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Précipitations de neige et Canadien de Montréal: les statistiques

Vous savez, nous, chez ptaff.ca, on sait combiner nos passions. Et c'est pourquoi nous nous sommes attaqués à l'épineux problème de la relation entre les précipitations de neige et les performances du Canadien de Montréal. Non, pour nous rien n'est tabou.

Tout d'abord, les sources de données:
* La neige;
* Les coupes Stanley du Canadiens de Montréal.

On est ainsi paré à notre voyage dans le merveilleux monde de la statistique.

Sachant que la moyenne de précipitation de neige pour la période 1941-2007 est de 225,33 cm, que l'écart-type est de 47,03 cm, nous posons que les années de neige exceptionnelles sont celles où il a neigé plus de 272,36 cm (moyenne + écart-type). Le tableau nous rapporte les cas où la chute a dépassé 272,36 cm (E), dépassé 225,33 cm (M) et celles où les Glorieux sont repartis avec la Coupe Stanley (CS).

Année Precip (mm) E M CS
41-42 251,2 - O -
42-43 313,9 O O -
43-44 205,3 - - O
44-45 243,3 - O -
45-46 209,8 - - O
46-47 353,3 O O -
47-48 182,6 - - -
48-49 197,6 - - -
49-50 280,9 O O -
50-51 218,2 - - -
51-52 299,7 O O -
52-53 153,4 - - O
53-54 296,7 O O -
54-55 309,3 O O -
55-56 220,3 - - O
56-57 155,5 - - O
57-58 302,0 O O O
58-59 272,1 - O O
59-60 316,6 O O O
60-61 201,1 - - -
61-62 280,5 O O -
62-63 317,1 O O -
63-64 143,9 - - -
64-65 177,6 - - O
65-66 257,6 - O O
66-67 187,7 - - -
67-68 133,9 - - O
68-69 230,7 - O O
69-70 196,9 - - -
70-71 382,7 O O O
71-72 262,6 - O -
72-73 258,9 - O O
73-74 205,0 - - -
74-75 206,9 - - -
75-76 317,9 O O O
76-77 199,8 - - O
77-78 225,2 - - O
78-79 234,0 - O O
79-80 092,9 - - -
80-81 140,3 - - -
81-82 216,9 - - -
82-83 120,4 - - -
83-84 238,3 - O -
84-85 236,1 - O -
85-86 203,2 - - O
86-87 201,0 - - -
87-88 166,6 - - -
88-89 205,0 - - -
89-90 198,4 - - -
90-91 197,0 - - -
91-92 206,3 - - -
92-93 242,6 - O O
93-94 281,4 O O -
94-95 186,7 - - -
95-96 213,6 - - -
96-97 305,4 O O -
97-98 246,4 - O -
98-99 161,1 - - -
99-00 223,2 - - -
00-01 281,3 O O -
01-02 173,5 - - -
02-03 183,8 - - -
03-04 151,8 - - -
04-05 157,0 - - -
05-06 173,7 - - -
06-07 214,7 - - -
07-08 >300 O O ?

Analyse des résultats pour E :

Coupe Pas de coupe
> E 4 11
< E 16 35

Analyse des résultats pour M :

Coupe Pas de coupe
> M 10 17
< M 10 29

Sachant que le Canadien a gagné la Coupe 20 fois dans cette période, 66 saisons, il l'a portée à bout de bras à la fin de 30 % des saisons.

Lorsqu'il y a eu une quantité exceptionnelle de neige, le Canadien a gagné la Coupe 26,6 % du temps; les années non-exceptionnelles, 31,4 %.

Lorsqu'il y a eu une quantité plus grande de neige que la moyenne, le Canadien a gagné la coupe 37 % du temps; les années sous la moyenne, 25,6 %.

Un journaliste du Journal de Montréal pourrait donc suggérer qu'une bonne année de neige, mais pas une année record, favorise la parade sur Ste-Catherine.

Le graphique circulaire du prix de l'essence à la pompe

Parlant de mauvaise utilisation des graphiques circulaires, pourquoi ne pas s'attarder quelques instants sur le graphique plus visible dans la vie de nos concitoyens automobilistes, fort nombreux on en conviendra, j'ai parlé du graphique circulaire posé sur les pompes à essence, graphique ayant pour titre « Prix moyen à la pompe au Canada en 2006 ».

Pompe à essence

C'est un graphique circulaire avec une perspective 3D, une mauvaise idée puisque la proportion des pointes est ainsi trompeuse. On voit aussi que la pointe de 48% est loin de représenter la moitié de notre tarte, ce qui devrait pourtant être le cas. Le maigre 3% de bénéfice est tellement petit qu'il faut écrire le nombre sur la tranche. On peut aussi s'interroger sur le choix des couleurs.

