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Los Angeles - Chicoutimi: Jour 33

Lino sur la route

Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.

Jour 33

Date: 23 juin 2011
Emplacement: Chicoutimi, QC
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 4208 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 0 km

Malgré ce qu'on pourrait croire, le trajet entre Boucherville et Chicoutimi (La Baie, en fait, où m'attendait mon auto) n'a pas été totalement dénué d'intérêt. Au contraire, après avoir vu tant de pays, il me semble avoir été plus en mesure de comparer notre province à d'autres endroits.

Mon principal constat est que la qualité de la Route verte dont on parle tant varie énormément. Oui, c'est vrai que la Route est souvent superbe (mon bout préféré étant la 132 dans les environs de Kamouraska), mais d'autres fois, elle est carrément dangereuse. Aussi, comme la plupart des pistes cyclables, la Route verte effectue parfois des détours tout à fait inutiles, à moins que les arrière-cours et les poulaillers vous intéressent. Autre chose qui m'irrite: les tronçons non pavés. Une piste cyclable sans asphalte, c'est un chemin de terre, point à la ligne. Il ne suffit pas d'y installer une affiche verte pour la transformer en piste cyclable.

La Route verte? Où ça?
La Route verte? Où ça?

Pour ce qui est des endroits, Sorel s'est mérité l'insigne honneur de figurer dans mon palmarès des villes les plus laides, en compagnie de Sudbury (Ontario), Erie (Pennsylvanie) et Beaumont (Texas). Par contre, certains villages agricoles - Yamaska, par exemple - m'ont agréablement surpris, surtout si on les compare à ceux de Nebraska.

Yamaska
Yamaska

Un autre région que je suis content d'avoir visité est Charlevoix, entre Baie-St-Paul et St-Siméon. J'ai toujours eu une préférence pour les endroits situés près d'un cours d'eau et bien garnis en côtes. J'ai donc été gâté dans ce coin, notamment sur la 362, qui relie Baie-St-Paul et La Malbaie. À St-Irénée, il y a des côtes qu'on ne monte pas, mais qu'on "arrache". Certains bouts, j'ai dû me lever et sortir tout mon petit change pour me rendre en haut sans zigzaguer ni mettre le pied à terre, ce qui a bien amusé les cyclistes qui descendaient la même côte avec leur vélo de 18-19 livres. Ça aura probablement été la seule occasion de tout le voyage où j'ai été dans le rouge, mais ça fait plaisir de faire un peu d'intensité après avoir fait du volume pendant plus d'un mois.

Port-au-Persil
Port-au-Persil

Après trente-trois jours de route, j'ai fait mon 6000e kilomètre en sortant de St-Félix-d'Otis, une dizaine de kilomètres avant La Baie. Pour ceux que ça intrigue, je n'ai pas manipulé les chiffres pour arriver si près de l'objectif fixé, mais bien le trajet au fur et à mesure du voyage - s'il avait fallu, je serais allé manger un cornet à Rimouski avant de rentrer à la maison.

Je ne sais pas si c'est à cause des indulgences que j'ai ramassées tout au long de l'hiver, mais j'ai eu une demi-journée de pluie dans tout le voyage. Le vent a beaucoup aidé aussi, bien que je l'ai eu contre moi assez souvent. Bref, mis à part un effet assez catastrophique sur mes finances et quelques marques sur les fesses (ce qui devrait s'estomper avec le temps dans les deux cas), ce voyage aura été mon plus efficace, tant pour la logistique que pour les conditions météo et le physique. Je n'ai pratiquement pas eu de problèmes avec le vélo, j'ai les genoux bronzés, les mains blanches (à cause des gants) et je suis presque en jambes pour le reste de la saison.

Merci à tous mes lecteurs, particulièrement à ceux qui m'ont écrit (par l'intermédiaire de ce site, par courriel ou sur Facebook) et qui ont fait un don à l'ACSM. Ma détermination à poursuivre vient en grande partie de vous!

Los Angeles - Chicoutimi: Jour 29

Lino sur la route

Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.

