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Du désintérêt politique: La clientèle des partis politiques

Des filles et des garçons

Ce billet est le deuxième de la série Du désintérêt politique. Cette série présente des hypothèses expliquant le désintérêt de la population pour la politique dans les démocraties occidentales. Vous pouvez consulter toute la série en vous rendant sur le billet d'introduction.

Avec leur plateforme électorale, les partis politiques ciblent maintenant la population en général, non plus les militants et les membres formant leur base.

A priori, cette attitude peut sembler vertueuse, les gouvernements ne doivent-ils pas en effet représenter l'ensemble de la population et non un groupe d'intérêt particulier? Cependant, ceci comme conséquence perverse que les plateformes des partis politiques tendent à se ressembler.

Ces cibles sont définies par les sondages d'opinion, aujourd'hui matériel de base à l'inspiration des initiatives politiques. Les partis politiques procèdent de la sorte pour tenter de séduire directement la population en représentant ses convictions, évitant ainsi le périlleux exercice de communication visant à convaincre le bien-fondé d'une initiative émanant du parti politique.

Comme c'est la même population qui est sondée par les différents partis, ce sont les mêmes directions qui en ressortent. Cela laisse croire à la population que de voter pour un parti ou pour un autre, cela revient au même. Dans ces conditions, pourquoi aller voter? Pourquoi s'impliquer puisque les directions politiques sont issues d'un processus, les sondages d'opinion, sur lequel on n'a aucun contrôle?

D'autre part, cela favorise les partis extrémistes (voir la Montée de l'extrême droite en Europe), ces partis étant les seuls à l'origine d'initiatives n'étant pas issues de la masse. Les individus moins centristes, sans nécessairement être extrémistes, sont alors tentés de voter pour ces partis afin d'influencer les choix politiques dans une autre direction.

La montée de ces partis politiques constitue une véritable menace pour la démocratie et, dans la mesure où la démocratie est un système qui doit être préservé, le désintérêt politique représente alors une véritable menace qu'il faut combattre.

Au Québec

Lors des élections de 2008, les platesformes électorales du PLQ et du PQ ont été identifiées comme ayant de nombreux points communs (voir l'article du Devoir, PQ et PLQ - qui copie qui ?).

Quoiqu'il serait abusif de qualifier l'ADQ et QS de partis extrémistes, on peut penser que cet amalgame d'idées du PQ et du PLQ profite à ces formations qui se situent aux extrémités de l'axe gauche-droite des partis politiques au Québec. Bien que ne pouvant être expliquée par ce fait seulement, l'élection de 41 députés de l'ADQ aux élections de 2007 et du premier candidat de QS en 2009 semblent supporter cette hypothèse.