Du nouveau sous le soleil (de ptaff.ca)
Dernièrement, le serveur de ptaff.ca se fait quelque peut poussif. C'est dû en parti à cause de la popularité de la page Soleil de notre site. En effet, une recherche sur google sur les mots-clef «heure coucher soleil» ou encore «heure lever soleil» a comme premier résultat la page de ptaff.ca.

Ancien graphique du lever et du coucher de soleil pour Miramichi, Nouveau Brunswick, Canada
Le serveur de ptaff.ca créait les images et les envoyait par la suite au client (vous!). Afin de soulager le serveur, il fallu opter pour une autre stratégie. De plus, avoir des beaux graphiques c'est une chose, mais lorsque l'on travaille sérieusement, il faut aussi avoir les nombres à la base des graphiques.
La stratégie à adopter? Envoyer simplement les données au client ainsi que le code javascript qui se chargera de créer le graphique, le tableau et un fichier en format CSV afin de pouvoir exporter le tout aisément dans un chiffrier.
Le hic, c'est qu'il n'existe aucune libraire n'exécutant ces tâches. Vous êtes surpris? Nous aussi! Mais bon, si ça n'existe pas, on n'a qu'à le créer n'est-ce pas? C'est donc ainsi que Wayne se retroussa les manches, lissa sa moustache et se mit au travail pour créer cette librairie. Le résultat se nomme Table4Chart et a, comme toute première utilisation, la création des graphiques pour la page Soleil de ptaff.ca.

Nouveau graphique du lever et du coucher de soleil pour Miramichi, Nouveau Brunswick, Canada
Nous profitons donc de ce solstice de l'été pour vous présenter la nouvelle version du soleil de ptaff.ca.
Les nouveautés:
- Le nom de l'endroit est maintenant dans le titre des graphiques (comparez l'ancienne et la nouvelle version du graphique plus haut);
- Deux boutons en haut à droite du graphique: un pour télécharger les données en format CSV, l'autre pour visualiser la table directement dans votre navigateur;
- Sur la page d'accueil de soleil, on peut sélectionner une autre date que le jour courant (pour votre fille qui se marie à Las Vegas le 9 avril 2009 par exemple);
- Les valeurs pour la journée demandée, par défaut le jour courant, ne sont plus identifiées directement sur le graphique mais bien au bas de celui-ci dans le champ de texte.
- Il est maintenant possible de sélectionner de l'écriture dans le graphique, ceux-ci étant de vrais caractères et non pas une impression de ceux-ci dans une image.
Nous vous invitons donc à aller faire un tour et à regarder le soleil à son plus haut niveau de l'année. Vous pouvez regardez, vous pouvez même toucher, n'hésitez pas c'est là pour ça! Un bémol, il n'est pas possible de sauvegarder l'image, il vous faut passer par une saisie d'écran. N'ayez crainte, nous sommes au courant de ce fait et notre équipe d'analystes travaille sans relâche afin de pouvoir vous fournir un nouveau bouton pour télécharger l'image.
Si vous avez des commentaires ou des suggestions pour cette page, vous pouvez les faire ici ou m'écrire directement.
Quant à Table4Chart, on a de grands projets qui pourront désormais être réalisés grâce à cette librairie. On vous tient au courant lorsque ce sera fait, vous ne serez pas déçu.
Mise à jour: Il est aussi possible de voir les valeurs en pointant le curseur de la souris au-dessus du point de la courbe. Ma-la-de.
Tuer un zombi: la manière canadienne

Les classiques
- Le cingler à l'aide d'un bâton de hockey
- Lui lancer des canettes de Molson Canadian
- Le tirer à la tête avec une C7
- Lui passer dessus en Ski-doo
- Le frapper à la tête avec une buche
- L'écraser dans un nid-de-poule à l'aide d'un rouleau compresseur
- L'électrocuter
- Le plonger dans un bassin de rétention des eaux usées d'Athabasca
Dans le bon vieux temps
- Le tirer avec un Avro Arrow
- Lui rouler dessus avec une Camaro ou avec une Hyundai Elantra
- L'enfermer dans une maison isolée avec de la miuf
En collaboration avec Bruno B.
