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Lettre au Directeur général des élections pour avoir de l'information à propos du vote électronique

4e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

J'en suis maintenant à cette étape, voyons ce qu'un citoyen peut s'attendre à savoir à propos des machines à voter.

Pour se faire, j'ai envoyé un courriel au Directeur général des élections pour pouvoir orienter mes recherches dans la bonne direction. Je vous recopie le texte que j'ai envoyé:

Date: Sun, 13 Nov 2005 12:43:44 -0500 (EST)
From : Miguel Tremblay
To : Directeur général des élections
Sujet : Changements à la LERM
—– Message Text —–
Bonjour,

Je suis à la recherche des changements (ou ententes) qui ont été fait à la « Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités » (LERM) pour permettre l'essai de nouveaux mécanismes de votation. J'ai parcouru le texte de la loi que l'on trouve sur le site des publications du Québec à cette adresse http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=/E_2_2/E2_2.html
mais je n'y ai rien lu qui ait rapport à de nouveaux mécanismes de votation. Pourriez-vous orienter mes recherches pour trouver l'entente ou la loi qui permet ces essais ?

D'autre part, je voudrais connaître à quelle information j'ai accès en tant que citoyen sur les machines utilisées pour le vote. J'ai voté à Montréal et j'ai utilisé une urne électronique. Bien que j'ai entendu parlé de la compagnie PG Élections dans les médias, je n'ai aucune confirmation de source officielle pour ce qui concerne mon quartier. J'aimerais aussi connaître le nom des machines utilisées, leur provenance et leur fonctionnement. Pourriez-vous m'aider dans cette recherche d'informations ?

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay
Citoyen de l'arrondissement Villeray - St-Michel - Parc-Extension, Ville de Montréal

Je vous tiens au courant de la réponse du DGE.

Analyse de la loi sur les élections municipales et les référendums dans les municipalités dans le cadre du vote électronique

3e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

J'ai débuté ma visite sur le site du directeur général des élections du Québec, en cliquant sur la nouvelle intitulée « Le Directeur général des élections du Québec est extrêmement préoccupé par les difficultés de transmission des résultats ».

J'y ai appris des choses très intéressantes, notamment l'existence de 2 systèmes de votation dit électronique: l'urne électronique et le terminal de votation.

Le système utilisé dans ma circonscription, et je suppose dans tout le grand Montréal, a été l'urne électronique. Lors de mon vote, mon bulletin était en papier et je devais cocher les candidats de mon choix. Tout ce qu'il y a de plus traditionnel comme système. L'urne électronique est en fait la machine dans laquelle mon bulletin est « glissé ».

À partir de là, je n'ai plus aucune information. Comment fonctionne cette machine, comment se nomme-t-elle, est-ce que ce type de machine est utilisé dans tous les bureaux de vote de Montréal, etc. AUCUNE information. Nous partons donc d'ici.

Jusqu'à maintenant je sais que le nom de la compagnie qui opérait cette machine pour les élections de Montréal se nomme PG Élections et que les urnes électroniques ont été utilisées dans 75 municipalités. Est-ce que toutes les urnes électroniques dans toutes les municipalités provenaient de la même compagnie ? Mystère.
S'agirait-il du T@buvote décrit sur le site web de PG Élections ? Je ne reconnais pas la machine sur la photo, mais il faut dire que l'urne électronique était dissimulée à l'intérieur d'une boîte de carton. Pourquoi ?

Analyse

J'ai téléchargé la loi sur les élections municipales et les référendums dans les municipalités et, déception, elle est à toute fin pratique illisible dans mon navigateur, les accents n'ayant pas été encodées comme il faut dans le code de la page web… Il faut spécifier au navigateur de recoder le tout en UTF-8.

Le projet de loi à été mis à jour le 1 novembre 2005. On peut affirmer que notre source est à jour sans crainte de se tromper.

Fonctions du scrutateur

Le point 80 du texte de loi décrit les fonctions du scrutateur:

80. Le scrutateur a notamment pour fonction:

  • 1° de veiller à l'aménagement du bureau de vote;
  • 2° d'assurer le bon déroulement du scrutin et de maintenir le bon ordre à son bureau de vote;
  • 3° de faciliter l'exercice du droit de vote et d'assurer le secret du vote;
  • 4° de procéder au dépouillement des votes;
  • 5° de transmettre au président d'élection les résultats du vote et de lui remettre l'urne.

