Los Angeles - Chicoutimi: Jour 16
Los Angeles - Chicoutimi est une série de billets écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets en retournant sur la page d'accueil de cette section du site.
Jour 16 (2011-06-06)
Date: 6 juin 2011
Emplacement: Omaha, NE
Distance de Los Angeles (à vol d’oiseau): 2135 km
Distance de Chicoutimi (à vol d’oiseau): 2113 km
Une chose que j'ai remarquée au Colorado, c'est que les affiches qu'on voit en arrivant dans les villes documentent l'altitude de l'endroit. Pour les gens du Colorado, cette information semble plus importante que la population. Quand on m'a demandé à quelle altitude j'habite, j'ai expliqué que cette donnée n'avait pas de signification chez nous. Dommage, j'aurais aimé avoir la présence d'esprit de répondre "45 pieds, mon appartement est au deuxième étage".
Une fois sorti de Denver, le Colorado et surtout le Nebraska m'ont fait vivre une série de jours de la marmotte sur roues. En effet, la 30 (sur laquelle j'ai fait 500 km) est une interminable route rurale qui ne connaît à peu près aucune variation: grosse ville aux 50-75 km, et entre les deux, des villages de 500-1500 habitants aux 15-20 km, avec silos, dépanneur, etc. On sort d'une municipalité, et déjà se profile au loin le réservoir d'eau de la prochaine. Des deux côtés de la route, des champs, et parfois du bétail. À droite (à gauche sur un petit bout à la fin), le chemin de fer, qui est étonnament achalandé. Tout cela est pauvre, laid et ennuyant à mourir, surtout quand on vient de visiter l'Utah et l'Ouest du Colorado (qui ont leurs coins pauvres également, mais en plus varié).
La prestigieuse bibliothèque de Sedgwick, NE. Comme c’était fermé, je n’ai pas réussi à savoir si le chiffre sur le bâtiment représentait leur budget de fonctionnement annuel ou la dernière année où ils ont acheté des livres.
Heureusement, cela n'a duré que cinq jours, même si j'ai eu le vent contre moi pendant deux jours. Heureusement aussi, l'accotement est beau la plupart du temps. En anglais, on dirait a wide and smooth shoulder - une épaule large et douce qui vous offre confort, protection et qui vous permet de parcourir des kilomètres en toute quiétude (désolé, l'image n'est pas de moi, mais de Jacques Poulin, dans Volkswagen blues je crois).
Bref, il ne m'est pas arrivé grand-chose de significatif au Nebraska, mis à part la rencontre d'un couple de cyclistes du Colorado avec lequel j'ai fraternisé, celle d'un bâtard dont le plus cher désir était de me croquer le jarret alors que j'étais à peine éveillé et des pointes de température à 35 (hier) et 39 degrés (aujourd'hui).
Pour ce qui est d'Omaha, je ne sais pas si c'est un hasard, mais elle se trouve le plus loin possible de tout ça, juste à la frontière avec l'Iowa. J'ai vu quelques quartiers avec un peu de cachet (et je vous écris d'un parc ma foi assez agréable), mais la ville est tout sauf "amicale aux vélo" (bike friendly): tout est construit en fonction de l'automobile, et il n'y a pas un centimètre réservé aux vélos (ou en tout cas, je n'en ai pas vu un). C'est même pire que Wilmington, en Caroline du Nord, qui était ma référence auparavant.
Déjà, on sent ici les collines de l'Iowa, que plusieurs m'ont annoncées (y compris un Allemand qui était assez content de constater que les sacoches et les pneus dont je suis si fier viennent de son pays). Je compte partir pour Des Moines demain. Une fois rendu là, je déciderai de la suite du voyage. Ce n'est pas impossible que j'ajoute quelques détours, vu que je suis en avance sur le calendrier prévu et que ma carte de crédit passe encore.