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Le franglais

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Nous discutons entre amis, en langue française. Enfin, en français la majorité du temps, car nos phrases sont émaillées de mots, d'expressions de langue anglaise. Et pas que de simples substitutions comme nos grands-parents le faisaient. Nous, nous avons l'intonation anglaise. Aujourd'hui, nous parlons franglais.

Le Québec étant un îlot francophone ceinturé par des millions de personnes de langue anglaise, il est difficile de résister à l’attrait de celle-ci. Mais dans ce contexte, le franglais est-il inévitable?

Pourquoi parle-t-on franglais?

L'apparition du franglais s'explique d'abord parce que de nombreux mots, notamment techniques, sont popularisés en anglais : download, reboot, spam. Une fois intégrés dans notre vocabulaire, il faut faire un effort pour ne pas les utiliser directement, mais bien leur substituer la forme française correcte. Et, à supposer que l'on connaisse le mot français correspondant, les premières fois qu'on l'utilise, ou qu'on l'entend, cela sonne faux. Tout le monde connaît le terme consacré de langue anglaise, pourquoi donc ce nouveau mot français que personne ne connaît? À la limite, l'utiliser fait pédant ou pire, peut nous faire passer pour un intégriste de la langue française.

Une autre raison expliquant l'utilisation du franglais est que certaines expressions sont seulement véhiculées dans cette langue. Par exemple, à mon travail, les expressions « roadblock » (obstacle incontournable) et « show stopper » (point de blocage?) sont utilisées sans que jamais je n'aie entendu l'équivalent en français. À ma connaissance, personne n'a même tenté de trouver un terme correspondant. Dès lors, l'expression fait partie de notre culture de travail et ne peut être utilisée qu'en anglais, sans que personne n'y trouve à redire.

De plus, on pense prouver sa maîtrise de la langue de Shakespeare en parlant franglais. En effet, on ne fait pas que dire des mots ou des expressions anglaises, on en adopte aussi fièrement l'accent, pour montrer son bilinguisme, tout en ne parlant que français! Les Québécois ont par ailleurs tendance à se penser supérieurs aux Français à cet égard. Lorsque les Français utilisent un mot anglais, ils le prononcent à la française, écorchant nos oreilles québécoises, nous qui tenons pour acquis que nous devrions, en plus de parler notre langue, maîtriser à la perfection l'anglais.

Finalement, dans la grande majorité des milieux, le franglais est accepté. Il est rare, voire exceptionnel qu'une personne se fasse reprendre parce qu'elle utilise le franglais. D'ailleurs, si c'était le cas, bien des conversations seraient tout simplement insoutenables, le franglais étant pour certaines personnes une façon de s'exprimer par défaut.

Le franglais pose-t-il un problème?

Le franglais est un problème individuel, car une langue amalgamée amène à boiter dans les deux langues qui la composent. D'une part, le saut à l'anglais dès qu'une locution dans cette langue nous vient à l'esprit finit par faire intégrer les anglicismes syntaxiques. Par la suite, il n'est plus possible de les distinguer : ils font alors partie de notre paysage langagier. D'autre part, intégrer des mots d'anglais dans la langue française n'améliore pas la maîtrise de l'anglais. Par ces ponctions linguistiques, on n'embrasse pas toute la complexité de l'autre langue, on ne l'apprend pas. Alors que l'on pense faire montre de son savoir en épiçant le français d'expressions et de mots anglais, on affadit plutôt sa langue en lui retirant les règles qui la forment.

Le franglais est un problème collectif, car une langue ne fait pas que véhiculer des mots, elle convoie aussi une culture et des valeurs. Or, l'insertion intempestive de mots anglais non seulement transforme notre langue, mais provoque aussi la dérive de nos valeurs. Ceci n'est pas un argument contre la culture et la langue anglaises. Elles ont toute leur place au Québec et doivent être protégées. C'est seulement qu'en créant un hybride où l'anglais occupe de plus en plus de place, nous décrivons notre réalité avec les mots des autres. C'est l'aliénation, conséquence de notre paresse intellectuelle et de notre mollesse culturelle.