Selon ce texte, c'est au scrutateur de procéder au dépouillement et de transmettre les résultats au président de l'élection, urne électronique ou non. Comment exerce-t-il ces fonctions si l'urne transmet ses résultats par internet à la compagnie mère ? (ce n'est que supposition, j'ignore toujours ce qui se passe)

Serment

85. Tout membre du personnel électoral doit, avant d'entrer en fonction, faire le serment qu'il exercera sa fonction conformément à la loi.

Les employés des compagnies de machine à voter font-ils partie de ce que l'on nomme les membres du personnel électoral?

Points de la loi qui deviennent invalides avec l'utilisation d'urnes électroniques

Les points qui suivent deviennent caducs dans le cas de l'utilisation d'une urne électronique. Ils ne peuvent s'appliquer puisque cette urne ne devient, pour ce que j'en comprends, qu'un simple relait d'information à un système central.

L'urne électorale

201. L'urne doit être d'un matériau solide. Il doit y avoir sur le dessus une ouverture étroite, de façon que les bulletins de vote puissent être introduits dans l'urne par cette ouverture mais qu'ils n'en puissent être retirés sans que l'urne ne soit ouverte.

Dépôt du vote dans l'urne

223. Après avoir marqué et plié tout bulletin de vote reçu, l'électeur quitte l'isoloir.
[…]
Dépôt dans l'urne.

Enfin, l'électeur dépose lui-même le bulletin dans l'urne.

Il y avait une dame qui mettait elle-même les bulletins de tout le monde dans l'urne électronique. Il n'y a personne dans mon bureau de vote qui a pu de lui-même mettre son bulletin dans l'urne électronique.

Dépouillement

229. Après la clôture du scrutin, le scrutateur procède au dépouillement des votes avec l'assistance du secrétaire du bureau de vote.

232. Le scrutateur ouvre l'urne, procède au dépouillement en prenant un par un les bulletins déposés dans l'urne et permet à chaque personne présente de les examiner sans les toucher.

241. Après avoir dressé le relevé du dépouillement, le scrutateur place dans des enveloppes distinctes les bulletins attribués à un même candidat, les bulletins rejetés au dépouillement, les bulletins annulés et non déposés dans l'urne, les bulletins non utilisés et le relevé du dépouillement.

242. Le scrutateur scelle ensuite les enveloppes.

243. Le scrutateur dépose dans l'urne les enveloppes, le registre du scrutin et la liste électorale.

Scellés.

Il scelle ensuite l'urne.

247. Le président d'élection procède au recensement des votes en utilisant les relevés du dépouillement remis avec les urnes et en compilant les votes exprimés en faveur de chaque candidat.

252. Dès que le recensement des votes est terminé, le président d'élection en annonce les résultats aux personnes présentes.

Toutes ces prodécures sont basées sur le fait que le bulletin de vote est en format papier et est fait sur place par le président d'élection.

Conclusion

Le site web du Directeur général des élections stipule que « Les dispositions de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités permettant l’essai de nouveaux mécanismes de votation ont été introduites dans la loi en 1996 ».

Or, je n'ai rien lu de tel dans le texte de loi que j'ai consulté. Rien qui ne parle de « nouveau mécanisme ». Je vous invite à poster la référence si vous en trouvez une.

PG Elections

2e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

Je me suis fixé un but assez simple à cette quête: savoir ce qui arrive à mon vote une fois que j'ai remplie le bulletin, et ce jusqu'à l'élection des candidats. Il me semble normal que cette information soit accessible à tous les citoyens participant à une démocratie.

Suite à mes interrogations d'hier sur le vote électronique, Stefan a posté un commentaire où il indique une page contenant le nom des machines utilisées pour les élections municipales, dont celles pour Montréal.