Activité complémentaire: calculer vos chances de survivre à une invasion de zombis.
Villeray: publicité et eau potable
C'est parti et ce n'est pas à la veille de s'arrêter, la crise des matières premières est commencée.
Bien sûr le pétrole et les métaux, mais aussi l'eau potable. Il suffit de sortir de chez soi pour le voir. Une petite marche sur la rue Villeray et, en deux coins de rue on peut voir ces publicités.
Sur les panneaux qui bouchent les fenêtres de l'ancienne crémerie Villeray, au coin des rues Villeray et Lajeunesse Châteaubriand.
Une foule de questions qui semblent mener, clairement, à un service qui va nous aider à répondre à toutes ces questions. Au bas de chaque affiche se trouve un URL: pensezpluseau.ca, qui nous mène vers le site d'ESKA qui embouteille notre eau pour nous la revendre en bouteille.

Si on continue sa marche vers l'est pour profiter du quartier, on arrive au Parc Villeray, coin Villeray et Christophe-Colomb. Et que voit-on?
Prenez un grand verre d'eau de la champlure, ça fait 100% moins de plastique sans compter le pétrole qui n'est pas brûlé pour amener la dite bouteille à votre dépanneur.
Ou buvez de la bière.
Au bout du pétrole de Normand Mousseau
Suite à une entrevue de Normand Mousseau à la radio de Radio-Canada, je me suis procuré le livre de Normand Mousseau qui porte sur le deuxième liquide le plus abondant de la planète: Au bout du pétrole.

Tout d'abord, les défauts du livre:
- Son prix, 25$ pour 150 pages;
- Le manque de références (moins de 30 références pour tout l'ouvrage, avec certaines références comme « Voir le Devoir du 23 mai » qui mériteraient d'être plus précises);
- L'opinion de l'auteur qui transparaît parfois directement dans le texte (parlant du Québec et du Canada, l'auteur écrit qu'« il a de plus le malheur de partager sa frontière avec un pays assoiffé prêt à presque tout pour assouvir ses besoins. », p. 115);
- Seulement 6 graphiques et 3 tableaux, tous au début du livre;
- Pas de liste des tableaux, pas de liste des figures;
- Pas de bibliographie;
- Pas d'index.
J'ai tendance à blâmer la maison d'édition, les Éditions MultiMondes, pour ces faiblesses. Ayant déjà lu un autre livre de cette maison d'édition, celui de Claude Villeneuve intitulé Vivre les changements climatiques, j'avais déjà éprouvé ce genre de frustration.
Malgré tout, le contenu de ce livre est bien divisé, pertinent et sera d'actualité pendant encore très, très longtemps. On fait un tour d'horizon avec l'auteur, et c'était d'ailleurs son objectif en écrivant ce livre, des différentes caractéristiques des hydrocarbures (origine, abondance, coût d'exploitation, etc.) et des impacts sur l'avenir énergétique de la planète. De plus, point qui me touche particulièrement, ces problématiques sont présentés dans un contexte québécois et canadien. Les politiques énergétiques des gouvernement du Québec et du Canada y sont décortiquées, de même que l'influence que les choix de ces gouvernements ont sur notre avenir.
