, les données sont cohérentes et vont dans le même sens.

Il suffit de regarder le graphique des étendues de la glace arctique en septembre, mois pendant lequel l'étendue est à son minimum, depuis les années 1979 pour s'en convaincre. Le déclin de glace pour le mois de septembre est de 13,3 % par décennie, par rapport à la moyenne de 1981 à 2010. Les 10 mois de septembre avec la plus faible couverture de glace ont eu lieu lors des 10 dernières années (source).

M. Veer prétend également que la superficie de la glace arctique est à son plus haut depuis 10 ans, ce qui est faux. L'année 2014 est en fait jusqu'ici une année ordinaire en comparaison avec les 5 dernières années, l'étendue de glace du mois de novembre étant la neuvième plus basse depuis 1979.

Les ours polaires sont en danger

Cette affirmation ne peut être qualifiée de « mensonge climatique » car elle n'est pas nécessairement reliée au climat.

Ce que l'on sait, c'est que le réchauffement climatique perturbe profondément l'habitat de la plupart des espèces. Certaines espèces seront favorisées et d'autres défavorisées. Il est difficile de prévoir l'impact des réchauffements climatiques sur une espèce précise, car les facteurs dont dépend la survie d'une espèce sont multiples et souvent difficiles à prévoir (comme les mesures de protection ou la destruction de l'habitat par l'humain par exemple).

Dans le cas de l'ours polaire, il serait possible d'expliquer l'augmentation des observations par les habitats humains qui sont de plus en plus nombreux dans le nord. L'ours polaire se nourrissant des déchets, cela faciliterait sa survie tout en augmentant le nombre d'ours observés. Cet exemple, bien que fictif, illustre bien la problématique de relier l'augmentation d'une population à l'absence d'une dégradation, ou à une amélioration, de son milieu naturel. Le milieu peut se dégrader et une augmentation d'une espèce y vivant peut tout de même être observée.

Ce que l'on peut affirmer, c'est que le réchauffement climatique, combiné à la destruction des milieux naturels par l'homme, a fait chuter le nombre d'espèces, et que cela ira en s'accentuant.

Pour avoir une meilleure compréhension des enjeux du réchauffement climatique sur la biodiversité, je vous invite à lire l'introduction du livre Changements climatiques et biodiversité au Québec.

Une augmentation du CO2 amènera famine et misère

Il s'agit là d'une déformation grossière de la Banque mondiale qui affirme dans un rapport qu'à « défaut de mesures concrètes de lutte contre le changement climatique, la communauté internationale pourrait bien subir les conséquences catastrophiques d'une hausse de 4 degrés de la température moyenne d'ici la fin du siècle, y compris des vagues de chaleur extrême, une baisse des stocks mondiaux de denrées alimentaires, et une élévation du niveau des mers qui pourrait toucher des centaines de millions de personnes ».

M. Veer indique qu'une augmentation de CO2 serait bénéfique à la croissance de certaines plantes, ce qui est tout à fait vrai. Cela dit, les autres dommages liés à l'augmentation de CO2, et donc à la quantité de chaleur dans l'atmosphère, mettront en péril les productions agricoles dans le monde, particulièrement dans les zones où les conditions agricoles sont difficiles. Cela expose les populations à une fluctuation importante des prix, comme lorsque le prix du blé avait doublé suite aux incendies en Russie.

Ces pénuries peuvent aller de pair avec une augmentation de productivité agricole dans certains pays comme le Canada ou les États-Unis. Cependant, les populations dépendantes de l'agriculture locale, ou consacrant une partie importante de leur revenu à l'alimentation, seront grandement exposées aux conséquences du réchauffement climatique sur l'agriculture. C'est à cela que fait référence la Banque mondiale lorsqu'elle indique qu'il pourrait y avoir une baisse importante des stocks mondiaux de denrées alimentaires.

Ainsi, bien que le CO2 puisse être considéré comme un fertilisant pour les plantes, les effets négatifs de l'augmentation de sa concentration dépasseront de loin les bénéfices qu'elle apportera.

La sécheresse en Californie est sans précédent

C'est peut-être un mensonge, mais cela ne change rien à la réalité des changements climatiques.