Je me suis dirigé sur cette page et j'y ai trouvé le nom de la machine à voter: Perfas-Tab + BVI. J'ai ensuite effectué une recherche sur internet à l'aide de ces mots-clefs et j'ai finalement trouvé le nom de la compagnie qui a été en charge des élections municipales de Montréal: PG Elections. C'est effectivement le nom que m'avait indiqué le scrutateur électoral et que j'avais oublié… c'est pour ça que je voulais de la documentation papier!

Je laisse l'analyse du site web à d'autres, mais disons qu'il fait assez 1995, avec ses frames entre autre. J'ai vu dans les médias aujourd'hui que le vote électronique n'est pas allé pour le mieux. Les résultats n'étaient pas disponible sur le site web du Directeur général des élections alors qu'ils l'étaient sur celui de la compagnie des machines à vote. Je m'étonne qu'avec un site web de cette qualité ils aient pu réunir le talent nécessaire pour afficher ces données le jour du vote.
Quoiqu'il en soit, je n'ai vu aucune trace de ces pages: la plus récente nouveauté date du 4 octobre 2005…

Je soupçonne fortement qu'il soit optimisé pour Internet Explorer. J'ai cliqué sur « Plan du site » et ensuite sur « L'Interface électorale » pour voir si c'était bien la machine que j'avais vu; il y avait une erreur 404 qui m'attendait au bout du lien. Ça commence bien.

J'ai remarqué que, bien que l'adresse initiale que j'avais tappée était « www.pgelections.com », j'étais maintenant rendu sur le site « www.quattra.qc.ca », n'est-ce pas curieux ? Un petit whois sur chacun des noms de domaine nous donne:

Domain Name: PGELECTIONS.COM
Registrar: ENOM, INC.
Whois Server: whois.enom.com
Referral URL: http://www.enom.com
Name Server: ALEXIS.GLOBETROTTER.NET
Name Server: TROTTEUR.GLOBETROTTER.QC.CA
Status: ACTIVE
Updated Date: 19-apr-2005
Creation Date: 13-apr-2001
Expiration Date: 13-apr-2006

Domain name: pgelections.com

Registrant Contact:
Private Registration
Dany St-Pierre (privacy@droc.ca)
+1.8664340212
Fax: +1.8664340211
PO Box 4577
Markham, ON L3R 5M7
CA

Administrative Contact:
Private Registration
Dany St-Pierre (privacy@droc.ca)
+1.8664340212
Fax: +1.8664340211
PO Box 4577
Markham, ON L3R 5M7
CA

Technical Contact:
Private Registration
Sylvain B¨¦rub¨¦ (privacy@droc.ca)
+1.8664340212
Fax: +1.8664340211
PO Box 4577
Markham, ON L3R 5M7
CA

Et pour quattra.qc.ca

Status: EXIST Registrar:
DomainePlus.com (3612040 CANADA inc.)
Registrar-no: 8224
Registrant-no: 1037 Domaine-no: 1037
Subdomain: quattra.qc.ca
Renewal-Date: 2006/06/24
Date-Approved: 2000/09/19
Date-Modified: 2005/05/14
Organization: Quattra Design Inc.
Description: Organisme incorporé au provincial offrant des services programmation de logiciel, de connexion réseau et de services électoraux
Admin-Name:
M. Alain Robillard
Admin-Title: Président
Admin-Postal: Quattra Design Inc.
101, rue Jean-Bruchesi
St-Augustin-de-Desmaures QC G3A 2N2 Canada
Admin-Phone: 418 524-5734 Admin-Fax: 418 524-3587
Admin-Mailbox: arobillard@quattra.qc.ca Tech-Name: Mme Isabelle Fortier
Tech-Title: Analyste-Programmeur
Tech-Postal: Quattra Design Inc. 143, rue du Bosquet
St-Étienne-de-Lauzon QC G6J 1T3 Canada
Tech-Phone: 418 524-5734 Tech-Fax: 418 524-3587
Tech-Mailbox: ifortier@quattra.qc.ca
NS1-Hostname: alexis.globetrotter.net
NS1-Netaddress: 142.169.1.16
NS2-Hostname: trotteur.globetrotter.qc.ca
NS2-Netaddress: 199.84.242.22

Donc le site web www.pgelection.com est enregistré en Ontario et celui de quatra.ca.ca à St-Augustin-de-Desmaures. En fait, la page « Contact » du site nous donne une adresse dans la ville de Québec.