Le français étant la langue de la majorité au Québec, le développement de sa culture par de nombreux emprunts à une seule autre langue pousse à l'aliénation du peuple québécois : les mots pour décrire notre réalité ne proviennent plus de notre langue, de notre héritage culturel, mais bien de la culture de nos voisins. Nous n'avons plus nos mots, nous prenons ceux des autres.

Comment freiner le franglais?

Le franglais n'est pas appelé à disparaître. La présence culturelle de la langue anglaise est trop importante pour penser que les Québécois en viendront à parler un français qui n'est pas teinté par cette langue. La tendance peut cependant être inversée.

Dans cette lutte, nous avons des atouts. Premièrement, nos institutions. L'OQLF a été créé dans les années 70 pour freiner l'utilisation des mots anglais dans les milieux de travail québécois. Il faut entendre les employés de la STM nous parler tout naturellement de gradateur (dimmer) et d'alimentation statique sans coupure (UPS) pour constater que cet organisme déjà fait œuvre utile. La Charte de la langue française (communément appelée Loi 101) est bien sûr la clé de voûte de notre édifice culturel. Pour que le français ait un avenir, il faut que des gens le parlent, mais, surtout, il faut que ce soit clair, pour nous et pour les autres, que c'est la langue française qui fait ce que nous sommes, et que nous la défendrons.

Deuxièmement, les journaux, stations de radio et de télévision (notamment celles de l'État) sont des véhicules essentiels pour contrer l'utilisation du franglais. Puisqu'ils ont accès à un auditoire important, ce sont eux qui peuvent populariser des mots français et rendre leur usage normal. En adoptant une politique d'utilisation du français, ils permettent à ces mots de prendre leur place, puisque notre oreille devient habituée à les entendre. Pensons aux mots comme « courriel » (remplaçant email) ou encore, tout récemment, « mot-clic » (remplaçant hashtag), qui n'auraient probablement pas été rendus d'usage courant sans l'appui de ces médias.

Un dernier atout se trouve dans l'innovation culturelle, afin que la langue française n'incarne pas une vision passéiste, mais un outil de création qui nous propulse vers l'avenir. Si nous possédons les images et les mots pour nous décrire dans la langue française, nous n'aurons pas recours à une langue extérieure. Les œuvres culturelles sont dans ce sens essentielles. Plus elles seront nombreuses et toucheront un grand public, plus le Québec aura ses propres mots pour se raconter.

Renforcer le français, c'est affaiblir le franglais.

Du chiac pour la Fête nationale

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Il est paradoxal de fêter le Québec en écoutant du chiac.

Hier soir, 24 juin 2010, le groupe de musique Radio Radio était l'attraction principale pour célébrer la Fête nationale dans Villeray. La rue De Castelnau, où se tenait l'événement, débordait de spectateurs: plus de 10 000 personnes, selon mes sources Facebook. L'ambiance était festive, il y avait des enfants et des poussettes à profusion, une réussite au niveau de la participation et de l'organisation.

Mais, bien que j'aime la musique de Radio Radio, j'ai éprouvé lors de cette soirée une sensation dérangeante. La même que lors de l'ajout de la vidéo Dekshoo sur le billet pour annoncer la Fête nationale dans Villeray. Fêter le Québec en écoutant Radio Radio scander en chiac, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Voici pourquoi.

1- Radio Radio est un groupe du Nouveau-Brunswick

C'est sous le premier gouvernement Levesque, en 1977, que la Saint-Jean-Baptiste est officiellement devenue la Fête nationale du Québec. Aller chercher un groupe d'une autre province pour souligner la fête du Québec c'est, à tout le moins, non conventionnel.

Certes, on peut toujours invoquer que ce sont des Acadiens et qu'ils font partie de la grande famille canadienne-française, ce qu'on célébrait jadis à la Saint-Jean-Baptiste. Sous cette optique, on ne force pas trop la note.

Radio Radio pour la St-Jean-Baptiste, peut-être, pour la Fête nationale du Québec, c'est moins évident.

