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Anomalie de température sur l'est de l'Amérique du Nord pour l'hiver 2009-2010

Voici une carte présentant les anomalies de température pour les mois de décembre-janvier-février (hiver 2009-2010) pour l'est de l'Amérique du Nord.

Carte de l’anomalie de température sur l’est de l’Amérique du Nord pour l’hiver 2009-2010
Carte produite par Environnement Canada, source des données NCEP.

On constate qu'il a fait anormalement chaud dans le nord du Québec et anormalement froid au États-Unis. À l'extrême nord du Québec, le mercure a été de 12°C plus chaud pendant 3 mois, en moyenne. C'est énorme.

Dans la vallée du St-Laurent, c'est au nord de l'île d'Anticosti, à Sept-Îles et Natashquan, que la température a été la plus élevée. Cette anomalie à déjà été analysée dans le billet Où est passée la glace du golfe du Saint-Laurent?, mais on peut résumer en disant que c'est également étonnant comme surplus de chaleur.

Cette carte démontre aussi que l'hiver chaud que nous avons connu est un fait surtout marqué au Québec et que plus au sud, ce qui semble contre intuitif, il a fait beaucoup plus froid que d'habitude.

Pourquoi avons-nous connu un tel bouleversement cet hiver? Les hypothèses sont nombreuses (El Nino, couverture de glace arctique diminuée, changement dans la circulation de l'atmosphère dans l'hémisphère nord, etc.) et sont sûrement reliées entre elles (un changement de couverture de glace affecterait probablement la circulation hémisphérique, par exemple).

Il faudra attendre les prochains hivers pour voir si ce que nous avons vécu est une exception ou le début d'un hiver nouveau genre.

L'homme le plus important du Québec

Logo du Canadien de Montréal

L'homme le plus important du Québec, c'est le gardien de but du Canadien de Montréal.

En effet, si on regarde la couverture médiatique accordée à chaque sujet, celle accordée au Canadien de Montréal bat tous les autres, et ce depuis que ce genre de mesure est effectuée (voir les bilans d'Influence Communication).

Et le joueur du Canadien dont on discute le plus, ne serait-ce que par le temps qu'il passe sur la glace par rapport aux autres joueurs, c'est le gardien de but. C'est aussi le joueur dont la performance a une influence directe sur pointage d'un match: il peut faire perdre ou gagner un match à lui seul, à tous les matchs.

La personne la plus importante du sujet le plus couvert, c'est le gardien de but du Canadien de Montréal.

On peut aussi s'en convaincre par le nombre de Québécois qui regarde les matchs du Canadien de Montréal diffusé à la télévision (5,7 millions pour la saison 2008-09). Et qui donc est permanence sur la glace lors de tous ces matchs? Le gardien de but.

Toujours pas convaincu? Le nombre de pages web consacrées à "Carey Price" est d'environ 299 000, alors que le nombre consacré à "Jean Charest" est d'environ 374 000. Certes, Jean Charest bat Carey Price à ce chapitre, mais Jean Charest a été premier ministre pendant 7 ans, alors que Carey Price s'approche de ce nombre avec… 3 saisons pour le Canadien de Montréal (et il n'est pas le gardien numéro 1!).

Y a-t-il un ancien premier ministre du Québec qui soit plus connu que Patrick Roy? Probablement René Levesque. Mais depuis, je doute qu'aucun ne soit parvenu à le surpasser.

Ceci me porte à croire que seul un homme, ou une femme, politique faisant accéder le Québec à la souveraineté pourrait battre en notoriété un gardien de but menant le Canadien de Montréal à la coupe Stanley.

Villeray: Déménagement à vélo

Déménageur à vélo

Je devais déménager au début avril. Ne désirant pas forcer sur les gros morceaux, j'ai passé l'âge, j'avais l'intention d'engager des déménageurs pour faire le gros de la job. Un ami m'a alors demandé si j'allais faire affaire avec des déménageurs à vélo plutôt qu'avec le camion traditionnel.

Étonnement. J'ignorais que c'était possible. Comme j'avais quelque 600 mètres à faire pour mon déménagement (de Villeray à Villeray), le vélo semblait adapté pour ce faire.

Une petite recherche web plus tard (mots-clef: déménagement vélo montréal) et je me retrouve sur le site de déménagement Myette. Je prends contact par courriel avec la compagnie en question et rendez-vous est pris pour vendredi le 2 avril au matin. C'est tout juste, leur saison débute au mois d'avril. Seule condition: il ne doit pas neiger cette journée-là. Coût des déménageurs: 45$/heure pour 2 gars. Il faut ajouter 1 heure pour leur déplacement jusqu'au lieu de déménagement, une clause standard pour ce type de service.

Le dépôt envoyé, 2 cyclistes-déménageurs arrivent à la maison au petit matin du 2 avril. Pas de crainte côté température, la neige semble bien loin à 25°C dans l'après-midi, un record de chaleur!

Ils chargent les gros morceaux de mon coquet 4½: réfrigérateur, four, bibliothèques, sofa, etc. Voici une vidéo prise lors de leur premier départ, remontant la rue de Gaspé vers le nord.

Il aura fallu en tout 3 voyages (2 chez moi et 1 chez ma fleur de jasmin) pour 1 total de 5,5 heures. Les boîtes ont été déménagées par mes amis et moi, non par les cyclistes. Ça fait un total de 6,5 heures si on ajoute l'heure de déplacement, à 45$/heure, ça donne une somme de 292,50$.

