Blogues, Facebook, Twitter et tout ça
Paul Boutin nous annonce sur Wired que ça y est, les blogues sont morts. Il nous recommande de s'exprimer nous-même («expressing yourself») sur Flickr, Facebook ou Twitter.
La métrique utilisée pour en arriver à cette conclusion est simple: la position de votre publication dans une recherche sur google à l'aide des mots-clefs qui représentent votre article (billet, Twit?). Comme les grands sujets sont la plupart du temps déjà traités par des publications qui ont un PageRank plus élevé (wikipédia, blogues corporatifs), il est difficile de se tailler une place dans les premiers résultats d'une requête dans Google.
La solution proposée pour résoudre ce problème est de verser dans le volume et, donc, de raccourcir la taille du contenu proposé. C'est l'équivalent des canaux d'information en continue (RDI, LCN, CNN), mais sur le web. Comme il prend un certain temps pour réfléchir, avoir des idées et publier un bon texte, la compétition a le temps de faire la même chose. Ce qui fait que, pour se démarquer, il faut avoir de bonnes idées ou encore de grands moyens. La beauté du Twit, de Facebook et des informations en continues, c'est qu'il est aisé d'être prolifique et rapide puisque le contenu des messages est réduit à sa plus simple expression.
Le risque, c'est que qui parle beaucoup pense peu. Dans le cas des réseaux d'information en continue, plus d'images, moins d'idées.
Je ne nie pas que ces formats peuvent convenir à certains types de messages. Un paragraphe par exemple est suffisant pour les annonces classées. Le lecteur du 24 heures pourra par contre convenir que ce format n'est peut-être pas l'idéal pour expliquer la situation géopolitique mondiale tel que le conflit israélo-palestinien.
Les victimes de la mode du web, comme Paul Boutin, ont la propension à ordonner les technologies utilisées sur internet, plutôt que de regarder à quel type de communication ils conviennent. Ces plateformes ont sûrement leur utilité, je n'en doute pas, mais elles ne sauraient remplacer la solidité d'un texte bien bâti et articulé, même s'il doit être plus long à lire qu'un Twit (140 caractères maximum).
S'il y avait un Kasimir Malevitch des temps modernes, il inventerait la version numérique du Carré blanc sur fond blanc: un système de communication où la quantité maximale d'information que l'on peut échanger est d'un octet. Nous saurions à ce moment que nous avons atteint un point de non retour.
Avez-vous déjà lu la licence de Facebook ? Une horreur, tout ce que vous y déposez y est perdu à jamais, vous ne pourrez plus le rattraper si vous changez d'idée.
Pour ma part je n'ai aucune confiance sur tout ce qui est « cloud computing », bref j'aime trop ma liberté pour déposer mes documents sur un serveur pour n'importe qui. Cela vaut pour Facebook et ses consoeur, mais aussi pour Gmail et tutti quanti ;-)
Je suis ici bien d'accord avec RMS (Richard M. Stallman) [http://www.generation-nt.com/stallman-cloud-computing-logiciel-proprietaire-actualite-163041.html].
Raymond