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Observations d'un (nouveau) cycliste montréalais

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

Depuis la fin avril, j'utilise le vélo comme moyen de transport pour me rendre au travail. De Villeray au centre-ville de Montréal, le parcours me prend trente minutes, tant à l'aller qu'au retour. C'est une première, car auparavant, la distance entre mon lieu de travail et ma résidence était trop grande pour ce moyen de transport.

Moi qui n'étais qu'un cycliste de fin de semaine, j'ai rapidement constaté que ce n'était pas la même chose d'aller à l'épicerie un samedi après-midi que de se rendre au centre-ville à l'heure de pointe.

La principale différence, c'est le respect de la signalisation.

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Pour les courts trajets hors période de pointe, le respect de la signalisation routière (arrêts, feu rouge) m'était optionnel et n'entraînait que rarement des problèmes. Or, le nombre de cyclistes sur la route du travail est si important qu'un certain ordre est nécessaire, notamment celui imposé par la signalisation. Les cyclistes sont donc nombreux à s'y conformer, même si cela ne les empêche pas de faire n'importe quoi à certains endroits précis.


Troisième différence, ce sont toutes les situations routières auxquelles je n'ai jamais été confronté auparavant et pour lesquelles je ne sais pas quelle conduite adopter. Exemple de questions auxquelles j'ai dû trouver une réponse:

  • Une brigadière fait traverser les gamins à une intersection, ai-je le droit de passer? Non.
  • Un autobus scolaire s'arrête et fait débarquer des gamins, puis-je continuer? Oui
  • Puis-je circuler dans la voie réservée aux taxis et aux autobus ? Non, mais il y a actuellement un projet pilote qui le permet sur la rue Viau.
  • Puis-je vraiment circuler sur les trottoirs? Non, sauf à quelques endroits à Montréal.
  • Puis-je passer à la lumière rouge si la traverse pour piéton est permise? Non.

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Étant cycliste du dimanche, j'ignorais ces règles et à voir le nombre de cyclistes qui les bafouent, par ignorance ou sciemment, je suis loin d'être le seul.

Ces observations, ajoutées aux nombres d'accidents impliquant des cyclistes à Montréal, me laissent croire que la game a changé sur les routes de Montréal: les usagers doivent changer leur conduite pour mieux partager la route.

Il y a bien sûr les cyclistes qui, comme je l'ai décrit, doivent apprendre à réagir aux nouvelles situations. Le code de la sécurité routière devra également être mis à jour pour tenir compte de la nouvelle popularité et les cyclistes devront surtout apprendre à le respecter. Il serait bien qu'une éthique entre cyclistes voit le jour, ne serait-ce que pour souligner les comportements délinquants. Un commentaire d'un cycliste est toujours mieux reçu que celui d'un automobiliste.

Les automobilistes et camionneurs devront accepter que la route serve au transport des biens et des personnes, et non pas à un type de véhicule en particulier. Le vélo a sa pleine et entière place, au même titre que les automobiles et camions. Et finalement, les piétons ont aussi leur bout de chemin à faire, ce sont les usagers les plus délinquants, traversant la rue n'importe où, à tout moment, et négligeant de prendre en compte les vélos.

Il est essentiel de mettre les moyens en place pour faciliter la transition vers un meilleur partage de la route. L'augmentation de la popularité du vélo fait partie d'un développement urbain durable, c'est la voie à suivre.