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Open Medicine, une deuxième revue scientifique médicale librement accessible au Canada

La première c'est le Canadian Medical Association Journal qui publie un message de bienvenue à la deuxième, Open Medicine.

Espérons que les publications scientifiques librement accessibles seront, un jour pas trop loin, la norme plutôt que l'exception.

Un extrait en anglais du message de bienvenue qui sonne comme de la musique à mes oreilles:

The primary mission of medical journals, the reason for their origin and the justification for their continued existence is the effective and widespread dissemination of medical knowledge, particularly that which is new, important, timely or controversial. It should be obvious that barriers to access, financial or otherwise, directly contradict this mission and impair the basic function of a journal. It therefore seems paradoxical that most of the world’s journals, particularly those that historically have had the greatest impact on the biomedical community, continue to feel that their mission is best served by hiding their content behind password-protected firewalls.

et plus encore

In the modern area, when access to medical information routinely occurs using 21st-century technology, it seems grotesquely inappropriate for journals to publish this information with attitudes and operational models that originated in the 19th century.

Cette dernière phrase est véridique pour tous les domaines de la science dont les publications conservent le format papier comme gabarit. Ça me rappelle curieusement un ancien billet

9 commentaires à « Open Medicine, une deuxième revue scientifique médicale librement accessible au Canada »

  1. 9 juillet 2007 | 8:34

    Mais qui paiera les éditeurs et les réviseurs d'article? Qui filtrera le contenu? Je suis d'accord avec l'idée que l'accès aux articles devrait être gratuit, mais l'information de qualité, ça coûte de l'argent, car ça coûte à produire.

  2. 11 juillet 2007 | 3:17

    Les gens qui révisent les articles sont des bénévoles. À ma connaissance, ils ne sont jamais payés. Pour ce qui est des éditeurs, ils peuvent être payés par les auteurs. Les auteurs paient une fois, et une seule fois, pour que leur article soit publié et il est ensuite en ligne pour toujours.

    Je ne comprends pas en quoi le contenu serait mieux "filtré" si les articles de revues sont accessibles sans payé. Ce n'est pas un wiki dont il est question ici.

    Le coût pour avoir de l'information de qualité se trouve dans la recherche, pas dans la publication et la diffusion des résultats de celle-ci.

  3. stefan
    12 juillet 2007 | 13:25

    Les gens qui révisent les articles sont des bénévoles. À ma connaissance, ils ne sont jamais payés. Pour ce qui est des éditeurs, ils peuvent être payés par les auteurs. Les auteurs paient une fois, et une seule fois, pour que leur article soit publié et il est ensuite en ligne pour toujours.

    Je ne sais pas si l'argent que les auteurs payeraient aux journaux suffirait à payer l'équipe éditoriale. Évidemment, il serait possible d'augmenter ces coûts pour couvrir ces frais, mais ils pourraient être tellement important que les auteurs d'article n'auraient plus d'argent pour faire de la recherche, ce qui est mal. N'oublions pas que les journaux sont aussi des compagnies qui doivent générer des profit, en plus de payer leurs employés.

    Je ne comprends pas en quoi le contenu serait mieux “filtré” si les articles de revues sont accessibles sans payé. Ce n’est pas un wiki dont il est question ici.

    Il faut avoir de bons éditeurs pour avoir un bon filtrage, et comme dans toute profession, les meilleurs coûtent plus cher.

    Le coût pour avoir de l’information de qualité se trouve dans la recherche, pas dans la publication et la diffusion des résultats de celle-ci.

    En effet, la qualité de l'information dépend de la qualité des chercheurs et de leurs méthodes. Le problème, c'est que ce n'est pas évident de voir ces informations dans un article. Il faut faire un certain travail afin de vérifier que les chercheurs et leurs méthodes sont de qualité et apportent qqchose au savoir scientifique. Ce travail a un coût.

    En tant que chercheur, tu ne veux pas passer ton temps à valider la qualité des articles de références. Tu vas faire confiance au travail des éditeurs.

  4. 12 juillet 2007 | 14:52

    Je ne sais pas si l’argent que les auteurs payeraient aux journaux suffirait à payer l’équipe éditoriale.

    Le modèle existe déjà et est viable. Des revues scientifiques basées sur ce modèle sont publiées. Je ne vois pas sur quoi on peut s'ostiner là-dessus. C'est déjà fait, peu importe ce qu'on en pense.

    Il faut avoir de bons éditeurs pour avoir un bon filtrage, et comme dans toute profession, les meilleurs coûtent plus cher.

    Tu confonds édition et révision scientifique. Ceux qui font le travail de révision sont des bénévoles. Ceux qui éditent la revue ne révisent pas les articles. L'argent dont tu parles ici est utilisé non pas pour engager des réviseurs, mais bien pour dégager des profits pour les actionnaires. Si une revue scientifique coûte une fortune, ce n'est pas parce que la qualité est proportionnelle au coût, tu le sais très bien, c'est parce que les gens veulent publier dans cette revue pour sa notoriété et les gens sont près à payer pour l'avoir dans pour… sa notoriété. Où va l'argent supplémentaire? Ce sont des profits, ils ne sont pas redistribués pour faire de la recherche ou pour engager des réviseurs.

