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Freedom is not free

Lors de ma visite à Washington D.C., j'ai fait le tour de plusieurs monuments commémorant les différentes guerres aux quelles ont participé les États-Unis.

Cette photo a été prise au monument de la guerre de Corée.

Freedom is not free

Cette phrase m'a marquée parce qu'il s'agit des mêmes mots que l'on retrouve souvent lorsqu'il est question de logiciel libre, mais dans un ordre différent.

Matière à reflexions.

De la distribution du code source dans les publications scientifiques

Une publication scientifique a comme finalité de faciliter la transmission du savoir et de permettre la reproductibilité des résultats.

Il y a, plus souvent qu'autrement, utilisation de logiciels et de code pour faire l'analyse, la manipulation, pour établir des relations bref, pour une foule de raisons. Or, la quasi-totalité des publications scientifiques expliquent le raisonnement et la méthodologie utilisées pour ces calculs mais ne fournissent jamais le code source qui en est à la base.

Ce code est en fait la réalisation de l'expérience, ce n'est pas seulement le raisonnement derrière celui-ci qui doit être publié, mais bien la manière de pouvoir le reproduire. En ne publiant pas le code source, il est plus ardu, plus long et plus coûteux de reproduire l'expérience. Chaque personne voulant la reprendre devra elle-même faire une implémentation des idées évoquées pour ensuite comparer les résultats. N'ayant pas accès au code source, toute différence entre les résultats devra être interprétée comme une remise en question de l'idée sous-tendant le code, alors qu'un accès au code source aurait permis de vérifier la présence d'une erreur dans l'implémentation.

De plus, la réalisation d'expérience soulève souvent des problèmes techniques et pointus devant être résolus mais dont la description dans un article le rendrait trop lourd, voire illisible. Les manières dont sont contournées ou résolues ces difficultés peut influencer les résultats, parfois de façon déterminante. Les techniques développées pourraient aussi par la suite être réutilisées dans d'autres contextes, la science a aussi une composante importante de technicalité que les artisants, les scientifiques, ont le devoir de cultiver.

Pourquoi donc, lorsque les articles sont publiés en format numérique, est-ce que les auteurs ne publient-ils par leur code sous un licence libre? Ceci permettrait à toute la communauté scientifique de pouvoir évaluer leur implémentation, de l'utiliser, de le modifier et de l'améliorer? N'est-ce pas le but même des publications scientifiques?

Recensement 2006, maintenant sous GNU/Linux

Trois hourra pour Statistique Canada (source):

L'application du recensement en ligne est maintenant accessible avec le système d'exploitation Linux.

En réponse à la grande demande, Statistique Canada a éliminé la restriction au système d'exploitation Linux. Cette modification entrera en vigueur le 13 mai 2006.

Cet accès élargi aux utilisateurs de logiciel libre est disponible s'ils utilisent un navigateur et un JVM valides afin de maintenir le même niveau de chiffrement des données avec Infrastructure à clés publiques.

Avec l'ajout de ce nouveau système d'exploitation, la capacité des téléphonistes de l'Assistance téléphonique du recensement à répondre aux questions techniques concernant les logiciels libres risque d'être limitée. Cependant, nous anticipons que ceci ne présentera pas un obstacle majeur auprès des utilisateurs de logiciel libre.

Notez la répition des mots « logiciel libre », 3 fois dans 4 paragraphes. J'imagine que le message a passé, bravo à tous ceux qui se sont manifesté!

Recensement 2006 : Statistique Canada exclut des citoyens de son formulaire en ligne

À tous les 5 ans, Statistique Canada effectue un recensement à la grandeur du Canada. Une première pour le recensement de 2006, il sera possible de remplir le formulaire en ligne… si vous faites partie d'une certaine catégorie de citoyen.

En effet, 2 catégories de personnes sont exclues d'emblées: les personnes ayant des problèmes visuels et les personnes qui ont un système d'exploitation autre que Windows ou Mac.

Puisque plus de 18 millions de Canadiens ont accès à internet, 56% de la population canadienne, et que le système d'exploitation GNU/Linux a des parts de marché d'au moins 3%, ceci fait en sorte qu'au moins 540 000 canadiens, plus de 3 fois la population de l'Île-du-Prince-Édouard, n'ont pas accès au formulaire en ligne.

Ce faisant, Statistiques Canada est en violation de la politique de normalisation des sites webs du Gouvernement du Canada qui stipule que (le caractère gras est de moi):

La conception du site étant un élément important des médias électroniques, on a élaboré les principes d'accessibilité universelle pour s'assurer que toute personne puisse accéder au contenu, indépendamment des technologies utilisées. La clé de la mise en oeuvre efficace des principes d'accessibilité universelle repose sur la conception de sites accessibles au plus vaste auditoire possible et compatibles avec la gamme la plus vaste possible de plates-formes logicielles et matérielles, des appareils et accessoires d'aide jusqu'aux technologies naissantes.