Je retranscris ici pour vous, bande de chanceux, les extraits qui m'ont le plus surpris lors de la lecture du livre:
- En 1985, il restait 40 années de réserves de pétrole, calculées au niveau de consommation de cette année-là. Aujourd'hui, rien n'a changé: le niveau actuel des réserves de pétrole nous assure 40 ans de combustible, alors qu'on a consommé 66 milliards de tonnes de pétrole depuis presque 25 ans, ce qui représente 60% des réserve officielles de 1985. (p.17)
- Avec plus d'un milliard d'habitants, environ 35 fois le Canada, l'Inde a consommé à peine 10% plus de pétrole que notre pays, en 2005. Quant à la Chine, qui compte environ 40 fois plus de citoyens que notre pays, elle a consommé à peine trois fois plus que le Canada au total, soit environ 335 millions de tonnes de pétrole contre 110 millions de tonnes pour notre grand pays. (p. 29)
- Il est certain que toute augmentation significative de la production de pétrole à partir des sables bitumineux risque de créer d'importantes pénuries d'eau douce dans le nord de l'Alberta, mais aussi dans le reste de la province ainsi qu'en Saskatchewan, la province voisine. Pour parvenir à satisfaire leurs besoins, les pétrolières puisent déjà 7% de l'eau disponible dans les puits souterrains et les rivières de l'Alberta, asséchant les sols et vidant une nappe phréatique malmenée depuis longtemps par les fermiers. Aucun plan provincial n'est en place pour contrer cette pénurie. (p.57)
- L'industrie des sables bitumineux à besoin d'un volume d'eau équivalent à celui de l'ensemble de la ville de Montréal sans disposer d'un fleuve au débit équivalent. (p.62)
- Le charbon ne peut donc rivaliser avec le gaz naturel ou le pétrole lorsqu'il doit être transporté sur de longues distances. Ironiquement, sa position concurrentielle est appelée à se détériorer, dans un premier temps, à tout le moins, avec la hausse des prix du pétrole. L'encombrement du charbon limite donc son utilisation à des industries locales, ce qui implique que les grands producteurs de charbon sont également les grands consommateurs. C'est ce qu'on constate avec la Chine et les États-Unis, par exemple, laissant relativement peu de charbon pour le commerce international. (p.74)
- Au rythme actuel, les gisements de gaz naturel d'Amérique du Nord seront épuisés en 2015, dans 8 ans, c'est-à-dire, demain. (p.84)
- Déjà, les autorités albertaines commencent à chercher des alternatives au gaz naturel pour le traitement des sables bitumineux et on a entendu parler au début 2007, pour la première fois officiellement, de la possibilité de construire des centrales nucléaires afin de soutenir l'industrie de l'huile lourde en Alberta et en Saskatchewan. (p.85)
- Le gouvernement libéral [de Jean Chrétien], sitôt en place, négocia et signa le traité de libre-échange de l'Amérique du Nord (ALENA), incluant une close de traitement national du pétrole, qui empêche le Canada de limiter les exportations de son pétrole vers les États-Unis à moins de diminuer proportionnellement sa propre consommation. Le Mexique, pourtant dans une position économique beaucoup moins favorable que notre pays, refusa de signer cette clause, préservant ses droits de regard à l'endroit de cette ressource essentielle. (p.117)
Je recommande chaudement la lecture de ce livre. Avec la crise pétrolière que nous connaissons à l'échelle planétaire depuis quelques mois, et qui ne risque pas de s'éteindre de sitôt, des connaissances de base des hydrocarbures de la Terre sont essentielles pour comprendre ce défi qui se présente à l'humanité.
Au bout du pétrole / Tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique, Normand Mousseau, Éditions MultiMondes, 2008, 156 pages, reliure souple, ISBN 978-2-89544-125-0, 24,95 $
De l'origine des mots hydrogène et technécium
J'ai un peu honte. Moi, qui s'intéresse à l'histoire des science depuis quelques années déjà, je peux vous expliquer d'où provient le nom du technécium, mais j'ignorais d'où provenait le mot hydrogène.
Attention, ça va être un choc, le mot hydrogène vient de hydro et gène, c'est-à-dire qui donne naissance à l'eau. Simplement. Un mot qui paraît si savant et qui est pourtant si simple.
C'est notre ami Lavoisier (le gars du rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme) qui l'a nommé ainsi en 1783 parce que cette substance réagissait avec l'oxygène pour donner de l'eau:
2H + O = H2O
Pour le curieux, le technécium se nomme ainsi parce qu'on ne le retrouve pas à l'état naturel sur notre planète Terre. C'est un mot dérivé du grec technetos qui signifie «artificiel». Cet élément a été découvert en 1937, ce qui est très tard si on considère sa position dans le tableau périodique.
Il est étonnant que cet élément soit artificiel, si on regarde le tableau périodique des éléments, on voit que les pointillés autour de l'élément 43 (Tc) sont l'exception. Tous les autres éléments autour sont en trait plein, indiquant qu'un gars, ou une femme, fâché pourrait sortir de chez lui et réussir à en trouver.
