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Aujourd'hui, j'appelle Nathalie

J'ai réalisé que le bureau de Nathalie Normandeau devait prendre tous les appels téléphoniques. J'ai donc appelé et j'ai demandé, gentiment, un moratoire sur les gaz de schiste.

Pour lui demander vous aussi:

Nathalie Normandeau: 1 800 490-3511

Histoire populaire du Québec: le peuplement sous Jean Talon

Couverture l’histoire du Québec, tome 1

Afin de compléter mes connaissances sur l'histoire du Québec, j'ai entrepris la lecture de l'Histoire populaire du Québec, des origines à 1791 de Jacques Lacoursière. (Vous pouvez consulter la première partie portant sur Jacques Cartier, trappe et pêche.)

Je recopie ici les extraits qui m'ont marqué.

Le peuplement sous Jean Talon

Entre la découverte de l'Amérique par Cartier et le premier établissement permanent en Nouvelle-France par Samuel de Champlain, il s'écoule 74 ans (de 1534 à 1608).

Entre 1608 et 1660, seulement 20 colons par année en moyenne s'établissent en Nouvelle-France. C'est à cette période (1647) que l'ancêtre de tous les Tremblay d'Amérique, Pierre Tremblay, arriva en Nouvelle-France.

En 1665, le régiment de Carignan-Salières est envoyé en Nouvelle-France afin de prêter main-forte à la colonie. Ce régiment, après avoir guerroyé contre les Amérindiens, retourna en France en 1667 et 1668. De ces soldats, 400 décident de demeurer en Nouvelle-France pour s'y établir. Aucun n'a plus de 40 ans.

Nombre de ces soldats donneront les noms à des villages, aujourd'hui devenus villes. Il s'agit de Jacques de Chambly, Antoine Pécaudy de Contrecoeur, Michel-Sidrac Dugué de Boisbriand, Pierre de Saurel, Pierre de Saint-Ours, Louis de Niort de Lanoraye, Alexandre Berthier, Francois Provost, René Gaultier de Varennes, Séraphin Margane de Lavaltrie, François Jarret de Verchères et Thomas-Xavier Tarieu de Lanaudière et de la Pérade.

De 1663 à 1673, 800 Filles du roi vinrent s'établir en Nouvelle-France afin de compenser le déséquilibre démographique causé par l'établissement des soldats de Carignan et des nombreux colons célibataires. Une prime de 50 livres est offerte par le roi à ceux qui les épousent. Plusieurs descriptions ont été faites de ces Filles du roi, dont celle de Louis Armand de Lom d'Arce, qui écrit à leur propos que

Ces vestales étaient pour ainsi dire entassées les unes sur les autres en trois différentes salles, où les époux choisissaient leurs épousent de la manière que le boucher va choisir les moutons au milieu d'un troupeau. Il y a avait de quoi contenter les fantasques dans la diversité des filles de ces trois sérails, car on en voyait de grandes, de petites, de blondes, de brunes, de grasses et de maigres; enfin chacun y trouvait chaussure à son pied. Il n'en resta pas une au bout de quinze jours. On m'a dit que les plus grasses furent plus tôt enlevées que les autres, parce qu'on s'imaginait qu'étant moins actives elles auraient plus de peine à quitter leur ménage et qu'elles résisteraient mieux au grand froid de l'hiver, mais ce principe a trompé bien des gens.

En 1673, l'envoi des Filles du roi cesse, d'une part parce que ces mariages coûtaient cher à la couronne, d'autre part parce que l'équilibre démographique est rétabli. Ceci permet aux filles du pays de trouver mari, car celles-ci étaient désavantagées face aux Filles du roi, leur potentiel mari ne recevant pas de prime pour les épouser.

En 1669, Jean Talon prend en main l'accroissement de la population. Tous les garçons de plus de 20 ans, et toutes les filles de plus de 16 ans qui ne sont pas mariés reçoivent une amende, au rythme d'une à tous les 6 mois. De même, les garçons de moins de 20 ans et les filles de moins de 16 ans qui se marient reçoivent une prime nommée le « présent du roi ».

En avril 1669, une prime est offerte aux familles nombreuses: 300 livres pour le 10ème enfant vivant, 400 livres pour le 12ème.

Le 20 octobre 1670, les hommes célibataires de plus de 20 ans reçoivent une mise en demeure les enjoignant à se marier à une Fille du roi, au plus tard 15 jours après l'arrivé du navire au port. S'ils optent de rester célibataire, ils seront condamnés à « être privés de la liberté de toute sorte de chasse et de pêche et de traite avec les Sauvages, et de plus grandes peines si nécessaire ». Un des objectifs est de forcer la sédentarisation des coureurs des bois.

En 6 ans (de 1667 à 1673), ces mesures font augmenter la population de la Nouvelle-France de plus de 65%, passant de 4000 à 6700 habitants.