Il est en effet toujours hasardeux de relier un événement météorologique particulier au réchauffement climatique. Il faut plutôt regarder la tendance en combinant plusieurs événements pour en tirer une signification statistique. On ne pourra pas imputer un ouragan particulier au réchauffement climatique, mais il sera possible d'indiquer que le réchauffement climatique a causé l'augmentation du nombre d'ouragans ou encore leur puissance.

Il en va de même pour tous les événements météorologiques violents: inondations, sécheresse, ouragans, tornade, etc. On sait que le réchauffement climatique augmentera leur fréquence, mais on ne pourra jamais attribuer un événement précis au réchauffement climatique.

L'environnement: un enjeu indépendantiste (bis)

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

À la suite de la publication de mon texte sur l'environnement et l'indépendance, un ami et collègue m'a fait parvenir des objections à mon analyse. Comme les arguments qu'il avance reviennent souvent dans les discours portant sur l'indépendance du Québec, je publie ici mes réponses dans l'espoir qu'elles puissent servir ou en inspirer d'autres.

1. Un Québec indépendant ne changerait pas la situation mondiale désastreuse de l'environnement. Le Québec comme exemple? Je n'admets pas cet argument. Il y a de nombreux pays qui sont des exemples environnementaux et le reste du monde s'en moque.

Il est certain que le poids du Québec pays, dans les relations internationales ne serait pas celui des États-Unis, nous devons demeurer humbles concernant l'influence que nous aurions sur la scène internationale. Cela dit, elle ne serait pas nulle.

Il faut se mettre dans le contexte de la création d'un pays du Québec, émergeant d'un pays du G8, et qui aurait alors l'attention mondiale dirigée sur lui. Il serait alors possible d'avoir une certaine influence, notamment en environnement. Ce serait également vrai par la suite, puisque le Québec aurait un siège dans les instances internationales, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.

Pour se convaincre de notre potentiel, pensons aux pays scandinaves dont on parle sans cesse lorsque vient le temps de comparer les indices de développement. Ces pays ne sont pas si importants, économiquement ou militairement, sur le plan mondial, pourtant ils sont très souvent pris comme modèles. Encore cette semaine dans le journal, on se demandait si Philippe Couillard allait s'inspirer «de l'Alberta et du Dakota du Nord ou de la Suède et du Danemark».

Le Québec pays peut avoir une influence comparable à la Norvège ou à la Suède, ce n'est pas une proposition extravagante.

2. Un Québec indépendant, dirigé par un gouvernement d'Option nationale s'opposerait sans doute au pipeline, mais qu'en serait-il d'un gouvernement libéral dans un Québec indépendant? Ou d'un autre gouvernement moins sensible à l'environnement? Ces partis existeront toujours après une éventuelle accession à l'indépendance. Et ils obtiendront probablement le pouvoir. Supposons que le Québec était indépendant le mois dernier. Le PQ aurait quand même été en faveur de l'inversion du pipeline…

Tout à fait d'accord.
Il est d'ailleurs important de souligner ce fait : le Québec pays est le début des revendications, non pas la fin. À ce moment, le Québec aura accès à tous les leviers pour décider de son avenir, ce sont là des questions de pays que nous aurons à nous poser.

J'ajouterais aussi qu'il ne faut pas mettre de conditions à l'indépendance : la liberté est une valeur en soi. Elle n'a pas à s'accorder aux autres valeurs des libérateurs (partis politiques, institutions, dirigeant[es], etc.). Le Québec sera un État démocratique dans lequel tous les partis politiques, toutes les voies politiques démocratiques, pourront s'exprimer et ce sera au peuple en fin de compte à faire son choix, pas aux fondateurs du pays.

Je dis d'ailleurs dans l'article que :
« Cela ne veut pas dire que le Québec pays serait nécessairement un exemple, le mouvement indépendantiste a aussi ses dinosaures, mais il aura au moins la chance de faire les choses différemment. »

3. Le Québec, quittant la fédération canadienne, aura sans doute comme principal effet de faire accélérer le développement des sables bitumineux (et non pas le contraire). Exemple : Les grands partis fédéraux du Canada n'auront plus à jongler avec le dilemme de faire plaisir aux environnementalistes de l'est du Canada. Le PLC est dans ce dilemme, il veut faire plaisir à deux bases électorales différentes. Sans le Québec, les intérêts de l'Ouest gagneront facilement dans un Canada amputé du Québec.