Reprenons les données et regardons le résultat sans l'effet 3D:

Graphique circulaire du prix de l’essence à la pompe sans effet 3D

Et ce que ça donnerait avec un graphique à barres:

Graphique à barres du prix de l’essence à la pompe

Le graphique n'est pas de mauvaise foi, à moins qu'il y ait quelque chose qui m'échappe. Avec la latitude qu'offre le graphique circulaire, il aurait été possible de faire encore pas mal plus pitié. Peut-être ont-ils choisi de manipuler les nombres à la place?

Sidr, riz, bambou et rats

Le cyclone Sidr a frappé le Bangladesh le 15 novembre 2007.

Il en a résulté une destruction des cultures de riz au Bangladesh pour une valeur de plus de 600 millions de dollars. Les prix du riz ont augmenté de 70%.

Pour ajouter au malheur, la floraison des bambous (un sujet d'étude et d'étonnement en soit), qui a lieu à tous les 50 ans pour l'espèce de ce pays, est survenue à la même période.

Que vient faire la floraison des bambous dans toute cette histoire? L'éclosion de ces fleurs donne lieu à une épidémie de rats, ceux-ci ayant un surplus de nourriture et pouvant se reproduire avec beaucoup plus de vigueur et de succès qu'à l'ordinaire. La dernière ayant frappé cette région remonte à 1959. Il y a donc eu des millions de rats qui ont dévastés les cultures dans le champs et celles qui étaient entreposées. Résultat, encore moins de nourriture pour nos pauvres Bangladeshis.

Si les questions d'ordre évolutionniste comme la période floraison des bambous vous intéressent, je vous suggère de lire Darwin et grandes énigmes vie de Stephen Jay Gould, vous ne le regretterez pas.

Référence:
* Asia Times

Copyright © 2008 Miguel Tremblay. Permission est accordée de copier, distribuer et/ou modifier ce document selon les termes de la Licence de Documentation Libre GNU (GNU Free Documentation License), version 1.1 ou toute version ultérieure publiée par la Free Software Foundation.

Les archives de la radio de la SRC et GNU/Linux: pas si sûr finalement

J'ai annoncé que les archives radio de la SRC étaient maintenant disponible sous GNU/Linux. En lisant les commentaires du billet, on se rend compte que, malheureusement, ce ne soit qu'un concours de circonstance et non grâce à un effort de la société d'état.

D'ailleurs, l'ami Alexandre du blogue jaunorange à fait le tour du site web de 15 diffuseurs publics un peu partout à travers le monde (France, Belgique, Québec, Suisse, États-Unis, Allemagne, Autriche, Canada anglais) et les seules archives n'étant pas accessible pour les systèmes GNU/Linux est Radio-Canada. C'est un peu gênant.

Un gentil rappel du mandat vii de Radio-Canada/CBC:

la programmation de la Société devrait à la fois :

[…]

vii: être offerte partout au Canada de la manière la plus adéquate et efficace, au fur et à mesure de la disponibilité des moyens,

Il semble qu’ils soient passé à côté là.

Billet bissextile (BB)

Court, simple, impossible à oublier.

Pourquoi l'année avec un 29 février se nomme « bissextile »?

Quelle est la différence entre une année normale et une année bissextile? L'une a 365 jours et l'autre 366. C'est le dernier chiffre qui change: il y a deux «6» à la fin pour une année bissextile.

366

Deux fois six = (bis) * (sex) = bissex

Rajoutez un «tile» à la fin, et voilà: bissextile.

Les archives de la radio de la SRC: maintenant disponible pour GNU/Linux

Bruno G n'en a pas parlé, et c'est bien dommage, mais les archives de la radio de Radio-Canada sont maintenant accessibles sous GNU/Linux (testé sous Gentoo). Bon, les boutons et autres outils pour contrôler le flux ne fonctionne pas, pas plus que la lecture des archives vidéo d'ailleurs, mais il est possible d'écouter la radio, c'est déjà ça de pris. Faut reconnaître l'effort, bravo les gars et les filles, c'est apprécié.

J'ai fait cette découverte en cliquant sur un hyperlien qu'on m'a envoyé par courriel. Qu'y a-t-il au bout de cet hyperlien? Un septuagénaire de feu Ville de la Baie, ma ville natale, qui a appris à faire de la planche à neige à 70 ans et qui, vers la fin du reportage, déplore l'utilisation du refroidissement éolien (entrevue maintenant disponible pour vous, amateurs de liberté!).

Vous m'excuserez, mais là je dois y aller, j'ai une rencontre avec Michel Brault.

De la science et du gouvernement du Canada

L'éditorial de la prestigieuse revue scientifique Nature, édition du 21 février 2008, est consacré au traitement fait à la science par le gouvernement canadien.

