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L'impératif d'un moratoire sur les gaz de schiste

Les corporations gazières s'en viennent. Elles ont de l'argent et une stratégie éprouvée aux États-Unis. Elles ont enrôlé des lobbyistes québécois. À leur tête, le héros du verglas. Elles sont prêtes.

Objectif: extraire les gaz de schiste du sous-sol québécois en évitant toute embûche juridique ou réglementaire. Au coeur de la stratégie: la rapidité.

Les conséquences de cette extraction sur l'environnement ne sont pas mals connues, telles qu'elles le prétendent et que répètent les ministres concernés du gouvernement du Québec. Elles sont inconnues.

Et ce n'est pas un hasard ou faute de temps si elles sont inconnues. C'est grâce à un copinage avec l'administration américaine dans les années 2000, qui mena à un blocage systématique des études sur les impacts de l'exploitation des gaz de schiste.

Lorsque cette exploitation a démarré aux États-Unis, les citoyens ont été laissés à eux-mêmes. L'État étant de pair avec les corporations, la population s'est retrouvée avec des moyens financiers et juridiques dérisoires pour se défendre. C'est à eux de prouver, à la pièce, que l'eau et l'air de leur milieu se sont dégradées, souvent jusqu'à les intoxiquer, suite à l'exploitation d'un puits de gaz de schiste dans leur cour arrière. Même dans l'éventualité où un combat juridique et scientifique contre ces corporations puisse être gagné, il ne peut l'être qu'un puits à la fois. Une bataille peut théoriquement être remportée, mais la guerre est perdue d'avance. Les corporations gazières le savent, leur stratégie a été élaborée à cette fin.

C'est cette complaisance et cette ignorance qu'on tente d'importer au nord des frontières américaines, chez nous.

Contre l'organisation des corporations, la population a aussi sa propre organisation. Fruit d'une longue évolution et d'un consensus historique, elle est toute puissante en ce domaine. Elle a pour rôle la protection du bien commun, notamment de l'environnement. Il s'agit de l'État.

Les corporations ont peur du pouvoir de réglementation qu'a le gouvernement. Elles savent qu'une fois en place, elles n'auront par la suite que peu de recours, sinon la persuasion. On assiste donc présentement à une frappe préventive des corporations gazières.

L'État québécois est le dernier rempart que possède la population pour se protéger contre l'action aux conséquences inconnues des corporations gazières. Si le gouvernement marche aveuglément main dans la main avec ceux-ci, au lieu de remplir son rôle, la population qu'elle représente se retrouvera écrasée, dispersée, avec à sa disposition des recours inefficaces.

Un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste doit être imposé avant qu'il ne soit trop tard. Bien sûr pour éviter d'être mis devant un fait accompli et de voir le sous-sol du Québec balafré par les puits, mais surtout parce que le gouvernement doit être aux côtés de la population, non pas contre elle.

Du désintérêt politique: La fragmentation des médias

Des filles et des garçons

Ce billet est le quatrième de la série Du désintérêt politique. Cette série présente des hypothèses expliquant le désintérêt de la population pour la politique dans les démocraties occidentales. Vous pouvez consulter toute la série en vous rendant sur le billet d'introduction.

Si on compare le paysage médiatique de 2010 avec celui d'il y a 30 ans, on constate que le nombre de canaux par lesquels il est possible de recevoir de l'information a été multiplié. Le nombre de chaînes de radio et de télévision n'a cessé de croître et, quelque part au milieu des années '90, internet est apparu dans la sphère publique, devenant rapidement une source importante d'informations dans les démocraties du monde.

Cette augmentation de canaux nécessite un accroissement des ressources consacrer à son alimentation en contenu. Bien qu'il y ait eu un gain de productivité dans les 30 dernières années, notamment grâce à l'informatique, ce gain n'est pas assez important pour combler l'espace créé par l'apparition des nouveaux canaux.