Le Canada a déjà la politique étrangère d'un pétro-État. La présence du Québec ne change présentement rien à cet état de fait.

Est-ce qu'un futur gouvernement, élu avec l'aide des Québécois, pourrait changer cela? Peut-être, mais il reste à prouver d'une part que cela peut se faire, et d'autre part ce gouvernement serait lui aussi temporaire, un changement pouvant toujours survenir par la suite sans l'apport du Québec (les conservateurs seront encore là).

Quelle différence entre le Canada et le Québec alors, puisqu'un parti politique pourra toujours prendre des décisions négligeant l'environnement ou un autre sujet critique? Ou comme je l'ai souvent entendu : « À quoi sert-il d'être indépendant si c'est pour être un mini-Canada »?

La différence, c'est que ce sera aux Québécois de faire des choix pour les Québécois. En ce moment, plusieurs décisions sur notre territoire nous sont imposées par un gouvernement qui est élu en majorité par un peuple qui n'est pas le nôtre.

Les décisions du Canada sont prises en majorité par un autre peuple qui a des valeurs et des intérêts qui divergent des nôtres - sans vouloir qualifier ce peuple de meilleur ou de pire - et ce pouvoir s'accentuera dans l'avenir, en raison du déclin démographique du Québec par rapport aux autres provinces. Assumer et faire des choix qui concernent notre territoire, tant pour les humains que pour l'environnement, sont des raisons suffisantes pour faire du Québec un pays.

Les indépendantistes écossais ont une approche particulièrement intéressante concernant les partis politiques et l'indépendance. Leur Guide pour l'indépendance de l'Écosse présente «Les avantages de l'indépendance de l'Écosse - peu importe le parti au pouvoir» (p. xiv). Dans l'introduction, il est expliqué qu'en cas de création du pays, «le futur de l'Écosse sera dans les mains des Écossais», et qu'à l'inverse, les «décisions concernant l'Écosse resteront dans les mains des autres» (p. i). En remplaçant le mot «Écosse» par «Québec», nous avons là un excellent préambule pour un document semblable pour l'indépendance du Québec. La liberté des peuples reposant en effet sur des principes universels.

L'environnement: un enjeu indépendantiste

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

En lisant les résumés du dernier rapport du GIEC cette semaine, il m'est venu un certain découragement. Ce que le rapport dit, en gros, c'est qu'au cours des dernières décennies, beaucoup de discussions ont eu lieu sur la scène internationale, mais aucune mesure réellement concrète n'a été mise en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Si rien n'est fait, il y aura des famines, des réfugiés climatiques et des morts par millions dans les prochaines années.

Étant porte-parole d'Option nationale pour l'environnement lors de la dernière campagne électorale au Québec, il m'est apparu essentiel d'expliquer, sur les trop rares tribunes qui m'ont été offertes, les problèmes que causera le réchauffement climatique. Il m'est également apparu fondamental de faire comprendre que pour jouer son rôle dans cette lutte, le Québec devait refuser toute politique favorisant l'exploitation du pétrole de schiste ou des sables bitumineux, incluant l'exploitation d'Anticosti et les pipelines d'Enbridge et de Trans-Canada, puisque cette exploitation émet de 25 % à 75 % plus de CO2 que le pétrole conventionnel. Enfin, j'ai expliqué qu'aucune loi votée par les hommes ne peut avoir préséance sur une loi de la physique et que de ne pas faire de l'environnement une priorité revient à prétendre que la gravité n'existe pas. Que pour négocier, le peuple québécois serait mieux représenté sur la scène internationale s'il avait, devant lui, un petit carton avec le mot «Québec», plutôt que celui du «Canada».

