De la justice du crâne
Fait un petit bout qu'elle me tombe royalement sur le coeur celle-là, mais maintenant que le couvercle a été soulevé au grand public, grand bien me fasse que je l'expulse.
La Nature aime et créé la diversité. Nous pouvons observer des plantes carnivores, des espèces vivant sans oxygène, des ruminants à plusieurs estomacs. Chez les humains, nous remarquons des yeux de plusieurs couleurs, des nains, des gauchers, des frisés, des poilus, ainsi de suite.
Les humains vivent en société (il paraît qu'on y trouve des avantages) depuis quelques dizaines de millénaires déjà. Qu'il ait existé plusieurs « souches » à l'humanité ou une seule, le résultat reste le même, le mode de vie sédentaire a assuré une « concentration génétique »: les gens d'une société procréant davantage avec les membres de ce même groupe.
La survie des membres d'une société est modulée par plusieurs facteurs - mais principalement le milieu immédiat de vie (qu'il soit donné ou façonné par l'humain lui-même); on comprendra facilement que dans un milieu très froid, l'avantage de reproduction revient aux personnes plus génétiquement avantagées à résister au froid. Élémentaire. Darwin 101.
Voilà donc deux explications simples à la ressemblance des humains d'un même milieu; la reproduction de gens portant les mêmes avantages compétitifs tend à créer des individus portant ces avantages.
Lorsqu'on divise grossièrement le globe géographiquement, on remarque certaines différences tout à fait normales et très souvent explicables par l'environnement. Les taille moyenne des Africains surpasse celle des Asiatiques par exemple.
Personne ne réfute ça.
Mais, mais, mais…
Dès qu'il s'agit de ce qui se passe dans le crâne, scandale. Tout à coup, tout le raisonnement plus haut tombe. Bien qu'on admette facilement que d'un humain à l'autre le potentiel cérébral varie, dès qu'une moyenne est impliquée - et qu'elle implique une couleur de peau, scandale. Aucune difficulté à lire que les gauchers en moyenne profitent d'un QI plus élevé. Ça, ça va.
Dès qu'il est question de race, dès qu'il est question du crâne, bing bang, il s'agit de racisme et de rien d'autre. On entend alors le classique « les tests sont conçus pour donner des résultats favorisant la race de l'expérimentateur ». Argument valide ou non, le principe sous-jacent à ces réactions reste le même : Peu importe comment on va mesurer l'intelligence ou toute autre faculté résidant dans la tête, le résultat devra toujours rester absolument le même : égal entre toutes les races.
Je n'endosse pas ici les dires de la personne ayant provoqué cet esclandre médiatique, il ne s'agit pas non plus d'un article pro-eugénisme, je m'insurge seulement contre l'espèce de dignité mal placée, de racisme inversé, de « wishful thinking » qui amène à croire que la « justice » existe dans la Nature - alors qu'il ne s'agit que d'une création abstraite de l'Homme.
Il existe d'ailleurs (surprenant? pas pantoute!) le même genre de conservatisme frileux qui prétend que les hommes et les femmes « ont la même tête ». Là il s'agit de sexisme quand on relève ce qui diffère.