Manif de droite à Montréal
Vous verrez, ci-bas, une invitation pour une manif de droite pour la visite d'Henry Kissinger à Montréal.
Le concept est vraiment super. Tout le monde s'habille bien, les hommes devant les femmes derrières. On fait une prière avant de partir.
Une idée de ce que ça donne chez les Français:
On va voir, on l'espère, des images de notre propre manif de droite sur YouTube! jeudi.
La ma-tra-que! c'est-pas-fait-pour-les-chiens!
Réactionnaires
montréalais,Saluons Kissinger!
La droite montréalaise souhaite la bienvenue et rend hommage au criminel de guerre Henry A. Kissinger!
INVITATION à saluer le passage à Montréal d'un des plus grands sadiques de
l'histoire contemporaine!-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-
Rassemblement :
la droite montréalaise salue Kissinger, l'excellent criminel de guerre!Le mercredi 11 juin 2008, MIDI
Devant l'hôtel Hilton Montréal Bonaventure
900, rue de la Gauchetière Ouest (coin Mansfield)
-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-0-
Bienvenue aux conservateurs, aux réactionnaires, aux nationalistes, aux fascistes, aux capitalistes de tous poils, aux anticommunistes, aux xénophobes, aux rétrogrades, aux proaméricains primaires, aux esprits belliqueux, aux hommes d'affaires crapuleux, aux criminels à col blanc, aux anti-sociaux, aux machistes, aux fondamentalistes (Chrétiens,
évidemment), aux idolâtres de Machiavel et autres amoureux du « pragmatiques politique », aux nostalgiques de la guerre froide, aux adeptes du génocide et aux admirateurs des criminels de guerre.Nous saluons le passage à Montréal d'Henry A. Kissinger, auquel nous rendons hommage pour l'ensemble de son oeuvre, notamment, en sa qualité de diplomate, conseiller à la défense nationale et Secrétaire d'État américain, de 1968 à 1977) :
* Pour avoir sciemment saboté le processus de négociation devant mener au retrait des États-Unis du conflit indochinois (et ce, dans le but d'obtenir un poste-clé dans l'administration), et pour avoir inutilement prolongé l'intervention militaire américaine au Viet-Nam, entraînant la mort de millions de vietnamiens entre 1968 et 1975;
* Pour avoir planifié et supervisé les bombardement illégaux du Cambodge
de 1968 à 1973, entraînant la mort de centaines de milliers de
Cambodgiens;* Pour avoir organisé, dans le cadre de l'Opération Condor, le coup
d'État menant au renversement et à l'exécution du président Salvador Allende du Chili, en 1973, et soutenu la dictature du général Augusto Pinochet, responsable de milliers de morts et de disparitions, de dizaines de milliers de cas de torture et de centaines de milliers d'emprisonnements ou d'exils politiques;* Pour avoir donné le feu vert à l'invasion du Timor oriental en 1975 et
pour avoir fourni armes et soutien politique au gouvernement indonésien du
général Mohammed Suharto, de 1975 à 1978, au plus fort des politiques
génocidaires, entraînant la mort de centaines de milliers de Timorais.Henry A. Kissinger, l'un des plus grands criminels de guerre de l'histoire
contemporaine!Venez saluez avec nous le passage à Montréal de cet excellent ennemi public!
Remercions aussi les organisateurs de la Conférence de Montréal, « le plus important forum économique des Amériques », d'avoir invité à Montréal un criminel de guerre de toute première importance, ainsi qu'une panoplie de requins capitalistes de renom :
Fonds monétaire international (FMI), Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, Organisation des États Américains (OEA), Banque de France, pour ne nommer que les meilleurs.
Merci encore aux commanditaires de cet événement majeur : Power Corporation, Rio Tinto-Alcan, la Banque Royale du Canada, l'Autorité des marchés financier, le CN et Via, la SGF, Bell et Hydro-Québec, Bombardier et SNC-Lavallin, HEC Montréal, le National Post, la Gazette et la Presse, ainsi bien sûr que les gouvernements canadien et québécois.