2- Radio Radio chante en chiac

Le chiac, c'est ce qui est arrive à langue française en absence d'institutions pour la protéger, lorsque le peuple qui la parle est ceinturé par d'autres de langue anglaise: toute addition linguistique se fait avec des mots anglais, la syntaxe elle-même devient teintée de l'autre langue.

Note: Cette interprétation du chiac ne fait pas l'unanimité. Pour plus d'information sur le sujet, voir le documentaire Élogue au chiac par Michel Brault.

L'Office québécois de la langue française a d'ailleurs été créé lors de la Révolution tranquille pour que le français soit non seulement un langage d'usage courant, mais aussi la langue de travail. C'est en partie cette affirmation nationale et culturelle que l'on fête à la St-Jean-Baptise.

À cet égard, des chanteurs ou des groupes de langue anglaise du Québec, comme ceux participant à l'Autre St-Jean, seraient plus légitimes d'être sur scène pour la Fête nationale du Québec que Radio Radio. La langue anglaise est celle d'un peuple historiquement établi au Québec, qui a son histoire, partagée avec celle des francophones, et ses institutions. Ils ont au même titre que les francophones, et quoiqu'en pensent certains nationalistes, le droit de fêter le Québec dans leur langue.

Le chiac, c'est un mélange pauvre des 2 langues principales du Québec: l'anglais et le français. C'est peut-être savoureux à l'oreille, mais il faut réaliser que ce dialecte est, si on n'y prend garde, l'avenir de la langue française au Québec. C'est contre cette acculturation que les francophones doivent lutter. Je doute que célébrer le pays en utilisant le chiac soit une façon porteuse de le faire.

Bref, Radio Radio pour taper du pied, c'est bien, mais pour fêter le Québec, c'est moyen.

Bonhomme Speaks English

La face du Bonhomme Carnaval

Oui monsieur, vous avez bien lu.

J'étais au banquet d'un congrès, tapant du pied en écoutant la toune Salut Bonhomme Carnaval (paroles), quand Bonhomme lui-même a monté sur la scène devant environ un millier de spectateurs. Et là, lorsqu'il a porté le micro à sa bouche inébranlable et qu'il s'est mis à parler de sa voix d'outre-tombe, je me suis demandé si en raison de la foule provenant de plusieurs pays étrangers, il allait s'adresser à nous en anglais. Déjà qu'une mascotte qui parle, c'est inusité, serait-il en plus, comble de la surprise, bilingue?

C'était la première fois que cette idée me venait en tête. Personnage typique de la ville de Québec, presque aussi connu que son maire, Bonhomme parlerait-il anglais?

Après quelques phrases en français, coup de théâtre, il s'adressa à la foule dans la langue de Shakespeare! Les Québécois autour de la table étaient atterrés. Bonhomme parle anglais! Avec un accent québécois, certes, mais en anglais tout de même.

Ayant oublié ma caméra numérique à la maison, je n'ai malheureusement pas d'autre preuve à vous apporter que mon témoignage. Mais, vous me connaissez, je ne suis pas le genre à inventer une histoire seulement parce que ça pourrait être intéressant. Vous pouvez donc me croire sur parole… de Bonhomme!

De l'anglais en réunion

Il est de la langue anglaise comme d'une goutte de colorant dans l'eau. Il suffit d'une seule goutte pour que l'ensemble en prenne la couleur.

Cette frustration d'être en réunion où une majorité écrasante des participants a comme langue maternelle le français, mais que la présence de quelques anglophones, voire d'un seul, suffit à faire de l'anglais la langue de conversation de toute la réunion, est partagée par plusieurs personnes. Certes, puisque je travaille au gouvernement du Canada, ceci fait en sorte que je suis régulièrement confronté à cette situation. Mais elle est loin d'être unique à ce milieu.

Ceux qui travaillent dans des milieux où la présence d'anglophones est chose commune, que ce soit dans une compagnie multinationale, dans un milieu où les partenaires d'affaires parlent cette langue, ou que quelques participants soient de langue maternelle anglaise (même s'ils sont bilingues) peuvent aussi témoigner de cette réalité.

