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Pour en finir avec les archives en ligne de Radio-Canada

Logo de Radio-Canada internet, derrière les barreaux

Lorsque j'écris à propos de diffusion de connaissance ou de beauté technologique, j'ai toujours l'impulsion d'ajouter une remarque cynique poignardant la cécité des gestionnaires des archives en ligne de Radio-Canada. À chaque fois. Je me retiens, mais j'aimerais bien me débarrasser de cette manie. Je rédige donc ce billet afin d'en faire une catharsis.

Qu'est-ce qui est frustrant à propos des archives en ligne de Radio-Canada?

Tout simplement qu'il m'est impossible de les écouter ou de les visualiser. Pour moi, c'est comme s'il n'y en avait pas.

Lorsque je veux vraiment écouter une émission sur le site web de la SRC (lorsqu'il était question d'urler.tv par exemple), je dois me rendre chez un ami qui a un système d'exploitation propriétaire. Ça me fait penser à l'époque de l'avénement des premières télévisions, tout le voisinage allait chez le plus proche voisin qui en possédait une, s'asseyait en cercle dans le salon et écoutait l'émission du soir.

Je ne suis pas le premier, et sûrement pas le dernier, à me plaindre de cet état de fait:

Qu'ai-je donc de si spécial pour que je ne puisse pas consulter les archives en ligne de Radio-Canada?

J'utilise GNU/Linux comme système d'exploitation et Radio-Canada diffuse ses archives dans le format Windows Media, format qui n'est lisible directement que sur les systèmes d'exploitation Windows (propriétaire du format) et Mac. On pourrait juger que, si je tiens à demeurer marginal en utilisant ce système d'exploitation, je n'ai qu'à subir les conséquences de mes choix. La marginalité à laquelle j'appartiens est environ de la même dimension que celle utilisant des Mac, c'est-à-dire entre 4% et 5% des utilisateurs.

Pourtant, il semble qu'il existe des solutions:

Toutes ces solutions demandent un niveau d'expertise beaucoup trop élevé de la chose informatique pour les installer et les utiliser. De toute facon, aucune d'entre elles n'a fonctionné pour moi. Il est impensable qu'un site web de l'ampleur et de l'importance de Radio-Canada exige ces connaissances et cette expertise pour un exercice que tant d'autres ont réussi sans ces acrobaties logicielles.

Pourquoi les services internet de Radio-Canada ont-ils choisi ce format?

Réponse de Marie Tétrault,
Chef des communications, Nouveaux Médias
Radio-Canada

Dans le but doffrir une expérience audio-vidéo plus enrichissante et optimale, Radio-Canada a fait des choix technologiques accessibles au plus grand nombre dinternautes canadiens. Par ailleurs, concernant l'utilisation de Windows Media Player sur le site Internet de Radio-Canada, nous avons choisi le format de diffusion vidéo qui est le plus largement répandu afin d'atteindre le plus large public possible.

Réponse de Stéphane Bousquet
Chef de secteur Internet,
Radio française de la Société Radio-Canada

L'équipe des nouveau médias de Radio-Canada est en état de veille constant et effectue continuellement de la R&D pour évaluer les technologies de diffusion d'avenir qui soient à la fois accessibles au grand public, et économiques pour le diffuseur qui, faut-il le rappeler, est financé par les contribuables canadiens.

Notre adoption de la technologie Windows Media est d'abord et avant tout due à des impératifs économiques. Alors qu'il nous coûte une petite fortune de diffuser en RealAudio, la technologie Windows Media nous est offerte gratuitement tout en ayant une qualité sonore équivalente au RealAudio.

Ça semble vrai tout ça, non?

Sur un échantillon de 16 diffuseurs publics diffusant sur internet, Radio-Canada fait parti du club sélect, avec France 2, des diffuseurs publics dont il est impossible d'écouter les archives en lignes sous GNU/Linux (source: blogue.jauneorange.com). Si les 14 diffuseurs sont en mesure de rendre leur contenu accessible pour tout le monde, comment excuser le fait que la SRC ne soit pas capable? Même CBC y réussi!


Saisie d’écran du site de la CBC où on voit un extrait vidéo

Saisie d'écran sur le site de CBC sur une station GNU/Linux. Il est possible de visualiser des vidéos.

La réponse de Marie Tétrault ne tient donc pas la route. La SRC n'atteint pas le plus large public possible. Si c'était le cas, ce billet-là n'aurait pas sa raison d'être.