* Tenue de ville exigée. Les hommes devant, les femmes derrière. Apportez vos pancartes.
Pour toute information et pour communiquer vos excellents slogans pro-Kissinger au Club des amis de Kissinger, écrivez à montrealsaluekissinger@gmail.com
Kisangani - critique culinaire
Ce billet est le troisième d'un collaborateur de ptaff.ca qui est présentement en République démocratique du Congo. Le lecteur pourra retrouver l'ensemble de cette série en consultant les billets portant l'étiquette congo.
Kisangani est une ville qui surprend le voyageur moderne. Bien que le charme colonial de Stanleyville soit une chose du passé, il y a des tas d'activités à faire en ville, par exemple le magasinage de sculpture en ébène, wenge ou bois de fer. Le voyageur qui n'a pas froid aux yeux pourra aussi faire du lèche-vitrine dans les nombreux comptoirs de vente et d'échange de diamants. Apparemment, ces pierres poussent tout autour de la ville. Mais, après une journée à faire de petits achats, le temps de se restaurer s'impose. Voici donc une liste des restaurants et estaminets recommandés par notre critique qui n'a pas froid aux yeux.
O'Donnels
O'Donnels est définitivement happening les vendredis et samedis soirs. Pour un prix modique, on y déguste d'excellentes brochettes de poulet et frites, accompagné de pili-pili, épice locale particulièrement forte. Le tout arrosé par une excellente Primus, bien froide faut-il préciser. (La bière tablette n'est pas particulièrement recommandée au Congo) Les repas se prennent à l'extérieur, sur une terrasse à deux niveaux, dominant l'imposant fleuve Congo qui bouillonne à quelques mètres de là. À l'intérieur, une sympathique boîte de nuit s'anime vers 23h00. Musique africaine, arabe et indienne se mélangent aux vieux tubes de Britney.
Nourriture: 4 / 5
Ambiance 4 / 5
Blue Hawaii
Le Blue Hawaii nous sert la meilleure pizza en ville. Correction, le Blue Hawaii nous sert la seule pizza en ville. Elle est tout de même excellente. Au Blue Hawaii, on mange sur la terrasse, recouverte d'une magnifique paillote. Chapeau pour l'exotisme, particulièrement les soirs où les chants des crapauds peuvent presque enterrer les conversations. Le Blue Hawaii est le repère des vendeurs de souvenirs. C'est là qu'il faut aller pour faire provision de sculptures sur bois. Des pygmées y vendent parfois des amulettes qui protègent de la malaria. Pratique. Le voyageur un peu plus aventureux pourra y acheter sculptures en ivoire, or et diamants bruts. Je déconseille.
Nourriture: 3 / 5 (la faible diversité du menu impose cette piètre note)
Ambiance 2 / 5 (trop de vendeurs de gogosses viennent briser un endroit qui pourrait être charmant)
Le Chalet
Le Chalet est tenu par un Belge qui a bourlingué à travers l'Afrique pendant des décennies. Le resto qu'il a ouvert à Kisangani est probablement l'un des meilleurs de la ville. Il est doublé d'un motel avec une belle cour intérieure. Les chambres sont propres, ensoleillées et accueillantes. Pour 80$ on vous y reçoit.
Le Chalet est spécialisé dans les grillades. Un immense BBQ est au milieu de la cour intérieure, près de la piscine. On y grille diverses sortes de viandes locales, la spécialité étant sûrement une bonne brochette de Capitaine. Le Capitaine est un poisson d'environ 70 cm qui vit dans le fleuve Congo. Il est immense et particulièrement laid! Par contre, en grillade ou brochette, il est excellent. Accompagné d'une Primus, le tout est savoureux! Seul point faible du restaurant, non seulement il faut réserver sa table, mais il faut aussi réserver son repas! Il faut donc aller faire un tour dans l'après-midi au Chalet pour réserver table et repas, incluant les boissons alcoolisées. Le soir venu, il ne nous reste qu'à nous pointer.
