Apprendre l'arabe
Récipiendaire de la bourse Québec-Tunisie, j'étudierai l'arabe classique à Tunis tout le mois de juillet 2013.
Lorsque les gens de mon entourage apprennent mon intérêt pour cette langue, c'est une surprise pour eux. Pourquoi ne pas plutôt apprendre l'espagnol, parlé dans beaucoup de pays et plus accessible?
Trois raisons ont motivé mon choix à apprendre la langue arabe.
Premièrement, j'ai toujours senti une affinité avec les personnes originaires de cette région du monde. J'ai rencontré des Maghrébins dès mon arrivée à l'Université de Montréal, nombre d'entre eux étant étudiants en physique, et j'ai alors découvert le plaisir d'échanger des idées avec eux. J'ai aujourd'hui plusieurs collègues maghrébins avec qui je retrouve ce plaisir oratoire. J'apprécie ces interlocuteurs, car ils me semblent culturellement plus enclins au débat que la moyenne des Québécois de souche, plutôt reconnus pour « ne pas aimer la chicane ».
D'autre part, je crois que l'indépendance du Québec se fera grâce à l'appui d'une partie de nos concitoyens issus d’autres cultures. En effet, parmi les communautés sensibles à l’indépendance du Québec, il y a les Maghrébins, en particulier les Algériens qui ont libéré de haute lutte leur pays d’origine. Or, pour se rapprocher d'une communauté, il faut s'intéresser à sa culture. Et quel meilleur moyen que l'immersion et l'apprentissage de la langue pour ce faire? Nous devrions être particulièrement sensible à cet argument, nous qui défendons l'identité et la langue française au Québec.
Finalement, j'étais avide d'un défi intellectuel, et apprendre un nouvel alphabet et une nouvelle langue remplit pleinement ce besoin.
Ce sont ces raisons qui m'ont amené à l'apprentissage de l'arabe, il y a maintenant deux ans, et à partir l'étudier un mois en Tunisie. Et en suivant le conseil de Freud, j'ai comme objectif secondaire à ce voyage de libérer quelques photos sur Wikipédia illustrant les endroits que j'aurai la chance de visiter.
Et comme toujours, j'emporte le Québec avec moi.