En écoutant Éloge du chiac, film qui se déroule au Nouveau-Brunswick en 1968, j'ai entendu Suzanne, une petite Acadienne d'une dizaine d'années, qui témoigne aussi de ce fait (4:35).

Consternation. Ce fait transcende donc l'espace, le temps et les générations. Une réflexion s'impose.

Lors des réunions internationales auxquelles j'ai participées, la langue utilisée était bien sûr l'anglais. Certes, cette langue est la langue maternelle des Américains et des Anglais présents autour de la table, mais même s'ils avaient été absents, l'anglais aurait été la langue utilisée. Le choix de cette langue ne dépend pas de leur présence. Ce qui n'est pas le cas lors d'une réunion au Québec.

La conversion à la langue anglaise lors des réunions pourrait être une conséquence de la force des francophones du Canada: ils ont historiquement toujours été plus bilingues que leurs compatriotes de langue anglaise (référence: Site de l’aménagement linguistique au Canada). La langue anglaise, de par son importance mondiale qui s'accroit depuis des décennies, fait de cette langue un incontournable pour tout ceux, francophones ou autres, qui veulent communiquer avec l'extérieur. Ceci est doublement vrai au Canada, c'est la langue de la majorité en plus d'être la lingua franca internationale.

Cependant, l'analyse ne résiste pas lorsqu'appliquée au Québec. En effet, les Québécois ayant l'anglais comme langue maternelle sont en proportion plus souvent bilingues que leurs compatriotes ayant le français comme langue maternelle (66,1% contre 33,6%, données de 2001). Ce devrait donc être une réalité canadienne et non québécoise.

Pourquoi donc l'anglais prend-il toujours le dessus dans les réunions?

Le fait que les francophones doivent utiliser une langue seconde pour discuter afin qu'une petite minorité de participants puissent suivre a ceci d'aliénant: notre langue maternelle, et donc celle avec laquelle nous avons le plus de précision et le plus d'éloquence, celle avec laquelle nous sommes le plus efficace, est oblitérée afin de pouvoir faire participer un petit nombre qui eux, bénéficient ainsi de cet avantage que nous concédons.

La frustration vient surtout du fait que l'utilisation de la langue seconde est, sauf rarissime exception, à sens unique. C'est toujours le francophone qui s'efface pour faire place à l'anglais.

Faisons-nous assez d'efforts pour, au moins, tenter de parler en français et d'offrir aux anglophones présents de participer dans cette langue s'ils sont bilingues? Par expérience, non.

Avons-nous ce comportement par politesse? Par goût de montrer que nous savons parler anglais? Par habitude de toujours parler en anglais en présence d'un anglophone? Par réflexe d'effacement du Canadien français devant l'anglais?

Vraiment je l'ignore, mais ça m'achale.

Perraultiser internet

Image du film « Pour la suite du monde »

Pierre Perrault est un documentariste québécois (1927, 1999) qui a donné naissance au cinéma-direct, plus tard rebaptisé cinéma-vérité en France. Le premier film de ce mouvement a été réalisé en 1963, il s'agit du premier film de la trilogie de l'Île-aux-Coudres: Pour la suite du monde.

Pierre Perrault, voulant donner un accès direct à ce qu'étaient vraiment les gens de l'Île-aux-Coudres, mit à profit une récente innovation technique: la synchronisation d'un magnétophone et d'une caméra. Aujourd'hui, cela peut sembler une évidence mais, avant cette époque, l'appareillage pour enregistrer le son était trop encombrant et la synchronisation avec l'image peu fiable. La bande sonore des documentaires était donc créée en parallèle et apposée aux images lors du montage. Tous les films qui n'ont pas été enregistrées en studio, avant 1963, ont une bande sonore artificielle.