Nourriture: 5 / 5
Ambiance: 3 / 5
Boyoma Boyoma
Le Boyoma Boyoma est le dance club le plus hot en ville. Nous dirons seulement que « ce qui se passe au Boyoma Boyoma, reste au Boyoma Boyoma »
Nourriture: On n'y va pas pour manger!
Ambiance: 5 / 5! [NDE: ce n'est pas un 5 factoriel mais un 5 avec un point d'exclamation!]
Ce billet est publié sous licence Creative Commons BY.
Ent'deux joints tu pourrais écrire un billet
Extrait de la biographie de Pierre Bourgault:
Un jour, le texte d'une chanson lui vient presque d'un seul trait: « Ent' deux joints tu pourrais faire queq'chose/ Ent' deux joints tu pourrais t'grouiller l'cul ». Cette chanson, baptisée tout naturellement Ent' deux joints, sera sa plus célèbre.
« Il l'a écrite devant moi très vite, en moins de 30 minutes », se souvient Steve Fiset. Bourgault veut tout de suite la donner à Robert Charlebois. Afin de la lui présenter, il organise chez lui un repas auquel prend aussi part Geneviève Bujold, toujours belle, énergique, intelligente et tranchante.
La rencontre ce soir-là est très vive, se rappelle Robert Charlebois.
Ça avait été vraiment bien arrosé et bien « jointé » aussi. Bourgault m'avait alos montré Ent' deux joints. Je pense qu'il n'y avait pas encore de refrain. C'est moi qui avais trouvé le « grouille, grouille, grouille-toi l'cul ». Ce n'était pas monté comme une chanson. Mais je n'ai fait au fond que le montage et la musique. Tout était là! Je crois qu'il en a été fier toute sa vie. Bourgault était convaincu, dès le départ, qu'il avait quelque chose d'extraordinaire pour moi. Et c'est devenu en effet un très gros hit. Le lendemain de notre rencontre, la chanson était terminée.
La chanson dépeint tout à la fois une situation historique et ses conséquences, selon la perspective anticolonialiste de Bourgault, avec une remarquable économie de moyens. Le refrain est scandé comme un appel à l'action, urgente, nécessaire, alors que le coeur de la chanson s'applique à projeter des instantanés de la condition québécoise.
Ta soeur est aux États ton frère est au Mexique
Y font d'l'argent là-bas pendant qu'tu chômes icitte
T'es né pour un p'tit pain c'est ce que ton père t'as dit
Chez les Américains c'pas ça qu't'aurais apprisY t'reste un bout' à faire faut qu't'apprennes à marcher
Si tu fais comme ton père tu vas t'faire fourrer
Ah j’sais qu't'es en hostie pis qu't'en as jusque là
Mais tu peux changer ça vite ça presse en maudit
Ent'deux joints tu pourrais faire qu'qu'chose
Ent'deux joints tu pourrais t'grouiller l'culT'as un gouvernement qui t'vole à tour de bras
Blâme pas l'gouvernement mais débarasse-toé z'en
Couche-toé pas comme un chien pis sens-toé pas coupable
Moé j'te dis qu't'es capable c'pays-là t'appartient[…]
T'a pas besoin d'crier t'a juste à te t'nir debout
Ça sert à rien d'brailler mais faut qu't'ailles jusqu'au bout
T'a rien à perdre vois-tu parc'qu'ici au Québec
Tout commence par un Q pis fini par un bec
Ent'deux joints tu pourrais faire qu'qu'chose
Ent'deux joints tu pourrais t'grouiller l'cul
Cette chanson, en un sens, peut aussi être vue, comme d'autres qu'il a écrites, telle une synthèse de sa propre vie : les joints, les déceptions nombreuses, une famille vivant en bonne partie aux États-Unis, les difficultés économiques, la rage au ventre transmuée en force d'action, avec au final la joie que procure une histoire de cul confondue avec le bonheur lui-même. Tout l'homme est dans cette chanson, autant que son peuple lui-même.
Source: Bourgault, Jean-François Nadeau, Lux, 2007, 610 pages, ISBN : 978-2-89596-051-5, pp. 366-368.