Le Canada est en effet parmi les pires États au monde en ce qui a trait à la lutte contre le réchauffement climatique : il a renié sa signature du protocole de Kyoto, a revu à la baisse ses objectifs de réductions d'émissions de CO2 à deux reprises et n'a pris aucune mesure concrète pour les atteindre. C'est donc sans surprise qu'il ne les atteindra pas.

Cela ne veut pas dire que le Québec pays serait nécessairement un exemple, le mouvement indépendantiste a aussi ses dinosaures, mais il aura au moins la chance de faire les choses différemment.

Le Canada ayant 30 % de son PIB issu du pétrole albertain, il protège l'exploitation du pétrole sur la scène internationale. Le Québec a la chance de ne pas avoir une économie basée sur ses ressources en hydrocarbures. Cela lui permettra de faire des choix différents de ceux du Canada et de prendre des mesures réelles afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Malheureusement, lors de la dernière élection, les principaux partis politiques ont mis ce débat de côté. Ils ont préféré suivre les conseils de leurs analystes politiques, brandissant la peur comme élément de rassemblement des Québécois : la peur des turbans, la peur des référendums, la peur de la dette.

Les résultats de cette élection ont donné lieu à un foisonnement d'analyses, mais peu importe l'opinion, ils constituent un électrochoc pour une grande partie de l'électorat, surtout celle qui prenait pour acquis la progression historique de l'émancipation du peuple québécois. Il est souhaitable que ce séisme donne lieu à un réalignement des forces politiques du Québec d'ici les élections de 2018 et que l'environnement ait sa juste part au sein de cette renaissance.

Et c'est pour lutter contre le découragement, cet abandon consumériste, que nous devons militer, entre autres, pour un engagement plus concret et réaliste des partis politiques envers l'environnement.

Le mouvement indépendantiste doit s'approprier cet enjeu incontournable, mais il ne doit pas le faire à des fins électoralistes. Il doit se l'approprier afin de démontrer au peuple québécois que la création d'un État lui permettra non seulement de contrôler sa destinée culturelle et économique, mais aussi environnementale. L'environnement est l'ensemble des éléments naturels et culturels qui entourent un être vivant. Il est donc intimement lié à notre émancipation.

Anticosti: le PQ contrevient au principe de développement durable

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

En ce début de campagne électorale, plusieurs enjeux seront mis de l'avant, notamment en environnement. Nous exposerons ici le point de vue d'Option nationale concernant l'exploitation du pétrole de schiste à Anticosti, proposée par le gouvernement du Parti québécois et soutenue par la CAQ.

Tout d'abord, l'exploitation du pétrole d'Anticosti ne peut-être reliée à une politique québécoise d'indépendance énergétique. En effet, comme il est noté dans le récent rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec: « le gaz naturel et le pétrole ont des marchés qui dépassent de beaucoup les limites géographiques du Québec. Il n'y a donc pas de raison de lier la production de ces ressources à la consommation interne ». En d'autres termes, rien ne garantit que le pétrole d'Anticosti serait consommé, ni même raffiné, au Québec.

Par ailleurs, il est ici question d'une ressource pour laquelle, au même titre que les autres ressources naturelles, nous devons évaluer les effets de son exploitation sur l'environnement tant au niveau local que global. Sur le plan local, les problèmes soulevés par l'extraction du pétrole de schiste à Anticosti sont semblables à ceux liés au gaz de schiste dans la vallée du St-Laurent. En effet, dans les deux cas, la pollution affectant l'environnement immédiat provient essentiellement de la technologie extractrice, la fracturation hydraulique, et non du produit extrait.

La question se pose donc: pourquoi le moratoire du Parti québécois sur la fracturation hydraulique est-il valable dans la Vallée du St-Laurent, mais pas à Anticosti?

Le gouvernement péquiste évoque à cet égard le critère de l'«acceptabilité sociale», en se fondant sur le fait que la principale différence entre ces deux endroits réside dans la faible population d'Anticosti (300 habitants) par rapport à celle, beaucoup plus grande, de la vallée du St-Laurent. C'est ce qu'expose le député Daniel Breton dans une récente vidéo où il justifie son appui au projet Anticosti, marquant par le fait même un revirement spectaculaire en regard de ses prises de position passées.

