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Le gouvernement du Canada nouveau, 2e partie

La première partie peut être trouvée ici.

Moi je soulevais le fait parce que je trouvais ça rigolo, mais y a un gars qui a été renvoyé pour avoir refusé de l'utiliser.

Un ami m'a parlé d'un scientifique de la Commission géologique du Canada qui n'acceptait pas la nouvelle appellation choisie par le gouvernement Conservateur pour désigner le gouvernement du Canada, à savoir l'emploi du mot "nouveau".

Il s'agit d'Andrew Okulitch un scientifique émérite: il est retraité, ne reçoit pas de salaire mais peut disposer des installations du ministère des Ressources Naturelles comme un employé rémunéré. Il a reçu un mémo lui indiquant qu'il fallait maintenant utiliser les mots "Canada’s New Government", avec les lettres majuscules, dans toutes ses communications au lieu de "Government of Canada".

Andrew, un type qui n'a pas la langue dans sa poche, a répliqué comme suit dans un courriel au bureau du ministre:

Why do newly elected officials think everything begins with them taking office? They are merely stewards for as long as the public allows. They are the Government of Canada. Nothing more. I shall use "Geological Survey of Canada" on my departmental correspondence to avoid any connection with "New Government." The GSC, steward to Canada’s earth resources for 164 years, is an institution worthy of my loyalty, as opposed to idiotic buzzwords coined by political hacks.

Plus d'information sur les échanges de courriel sur RickMercer.com.

Andrew a été renvoyé suite à la réception de ce courriel par le bureau du ministre…

L'histoire a fait des vagues, en fait l'appellation "Gouvernement du Canada nouveau" doit être faite par les bonzes de la haute sphère politique, non par les humbles employés du gouvernement du Canada.

Les excuses se sont faites de part et d'autres et Andrew a pu réintégrer son poste.

Morale de l'histoire: essayez pas de niaiser avec les fonctionnaires, y en a un dans le tas qui va faire des histoires. Si si, y en a au moins un qui va faire des histoires :)

Sources:
*RickMercer.com
*CBC News
*CTV.ca

La bière Gros Cochon: le site web

Finalement, après avoir étiqueté la campagne publicitaire de la bière Gros Cochon comme une campagne du XXème siècle, le Groupe Geloso nous offre un site web pour leur bière: www.bieregroscochon.com.

On pourrait s'attendre, avec une adresse pareil, que leur page web soit le premier résultat d'une recherche sur google avec les mots-clef "bière gros cochon" (sans les guillemets), et bien non!

Grâce à une judicieuse utilisation du flash(tm) et une direction vers la page http://www.groupegeloso.com/microgroscochon/index.php?lang=FR, ils sont bons 6ème.

Ça vaut la peine d'aller faire son tour sur le site, ne serait-ce que pour leur petite toune qui joue en partant et pour les petits bruits de caps de bière qui tombent sur la table lorsqu'on promène le curseur de la souris sur les éléments de la table. On y passerait des heures. Il y aussi une description inachevée, tant dans la version française que dans la version anglaise, de la bière (mettez votre curseur au-dessus de "Gros Cochon"). Essayer de mettre votre curseur sur la description pour voir si on peut la faire défiler… Ha ha! disparue!

Messieurs du Groupe Geloso, bienvenues dans le cyberespace. Il ne vous reste plus qu'à maîtriser la technologie pour déclasser ptaff.ca dans les résultats de recherche sur votre produit.

Bonne chance là.

Note: Je viens relire le billet que j'avais écrit sur la bière Gros Cochon et on y retrouve la phrase suivante dans la note de bas de page:

Je prédis que dans quelques jours, nous sommes le 28 juillet 2006, c’est ce billet qui sera le premier résultat dans les moteurs de recherche avec les mots-clefs «bière Gros Cochon», à moins d’une offensive «non-flash» du groupe Geloso.

J'avais bien spécifié «non-flash»… J'imagine que le Groupe Geloso a un contrat avec des développeurs web qui font tout en flash.

De la non-indexation du contenu de facebook

Il y a trois semaines, un ami m'expliquait le fonctionnement de facebook. J'en avais d'abord entendu parler parce que le gouvernement d'Ontario en a bloqué l'accès à ses employés. Puis j'ai reçu quelques invitations d'amis pour m'inscrire mais je voulais d'abord savoir exactement quelle était cette créature et, point problématique que je développe plus bas, il est impossible de consulter le contenu de facebook sans s'y inscrire.