    L'argument que tu utilises est exactement le même que ceux qui prétendent qu'il n'y aura plus de musique de qualité parce qu'il n'y aura plus moyen de faire autant de profits sans la vente de disques. Faire l'apologie de la revue scientifique payante revient au même que de proposer que la musique doit être distribué sur un support physique comme un disque. C'est une méthode d'un siècle passé adapté à des contraintes qui n'existent plus.

    D'ailleurs, il y a concentration de tout le marché dans les mains de quelques acteurs: dans l'industrie de la musique, tout comme la publication des articles scientifiques.

    Je t'invite à lire cet article comme lecture complémentaire:
    Bethesda Statement on Open Access Publishing

  5. Pompon
    15 juillet 2007 | 17:46

    Salut les gars,

    Est-ce que la question n'était pas sur l'accès aux connaissances scientifiques? Je veux dire la capacité de tout le monde (nonobstant leur capacité de payer) à pouvoir prendre connaissance des dernières découvertes scientifiques?

    Et si c'est bien cela, en quoi Internet révolutionne-t-il quoi que ce soit? Je veux dire, Internet suppose un abonnement annuel à un service et l'achat d'un ordinateur…

    Et si vous me répondez qu'on a qu'à aller à la Grande Bibliothèque, je vous rappellerai qu'une grande proportion de la population québécoise n'a pas accès à des services Internet gratuits (genre à La Tuque et ailleurs…) Alors imaginez dans des pays moins développés!

    Enfin, peut-être ne comprends-je rien à votre débat, chers amis…

    Pompon

    P.S.: Salut Michalowski, ça fait un bail!

  6. 15 juillet 2007 | 19:00

    Et si c’est bien cela, en quoi Internet révolutionne-t-il quoi que ce soit? Je veux dire, Internet suppose un abonnement annuel à un service et l’achat d’un ordinateur…

    Les publications sur Internet accessibles gratuitement ne sont certes pas une panacée. Ça peut par contre être un grand pas, de géant en fait, en avant pour l'accessibilité de la connaissance à toute l'humanité, ce qui me semble être une vertue qui devrait être recherché en ce qui concerne la science.

    Pour te donner un ordre de grandeur, un abonnement corporatif à la revue The New England Journal of Medicine coûte 745 $CA par année. Ça c'est pour une revue. Alors imagine combien ça coûte pour avoir une petite bibliothèque… On parle d'un budget de dizaine de milliers de dollars, juste pour les abonnement. En fait, pour une université, les coûts d'abonnement pour les publications scientifiques vont chercher dans les millions de dollars par année. Pour le domaine de la médecine ce sont en grande partie nos impôts, par les universités et les institut de médecine (hôpitaux, cliniques) qui financent ce modèle archaïque de publication. Les quelques compagnies qui possèdent ces revues font leur profits sur le dos des gouvernements et nuisent énormément à l'avancement de la science, et je pèse mes mots.

    Tu peux mettre ça en comparaison avec l'achat d'un ordinateur, mettons 1000 $CA à payer une fois, plus les frais mensuel pour une connexion internet, disons 100 $CA par mois pour une institution (quelque chose d'un peu plus puissant que ce que tu as a la maison). Ça fait un coût d'environ de 2000 $CA pour la première année et de 1000 $CA pour les années subséquentes. Tu peux voir que c'est une petite fraction du coût par rapport à la valeur artifciellement créée par les barrières numériques imposées par ce modèle.

  7. stefan
    16 juillet 2007 | 16:02

    Premièrement, bonjour Pompon!

    Deuxièmenent: ce que je dis c'est que les journaux apportent un plus value au contenu parce que les édtieurs font du filtrage. Pas tous les articles soumis aux journaux sont publiés, seulement les meilleurs. Peut importe la méthode, même si celle-ci implique des bénévoles, il reste que des gens doivent faire un travail (coordonner les bénévole par exemple) pour aggréger les articles et les filtrer, ce qui implique des coûts. De la description du processus de Nature, les éditeurs vont faire la première élimination, l'équipe de réviseur bénévole regardera les articles qui resteront.

    Je sais que tu es convaincu que toute compagnie qui fait des profits est le fils du démon, mais ce n'est pas le cas. Bien que les coûts de ces journaux paraissent énormes, il faut comprendre que leur marché est très restreint. Il se peut que leurs prix sont trop grand, et il est bien qu'il y ait des projets tel que Open Medecine, qui vont réguler un peu les choses, mais je crois qu'il y a quand même place aux journaux payant.

    C'est bien beau d'avoir l'Internet qui permet de diffuser de manière casi-gratuite, il faut quand même des services pour filtrer l'information. Que serait l'Internet sans Google? Et bien que Google paraisse gratuit, il ne l'est pas. Tu pais Google en abandonnant ta vie privée en donnant accès a celui-ci à un paquet d'information ( Google sait qui tu es, où tu habites, qu'est-ce que tu lis et achètes, etc.) et en te faisant bombarder d'annonces. D'ailleurs, la majorité des sites Internet vivent de publicité et des reventes d'informations sur leurs clients, mais est-ce que ce modèle peut supporter toutes les publications et medium? Est-ce qu'on veut vraiment vivre dans un monde où toute information est accompagnée de publicité, ou pire toute information est une publicitée?