Jour 29

Date: 19 juin 2011
Emplacement: Boucherville, QC
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 4005 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 361 km

Sur Columbus et Cleveland, il n'y a pas grand-chose à dire, mis à part que quelques tronçons de piste cyclable facilitent les déplacements dans Columbus (ce que je n'avais pas vu depuis longtemps dans une grande ville), et que la principale qualité de Cleveland est de se trouver sur les rives d'une étendue d'eau digne de ce nom (ce que je n'avais pas vu depuis le début de ce voyage), le lac Érié.

Cleveland
Cleveland

Par contre, j'ai vu plusieurs endroits qui m'ont fait regretter d'avoir renvoyé mon matériel de camping au Saguenay (je ne sais plus si je l'ai mentionné, mais j'ai décidé tôt dans le voyage de dormir dans des motels jusqu'à la fin). Le plus tentant a été un immense manoir abandonné, dans un coin tranquille de l'Ohio. Bien entendu, c'était interdit de trépasser sur les lieux, mais bon, personne ne l'aurait remarqué.

Décord de film d’horreur
Un vrai décor de film d'horreur, et j'ai manqué l'occasion d'y passer la nuit…

À Perry, juste avant de quitter l'Ohio, je suis passé près du centrale nucléaire. Comme je n'en avais jamais vu en vrai, je suis allé l'examiner de plus près. Cette centrale devait à l'origine être composée de deux réacteurs, mais un seul a été terminé. L'autre (celui qui ne boucane pas) n'a jamais été complété, faute d'argent (six milliards de dollars avaient déjà été consacrés au projet, quand même!). Non seulement la structure qui est toujours en place n'a-t-elle jamais servi, mais elle devrait probablement être reconstruite à partir de zéro s'il était décidé d'ajouter un deuxième réacteur, tant elle est vieille (elle date du début des années 1980). Il y aurait matière à comparaison avec certaines installations sportives du Québec, mais je vais m'abstenir.

Perry, OH
Perry, OH

Après un bref passage en Pennsylvanie (où Erie s'est mérité le titre de ville la plus laide de mon voyage), je suis arrivé dans l'État de New York. Finalement, ce n'est pas à Buffalo que je suis sorti, mais à Rochester. Comme les autres grandes cités visitées auparavant, Rochester (210 000 habitants, 1 000 000 avec la couronne) ne m'a pas coupé le souffle. Pour la première fois du voyage, j'ai refusé une chambre d'hôtel (ce qui n'est pas peu dire, compte tenu de mon seuil de tolérance aux motels cheap passablement élevé). Le soir de mon passage, c'était le festival de jazz. Les rues étaient pleines de monde - et surtout très sales. Pour ce qui est du night life, c'était quelque chose, mais je dois avouer que ça ressemblait plus à un gros Chicoutimi un soir de Rythmes du monde qu'à une rue St-Laurent ou Ste-Catherine par une belle soirée d'été.

C'est donc avec bonheur que je suis retourné sur les routes de campagne de New York le lendemain. Cet État a été un de mes préférés pour deux raisons. Tout d'abord, les accotemments sont démesurément larges (on pourrait y rouler à quatre de front par grands bouts) et la plupart du temps en bonnes conditions. Ensuite, il y a beaucoup de kiosques de petits fruits, surtout le long du lac Ontario. Je serais bien embêté d'expliquer pourquoi, mais j'éprouve un vif plaisir à manger des fraises en roulant - et surtout à jeter la queue dans le fossé d'un geste décidé et finalement m'essuyer les doigts sur mon cuissard.

Accotement de New York
Accotement de New York

Vingt-neuf jours après mon départ de Los Angeles, me revoici sur les routes cahoteuses du Québec. Encore une fois, j'ai été en mesure de constater à quel point notre réseau routier fait dur, et encore une fois, à quel point l'excuse de l'hiver rigoureux ne tient pas la route (ils ont cela aussi à cent mètres au sud des douanes, pourtant, l'asphalte est belle).

Il me reste moins de 600 km à faire maintenant. Entre Montréal et Québec, je roulerai sur la 132. Ensuite, je ferai un petit crochet sur St-Siméon, histoire de vraiment faire 6000 km. En plus, ça va me permettre d'affirmer que j'ai traversé à vélo tous les villages côtiers du St-Laurent en aval de Montréal, jusqu'à Blanc-Sablon au nord et Percé au sud.