Les jours passent et j'entends parler de facebook par beaucoup, beaucoup de monde. C'est incroyable l'envolé que ce site a connu. J'ai pris la décision de ne pas me créer de profil sur facebook. Ma raison: tout ce que je publierai sur ce site ne sera pas indexé.

Définition d'indexation avant d'aller plus loin. Selon le grand dictionnaire terminologique, pour le champ lexical "informatique", indexation == référencement.

Référencement

Définition: Enregistrement d'un site Web dans les moteurs et répertoires de recherche, afin de le faire connaître aux internautes, d'en accroître la visibilité et d'en augmenter ainsi le nombre de visiteurs.

La pérennité et l'accessibilité sont des qualités essentielles pour moi. Or, si je passe du temps à écrire et à publier sur facebook, ce temps-là ne sera pas investit dans un texte qui pourra être lu par tous (ce billet par exemple). Ceci dit, facebook a sûrement des qualités indéniables étant donné son succès. Ma décision est basée sur ce point précis, non pas sur l'ensemble du projet.

J'en suis venu à me questionner sur la motivation des dirigeants de facebook de ne pas ouvrir son contenu aux moteurs de recherche. Certes, il est normal de pouvoir mettre du contenu privé selon ce que l'usager désire. Du contenu non indexé par les moteurs de recherche, uniquement visible pour les «amis» de l'usager, ou tout autre modalité existante sur le site. Mais, inversement, pourquoi ne permettent-ils pas de mettre du contenu visible qui peut être consulté par tout le monde, humain non inscrit et robots d'indexation y compris? Pourquoi forcer une grand-mère à se créer un profil pour qu'elle puisse visualiser les photos de son petit-fils?

Penchons-nous quelques instants sur le modèle de revenu de facebook. Ou plutôt son absence de modèle. Ne cherchez pas cette information sur le site de facebook, il faut être inscrit pour voir quoique soit d'autre que la page pour se créer un profil (à 85 000 exceptions près, ce qu'ils nomment le Public Listing, mais tous les hyperliens de ces pages mènent vers la page d'inscription. C'est plutôt une technique de marketing plus qu'autre chose selon moi).

Comment facebook se finance-t-il? Une réponse possible est la publicité en ligne. Selon une entrevue accordée à TechCrunch (traduction de moi):

Facebook a trois sources de revenu:

*Publicité texte locale (de collèges et d'entreprises locales), à 15-20$/jour;
*Bannière publicitaire traditionelle, vendue sur une base nationale;
*Groupe de commanditaires - exemples incluant Apple, EA, etc.

Toujours selon TechCrunch, ces méthodes de publicité rapporteraient jusqu'à 1 millions de dollars US par jour semaine.

Pour maximiser ces trois sources de revenu, facebook aurait tout intérêt à ouvrir son contenu aux moteurs de recherche pour augmenter le trafic de son site. Qui dit augmentation de trafic dit plus de visibilité des publicités, plus de clics sur les publicités, plus de revenu.

Dans un premier temps, on pourrait penser que facebook a procédé de la sorte afin d'attendre une masse critique d'usagers inscrits afin de pouvoir créer une communauté. Soit. Mais avec au-delà d'un millions d'usagers inscrits, facebook peut sûrement considérer que cette masse critique a été atteinte. Pourquoi n'offrent-ils pas la possibilité de publier du contenu indexé par les moteurs de recherche?

J'hasarde une hypothèse. Le but des dirigeants de facebook est de maximiser non pas les revenus mais le nombre d'usagers. Pourquoi? Pour faire en sorte que sa valeur de vente soit la plus grande possible. Une valeur de vente basée sur des revenus est facilement quantifiable, des acquisitions de compagnies basées sur ce mode de revenu existe depuis plus d'un siècle. Là où la valeur est hautement spéculative, c'est sur la valeur des usagers fidèles à un service sur internet.

facebook aurait déjà refusé une offre de 1 milliard de dollars de Yahoo! Quand on sait que Google a payé 2,3 milliards de dollars pour YouTube, une compagnie avec une source de revenu inexistante, on peut penser que facebook fait le même pari et essait d'avoir une valeur de vente comparable, quitte à garder le contenu emprisonné pour maximiser la valeur potentielle de la compagnie qui est basée sur le nombre d'usagers.

C'est le sort que souhaite tous les inventeurs de sites web dit "2.0": YouTube, MySpace, flickr, etc. Modèle de revenu inexistant, valeur hautement spéculative, un peu la bulle internet revisitée. Elle va à coup sûr exploser elle aussi. Reste à savoir si facebook va réussir à vendre son site avant ou après la déflagration.