    En passant, une connection Internet coûte beaucoup plus que 100$ par mois pour une institution comme une bibliothèque ou un Université, . C'est probablement dans les 10 000$ par mois.

    Pour ce qui est de la musique, bien que la qualité n'est pas directement reliée au prix, s'il n'y a pas de compensation pour les musiciens, il n'y aura plus de musique de qualité, car ces gens ne pourront pas se concentrer sur leur art.

  8. 16 juillet 2007 | 17:22

    Je sais que tu es convaincu que toute compagnie qui fait des profits est le fils du démon, mais ce n’est pas le cas.

    Attaque sur la personne. Je ne réponds pas à ça. Je t'invite à prouver ce point me concernant, citations à l'appuies svp.

    Puisque tu sembles croire que la somme d'argent demandée en vaut la peine, voici quelques sources:

    « The report, produced by economists from Toulouse University and the Free University of Brussels for the European Community, shows that in the 20 years to 1995 the price of scientific journals rose 300% more than the rate of inflation over the period. In the 10 years since then, price increases slowed but still significantly outpaced inflation. »
    Source: The Guardian, Brussels delivers blow to Reed Elsevier, mercredi 19 avril 2006

    Concentration de la presse scientifique médicale:
    «[…] six éditeurs (Reed-Elsevier, Wolters Kluwer, Blackwell, Harcourt General, Springer-Verlag et John Wiley & Sons) publient à eux seuls 80% des 1240 meilleures revues biomédicales de la planète. »
    Source: Science presse
    Revues scientifiques: libre accès aux plus pauvres
    , 30 juillet 2001

    «Les bibliothèques du monde entier paient beaucoup trop cher pour leurs abonnements aux revues scientifiques, médicales et techniques. Pour quelle raison? Cela apparaîtra étonnant à ceux qui imaginent encore que ces revues, destinées à des lecteurs très spécialisés, sont loin de toute considération commerciale: ces revues créent une concurrence déloyale, juge le Bureau britannique du commerce.»
    Source: Science presse Le marché biaisé des revues savantes, 23 septembre 2002

    «A l'inverse de Donald Kennedy [le directeur et rédacteur en chef de la revue Science], une autre rédactrice en chef, Elizabeth Marincola n'a que des bons mots pour la politique de la National Institutes of Health. Sa revue, publiée par l'American Society for Cell Biology, a été parmi les premières à participer au mouvement d'accès libre, en 2001, en déposant ses recherches dans PubMed. Et les abonnements n'en ont pas souffert: ils ont continué d'augmenter!»
    Source: Science presse L'information scientifique veut être libre, 20 février 2005

    Lectures complémentaires:
    *Déclaration de Berlin sur le Libre Accès à la Connaissance en Sciences exactes, Sciences de la vie, Sciences humaines et sociales (l'UQAM a été la première université de l'Amérique du Nord à signer cette entente), 22 octobre 2003
    *Science, Building A "GenBank" of the Published Literature, Science 23 March 2001: Vol. 291. no. 5512, pp. 2318 - 2319

    Début de toutes ces citations:
    Science Presse, Accès gratuit à la recherche: une (autre) gifle pour les éditeurs, 27 avril 2006

  9. 17 juillet 2007 | 0:56

    Pour ce qui est de la musique, bien que la qualité n’est pas directement reliée au prix, s’il n’y a pas de compensation pour les musiciens, il n’y aura plus de musique de qualité, car ces gens ne pourront pas se concentrer sur leur art.

    N'importe quoi, et tanné de l'entendre celle-là. Il n'existait pas de musique de qualité avant qu'on paie les musiciens? Van Gogh n'a vendu qu'une seule toile de son vivant, signe qu'il n'a pas créé d'oeuvre de qualité?

    S'il n'y a pas de compensation pour les programmeurs, il n'y aura plus de logiciels de qualité, car ces gens ne pourront pas se concentrer sur leur art? I beg to differ.

    Sur la scène jazz locale de Montréal, combien de musiciens vivent de la musique qu'ils créent? Peterson, Jones, Vogel, on fait le tour vite. Tous les autres ne produisent pas de musique de qualité parce qu'ils ne peuvent pas se concentrer sur leur art? Voyons donc! On pallie en donnant des cours de musique, en accompagnant d'autres artistes, en travaillant sur autre chose, en passant à la télé.

    Faut arrêter de croire l'industrie de la musique, la plupart des musiciens ne vivent pas directement de leur art. Ceux qui réussissent à subsister ainsi ne créent pas nécessairement de musique de qualité : regarde le Top 100 de Billboard, dis-moi ce qui peut être considéré comme « de qualité ». Pour ce top 100, qui profite directement de la manne, on en compte 5 000 autres qui produisent de la musique « à perte ». Et je serais prêt à parier ma chemise que dans ces 5 000, au moins 100 produisent de la musique de meilleure qualité que ce qu'on entend dans le top 100.

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