Le projet Wapikoni
Le projet de la Wapikoni donne vie à chaque année à des dizaines de courts métrages produits par des Autochtones. Cela permet notamment aux Blancs d'avoir accès à une autre image des Autochtones que celle habituellement transmise par les médias: celle des revendications, des barricades.
Pour une fois, ce sont eux qui portent la caméra et qui décrivent leur réalité avec leurs mots, leur langage. Ce projet est porté par des formateurs et des intervenants qui, au fil des années, ont tissé des liens de confiance avec les communautés, plus particulièrement avec une population difficilement accessible: les jeunes Autochtones. C'est un projet qui, comme toute relation basée sur la confiance, a pris des années à construire.
Mais le raisonnement opaque du gouvernement Harper est venu mettre un terme à cette réussite. Pour ces gens, tout doit être quantifié et donner des résultats à court terme. Sinon, on coupe. Ainsi en est-il de la Wapikoni, car malheureusement, l'identité des peuples est comme la culture, elle cadre mal dans une grille d’évaluation.
Espérons que les pressions entendues dans les médias au cours des derniers jours auront raisons de ce manque de souplesse. Mais quoiqu'il arrive de la Wapikoni, il y a tout à craindre que d'autres projets de ce type meurent dans les mains des Conservateurs. Car lorsqu'on est myope, il n'y a pas qu’une direction qui semble floue, mais bien tout l'horizon.
Lectures complémentaires:
- Lettre aux participants du Wapikoni mobile - On ne vous laissera pas tomber, par Manon Barbeau Fondatrice et directrice générale du Wapikoni mobile
- Appui à un projet pertinent pour tous - Longue vie au Wapikoni!, par Inês Lopes, consultante en éducation et intervenante jeunesse pour le Wapikoni mobile, Manawan (2008 et 2009), Matimekush et Kawawachikamach (2009)
- Coupe au Wapikoni mobile - M. Harper, vous en aviez pour votre argent!, par Robert Morin - Cinéaste