Entraînement baltique

Cette année, le Real Villeray Ultimate Club (RVUC) fête ses 10 ans. Un des ingrédients qui ont aidé rendre cette équipe mythique, c'est la condition physique exceptionnelle de ses joueurs.

Bien sûr, cela ne va pas sans un esprit de sacrifice et un entraînement intense. Pour souligner son dixième anniversaire, le RVUC dévoile aujourd'hui l'un de ses secrets: l'entraînement en haute latitude.


Mig-T à Helsinki

Mig-T et la mer Baltique

Caméra: Véronique L.
Montage: Caroline De la Motte

L'homme est un animal

Un singe et un homme dos à dos

L'homme est un animal. Ce n'est pas un jugement, c'est un fait.

Dans la classification classique, il a pour nom Homo sapiens, une espèce de l'ordre des primates appartenant à la famille des grands singes. Notre place est bien connue dans le grand arbre des êtres vivants.

Curieusement, on fait la distinction entre ce qui est animal et ce qui est humain, comme si ces concepts s'excluaient. Le mal est relié aux animaux (« c'est un animal! ») alors que ce le bien est associé aux humains (« il fait preuve d'humanité »).

Cette conception provient sans doute du mythe qui veut que la Terre ait été donnée aux humains par Dieu en partage. Elle nous appartiendrait en exclusivité, nous aurions même comme destin de la dominer.

Or, tout ce qui est humain est aussi animal. Les humains ont des caractéristiques uniques, comme toute espèce, mais il n'y a rien qui nous permet de croire qu'elle soit plus unique qu'une autre. Une fois cela accepté, peut-être sera-t-il plus facile de voir que la Terre est notre milieu naturel: un milieu écologique qui doit être protégé.

Los Angeles - Chicoutimi: Les statistiques

Lino sur la route

Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.

Jours sur la route 33
Temps sur le vélo 269h34 (8h10 par jour)
Distance parcourue 6010,6 km (182,1 km par jour)
Vitesse moyenne pour l'ensemble du voyage 22,3 km/h
Calories brûlées à vélo* 188 704 (5718 par jour)
Magasins de vélo visités 6
Crevaisons 5
Rayons cassés 2
Distance parcourue autrement qu'en vélo Route en construction : 15 km
Tunnel : 5 km
Ponts (2) : 10 km
Poids au départ 145,5 livres
Poids à l'arrivée 139 livres

*Évalution basée sur une moyenne de 700 calories à l'heure.

Détails complets du parcours (fichier PDF)

Dernière mise à jour: 23 juin 2011 (version finale)

Los Angeles - Chicoutimi: Jour 23

Lino sur la route

Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.

Jour 23 (2011-06-13)

Date: 13 juin 2011
Emplacement: Lebanon, OH
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 3098 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 1451 km

Les États se suivent, mais ne se ressemblent pas.

Après le Nebraska où j'ai failli m'endormir, l'Iowa a été passablement désagréable pour plusieurs raisons. Le vélo n'a aucune place dans cet immense quadrillage de routes rurales toutes pareilles. Il n'y a jamais d'accotement, et les automobilistes ne comprennent pas qu'on ne peut pas rouler dans le sable en vélo comme ils le font avec leur tracteur. Ils vous klaxonnent donc à qui mieux-mieux parce que vous leur bloquez le chemin. C'est d'autant plus dangereux pour tout le monde que l'Iowa - et en particulier la partie ouest - est très valonneux, ce qui réduit la visibilité. Il m'est souvent arrivé d'avoir trois ou quatre véhicules derrière moi dans une côte. Finalement, la température a été chaude et humide presque tout le temps. Bref, faire un long tour de montagnes russes dans un champ de blé d'Inde à 35 degrés en manquant de se faire écraser par chaque voiture qui passe m'a poussé à commencer une toute nouvelle liste: celle des endroits où je promets de ne plus jamais retourner. C'est dommage car Des Moines est une ville assez belle.