Voilà pour la situation géographique. En faisant le tour du site web du mieux que je pouvais, je n'ai pas trouvé de référence directes aux élections municipales du 6 novembre, encore moins quant à celle de Montréal.

Prochaine étape: Visite sur le site web du Directeur des élections pour avoir de l'information sur les machines à votes.

Qu'advient-il de mon vote électronique pour l'élection de Montréal ?

1er billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

J'ai voté de manière électronique aux élections municipales d'hier (6 novembre 2005).

Au moment du vote, j'ai demandé s'il était possible d'avoir de la documentation au pauvre diable qui cherchait mon nom sur la liste électorale. Pris au dépourvu, il m'a orienté vers le scrutateur. Ce dernier m'a parlé d'une matrice, d'un procédé…

Je ne mets pas en doute la bonne foi du scrutateur, mais moi je ne voulais pas discuter ça entre l'urne et une machine électronique qui faisais le décompte, je voulais du papier, de la documentation!

J'aimerais savoir comment sont élus nos représentants. Je fais le tour du site web sur le vote aux élections municipales de la Ville de Montréal, je n'ai rien trouvé.

Je poursuis mes investigations. Je veux vraiment savoir comment fonctionne notre processus démocratique, mais surtout s'il est possible à n'importe qui, rôle que je me sens parfaitement capable d'incarner, d'avoir accès à l'information qui nous permet de savoir comment fonctionne une élection.

Le paiement proportionnel au capital*

Le rapport Ménard a mis en lumière le problème auquel sera confronté la société québécoise dans son avenir. Le vieillissement de la population du Québec aura pour effet d'augmenter considérablement le coût du système de santé. La proportion des coûts reliés au système de santé représente actuellement 43% des dépenses du gouvernement provincial alors qu'il n'était que de 35% en 1995 et on prévoit qu'il sera de l'ordre de 68% en 2030.

Ce rapport propose différentes solutions pour faire face à ce problème. Ces solutions vont de la trivialité (améliorer l'efficacité du réseau, contrôler l'évolution de la dette de l'État) aux revendications traditionnelles du Québec (maintenir la pression sur le gouvernement fédéral afin d'accroître les transferts d'argent aux provinces) en passant par l'augmentation des revenus de l'État (augmentation des tarifs d'Hydro-Québec, augmentation de la taxe de vente du Québec [TVQ]) et des solutions se voulant novatrices (Régime d'asurrance contre la perte d'autonomie, compte de santé et services sociaux distinct des fonds consolidés du gouvernement).  Elles ont en communs de ne pas augmenter les impôts puisque les Québécois ont le fardeau fiscal « le plus élevé du Canada ».

Or, les moyens pour augmenter les revenus sont très discutables. L'augmentation de la TVQ et surtout des tarifs d'Hydro-Québec a pour effet direct de diminuer le revenu disponible des couches les plus démunies de la société. D'autre part, augmenter les impôts de la population active serait insuffisant, dans 20 ans il n'y aura plus que 2 travailleurs pour chaque personne agées de plus de 70 ans, sans compter le fait que la population québécoise est déjà la plus taxée en Amérique du Nord.  De plus, si le gouvernement optait pour ce dernier moyen,la génération du baby-boom se trouverait à surtaxer les générations suivantes pour leurs propres soins alors qu'eux-mêmes ont eu accès à un revenu disponible très important au cours de leur vie active.

Il faut, selon les recommandations mêmes du rapport, « éviter de transmettre une facture disproportionnée aux générations futures ». Le vieillissement de la population nécessitera des sommes d'argent supplémentaires; il n'y a pas à y échapper. La question est de savoir d'où proviendront ces sommes. La génération des baby-boomers a pu profiter de la conjoncture dû, entre autre, à leur poids démographique au cours de leur vie active. Cette conjoncture leur a permis d'acquérir une importante quantité de biens (que ce soit en placements, en biens immobiliers, etc.).