Selon mes informations, c'est à peu près dans les prix pour des déménageurs traditionnels, sauf que ma trace de carbone est pratiquement nulle. Cette trace n'est actuellement pas chargée, mais qui un jour, on n'y coupera pas, devra être internalisé dans les coûts pour les produits et services.

Cela dit, je crois que même avec la façon traditionnelle de calculer, en dollars, le service de déménagement à vélo est rentable sur une courte distance pour de gros meubles. La distance maximale pour laquelle le service demeure rentable est fonction du nombre de voyages. Dans une ville comme Montréal, il y a donc une niche pour qu'un tel service soit rentable. L'existence de déménagement Myette le prouve d'ailleurs.

Dernier point non négligeable, les déménageurs sont très sympathiques. Comme pourrait-il en être autrement de gens qui déménagent des réfrigérateurs en vélo comme gagne-pain?

Logiciel privé et public

Dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir aujourd'hui, Réal Gingras propose au gouvernement du Québec d'utiliser des logiciels publics au lieu de logiciels privés.

Dans le monde informatique, on fait plutôt référence au logiciel libre et au logiciel propriétaire pour représenter ces concepts.

Mais là n'est pas l'important. Qu'un monsieur ne possédant pas le vocabulaire admis pour traiter de ce sujet, mais comprenant intuitivement les concepts qui les sous-tendent, prenne la peine d'écrire une lettre à la présidente du Conseil du trésor à ce sujet, ça, c'est notable.

Le débat sur les logiciels libres au gouvernement du Québec va peut-être arriver par la grande porte, celle sur la collusion lors des appels d'offres. Étonnant.

Commission d’enquête publique sur la construction au Québec à l'automne 2011

Jean Charest mandatera une commission d'enquête publique sur le milieu de la construction au Québec à l'automne 2011. Voici pourquoi.

1- Il y a un fort consensus au Québec pour qu'une telle commission soit instaurée, et il ne diminuera pas.

Autant la population, les policiers et les intervenants du milieu souhaitent la création de cette commission d'enquête. Au Québec, il n'y a guère que Jean Charest et Richard Goyette, le directeur général de la FTQ-Construction, qui doutent publiquement de la pertinence d'une enquête publique sur le milieu de la construction. C'est le genre de compagnie que Jean Charest et les membres du PLQ n'aiment probablement pas.

Si aucune commission d'enquête n'était créée, le PLQ devrait justifier son inaction lors de la prochaine campagne électorale qui devrait avoir lieu en 2012. Une position inconfortable puisqu'à ce moment on pourra parler de grogne durable de la part de la population sur ce sujet. Pour éviter cela, Jean Charest sait qu'il devra instituer une commission d'enquête publique avant les prochaines élections. Il n'a d'ailleurs jamais catégoriquement refusé la création d'une telle commission.

2- Les résultats de la commission d'enquête ne doivent pas survenir en fin de mandat.

Aucun gouvernement, tant sur la scène fédérale que provinciale, ayant lancé une commission d'enquête publique n'en est sorti gagnant. La commission Gomery a sonné le glas de la carrière politique de Paul Martin. La commission d'enquête sur le crime organisé (CECO) lancé par Robert Bourassa en 1972 avait éclaboussé feu Pierre Laporte et une parti du gouvernement libéral de l'époque. On sait ce qui arriva aux élections suivantes de 1976. Robert Bourrassa n'a jamais plus lancé de commission d'enquête publique du reste de sa carrière politique.

Bref, Jean Charest sait qu'il ne sort jamais rien de bon politiquement pour un parti qui lance une commission d'enquête. S'il le fait 1 an avant les prochaines élections générales, ce qui nous mène quelque part en 2011, il aura beau jeu d'expliquer qu'il n'a pas fait la sourde oreille à la population. De plus, en 1 an la commission aura trop peu de temps pour émettre des conclusions. Si le PLQ gagnait les élections de 2012, les conclusions et recommandations seraient publiées en début de mandat, ce qui laisserait assez de temps et de marge de manœuvre au PLQ pour avoir une chance de s'en tirer aux élections suivantes. À l'opposé, si le PQ prenait le pouvoir en 2012, c'est ce parti politique, et non le PLQ, qui aura à gérer, sinon l'opprobre de la commission, du moins les moyens à mettre en place pour combattre la corruption. Ce sera alors un cadeau empoisonné du PLQ au PQ.

3- Le PLQ devra prendre en main l'agenda médiatique à la fin 2011.

Le congrès du Parti Québécois pour créer le nouveau programme du parti aura lieu au printemps 2011. Il y a fort à parier que les initiatives du PQ, pour peu qu'elles soient novatrices, défraieront les manchettes des médias à ce moment. Pendant l'été, vacances obligent, les milieux médiatique et politique tourneront au ralenti.

À la rentrée parlementaire de l'automne 2011, le PLQ devra montrer qu'il peut lui aussi occuper la scène publique et être au diapason de la population. Si la colère gronde toujours à ce moment dans le milieu de la construction, et le problème semble assez profond pour douter qu'il puisse se résorber de lui-même, l'établissement d'une commission d'enquête publique sur la construction remettrait le PLQ à la une des journaux, et pour une raison positive.

Bref, il semble qu'une commission d'enquête publique sur la construction soit inévitable, reste à savoir à quel moment elle sera le moins dommageable, voir avantageuse, pour le PLQ. L'automne 2011 semble être ce moment.