Des Moines

Autre chose qui m'a marqué en Iowa, c'est sa forte culture du drapeau. Ce n'est pas pour rien que le soldat Ryan est originaire de l'Iowa - pour ceux qui ont vu le film, la scène où on voit l'automobile des militaires parcourir l'entrée d'un kilomètre de long qui mène à la maison des Ryan se déroule dans un décor typique de l'Iowa. Ce patriotisme est solidement imbriqué à la religion, tant et si bien que je ne suis pas arrivé à déterminer si les carouges (à épaulettes!) de cette région étaient si agressifs envers moi parce que je ne partage pas leurs croyances relieuses ou parce qu'ils s'imaginaient que j'en voulais à leur territoire et à leurs petits (probablement un mélange des deux).

Pour ce qui est de l'Illinois, il n'y a pas grand-chose à dire. C'est un État plat, sans grande personnalité, ni très riche, ni très pauvre.

Par contre, j'ai beaucoup aimé l'Indiana, qui a des routes extraordinaires presque partout. J'ai pu sentir la différence dès que j'y suis arrivé, surtout que j'avais le vent de dos. C'est en grande partie à cause de ces deux facteurs que j'ai fait ce qui sera probablement ma meilleure journée de ce voyage: 259 km (il me restait du gaz pour continuer mais le soleil tombait!).

Dans tous mes voyages, j'ai traversé plusieurs champs d'éoliennes, et chaque fois, je ne peux pas m'empêcher de trouver ça beau. Presque à chaque fois, je prends le temps de les écouter. Contrairement à ce qu'on en dit, ce n'est pas si bruyant que ça - et quand on pense que les gens qui vivaient sur la 1ere rue à La Baie ont subi le vacarme de la Consol et de l'Alcan pendant des décennies (sans parler des odeurs, de la poussière de bauxite, etc.), vraiment, il n'y a pas de quoi se plaindre. Avec le brouillard, le dernier champs d'éoliennes que j'ai traversé, en Indiana, avait un aspect à la fois futuriste et surréaliste. J'aurais vu surgir de la brume un At-at ou un de ces violents vaisseaux extraterrestres de la Guerre des mondes que je n'aurais pas été surpris.

Champs d’éoliennes

Hier, j'ai passé quelques heures à Indianapolis, et aujourd'hui, à Cincinnati. Dans les deux cas, ces villes m'ont paru assez quelconques, bien que la première est plus belle et plus riche.

Ce soir, je me suis arrêté à Lebanon (Ohio), qui a un cachet historique remarquable. C'est probablement la plus belle des villes où je me suis arrêté pour la nuit, toutes tailles confondues. Je suis allé prendre une bière au Golden Lamb. J'y aurais bien passé la nuit, mais le prix des chambres est dans les trois chiffres, alors je me suis contenté du Budget Inn - qui est géré par un Indien (de l'Inde), comme une étonnante proportion des motels où j'ai dormi depuis trois semaines.

Lebanon, OH

La dernière partie américaine de ce voyage me fera passer par Columbus, Cleveland et Buffalo. J'espère être à Buffalo vendredi, je n'ai pas commis d'abus depuis Denver.

Article wikipédia de Léo Major: 12 juin 2011

What would Léo Major do?

L'article sur Wikipédia consacré à Léo Major est un d'un magnifique lyrisme. Ce ton n'est peut-être tout à fait pas approprié pour un article d'encyclopédie mais avec un homme comme Léo, qui a tout d'une légende excepté la notoriété, je crois qu'aucun autre style ne pourrait mieux décrire ses actes.

Afin de cristalliser cette version, j'en fais ici une copie avant qu'elle ne soit modifiée pour en faire un article neutre.

Léo Major

Léo Major, DCM avec agrafe (né le 23 janvier 1921 à New Bedford2, Massachusetts, et mort le 12 octobre 20083,4 à Longueuil, Québec) est un militaire québécois ayant servi dans le Régiment de la Chaudière des Forces canadiennes. Il s'est distingué par ses actes de bravoure lors de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée.

Seconde Guerre mondiale

Le débarquement allié en France

Léo Major s'enrôle en 1940 à l'âge de 19 ans. Il arrive en Écosse au début de l'année 1941. Il suit l'entraînement de commando en Grande-Bretagne avant le jour J.

Avec cinq autres soldats du régiment de la Chaudière, il participe à la capture de la Juno Beach en Normandie, et dès la première journée du jour J, il capture un véhicule blindé allemand (Hanomag Sd.Kfz 251), lequel contient du matériel de communication et des codes secrets de l'armée allemande.