Les secteurs d'information, jadis couverts par des journalistes, sont maintenant oscultés par des spécialistes venant de divers horizons. Nombre d'animateurs et de chroniqueurs ont les formations les plus diverses, abordant l'actualité avec un bagage et un langage ne visant pas nécessairement la neutralité journalistique. Il est entendu que la neutralité journalistique est une utopie, mais c'est tout de même un idéal que cherchent à atteindre la majorité des journalistes, alors qu'un animateur d'émission de variétés ne se sentira probablement pas soumis à cette éthique.

Puisque les partis politiques visent maintenant la population en général (cf. deuxième billet de cette série), leurs communications doivent passer par les canaux touchant leur public cible. Encore une fois, ce sont les sondages qui relient les messages au canal idéal. Tous les canaux ne sont pas aptes à bien recevoir un message d'intérêt public ou politique.

Les entrevues ou performances des politiciens prennent alors diverses formes, de sérieuse à légère, en fonction de la nature du canal par lequel le politicien veut passer. Ce faisant, la frontière démarquant les canaux de diffusion sérieux des autres est effacée: tout est bon pour passer un message.

De plus, les ressources, autant financières qu'humaines, disponibles pour chacun des canaux ont diminué. Cette diminution a pour conséquence, dans un contexte de lutte pour les cotes d'écoute, que l'intérêt du public doit être capté à faible coût. L'autoroute pour arriver à ces fins c'est la rumeur, l'anecdote et le scandale. Toutes des attitudes qui, lorsqu'appliqué à la politique, incitent la population à déconsidérer ce sujet.

Nous remarquerons aussi que l'élite économique, suite à cette fragmentation, a diminué au minimum ses apparitions dans les médias, préfèrant engager des firmes de communication ou de relation publique qui contrôlent le message à diffuser. Autre point positif de ce retrait pour l'élite économique, ce sont les spécialistes de la communication qui sont vus par la population. Les membres de cette élite limitent leur exposition personnelle et, indirectement, leur implication officielle dans les débats. Ce sont les corporations qui engagent les firmes de communication, par les présidents ou les dirigeants des entreprises. Sauf exception lors d'immense castrophe telle que BP dans le golfe du Mexique, ce sont les êtres moraux qui sont par la suite blâmés, pas les dirigeants. Ils peuvent donc par la suite être engagés par une autre corporation, sans crainte de trainer une image entachée de scandales.

Ajoutons à cela, tel que vue dans le troisième billet de cette série, que les valeurs promues par les médias et la population en générale favorise les valeurs économiques, ils ont ainsi tout intérêt à se tenir loin des débats.

Au Québec

Au Québec, le nombre de chaînes disponibles sur le câble a explosé depuis 10 ans. En faire le décompte relève du défi. Chose certaine, on est des années-lumières des 3 chaînes qui formaient jadis l'essentiel du paysage télévisuel: Radio-Canada, Télé-Métropole et Télé-Québec (on pourrait aussi ajouter TQS).

L'émission Tout le monde en parle reçoit depuis ses débuts des politiciens en entrevue. Animé par un humoriste/acteur, les propos des invités sont souvent coupés par les interventions du fou du roi, empêchant la conversation de poursuivre son cours vers un propos qui serait considéré comme trop sérieux. Parfois hors propos, parfois juste, les présences des politiciens à cette émission ont des résultats hasardeux. Comme les contours de l'émission sont mal définis, on y reçoit des invités mais on n'indique pas toujours à quelle fin si ce n'est, comme le titre le laisse à penser, que tout le monde en parle… Cette émission illustre bien le flou qui existe dans le style des médias: est-ce de l'information, du divertissement? On ne sait trop.

Pour ce qui est du retrait des compagnies privées de la scène médiatique, les exemples sont nombreux au Québec, notamment dans le domaine des ressources naturelles. Dans le domaine minier, plus précisément de l'uranium, ces compagnies ont engagé via la firme de relations publiques National l'ex-député du Bloc Québécois Yvan Loubier. Les compagnies minières se cachent derrière ce porte-parole qui connaît les rouages de la politique québécoise, qui est bien branché auprès de l'opposition, il fait partie de la famille souverainiste, et qui n'est pas en lien direct avec ses véritables employeurs. Le parti au pouvoir est bien sûr sensible aux arguments économiques mis de l'avant par monsieur Loubier justifier l'exploitation des mines d'uranium en sol québécois.