Plutôt que d'utiliser une voix radio-canadienne hors champ, qui ne ressemble en rien au langage des canadien-français, Pierre Perrault laisse la parole aux habitants de l'Île-aux-Coudres afin qu'ils se racontent eux-mêmes. Ils s'expriment avec leur joual et leur tournure poétique des mots d'usage courant, mots qui composent leur quotidien. C'est la toute première fois qu'un documentaire présente des hommes tels qu'ils sont dans leur milieu, sans mise en scène ni artifice.

Ce n'est pas en Europe ni aux États-Unis que ceci s'est produit, mais bien chez nous au beau milieu du fleuve St-Laurent, sur une île dont les habitants étaient décrits jusqu'alors comme étant sans histoire parce que trop occupé à survivre.

D'une part, ce nouveau cinéma de Pierre Perrault a vu le jour grâce à la technologie de ce moment mais, d'autre part, Perrault a utilisé cette technologie non pour faire des films à succès, mais pour explorer les racines de son propre peuple, alors confronté au choc de la modernité au début de la Révolution tranquille. À l'inverse d'un cinéma d'isolement, c'est plutôt un cinéma universel qu'il a ainsi créé.

Aujourd'hui, une autre révolution technologique est survenue: internet. Le premier réflexe est d'utiliser cette technologie pour tenter de comprendre le monde dans sa globalité, dans son ensemble. Mais ce n'est probablement pas en visant des marchés internationaux à l'aide de produit culturel de masse, et certainement pas en faisant un culte au mégapixel ou à l'outil suprême de consommation numérique, que nous atteindrons la part de l'universel de l'homme.

C'est plutôt en racontant le particulier et ce que l'on connaît le mieux, nous, que nous parviendrons à toucher l'universel, et peut-être à percevoir des nouveaux aspects de l'homme. Dans cette optique, la technologie sert les mêmes fins que l'art.

Et tout comme Pierre Perrault créa le cinéma-direct à quelques kilomètres au sud de Charlevoix, sur une île isolée, de même nous pouvons nous-mêmes explorer les moyens technologiques, ou que nous soyons. C'est dans l'oeil de l'observateur que se trouve la beauté et cet oeil est superposé d'un cerveau qui se doit de travailler à communiquer ce qu'il voit, peu importe où il se trouve. La technologie doit être utilisée dans ce sens.


L'ONF, qui produisait les films de Pierre Perrault, a mis en ligne sur son fantastique site web les 3 films de la trilogie de l'Île-aux-Coudres en version intégrale:
1. Pour la suite du monde
2. Le règne du jour
3. Les voitures d'eau

Pour ceux qui préfèrent les voir sur leur télévision, vous pouvez aussi commander la trilogie en format DVD. Le coffret contient un livret dont la lecture mérite amplement sont achat. Et la publication d'un billet sur son blogue.

Le sens de l'écriture

J'étais étendu sur mon sofa lorsque mon regard glissa sur les livres qui trainaient sur ma table de salon. Je me rends alors compte que les titres sur les tranches des livres ne sont pas tous écrits dans le même sens.

Livres couchés sur ma table de salon

J'observe alors que, d'après ce petit échantillon, la langue du livre semble être le facteur qui détermine le sens de l'écriture.

Je regarde dans ma bibliothèque pour agrandir mon échantillon et, diantre! ça semble être effectivement le cas.

Livres debouts dans ma biblithèque

Il y a bien quelques exceptions mais elles semblent être suffisament peu nombreuses pour pouvoir en tirer une règle. L'écriture sur la tranche des livres en français est dans un sens pour que ce soit facile à lire lorsqu'ils sont debouts, par exemple dans une bibliothèque (c'est peut-être juste une impression, mais on dirait que la lecture est plus aisée de bas en haut que de haut en bas). Tandis que l'écriture sur la tranche des livres en anglais est dans l'autre sens, de sorte que ce soit aisément lisible lorsqu'ils sont à plats.

Comme il arrive souvent, un problème ayant 2 solutions avec des avantages différents (un optimal pour la bibliothèque, l'autre pour un livre à plat sur une table), se voit résolu de façon différente selon la culture qui amène la réponse.