Quelques jours plus tard, lors de sa première rencontre avec une patrouille SS, il tue quatre soldats, mais l'un d'eux réussit à enflammer un grenade phosphorescente. Avec l'explosion, Major perd un œil. Le médecin qui le soigne lui déclare : « Mon ami la guerre est finie pour vous. Vous allez retourner en Angleterre. », ce à quoi Major répond : « Pas du tout ! Désolé, mais j'ai une guerre à finir ». Il refuse d'être évacué.

Pendant la bataille de Normandie, il détruit un char d'assaut Panzer dans le village de Rots.

Il continue son service comme éclaireur et tireur d'élite, en insistant sur le fait qu'il n'a besoin que d'un seul œil pour voir avec son arme. Selon lui, « il ressemblait à un pirate. ».

Pays-Bas, été 1944

Lors de la bataille de l'Escaut dans le sud de la Hollande, Léo Major capture 93 soldats allemands a lui tout seul.

Au cours d'une reconnaissance, seul, il repère deux soldats allemands marchant le long d'une digue. Comme le temps est froid et pluvieux, il se dit, « je suis gelé et mouillé à cause de vous, vous paierez. » Après avoir réussi à capturer le premier Allemand, il tente de l'utiliser comme appât pour se saisir du reste de l'unité. Le second soldat avait tenté d'utiliser son arme, mais il fut rapidement tué. Léo Major continue sa mission dans le but de capturer le commandant de l'unité et la forcer à se rendre. La garnison allemande se rend après que trois autres soldats sont abattus par Major. Dans un village voisin, des troupes SS voyant des soldats allemands escortés par un soldat canadien tirent sur leurs propres camarades, en blessant quelques-uns et en en tuant sept. Major méprise le feu ennemi et continue à escorter ses prisonniers à la première ligne canadienne. Il ordonne alors à un char canadien de tirer sur les troupes SS.

Il revient au camp avec près d'une centaine de prisonniers. C'est pour cette action qu'il est choisi pour recevoir une Médaille de conduite distinguée. Cependant il décline l'invitation à être décoré. En effet, c'est le Général Montgomery qui doit lui remettre la décoration, mais Léo Major, qui le juge militairement incompétent, la refuse.

En février 1945, Léo Major aide l'aumônier du régiment à récupérer les corps de soldats d'un char Tigre pour les mettre dans un véhicule de transport : un Bren Carrier. Après avoir fini de charger les corps, l'aumônier s'assoit près du conducteur, Major prend place à l'arrière. Le véhicule roule sur une mine antichar et l'aumônier et le conducteur sont tués sur le coup, alors que Léo Major est projeté en l'air, avant d'atterrir durement sur le bas du dos, qu'il se brise. Sans connaissance, il est placé derrière un camion par des médecins pour le transporter vers un hôpital de campagne situé à 50 km. Le camion s'arrête toutes les 15 min pour qu'on puisse lui injecter de la morphine et qu'il supporte la douleur. De nouveau on lui dit que la guerre était finie pour lui et qu'il serait rapatrié vers l'Angleterre en raison de ses fractures au dos en 3 endroits, en plus de deux chevilles et quatre côtes cassées. Une semaine s'écoule et Major a l'occasion de fuir. Il réussit à obtenir d'une jeep passante qu'on le conduise à Nimègue, une ville où il avait précédemment rencontré une famille hollandaise, les Slepenbeck. Il séjourne chez la famille près d'un mois avant de rejoindre son unité en mars 1945.

Première Médaille de conduite distinguée

Au début du mois d'avril 1945, le Régiment de la Chaudière approche de la ville de Zwolle au Pays-Bas. Cette ville fait l'objet d'une forte résistance des troupes allemandes, durant les mois de mars et avril, 50 soldats canadiens perdent la vie chaque jour. Afin de connaître la force et la position de l'ennemi, le commandant du régiment demande deux volontaires avant de donner l'ordre à l'artillerie de pilonner la ville. Léo Major et son meilleur ami, Wilfrid « Willie » Arseneault, se portent volontaires9. Afin de garder intacte la ville, le couple décide d'essayer de capturer Zwolle seul.