André Caillé dans le dossier des gaz de schistes supporte aussi cette hypothèse du retrait de l'élite économique.

Du désintérêt politique: médias et valeurs

Des filles et des garçons

Ce billet est le troisième de la série Du désintérêt politique. Cette série présente des hypothèses expliquant le désintérêt de la population pour la politique dans les démocraties occidentales. Vous pouvez consulter toute la série en vous rendant sur le billet d'introduction.

La concentration de la presse, à travers les acquisitions d'entreprises et la consolidation des marchés, a mené à une uniformisation du traitement de l'information. Les conglomérats qui possèdent ces médias tendent à influencer le point de vue des publications. Cette influence ne se fait pas nécessairement par un contrôle direct du contenu, mais bien par une influence globale sur la direction adoptée par les médias. En particulier, le contenu n'est pas contrôlé, mais en moyenne il s'oriente certainement vers une direction qui ne doit pas déplaire aux propriétaires.

Peut-être sous cette influence, la portion représentée par les secteurs de la finance et de l'économie occupent une place de plus en en plus importante dans les médias d'information, alors que celle réservée à la pauvreté, au chômage et aux autres problèmes sociaux tend à diminuer (source Democracy and the News).

Cette exposition tend à favoriser l'adoption des valeurs propres aux secteurs de la finance et de l'économie, comme la rentabilité à court terme et les mesures d'efficacité, comme valeurs de la société en général, puisqu'elles sont prépondérantes dans les médias. À long terme, ceci incite le lectorat à adopter ces valeurs dans leur analyse de la société et des gouvernements.

Le discours emprunté par les partis politiques doit par la suite faire la promotion de ces valeurs, puisque tel que démontré dans le billet sur la cible des partis politiques, ce sont ces valeurs qui ressortent dans les sondages d'opinion.

Dans ce contexte, les individus qui ont une vision différente des positions que devrait défendre l'État dans les orientations de la société ne se reconnaissent pas dans l'attitude adoptée par les élus et les candidats, car la place accordée à l'économie et à la réussite financière du gouvernement occupe toujours la première place dans les initiatives.

De plus, l'influence des grandes industries semble disproportionnée dans ce contexte, leurs suggestions semblent avoir une oreille attentive dans les gouvernements en place.

On peut aussi penser que la primauté de ces valeurs rapproche les grands financiers des représentants de l'État, des députés aux hauts fonctionnaires, tant au niveau idéologique que sur le terrain. Cela tend à favoriser la participation politique des représentants de ces domaines, puisqu'ils y retrouvent leurs valeurs.

Ceci fait en sorte que l'individu considère son pouvoir d'influence comme étant insignifiant auprès du gouvernement. Son opinion ne semble pas faire le poids devant la force des grandes entreprises qui ont leurs entrées directes auprès des gouvernements et qui partagent leur philosophie.

S'ensuit donc une désaffection des processus démocratiques, puisque ce sont les entreprises qui ont du pouvoir, pas les individus.

Au Québec

On ne peut bien sûr évoquer les médias au Québec sans évoquer les 2 corporations qui possèdent plus 95% de la presse écrite: Québécor et Power Corporation (via Gesca). Une société où le relais d'information entre le gouvernement et la population, chaînon essentiel dans une démocratie saine, est assuré par seulement 2 canaux a assurément une diversité de points de vue anémique.

La loi sur le déficit zéro adoptée par le gouvernement Bouchard en 1996 entre en droite ligne avec ces valeurs économiques. On peut aussi voir dans le slogan du PLQ pour les élections de 2008 l'importance accordée à ces valeurs: L'économie d'abord, Oui.

