Publié par Patrice Levesque le 09 septembre 2006 dans
science
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, le système de santé québécois vit un « problème » avec des listes d'attente, qu'elles se trouvent le long d'un corridor à l'urgence ou sur la liste des rendez-vous pour telle ou telle intervention médicale.
Statistique Canada racontait par exemple en janvier dernier que les listes d'attentes provoquaient un temps d'attente d'autour de quatre semaines pour des soins médicaux. La situation n'a pas changé depuis 2002.
Difficile de comprendre l'acharnement médiatique sur ces fameuses listes d'attente, comme quoi elles signaleraient un problème avec le système de santé comme le laissent sous-entendre lignes ouvertes, débats télévisés et bulletins de nouvelles.
Supposons qu'il manque de médecins (ou que davantage de malades nécessitent un traitement, ça revient au même). Dans ce cas imaginaire, le temps d'attente augmenterait de jour en jour, comme à la banque : si on retire une caissière ou on ajoute des clients, la file finit par s'allonger.
Or, dans le cas-exemple des soins de santé relaté plus haut, ce temps d'attente est resté pratiquement inchangé depuis 2002. Le nombre de médecins et le nombre de patients a donc atteint un équilibre - s'il manquait vraiment de médecins, on attendrait plus longtemps qu'en 2002.
Pour rattraper un retard de quatre semaines en quatre ans, il aurait suffi d'augmenter la quantité de travail des spécialistes des soins de santé d'à peine une semaine par année. Ce qui revient à majorer la charge des spécialistes de la santé d'un peu moins d'une heure de travail par semaine.
Je m'explique donc très mal l'emphase qui est mise sur les listes d'attente, particulièrement en campagne électorale. Pour éliminer les listes d'attente, aucun besoin de milliers de nouveaux médecins ni d'une étude suivie d'un rapport de 800 pages, ni d'une nouvelle manière de gérer,… suffit d'augmenter légèrement et temporairement la productivité des médecins déjà pratiquants.