Ils partent à la tombée de la nuit et arrivent à la ferme Van Gerner où ils ont des difficultés à communiquer avec le fermier et sa famille qui tentent de leur dire, sans parler néerlandais qu'il y a beaucoup d'Allemands dans la forêt près de la ferme. Ils quittent la ferme vers 23 heures. Peu de temps après, Arseneault est tué par des tirs allemands après avoir accidentellement donné la position de l'équipe. Furieux, Léo Major répond en tuant deux Allemands, mais le reste du peloton fuit dans un véhicule. Il décide alors de poursuivre sa mission seul.

Il entre dans la ville de Zwolle durant la nuit et il se met à attaquer les patrouilles allemandes et à courir dans les rues de la ville en mitraillant et lançant des grenades dans les maisons vides afin de faire croire à l'invasion de la ville par les troupes canadiennes. Une dizaine de fois, il surprend des groupes de 8 à 10 soldats allemands : une fois capturés, il les dirige hors de la ville près des positions du régiment et les remet aux soldats canadiens français, puis retourne vers la ville pour continuer sa mission. Quatre fois dans la nuit, il doit forcer quelques portes de maison pour pouvoir se reposer et faire le point. Il tombe aussi sur le quartier-général des SS, et livre un combat rapide avec 8 officiers supérieurs, mortels pour 4 d'entre eux, les autres étant en fuite2. Il met le feu au QG de la Gestapo.

Au petit matin, il se rend compte que les dernières troupes allemandes ont quitté la ville et que Zwolle est libérée. Il se met à frapper à plusieurs portes mais les habitants sont trop effrayés pour sortir. Finalement, il rencontre des membres de la résistance qui lui présentent une enseignante d'anglais. Léo Major lui demande d'annoncer à la radio que la ville est libérée des Allemands. C'est alors que les habitants commencent à sortir. Il repart récupérer le corps de Willie Arseneault et le remet au fermier qui le garde jusqu'à ce que le régiment de la Chaudière le récupère pour l'enterrer. Il est de retour au camp à 9 heures. La population accueille le régiment canadien qui entre dans la ville libérée.

Pour ces actions, Léo Major reçoit sa première décoration Médaille de conduite distinguée (DCM), l'une des principales décorations britanniques pour acte de bravoure. Wilfrid Arseneault reçoit le Lion de Bronze à titre posthume en 1970 par la reine Juliana.

Guerre de Corée et seconde DCM

Lors de la guerre de Corée, l'armée canadienne demanda à Léo Major s'il serait volontaire pour aller en Corée5 et qu'il serait le millième soldat à s'enrôler pour cette guerre. L'armée canadienne espérait ainsi inciter d'autres Canadiens à s'enrôler car un héros de la Seconde Guerre mondiale donnait l'exemple. Léo Major est alors caporal avec le Royal 22e Régiment. En Corée, les Américains avaient perdu une colline importante (la 355) lors d'une attaque. La 5ème division américaine forte d'environ 10 000 hommes, s'étaient repliée en laissant une importante quantité de matériel derrière elle. Ils tentèrent sans succès de récupérer la colline et demandèrent l'aide de l'armée canadienne. Le colonel demanda à Léo Major s'il pouvait faire quelque chose. Léo Major demanda qu'on lui laisse carte blanche, qu'on lui laisse choisir ses hommes et que chaque homme après cette mission recevrait une bouteille de rhum et une permission. Le colonel accepta et Léo Major partit à la tombée de la nuit avec un peloton qu'il avait lui-même entraîné. Au matin, la colline était aux mains de Léo Major et son équipe5. Les Chinois lancèrent deux de leurs divisions (la 190e et la 191e) environ 14,000 hommes, en contre-attaque sans succès. Léo Major faisant preuve de courage et de détermination donna l'exemple et permit à son peloton de résister et de repousser une attaque chinoise venant des 4 directions pendant 3 jours5 avant d'être remplacés par d'autres troupes canadiennes. Un soldat avait été blessé et Léo Major le descendit de la colline sur ses épaules (on ne doit pas oublier qu'il avait eu le dos brisé en Hollande). Pour cette action Léo Major reçu sa deuxième DCM.