La gestion par le gouvernement québécois du récent débat sur l'exploitation des gaz de schistes tend aussi à corroborer cette explication. Cette exploitation pour le Québec est « synonyme d’enrichissement collectif et de création d’emplois », aux dires d'André Caillé, président de l’Association pétrolière et gazière du Québec. Avant même que des débats sur les impacts environnementaux aient lieu, et sans consultation de la population habitant à proximité des lieux d'exploitation, les chiffres annoncés par les sociétés qui profiteraient de ces retombées sont repris directement par les représentants de l'État semble obtenir l'aval de l'État québécois.

Du désintérêt politique: La clientèle des partis politiques

Des filles et des garçons

Ce billet est le deuxième de la série Du désintérêt politique. Cette série présente des hypothèses expliquant le désintérêt de la population pour la politique dans les démocraties occidentales. Vous pouvez consulter toute la série en vous rendant sur le billet d'introduction.

Avec leur plateforme électorale, les partis politiques ciblent maintenant la population en général, non plus les militants et les membres formant leur base.

A priori, cette attitude peut sembler vertueuse, les gouvernements ne doivent-ils pas en effet représenter l'ensemble de la population et non un groupe d'intérêt particulier? Cependant, ceci comme conséquence perverse que les plateformes des partis politiques tendent à se ressembler.

Ces cibles sont définies par les sondages d'opinion, aujourd'hui matériel de base à l'inspiration des initiatives politiques. Les partis politiques procèdent de la sorte pour tenter de séduire directement la population en représentant ses convictions, évitant ainsi le périlleux exercice de communication visant à convaincre le bien-fondé d'une initiative émanant du parti politique.

Comme c'est la même population qui est sondée par les différents partis, ce sont les mêmes directions qui en ressortent. Cela laisse croire à la population que de voter pour un parti ou pour un autre, cela revient au même. Dans ces conditions, pourquoi aller voter? Pourquoi s'impliquer puisque les directions politiques sont issues d'un processus, les sondages d'opinion, sur lequel on n'a aucun contrôle?

D'autre part, cela favorise les partis extrémistes (voir la Montée de l'extrême droite en Europe), ces partis étant les seuls à l'origine d'initiatives n'étant pas issues de la masse. Les individus moins centristes, sans nécessairement être extrémistes, sont alors tentés de voter pour ces partis afin d'influencer les choix politiques dans une autre direction.

La montée de ces partis politiques constitue une véritable menace pour la démocratie et, dans la mesure où la démocratie est un système qui doit être préservé, le désintérêt politique représente alors une véritable menace qu'il faut combattre.

Au Québec

Lors des élections de 2008, les platesformes électorales du PLQ et du PQ ont été identifiées comme ayant de nombreux points communs (voir l'article du Devoir, PQ et PLQ - qui copie qui ?).

Quoiqu'il serait abusif de qualifier l'ADQ et QS de partis extrémistes, on peut penser que cet amalgame d'idées du PQ et du PLQ profite à ces formations qui se situent aux extrémités de l'axe gauche-droite des partis politiques au Québec. Bien que ne pouvant être expliquée par ce fait seulement, l'élection de 41 députés de l'ADQ aux élections de 2007 et du premier candidat de QS en 2009 semblent supporter cette hypothèse.

Du désintérêt politique: introduction

Des filles et des garçons

Le désintérêt politique n'est pas un phénomène unique au Québec, il frappe toutes les démocraties occidentales. La baisse généralisée du taux de participation aux élections, tant en Europe qu'en Amérique du Nord, en est un symptôme, de même que la baisse de l'implication dans les partis politiques.

Ce phénomène est généralement désigné dans les médias par le terme de cynisme, mais une simple analyse de ce courant philosophique démontre que cette utilisation est en fait erronée. Nous identifierons plutôt ce courant comme le désintérêt politique, et non du cynisme politique.

Puisque le désintérêt politique touche les démocraties occidentales dans leur ensemble, les causes à son origine doivent être étudiées dans ce contexte, et non dans un contexte local.

Cette série billets, regroupée sous le terme Du désintérêt politique, identifie des causes de ce désintérêt politique. Son but est d'offrir un cadre de réflexion pour lutter contre cette tendance, non pas de proposer des solutions. Les causes identifiées devront être prises en compte lors de toute tentative visant à promouvoir la participation politique.

