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Un retour [dans le temps] sur les droits d'auteur et l'internet

Je suis profondément mal à l'aise par la position du Québec sur les droits d'auteurs sur internet.

Premièrement, répondre avec cette solution (les redevances) à l'affirmation que « la position des provinces occulte le fait qu'un grand nombre d'oeuvres protégées sont mises en circulation sur Internet à l'insu des ayants droit », est faire fausse route. Le problème doit être réglé à la source et les solutions existent, ce n'est pas via une autre loi/réglementation qu'il faut passer pour le régler.

De plus, certains aspects très importants me semblent avoir été négligés. On suppose que toutes les personnes ayant publiées du contenu sur internet peuvent être rejoignables (pour leur verser des redevances). Que faire dans le cas où une personne veut utiliser du matériel étant sur un site russe ? S'empêchera-t-on d'utiliser du contenu parce qu'on ne peut pas trouver, avec certitude, à qui l'on devrait donner des redevances ?

À qui ira les redevances, comment seront-elles établies et surtout qui décidera ce qu'est une juste rémunération pour les utilisations qui sont faites de leurs oeuvres ? De plus, on considère internet comme un dépositaire d'informations statiques, il n'en est rien. Comment pondérer la valeur d'une page dynamique, un correcteur de conjugaison par exemple, alors que l'information de base est du domaine public ? Qu'arrive-t-il dans le cas de contenu libre, comme wikipédia, où c'est la communauté qui offre à tous de réutiliser le contenu moyennant le respect de la licence ? Une foule de problèmes techniques se bouscoulent dans ma tête, problèmes auxquels une approche de ce type ne peut en aucun cas répondre.

Cette manière de redistribuer des redevances à l'utilisation correspond au monde matériel, pas au monde virtuel où tout peut être reproduit et diffusé à l'infini sans presque aucun coût. Il faut saisir cette réalité et utiliser les nouvelles possibilités qu'elle permet, pas se renfermer dans un étaut de réglementation. Cette solution fait preuve d'un manque de vision des possibilités que permet internet, spécialement dans le monde de l'éducation.

On veut prévenir un problème en le créant nous-même. S'il y avait eu une prise de conscience à avoir de la part des auteurs publiant du contenu sur internet, menant à une restriction à leur accès, elle aurait déjà eue lieu. Toute personne publiant sur internet est consciente de la vitrine qu'elle utilise, c'est d'ailleurs ce qui en fait sa force et non sa faiblesse.

La position des autres provinces me semblent tout à fait sensée et surtout elle correspond à l'utilisation que nous avons tous d'internet, comme des autres médiums par lequel nous nous procurons de l'information par ailleurs. Une utilisation libre et respectueuse des droits d'auteurs.

Mise à jour (27-09-2005 21h HAE): Je n'avais pas réalisé que ce que propose les autres provinces, c'est un non respect des droits d'auteurs pour le réseau de l'éducation. On forme des citoyens dans les écoles, on n'y modifie pas la législation.

OpenOffice et le grand dictionnaire terminologique

Ne serait-il pas logique et conséquent de la part de notre gouvernement provincial d'ouvrir toute grande la merveilleuse base de données qu'est le grand dictionnaire terminologique (GDT) ? Comment faire l'apologie de la philosophie des logiciels libres et des formats ouverts d'un côté et refuser de partager ce savoir qui appartient à tous les citoyens de l'autre?

Il est curieux que l'office québécois de la langue française (OQLF), créateur du GDT, n'ait pas déjà offert un interface plus convivial au site internet du GDT. Avez-vous déjà essayé de faire un hyperlien vers une définition d'un mot du GDT ? C'est impossible, la page est construite de telle sorte qu'il faut qu'un humain exécute lui-même la recherche, en inscrivant le mot à la main, et sans faute svp, et clique sur le mot recherché. Bien sûr, l'ami Wayne a codé un bookmarklet pour contourner ce problème mais, selon ses propres dire, la page a été codée de façon à rendre ce genre de passe-passe ardu. Ce n'est pas le souhait des dirigeants des l'OQLF qu'il soit possible de pointer directement une définition du GDT via un hyperlien. N'est-ce pas un choix curieux ? Je ne peux donc pas, si je crois qu'un mot mérite d'être relié à une définition, utiliser le GDT. Je suis confronté au choix de trouver une autre définition (donc de me passer du GDT) ou encore d'écrire la définition au complet quelque part dans le texte ce qui, on en conviendra, n'est pas toujours convivial, selon l'endroit où je désire l'insérer dans le texte.

Bien sûr, en agissant de la sorte, aucun mot du GDT n'est indexé dans aucun moteur de recherche. Toute cette connaissance n'est accessible que pour les personnes qui vont directement faire une requête sur leur moteur de recherche. Il faut connaître le GDT pour tomber dessus. Pourquoi se priver de toute cette visibilité et de toute cette aide pertinente que cet institut pourrait ainsi offrir? L'OQLF n'a-t-elle pas un mandat de diffusion ? J'ai bien peur que non.

Parlant de dictionnaire, je sursaute toujours lorsque ma copine me dit que « non, ce mot n'est pas correct puisque le dictionnaire me dit qu'il n'existait pas ». On parle bien sûr du dictionnaire du fameux logiciel Microsoft Word. J'ai cherché à savoir d'où venait ce dictionnaire; quelle institution l'a fait, est-il différent de celui de France ? En recherchant de l'information sur le site de Microsoft Canada à propos de Word, je me suis ramassé sur le site de Microsoft France, dois-je en déduire que le dictionnaire français est le même peu importe le pays d'où l'on provient ? Sans vouloir soulever de débats houleux, je doute que les Français soient aussi méticuleux que les Québécois dans l'adoption de termes francisés, surtout quand il est question de termes techniques. Microsoft Word étant un logiciel propriétaire, il nous est impossible d'ouvrir ce dictionnaire et de le triturer pour savoir ce qu'il contient. Le tout dépend du bon vouloir d'une corporation américaine.

  • Puisqu'il est possible que la fonction publique québécoise utilise un jour Open Office;
  • Puisque Open Office est déjà utilisé dans le milieu de l'éducation et le milieu de travail québécois;
  • Puisque le dictionnaire d'Open Office est ouvert et libre;
  • Puisqu'il existe un dictionnaire spécifique au Canada français;

Je propose que le gouvernement québécois incorpore la base de données de mots du GDT au dictionnaire canadien-français d'Open Office.

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