Les sites webs du Gouvernement du Canada ne sont pas obligés de respecter la politique d'accessibilité, mais les différents organismes y sont fortement incités. Puisqu'il existe des sites transactionnels qui supportent les normes d'accessibilités et de sécurité à l'intérieur même du Gouvernement du Canada, le site web pour avoir un emploi dans la fonction publique par exemple, (sans parler des sites transactionnels des banques), l'arguement de sécurité ne peut être employé pour justifier cette violation.

Je vous enjoins à communiquer avec Statistique Canada pour leur faire par de vos commentaires ou pour leur poser des questions sur ce choix:

Téléphoner à Statistique Canada :
1-800-263-8863
Ligne d'aide au recensement :
1-877-594-2006
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (responsable des normes sur l'accessibilité):
1-800-622-6232

Lecture complémentaire (anglais): http://trends.newsforge.com/article.pl?sid=06/05/04/233250

Mise à jour : Il semble qu'il soit possible de contourner les obstacles qui empêchent de remplir le sondage sur GNU/Linux. Je ne sais pas par contre si Statistique Canada considère cette manière de procéder comme valide. J'en doute.

OpenOffice et le grand dictionnaire terminologique

Ne serait-il pas logique et conséquent de la part de notre gouvernement provincial d'ouvrir toute grande la merveilleuse base de données qu'est le grand dictionnaire terminologique (GDT) ? Comment faire l'apologie de la philosophie des logiciels libres et des formats ouverts d'un côté et refuser de partager ce savoir qui appartient à tous les citoyens de l'autre?

Il est curieux que l'office québécois de la langue française (OQLF), créateur du GDT, n'ait pas déjà offert un interface plus convivial au site internet du GDT. Avez-vous déjà essayé de faire un hyperlien vers une définition d'un mot du GDT ? C'est impossible, la page est construite de telle sorte qu'il faut qu'un humain exécute lui-même la recherche, en inscrivant le mot à la main, et sans faute svp, et clique sur le mot recherché. Bien sûr, l'ami Wayne a codé un bookmarklet pour contourner ce problème mais, selon ses propres dire, la page a été codée de façon à rendre ce genre de passe-passe ardu. Ce n'est pas le souhait des dirigeants des l'OQLF qu'il soit possible de pointer directement une définition du GDT via un hyperlien. N'est-ce pas un choix curieux ? Je ne peux donc pas, si je crois qu'un mot mérite d'être relié à une définition, utiliser le GDT. Je suis confronté au choix de trouver une autre définition (donc de me passer du GDT) ou encore d'écrire la définition au complet quelque part dans le texte ce qui, on en conviendra, n'est pas toujours convivial, selon l'endroit où je désire l'insérer dans le texte.

Bien sûr, en agissant de la sorte, aucun mot du GDT n'est indexé dans aucun moteur de recherche. Toute cette connaissance n'est accessible que pour les personnes qui vont directement faire une requête sur leur moteur de recherche. Il faut connaître le GDT pour tomber dessus. Pourquoi se priver de toute cette visibilité et de toute cette aide pertinente que cet institut pourrait ainsi offrir? L'OQLF n'a-t-elle pas un mandat de diffusion ? J'ai bien peur que non.

Parlant de dictionnaire, je sursaute toujours lorsque ma copine me dit que « non, ce mot n'est pas correct puisque le dictionnaire me dit qu'il n'existait pas ». On parle bien sûr du dictionnaire du fameux logiciel Microsoft Word. J'ai cherché à savoir d'où venait ce dictionnaire; quelle institution l'a fait, est-il différent de celui de France ? En recherchant de l'information sur le site de Microsoft Canada à propos de Word, je me suis ramassé sur le site de Microsoft France, dois-je en déduire que le dictionnaire français est le même peu importe le pays d'où l'on provient ? Sans vouloir soulever de débats houleux, je doute que les Français soient aussi méticuleux que les Québécois dans l'adoption de termes francisés, surtout quand il est question de termes techniques. Microsoft Word étant un logiciel propriétaire, il nous est impossible d'ouvrir ce dictionnaire et de le triturer pour savoir ce qu'il contient. Le tout dépend du bon vouloir d'une corporation américaine.

  • Puisqu'il est possible que la fonction publique québécoise utilise un jour Open Office;
  • Puisque Open Office est déjà utilisé dans le milieu de l'éducation et le milieu de travail québécois;
  • Puisque le dictionnaire d'Open Office est ouvert et libre;
  • Puisqu'il existe un dictionnaire spécifique au Canada français;

Je propose que le gouvernement québécois incorpore la base de données de mots du GDT au dictionnaire canadien-français d'Open Office.

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