Je tenterai aussi de donner des exemples spécifiques au Québec pour chacune des causes proposées.

Les billets sont en partie inspirés par le livre Media and Political Engagement, publié en 2009 aux édition Cambridge.

Liste des billets

  1. La clientèle des partis politiques
  2. Médias et valeurs
  3. La fragmentation des médias
  4. La fragmentation culturelle
  5. La montée des ONG

Conférence de Lise Bissonnette

Le 6 avril 2010, Lise Bissonnette livra un discours à la bibliothèque de l'Assemblée nationale lors de la Journée du livre politique. Ce discours a fait couler beaucoup d'encre parce qu'elle ose s'attaquer à ce qu'elle nomme «la communauté de placoteux », en référence aux commentateurs des blogues et articles de journaux.

L'Assemblée nationale a publié la vidéo de son discours sur son site web. Malheureusement, le parlement québécois utilise la technologie propriétaire SilverLight ainsi que le format propriétaire Windows Media Video comme moyens de diffusion.

Afin de permettre à tous les internautes de pouvoir écouter dans son intégralité ce discours, quelque soit la plateforme ou l'appareil numérique, et en accord avec les conditions d'utilisation de l'Assemblée nationale, j'en ai extrait la bande sonore et la remet à la disposition des internautes à des fins de téléchargement.

Vous pouvez télécharger la trame sonore en format Ogg Vorbis, speex ou MP3.

Vous pouvez aussi l'écouter en ligne à partir de ce lecteur:

Logiciel privé et public

Dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir aujourd'hui, Réal Gingras propose au gouvernement du Québec d'utiliser des logiciels publics au lieu de logiciels privés.

Dans le monde informatique, on fait plutôt référence au logiciel libre et au logiciel propriétaire pour représenter ces concepts.

Mais là n'est pas l'important. Qu'un monsieur ne possédant pas le vocabulaire admis pour traiter de ce sujet, mais comprenant intuitivement les concepts qui les sous-tendent, prenne la peine d'écrire une lettre à la présidente du Conseil du trésor à ce sujet, ça, c'est notable.

Le débat sur les logiciels libres au gouvernement du Québec va peut-être arriver par la grande porte, celle sur la collusion lors des appels d'offres. Étonnant.

Commission d’enquête publique sur la construction au Québec à l'automne 2011

Jean Charest mandatera une commission d'enquête publique sur le milieu de la construction au Québec à l'automne 2011. Voici pourquoi.

1- Il y a un fort consensus au Québec pour qu'une telle commission soit instaurée, et il ne diminuera pas.

Autant la population, les policiers et les intervenants du milieu souhaitent la création de cette commission d'enquête. Au Québec, il n'y a guère que Jean Charest et Richard Goyette, le directeur général de la FTQ-Construction, qui doutent publiquement de la pertinence d'une enquête publique sur le milieu de la construction. C'est le genre de compagnie que Jean Charest et les membres du PLQ n'aiment probablement pas.

Si aucune commission d'enquête n'était créée, le PLQ devrait justifier son inaction lors de la prochaine campagne électorale qui devrait avoir lieu en 2012. Une position inconfortable puisqu'à ce moment on pourra parler de grogne durable de la part de la population sur ce sujet. Pour éviter cela, Jean Charest sait qu'il devra instituer une commission d'enquête publique avant les prochaines élections. Il n'a d'ailleurs jamais catégoriquement refusé la création d'une telle commission.

2- Les résultats de la commission d'enquête ne doivent pas survenir en fin de mandat.

Aucun gouvernement, tant sur la scène fédérale que provinciale, ayant lancé une commission d'enquête publique n'en est sorti gagnant. La commission Gomery a sonné le glas de la carrière politique de Paul Martin. La commission d'enquête sur le crime organisé (CECO) lancé par Robert Bourassa en 1972 avait éclaboussé feu Pierre Laporte et une parti du gouvernement libéral de l'époque. On sait ce qui arriva aux élections suivantes de 1976. Robert Bourrassa n'a jamais plus lancé de commission d'enquête publique du reste de sa carrière politique.