Quant à la perception du rôle de Radio-Canada par l'équipe des nouveaux médias de la SRC, j'attire votre attention sur la perception totalement erronée qui émane d'un membre de cette équipe, Marie-Hélaine Laurence, sur les formats de diffusion, la propriété intellectuelle et les formats libres:

En réponse à votre question, nous n'utilisons pas les formats du domaine publique car nous nous devons de protéger la propriété intellectuelle de nos contenus. Par définition, les logiciels « open source » permettent aux gens d'accéder aux fonctions internes du lecteur et de faire ce qu'ils veulent avec les données qui s'y trouvent.

Vous pouvez consulter la réponse de Jean-François Fortin si vous ne comprenez pas jusqu'à quel point la madame est au grand large de la compréhension.

Finalement, un petit mot sur la gratuité du format Windows Media. Il est peut-être gratuit d'encoder des fichiers dans ce format, mais la pérennité des documents, sans parler de leur accessibilité, a été gravement négligée. Deux qualités qui sont au coeur même de la mission de Radio-Canada.

Dans un futur pas trop lointain, le gouvernement du Canada adoptera des principes qui devront être respectés pour tous les formats des documents de la Couronne. Ceci implique les sociétés d'état, dont Radio-Canada. Il serait plus que surprenant que le format propriétaire Window Media rencontre ces principes.

Que devra faire Radio-Canada ce jour-là? Elle devra réencoder toutes ses archives numériques dans un autre format. Et, lorsque la SRC devra mettre ces ressources pour ce travail, pour cette raison ou pour une autre, le concept de gratuité dont il était question ne s'appliquera plus tout à fait.

La gravité pour tomber dans un trou est toujours gratuite. Les moyens pour s'en sortir par la suite, c'est une autre paire de manches.

Ça va mieux là?

Un peu. Ça fait du bien en tout cas.

Université de Montréal et iTunes U: les détails techniques

Suite au lancement du service iTunes U de l'Université de Montréal en début d'année, je me suis posé des questions sur ce service, notamment sur les côtés techniques et les arguments qui ont conduit à ce choix. Les nouvelles couvrant ce sujet reprenant les mêmes 3 paragraphes (Bruno G, Branchez-vous!, itWorldCanada, etc.), j'ai contacté le soutien de ce service pour avoir réponses à mes interrogations. Je ne vous cacherai pas que j'étais aussi motivé par la question de l'accessibilité au contenu pour les gens qui n'ont pas la plateforme Mac ou Windows.

J'ai eu un entretien téléphonique avec Stéphane Boutin, conseiller pédagogique au Bureau de l'environnement numérique d'apprentissage (BENA) et chargé d’application pour le projet iTunes U. Voici un résumé de ce que j'ai appris pendant notre conversation.

Le projet de rendre disponible sur internet une partie du contenu pédagogique produit par l'Université de Montréal a démarré il y a environ 12 mois (début 2007). Pour que l'information soit le plus portable possible, les formats de fichier pouvant être utilisé sur une autre support électronique qu'un ordinateur personnel ont été ciblés, à savoir, les fichiers audios et vidéos. (Cf. Étude d'André H. Caron portant sur la question de l'utilisation de la baladodiffusion de contenus pédagogiques à l'Université de Montréal).

Une revue des moyens de diffusions existant sur le marché a alors été entreprise par l'Université de Montréal. Bien que des technologies libres aient été envisagées, leur choix s'est finalement porté sur iTunes U, car il y avait déjà des universités américaines qui avaient fait ce choix (Berkeley, Stanford, Penn State). L'Université de Montréal a pu consulter les rapports faits par quelques-unes de ces universités et a conclu que ces expériences étaient satisfaisantes.

Une des conditions dans leur choix a été la simplicité pour les utilisateurs. Il ne fallait pas que les utilisateurs aient à suivre une formation pour pouvoir user du service de diffusion. Les utilisateurs se divisent en 3 groupes: les administrateurs (Bureau de l’environnement numérique d’apprentissage, Bureau des communications et des relations publiques), les producteurs de contenus (enseignants, facultés/départements, unités de recherches) et les étudiants. Le service iTunes U répondait à cette condition de facilité d'utilisation.

Il y a 2 manières de rendre un fichier disponible sur iTunes U pour qu'il soit diffusé par leur service. Soit en le téléversant le fichier sur le serveur de Apple, soit en le téléversant sur son propre serveur et en envoyant le lien au service iTunes U. C'est la dernière option qui sera privilégiée par l'Université de Montréal, puisqu'elle permet de diffuser par la suite le contenu sur d'autres plateformes. Le contenu du service d'iTunes U de l'Université de Montréal peut être accédé par tout le monde ou encore seulement par un groupe restreint: étudiant de l'Université de Montréal ou d'un cours en particulier. Ce service est gratuit pour les établissements d'enseignements supérieurs et l'Université de Montréal ne reçoit pas d'argent pour avoir opté pour ce service.