En outre, le gouvernement défend le projet Anticosti en faisant miroiter de possibles retombées économiques y étant associées. Tout ceci laisse voir que la grille d'analyse du Parti québécois, en ce qui a trait à des projets de développement économique ayant des effets sur l'environnement, est essentiellement la même que celle du Parti conservateur du Canada. Dans cette grille, la faune et la flore n'ont pas de valeur intrinsèque, l'humain étant la mesure de toute chose. En faisant sienne cette vision des choses, le Parti québécois évacue l'aspect environnemental du développement durable, n'en conservant que l'aspect économique et social.

Pour respecter le principe de développement durable, un moratoire devrait être imposé sur toute exploitation utilisant la fracturation hydraulique sur le territoire du Québec, que ce soit pour extraire du gaz ou du pétrole. C'est d'ailleurs ce que propose Option nationale dans sa plateforme (article 2.2).

Sur le plan global, maintenant, quelles seraient les conséquences de l'exploitation de pétrole de schiste au Québec ? La production de pétrole de schiste émet une quantité de CO2 de 25 à 75% plus importante que celle du pétrole conventionnel. Tout geste de l'État québécois menant à une plus grande exploitation du pétrole de schiste implique une plus grande émission globale de CO2 dans l'atmosphère.

Pour être cohérent dans sa lutte au changement climatique, le Québec ne devrait donc pas favoriser par ses politiques l'augmentation de la production de pétrole de schiste, que ce soit sur son territoire ou à l'extérieur. Cette réflexion s'applique à Anticosti, mais en poussant le raisonnement plus loin, on peut également inclure les pipelines qui passeront sur son territoire et qui suscitent l'enthousiasme du Parti québécois et de la CAQ. La mise en place de ces pipelines permettra l'augmentation de la production de pétrole non traditionnel en Alberta et au Dakota du Nord, ce qui produira aussi davantage de CO2.

Si le Québec province peut s'opposer à l'exploitation sur Anticosti, il est toutefois menotté lorsque vient le temps d'interdire le passage de pipelines sur son territoire. Seul un Québec disposant des pouvoirs d'un pays serait en mesure d'agir en ce sens. C'est pour des raisons comme celle-ci qu'Option nationale propose de réaliser l'indépendance du Québec dès son premier mandat, et fait de cet objectif le centre de son action politique.

Mot du jour: préjugé

Préjugé: n.m. (Déb. XVIIe). Cour. Croyance, opinion préconçue souvent imposée par le milieu, l'époque, l'éducation; parti pris.
Préjugé de race, de secte.Préjugés bourgeois, aristocratiques. Préjugé indéracinable, tenace.
Source: Petit Robert, Nouvelle édition revue, corrigée et mise en à jour en 1991.

Exemples:

  1. Ses préjugés d'enfance s'opposèrent à la complète émancipation de son intelligence. Honoré de Balzac
  2. Notre gouvernement a toujours un préjugé favorable pour la mise en valeur de notre potentiel pétrolier et gazier. Nathalie Normandeau, 16 juin 2011.
  3. Les groupes environnementaux s’inquiètent du préjugé favorable du gouvernement Marois envers l’exploitation pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent. Alexandre Shields, 17 septembre 2013.

Rendez-vous le 22 avril pour un printemps québécois

Logo de l

Le 22 avril prochain, jour de la Terre, une manifestation « pour un printemps québécois » se tiendra au centre-ville de Montréal.

Dominic Champagne, impliqué notamment dans la lutte contre l'exploitation des gaz de schistes, explique quel est l'objectif de cette manifestation (de 2:02 à 10:14):

Une série de vidéos à été produite pour mousser la participation du 22 avril. Les gens de partout au Québec y seront:

Tout indique que cette manifestation sera plus populaire que celle du 22 mars, peut-être même la plus importante de l'histoire du Québec. Les Québécois en ont marre, et ils prendront la rue pour le faire comprendre aux gouvernements.

