DGLF: Tarte à la forlouche (farlouche)
À Saint-Jean-Port-Joli, mon frère et moi nous étions arrêtés dans un restaurant, puisqu'il était midi douze. Au menu, pour dessert, de la tarte à la farlouche. Selon le dictionnaire général de la langue française au Canada, ce serait plutôt de la forlouche. Quoiqu'il en soit, ça goûte vraiment la mélasse, une tarte à la forlouche.
forlouche n.f. Tarte à la forlouche, voy. ferluche.
ferluche ou forlouche n.f. Sauce faite de mélasse et de farine, auxquelles on ajoute des raisins secs: tarte à la forlouche. → Lorsqu'il n'y a pas de raisins, c'est une tarte à la pichoune.
mélasse (esp. melasa, dérivé du lat. mel) n.f. Espèce de sirop qui reste après la cristallisation du sucre et qui refuse de donner des cristaux. Au Canada on prononce presque partout m'lasse ou melasse.
Mise à jour:
*Une recette de madame Conrad Bergeron
*Une recette de tarte à la ferluche du délicieux site web recettes.qc.ca !
Ma grand mère, née en 1890, me disait que la vraie tarte à la farlouche ne contenait que de la mélasse et de la farine au temps des pionniers. C'était le dessert du petit peuple car ces gens étaient réduits à survivre de farine et de mélasse. La mélasse, était ,comme décrit, le résidu de l'extraction du sucre de la betterave à sucre, donc moins chère que la cassonade.
Elle a été très populaire au temps de la crise de 29. C'est peut- être à ce moment qu'elle a été surnommée "pichoune", mais je crois que c'est plutôt un régionnalisme. Quant aux raisins, la cassonnade , le beurre, les noix, ils ont été ajoutés à la recette originelle au fur et à mesure d'une meilleure économie.
Madame,
Ma grand-mère, née en 1880, faisait des tartes à la FORLOUCHE (elle ne disait ni FARLOUCHE ni
FERLOUCHE). Il y a au moins 50 ans que je n'en ai pas mangé. Je me souviens que cette tarte avait une
seule croute…le dessous; aussi il n'y avait pas de raisins, de noix ou autre chose. Donc je crois ce n'étaif
que de la melasse, de l'eau et de la farine de maïs pour épaissir les liquides. Malheureusement, je ne lui
ai jamais demandé sa recette; j'aimerais bien l'avoir.
Je suis Québécoise et originaire de Squatec, au Témiscouata, QC. Je peux vous assurer que la ”tarte à la pichoune” (comme ma chère mère, née en 1908, l'appelait) ne contenait que de la mélasse, de la farine pour épaissir un peu, et une petite quantité de muscade pour donner ce petit goût épicé et spécial. (Elle la faisait délicieuse, croyez-moi). Il n'y avait qu'une seule croute (non cuite) au fond de l'assiette et on y déposait la mélasse (achetée en vrac — au gallon) directement dans la croute, et sur le dessus de la mélasse on y soupoudrait de la farine à l'aide du sas à farine, et on mélangeait le tout avec une cuillère à soupe (aucune autre préparation ou cuisson au préalable). Plus souvent qu'autrement, on mesurait les ingrédients à l'oeil! Sur le dessus, on déposait des lisières étroites de pâte à tarte avant d'enfourner (poêle à bois). Ma mère avait l'habitude de faire une petite tarte ou mini-tarte pour chacun de nous pour mieux nous gâter — je suis la 4e d'une famille de 7 enfants. Désolée, je n'ai pas les quantités exactes pour mélasse, farine, muscade. Je me souviens de l'avoir vue faire… c'était avant 1954, et c'est la raison que je connais bien la ”vraie tarte à la pichoune” que Mme Marie Grenier décrit si bien ci-dessus. Il n'y avait ni raisins secs ni eau ni oeuf dans la liste des ingrédients. (AVERTISSEMENT: la mélasse renverse dans le four lorsqu'elle est bouillante le temps de la cuisson.) La maison de mes parents a passé au feu le 22 janvier 1954 — j'avais 12 ans. À présent, j'ai 80 ans+ et je veux essayer de faire une tarte à la mélasse comme ma mère nous faisait autrefois. J'ai beaucoup de goût pour cela! Hmmmmm
Aliette Lavoie, Ottawa (Ontario)