Honneurs

Léo Major est l'un des trois seuls soldats du Commonwealth britannique, et le seul canadien à avoir reçu deux Médaille de conduite distinguée et le seul soldat à les avoir reçues dans deux guerres différentes. Il est aussi le seul soldat connu pour avoir libéré une ville à lui seul11.

Le régiment de la Chaudière a créé un trophée en l'honneur de Léo Major et remis annuellement à la compagnie la plus efficace12.

Il fut reçu le 14 avril 1970 par la reine Juliana. Il reçut le titre de citoyen d'honneur de Zwolle le 14 avril 2005 à l'âge de 84 ans.

Il est inhumé au Champ d'honneur national du Fonds du Souvenir à Pointe-Claire, Québec, Canada.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Léo Major de Wikipédia en français (auteurs)

Los Angeles - Chicoutimi: Jour 16

Lino sur la route

Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.

Jour 16 (2011-06-06)

Date: 6 juin 2011
Emplacement: Omaha, NE
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 2135 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 2113 km

Une chose que j'ai remarquée au Colorado, c'est que les affiches qu'on voit en arrivant dans les villes documentent l'altitude de l'endroit. Pour les gens du Colorado, cette information semble plus importante que la population. Quand on m'a demandé à quelle altitude j'habite, j'ai expliqué que cette donnée n'avait pas de signification chez nous. Dommage, j'aurais aimé avoir la présence d'esprit de répondre "45 pieds, mon appartement est au deuxième étage".

Une fois sorti de Denver, le Colorado et surtout le Nebraska m'ont fait vivre une série de jours de la marmotte sur roues. En effet, la 30 (sur laquelle j'ai fait 500 km) est une interminable route rurale qui ne connaît à peu près aucune variation: grosse ville aux 50-75 km, et entre les deux, des villages de 500-1500 habitants aux 15-20 km, avec silos, dépanneur, etc. On sort d'une municipalité, et déjà se profile au loin le réservoir d'eau de la prochaine. Des deux côtés de la route, des champs, et parfois du bétail. À droite (à gauche sur un petit bout à la fin), le chemin de fer, qui est étonnament achalandé. Tout cela est pauvre, laid et ennuyant à mourir, surtout quand on vient de visiter l'Utah et l'Ouest du Colorado (qui ont leurs coins pauvres également, mais en plus varié).

Bibliothèque de Sedgwick, NE
La prestigieuse bibliothèque de Sedgwick, NE. Comme c’était fermé, je n’ai pas réussi à savoir si le chiffre sur le bâtiment représentait leur budget de fonctionnement annuel ou la dernière année où ils ont acheté des livres.

Heureusement, cela n'a duré que cinq jours, même si j'ai eu le vent contre moi pendant deux jours. Heureusement aussi, l'accotement est beau la plupart du temps. En anglais, on dirait a wide and smooth shoulder - une épaule large et douce qui vous offre confort, protection et qui vous permet de parcourir des kilomètres en toute quiétude (désolé, l'image n'est pas de moi, mais de Jacques Poulin, dans Volkswagen blues je crois).

L’accotement est beau la plupart du temps

Bref, il ne m'est pas arrivé grand-chose de significatif au Nebraska, mis à part la rencontre d'un couple de cyclistes du Colorado avec lequel j'ai fraternisé, celle d'un bâtard dont le plus cher désir était de me croquer le jarret alors que j'étais à peine éveillé et des pointes de température à 35 (hier) et 39 degrés (aujourd'hui).

Pour ce qui est d'Omaha, je ne sais pas si c'est un hasard, mais elle se trouve le plus loin possible de tout ça, juste à la frontière avec l'Iowa. J'ai vu quelques quartiers avec un peu de cachet (et je vous écris d'un parc ma foi assez agréable), mais la ville est tout sauf "amicale aux vélo" (bike friendly): tout est construit en fonction de l'automobile, et il n'y a pas un centimètre réservé aux vélos (ou en tout cas, je n'en ai pas vu un). C'est même pire que Wilmington, en Caroline du Nord, qui était ma référence auparavant.