Si vous faites parti de ce nombre, et que vous pouvez vous rendre à Montréal le 22 avril, joignez-vous au mouvement. Vous trouverez les renseignements sur le site web du 22 avril:
http://22avril.org/

Pour ma part, je serai présent à la manifestation sous la bannière d'Option nationale, qui propose un programme extraordinaire pour les ressources naturelles. C'est notamment une des raisons de mon affiliation à ce parti. Si vous vous y reconnaissez et désirez appuyer ce parti, joignez-vous à nous, à 13h30 devant le Bar F. Vous pouvez aussi consulter notre événement Facebook.

Soyez du nombre, pour un printemps québécois, pour un avenir qui nous appartient.

Un vendredi soir sans émission


Pour recréer le tout à la maison
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De l'existence des êtres vivants, et de l'humain en particulier, sur la Terre

La Terre

Le concept d'être vivant est contre-intuitif. En effet, pourquoi l'Univers en serait-il venu à créer une entité qui nécessite constamment de l'énergie pour maintenir son équilibre interne par rapport au milieu dans lequel il se trouve?

La deuxième loi de la thermodynamique justifie l'existence des êtres vivants 1. Une des formulations de cette loi stipule que les formes d'énergies disponibles doivent se dégrader vers des formes moins utilisables à d'autres fins. C'est la fameuse augmentation sans fin du désordre, l'entropie, de l'Univers.

Attardons-nous sur les implications de cette loi dans le cadre des corps célestes.

L'énergie du Soleil qui arrive sur la Lune est dans sa très grande partie reflétée par la suite dans l'espace. Elle subit très peu de dégradation. Pour dégrader l'énergie, il faut qu'un corps céleste qui reçoit l'énergie du Soleil, la Terre par exemple, puisse la capter et la dégrader sous d'autres formes moins utilisables par la suite.

La photosynthèse, à cet égard, est une réussite: l'énergie solaire est utilisée afin de créer de la matière organique à partir de l'eau, du CO2 et de minéraux dans le sol. Tous des éléments présents sur la Terre en grande quantité avant l'apparition du vivant. Une partie de l'énergie est conservée sur la Terre elle-même sous forme de matière (la matière organique et surtout le carbone de l'amosphère fixé dans la croûte terrestre) plutôt que retournée dans l'espace.

On peut en déduire que, lorsque le milieu le permet, des êtres vivants apparaîtront pour servir la deuxième loi de la thermodynamique. Cette loi ne spécifie pas quelle forme aura ce vivant, seulement qu'il captera l'énergie pour la dégrader en d'autres formes.

Vu sous cette perspective, l'être humain moderne représente le fin du fin comme servitude de la deuxième loi de la thermodynamique:

  • Le mythe judéo-chrétien veut que la Terre appartienne à l'humain et qu'il doive la dominer. Il lui est ainsi loisible d'exploiter toutes les ressources qui sont à sa disposition sur sa planète.
  • La société de consommation supporte la dépense abusive d'énergie à des fins futiles: déplacer des tonnes d'acier sur des routes de façon quotidienne, l'obsolescence programmée qui mène à remplacer des objets encore fonctionnels, les symboles de réussites qui confondent biens et prospérité.
  • Le système de valeur de reproduction amène à augmenter sans fin le nombre d'humains, augmentant d'autant le nombre d'unités cherchant à s'approprier des biens.

Bref, une fuite exponentielle qui, prise sous cette optique, n'a d'autre finalité que de dégrader l'énergie le plus rapidement possible. Les prochaines décennies détermineront si l'homme n'est qu'un instrument d'une loi thermodynamique.

Dans le cas d'une réponse positive, l'humanité n'aura été qu'un épiphénomène au succès planétaire qui, une fois sa consommation maximale d'énergie atteinte, cèdera plus ou moins rapidement sa place aux organismes exploitant l'énergie disponible à un taux plus soutenable.

Dans le cas d'une réponse négative, nous assisterons à un changement notable dans la façon qu'a l'humanité de concevoir son milieu. Elle réussira à redéfinir son rôle et à respecter les réalités physiques qui l'entourent. Il y a du chemin à faire.

Référence

1. Schneider, E.D, Kay, J.J., 1994, "Life as a Manifestation of the Second Law of Thermodynamics", Mathematical and Computer Modelling, Vol 19, No. 6-8, pp.25-48 © James J. Kay and Eric Schneider, 1992

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