Bref, Jean Charest sait qu'il ne sort jamais rien de bon politiquement pour un parti qui lance une commission d'enquête. S'il le fait 1 an avant les prochaines élections générales, ce qui nous mène quelque part en 2011, il aura beau jeu d'expliquer qu'il n'a pas fait la sourde oreille à la population. De plus, en 1 an la commission aura trop peu de temps pour émettre des conclusions. Si le PLQ gagnait les élections de 2012, les conclusions et recommandations seraient publiées en début de mandat, ce qui laisserait assez de temps et de marge de manœuvre au PLQ pour avoir une chance de s'en tirer aux élections suivantes. À l'opposé, si le PQ prenait le pouvoir en 2012, c'est ce parti politique, et non le PLQ, qui aura à gérer, sinon l'opprobre de la commission, du moins les moyens à mettre en place pour combattre la corruption. Ce sera alors un cadeau empoisonné du PLQ au PQ.

3- Le PLQ devra prendre en main l'agenda médiatique à la fin 2011.

Le congrès du Parti Québécois pour créer le nouveau programme du parti aura lieu au printemps 2011. Il y a fort à parier que les initiatives du PQ, pour peu qu'elles soient novatrices, défraieront les manchettes des médias à ce moment. Pendant l'été, vacances obligent, les milieux médiatique et politique tourneront au ralenti.

À la rentrée parlementaire de l'automne 2011, le PLQ devra montrer qu'il peut lui aussi occuper la scène publique et être au diapason de la population. Si la colère gronde toujours à ce moment dans le milieu de la construction, et le problème semble assez profond pour douter qu'il puisse se résorber de lui-même, l'établissement d'une commission d'enquête publique sur la construction remettrait le PLQ à la une des journaux, et pour une raison positive.

Bref, il semble qu'une commission d'enquête publique sur la construction soit inévitable, reste à savoir à quel moment elle sera le moins dommageable, voir avantageuse, pour le PLQ. L'automne 2011 semble être ce moment.

Journée-rencontre WebÉducation

Suite à l'invitation de Sylvain Carle, je participerai à la Journée-rencontre WebÉducation du ministère des Services gouvernementaux du Québec.

Ça se passe dans la ville de Québec, où je suis décidément appelé à me rendre de plus en plus souvent, jeudi prochain le 18 mars entre 9h30 et 16h30. Ma performance aura lieu de 10h à 10h45.

Ma présentation a pour titre Les standards ouverts comme politique du gouvernement du Québec. Je raconterai des histoires, heureuses et moins heureuses, qui ont trait aux standards ouverts, ferai un survol de ce qui se fait ailleurs dans le monde et expliquerai en quoi les bénéfices pour le Québec de l'adoption d'une telle loi.

Amis de Québec, c'est un rendez-vous jeudi prochain à l'Auditorium Daniel-Johnson, édifice Marie-Guyart au 1035, de la Chevrotière à Québec.

Mise à jour: On visualiser la présentation ici:
http://j.mp/collpubqc-vid2

Ça commence à 0:40:00 (il faut appuyer sur «play» en haut et amener la barre au temps
requis).

550 minutes de Révolution tranquille

Radio-Canada a créé une série exceptionnelle sur la Révolution tranquille. Composée de 11 épisodes de 50 minutes, contient des entrevues inédites avec plusieurs acteurs importants de cette époque. Chaque épisode porte sur une thématique précise.

Agréable à écouter sur son baladeur numérique, ou encore sur un beau CD gravé pour la voiture, cette série est un incontournable pour toute personne intéressée à connaître l'histoire du Québec. D'ailleurs, semble-t-il que pour savoir où on s'en va, il faut savoir d'où l'on vient. Et s'il est une chose dont l'on a bien besoin, c'est de savoir où l'on s'en va.

L'ordre des fichiers sur la page de Radio-Canada n'étant pas optimale selon mes critères, je les reclasse ici avec un bel hyperlien qui mène directement vers le fichier mp3. Gardez ça dans un coin de votre disque dur, ça a grande valeur.

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