Or, nous devons considérer les coûts d'une système à long terme et non à l'échelle de quelques années, voire des décennies. Une génération n'a pas à assumer l'accumulation de richesse de la précédente. Il faut donc aller puiser dans la valeur que représente cette accumulation de biens pour pallier au déficit qu'entraînera inévitablement le vieillissement de la population. Évidemment, c'est de façon globable que cette richesse s'est créée au cours des années; ce n'est pas le cas de tous les individus. Il faut veiller à ce que ces derniers aient accès aux mêmes soins, et dans le même système, que ceux ayant des avoirs importants.

En prenant comme principe qu'il ne faut pas augmenter les impôts, je propose donc un système de paiement pour l'accès aux soins de santé basé sur l'actif des individus.  Les individus (ou une autre forme d'association à déterminer comme la famille ou les conjoints) auraient, pour avoir accès aux soins de santé, à payer un montant qui dépenderait de leur actif. Des taux seraient fixés et pourraient être changés au besoin. Par exemple, les individus possédant un actif supérieur à 1 million de dollars devraient débourser 90% des coûts de leurs soins alors que ceux ayant un actif inférieur à 100 000 dollars n'auraient rien à payer. Les taux pour ceux ayant un actif entre ce plafond (1 million) et ce plancher (100 000) seraient échelonnés.

De cette manière, les individus ayant un actif supérieur au plancher devraient, pour avoir accès à des soins, dégager des sommes d'argent afin de payer leur partie des frais encourus. Ces individus, disposant de biens dont ils peuvent se départir contre une somme d'argent, pourraient l'utiliser pour payer leurs soins. Un autre moyen de fournir cette somme serait en souscrivant à un régime d'assurance santé privé qui garantirait le paiement de ces soins, gardant ainsi intact l'actif, et le taux à payer, des individus. Cette mesure s'appliquerait à toute la population, et donc à toutes les générations, mais en mettant l'accent sur ceux qui ont le plus accès aux services à condition qu'ils aient des biens.

Soulignons que le système de santé actuel et le système unique de santé privé sont les cas limites de la solution proposée. Dans le cas du système de santé gratuit et universel, la valeur du plancher est infini. En bas du plancher, donc tous les individus, le taux à payer pour avoir accès aux soins est de 0%. Dans le cas du système unique de santé privé, c'est le plafond qui est fixé à 0$, c'est-à-dire que tous les individus doivent payer 100% des frais pour avoir accès aux soins de santé. En fait, dans le cas du système privé, le plancher est plutôt de l'infini négatif puisque même une personne avec un actif négatif, c'est-à-dire endettée, devra payer.

La solution du système de paiement basé sur l'actif permet donc de faire une transition continue à partir de maintenant (en faisant payer ceux qui ont un actif de plus de 10 millions de dollars) et de revenir au système de soins gratuit et universel. Ce sera au gouvernement du Québec d'établir les taux selon ce qu'il juge juste et nécessaire. Le taux maximal de 100% ne devrait jamais être atteint, peu importe le montant de l'actif. De cette façon l'État serait incité à la performance, il ne pourrait refiler le coût total de la facture aux usagers et l'amélioration de l'efficacité se traduirait en économies, mais surtout, on évite ainsi de se retrouver avec un système de santé privé.

Ce système semble avoir le défaut que les gens en santé pourraient profiter de leurs richesses, ce qui ne serait pas le cas pour ceux nécessitant des soins. L'existance d'un plancher, en deça duquel les individus n'ont pas à payer pour avoir accès aux soins, prévient justement ce possible déséquilibre. Ce sera à la société de juger à quel montant a droit un individu de telle sorte que son droit au bonheur ne soit pas compromis (équivalent du revenu de citoyenneté appliqué à l'actif) et utilisant l'excédant de cette somme pour le bien commun.

*Le terme de capital est utilisé au sens keynésien, c'est-à-dire aux richesses utiles de toutes sortes. Le capital comprend par conséquent les moyens de production, l'outillage, les stocks de marchandises, les maisons d'habitation, etc. En aucun cas ce mot n'est pris dans le sens restreint de monnaie qu'on lui donne parfois, par exemple lorsqu'on parle de mouvements internationaux de capitaux (source: Département des sciences économiques et sociales de l'Académie de Versailles).

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