Déjà, on sent ici les collines de l'Iowa, que plusieurs m'ont annoncées (y compris un Allemand qui était assez content de constater que les sacoches et les pneus dont je suis si fier viennent de son pays). Je compte partir pour Des Moines demain. Une fois rendu là, je déciderai de la suite du voyage. Ce n'est pas impossible que j'ajoute quelques détours, vu que je suis en avance sur le calendrier prévu et que ma carte de crédit passe encore.

Los Angeles - Chicoutimi: Jour 11

Lino sur la route

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Jour 11 (2011-06-01)

Date: 1 juin 2011
Emplacement: Denver, CO
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 1358 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 2856 km

Je suis arrivé cet après-midi à Denver, trois jours plus tôt que prévu. Il faut croire que j'avais des indulgences en banque, car les conditions météo m'ont été favorables depuis Los Angeles: aucune pluie (quelques goutelettes seulement), beaucoup de soleil et des vents presque toujours du bon côté.

Sans contredit, le trajet entre Hanksville et Denver sera celui de tous les extrêmes. Tout d'abord, j'ai connu les vents parmi les plus forts de tous mes voyages: "30 mph - gusts 48 mph", comme ils l'ont dit à la télé. Vous devez bien vous imaginez le soupir de soulagement et de satisfaction quand j'ai vu que le vent soufflait exactement dans la direction où j'allais. C'est pourquoi je suis parvenu à faire 430 km à 28 km/h de moyenne les deux premiers jours. Dans ces moments, le sable rouge qui vous colle aux jambes et vous craque sous les dents (en Utah) et le chatoiement des herbes hautes (dans le Colorado) prennent une dimension toute poétique.

Poudrerie en Utah

La deuxième chose qui a dépassé tout ce que j'ai connu avant est l'altitude et la longueur des côtes. Pour la première fois de ma vie, je suis allé à 10 000 pieds (environ 3200 mètres). Ç'a été toute une aventure de faire Vail Pass (3236 m) et Loveland Pass (3655 m) le même jour. J'ai dû utiliser mon braquet le plus facile (30X36) pendant plus de trois heures, du jamais vu. Je m'attendais à souffrir du manque d'oxygène, mais honnêtement, je n'ai pas perçu de différence. C'est bien certain que j'étais fatigué ensuite, mais n'importe quelle côte semblable aurait produit le même effet. Par contre, le froid fait mal. Au sommet de Loveland Pass, il faisait 10 degrés. C'est relativement chaud, quand on monte, mais comme la descente qui vient ensuite fait une bonne vingtaine de kilomètres et que le soleil était rendu bas, j'avais froid de partout, je ne me sentais plus les doigts et je ne bougeais pas suffisamment pour me réchauffer. Bref, parfois, c'est plus agréable de monter que de descendre.

Loveland Pass

J'ai souvent entendu dire que le Colorado était un État "sportif". Au cours de ces derniers jours, j'ai eu plusieurs occasions de le constater, par exemple lorsque j'ai emprunté la piste cyclable entre les deux voies de la route sur Vail Pass, qui était entrenue même si elle se trouve à 3000 m et se trouve au milieu de nulle part .

Piste cyclable de Vail Pass

J'avais prévu aller au sommet du Mont Evans, mais ça n'a pas été possible, car la voie n'est pas dégagée jusque-là. Habituellement, elle aurait dû l'être, mais l'hiver s'est éternisé ici aussi. C'est dommage car j'aurais aimé voir l'endroit, mais d'un autre côté, ça me permet de sauver une journée, et puis bon, je suis quand même allé à 3600 m.

Demain, je me dirige vers Des Moines, Iowa, où je devrais arriver dans six ou sept jours.

Mot du jour: fluet

fluet: adjectif. Se dit du corps mince et d'apparence délicate. Il est fluet. Complexion fluette.
Étymologie: Flou. Les éditions du vivant de la Fontaine ont : Au corps long et flouet, comme au XVIe siècle ; ce qui fortifie d'autant l'étymologie par flou.
Source: Le Littré

Exemple: Le Québec pourrait devenir un leader des énergies renouvelables, mais […] avec un plan fluet d'électrification des transports, et en faisant la promotion aveugle des gaz de schiste sans en connaître les impacts, le gouvernement Charest ne peut réaliser cette ambition québécoise (Martine Ouellet)

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