Intitulé «Science in retreat», plusieurs aspects de la politique scientifique du gouvernement du Canada nouveau y sont traités.

Dans le coin gauche, Stephen Harper, dans le coin droit, la science représentée par son icône, Albert Einstein

À lire, que l'on soit scientifique, électeur, ou encore un Canadien soumis aux lois de la physique.

Up the Yangtze

Bruno B et moi avions décidé d'aller au cinéma dimanche soir. Parmi une liste de 6 films soumis par celui-ci, je choisi Up the Yangtze, un documentaire sur le fleuve Yangtsé, nom français pour Yangtze, et le barrage des Trois-Gorges en Chine.

Une fois sur place, quelle ne fut pas notre suprise lorsque Yung Chang, le réalisateur lui-même, s'avance à l'avant de la salle et nous présente le film. Nous étions à la première montréalaise!

Il a une moustache plus convaincante en personne que sur sa photo.

Le documentaire présente une famille de paysans qui squatte le rivage du Yangtsé. Le fleuve est appelée à monter, et pas juste un peu, ils seront chassés de leur cabane lorsque celle-ci sera innondée. Comme ils ne sont pas légalement établis, ils n'auront aucune compensation pour déménager. Pour avoir un peu d'argent, les parents envoient leur fille aînée travailler sur un bâteau de croisière pour touristes, occidentaux pour la plupart, qui navigue sur ce fleuve.

La photographie est superbe, montrant tout le long du Yangtsé, l'explosion urbaine de la Chine ainsi que la pauvreté des paysans qui vivent sur ses rives. On voit aussi jusqu'où montera le fleuve, une quantité d'eau impressionante.

Yung Chang est revenu à la fin du film pour répondre à nos questions. Il avait l'air visiblement heureux d'avoir pu présenter son film dans un multiplexe cinématographique, l'AMC Forum, et nous demandait sincèrement d'en parler le plus possible autour de nous pour lui faire de la publicité, puisque c'est sa propre équipe qui distribue le film.

Un gars qui me demande de l'aide comme ça parce qu'il fait les choses en parallèle du système, ça vient me chercher. Et comme le film est bon, ma description ne lui fait pas honneur, je lui fais le plaisir de lui faire un peu de publicité.

Les dates et les salles de cinéma où il sera diffusé sont sur leur site web. Pour Montréal, c'est à l'AMC Forum du 24 au 29 février et au Quartier Latin le 7 mars.

Bon visionnement!

Le vote électronique au Québec: suite et fin

12e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

Ce billet termine le cycle de billets débuté en 2005 portant sur le vote électronique au Québec. Un bref rappel: aux élections municipales du Québec en novembre 2005, de « nouveaux mécanismes de votation » furent utilisés à travers la province, notamment des urnes électroniques. Ayant voté à l'aide d'une de celles-ci dans mon quartier, Villeray, j'ai fait enquête pour savoir ce qui arrivait à mon vote une fois mon bulletin entré dans l'urne. Conclusion, non seulement il m'était impossible de le savoir mais l'arbitre des élections, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), n'avait pas lui-même les pouvoirs pour l'apprendre. Il n'y a que la compagnie fournissant les urnes électroniques, PG Elections (leur site web ne semble plus exister), qui savait ce qui se passait et ils n'ont jamais daigné répondre à mes questions. Je n'avais aucun recours sinon que de suivre la suggestions du DGEQ, soit de consulter un avocat pour éventuellement poursuivre la compagnie.

Urne électronique de type Perfas-Tab utilisée dans Villeray
Urne électronique Perfas-Tab

L'utilisation de ces nouveaux mécanismes de votation s'est révélée un fiasco. Les médias ont bien rapporté les problèmes ponctuels de ces mécanismes, votes annulés, congestion des lignes, problèmes informatiques, mais hormis le politologue Claude Côté, chercheur associé à l'Université Concordia, il y eut peu de débats de fond sur les implications sur la démocratie de l'utilisation de ces machines.

Suite à l'utilisation des nouveaux mécanismes de votation, le DGEQ avait prévu la rédaction d'un rapport faisant état des expériences des municipalités lors de ces élections. Ce rapport a été publié en octobre 2006. Je tiens à souligner l'excellente qualité de ce rapport, tant au niveau de son édition que de son contenu. Bien qu'il contienne plus de 200 pages et qu'il couvre tous les aspects des nouveaux mécanismes de votation (juridiques, techniques, plaintes, etc.), il m'a été facile de me concentrer uniquement sur le type d'urne utilisé dans mon quartier. Ce document combine analyse détaillé et consultation rapide, une combinaison de qualités que l'on ne retrouve malheureusement que trop rarement.

Version papier du rapport du d'évaluation des nouveaux mécanismes de votation

Version papier du rapport d’évaluation sur les nouveaux mécanismes de votation

Initialement, je voulais disséquer ce rapport pour ensuite en résumer les grands traits dans un billet. Mais, à la réflexion, ce n'est pas le traitement que je ferai. Tout d'abord, le rapport et les annexes sont accessibles dans leurs entièretés en ligne. Il est aussi possible d'obtenir gratuitement une version papier du rapport sur une simple demande. D'autre part, tel que je l'ai mentionné, le document a les qualités requises pour répondre rapidement aux interrogations des lecteurs intéressés à la question. Je me contenterai de noter que le DGEQ conclue que les nouveaux mécanismes de votation tels qu'ils ont été utilisés doivent être abandonnés et qu'ils ne sauraient en être de nouveau question à moins que ses recommandations ne soient suivies.

Présentement, il n'y a dans le monde aucun système de votation électronique qui répond à ces exigences. Ceci révèle non pas que le DGEQ a des exigences irréalistes mais bien qu'aucun des systèmes existant ne remplit les conditions inaliénables que les Québécois se sont donnés en tant que société pour ses élections. Cette institution, le DGEQ, a rempli parfaitement son rôle avec ce rapport et ces recommandations.

Il est heureux que la génération nous précédant ait eu la clairvoyance de donner ces pouvoirs à une institution et de créer ainsi le DGEQ. Par son mandat et ses pouvoirs, elle a su protéger la population du Québec face aux conséquences de l'utilisation de la technologie. Sans le DGEQ, le système politique québécois aurait sûrement suivi le même chemin que plusieurs États américains qui utilisent aujourd'hui le vote électronique, une partie de leur système électoral est caché dans une boîte noire dont aucun citoyen ne peut connaître le fonctionnement.

Je n'ai de cesse de m'étonner que notre système démocratique, ce qui constitue l'essence même de notre société, ait été attaqué dans son mécanisme de base, le processus électoral, et qu'il y ait eu si peu de personnes pour s'en inquiéter ou s'en indigner. Je vois 3 raisons possibles pour expliquer cette apathie.

D'une part, le sentiment trompeur que nous subissons la technologie, nous ne la contrôlons pas. De la même façon que nous nous sommes résignés à voir geler un ordinateur ou encore à être forcé d'utiliser un logiciel spécifique pour un appareil électronique, nous acceptons simplement un système qui nous est imposé. Il en va du système électoral comme de notre ordinateur, pourquoi une personne croirait-elle qu'elle a plus d'emprise sur cette technologie qu'elle en a sur une boîte qui est dans sa propre maison?

D'autre part, le désintérêt, pour ne pas dire le cynisme, de la population pour tout ce qui concerne la politique. Le taux sans cesse décroissant de participation de la population aux élections illustre bien ce fait. Je ne tenterai pas pas d'expliquer ce phénomène ici, cela dépasse grandement le cadre de ce billet, mais ce constat pourrait expliquer le laisser faire face aux nouveaux mécanismes de votation.

Finalement, la confiance que les autorités allaient s'occuper de la question. Lorsque les problèmes sont survenus, les médias ont rapporté que le DGEQ allait se pencher sur la question et faire un rapport sur les incidents. Peut-être la population avait-elle suffisamment confiance et s'est intéressé à autre chose?

Si l'une des 2 premières hypothèses est en cause, il y a tout à s'inquiéter de la réaction de la population lorsqu'il est question du fonctionnement de la technologie. Les appareils électroniques sont maintenant essentiels dans un nombre croissant d'aspects de notre vie. Nous avons cette fois-ci été sauvé par une institution avec un mandat clair concernant un enjeu précis. Si nous abdiquons notre contrôle sur la technologie, qui donc viendra à notre secours la prochaine fois que nos droits serons attaqués? Qui nous éclairera?

Madame Tutli-Putli est libérée!

Bravo, il y a 23 387 Canadiens, sans oubliez bien sûr les charmantes Canadiennes, qui ont libéré les images du court métrage Madame Tutli-Putli.

Vous pouvez maintenant écouter le film dans son entièreté sur le site de la CBC. J'aime beaucoup le réalisme des visages des personnages, surtout le macro en face de Madame Tutli-Putli dans le train.

Petite note au passage, le site de la CBC, tout comme celui de l'ONF d'ailleurs, ne pénalise pas les utilisateurs des stations GNU/Linux en lui refusant l'accès au contenu multimédia, contrairement au site web de la SRC. Comme quoi ça ne doit pas être si sorcier à faire, que de rendre ses contenus accessibles à tout le monde, sans discrimination.

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