Depuis son lancement, le service iTunes U a été plus populaire que prévu, ce qui fait que le personnel de l'Université de Montréal responsable de ce service (1 personne et 1 concepteur graphiste) accuse un certain retard sur l'échéancier, notamment au niveau du matériel de formation pour l'utilisation du service. Vu ce succès, ils sont en ce moment à la recherche d'autres partenaires à l'Université de Montréal pour la production de contenus et pour assurer le support du site.

Concernant la non disponibilité du contenu pour la plateforme GNU/Linux, un sondage à l'Université de Montréal montre que les systèmes d'exploitations les plus courants sont Windows et Mac OS. À court terme, l'Université de Montréal va explorer d'autres possibilités de diffusion, probablement par l'utilisation d'hyperliens standards, pour rendre le contenu disponible aux autres plateformes. Si vous croyez qu'il est important que le contenu de l'Université de Montréal soit disponible pour les autres plateforme que Windows et Mac, je vous invite à envoyer un courriel au service de iTunes U de l'Université de Montréal pour leur faire savoir.

Quant au message sur la page d'accueil du site iTunes U qui dit que « Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures. », c'est un message générique pour les pages web de l'Université de Montréal. Les pages de l'Université de Montréal doivent être fonctionnelles au minimum pour ces 2 navigateurs, mais on m'assure que les pages du service iTunes U sont testées pour les autres navigateurs, dont Firefox j'imagine. Si le bouton « information légale » ne fonctionne pas, ce n'est pas parce que vous n'utilisez pas Internet Explorer, c'est parce qu'il n'y a pas encore de page disponible.

Pour plus de renseignement, je vous invite à consulter la FAQ de iTunes U à l'adresse:
http://www.cefes.umontreal.ca/tic_enseignement/faq_itu.htm.

La page d'accueil pour accéder à iTunes U de l'institution est :
http://itunesu.umontreal.ca/

Coût d'un ordinateur portable: Mac vs. le monde

Supposons que je veux acheter un ordinateur portable. Je ne sais pas trop ce que je veux. Quel est la différence de prix entre un ordinateur portable de Mac et celui d'une autre marque, pour une puissance comparable?

Je me suis basé sur le processeur, un Core 2 Duo d'Intel, pour déterminer ce qui définit la «puissance». C'est une mesure déficiente, j'en suis conscient, mais historiquement c'est avec ça qu'est déterminée la puissance d'un ordinateur, du moins dans l'imaginaire collectif.

Je suis allé magasiner sur le site de bestbuy, un choix arbitraire.

Le Mac

L'ordinateur portable Mac le moins cher disponible: Ordinateur portatif MacBook d'Apple avec processeur Core 2 Duo d'Intel cadencé à 2 GHz

Prix: 1200 $CA

Spécifications:

Type de processeur: Core 2 Duo d'Intel
Mémoire vive: 1 Go (2 x 512 Mo)
Disque dur: 80 Go (5 400 tr/min)
Lecteurs optiques: DVD-ROM 8X à 24X/CD-RW
Graphismes: GMA 950 d'Intel avec mémoire de 64 Mo
Bus système: 667 MHz
Cache: 4 Mo (niveau 2)
Format de l'écran: 13,3 po
Vitesse du processeur: 2,0 GHz
Garantie: Garantie d'un an (pièces et main-d'oeuvre)

Les autres

En cherchant un ordinateur portable avec le même processeur sur le site de Bestbuy, je suis tombé sur celui-ci:
Ordinateur portatif VAIO N365EB de Sony avec écran de 15,4 po et processeur Core Duo T2450 d'Intel

Coût: 700 $CA

Spécifications:

Type de processeur: Core Duo T2450 d'Intel
Vitesse du processeur : 2GHz
Mémoire vive: 1 Go
Capacité/vitesse du disque dur: 120 Go, 5 400 tr/min
Lecteur optique: Graveur DVD Super Multi double couche
Carte graphique: 945GM d'Intel avec 950GMA 3D
Mémoire vidéo: 128 Mo
Bus système: 533 MHz
Cache du processeur: 2 Mo
Format de l'écran: 15,4 pouces
Garantie main-d'oeuvre: 1 an
Garantie pièces: 1 an

Remarques

Le coût d'entrée pour obtenir un Mac portable est de 1200$.

La verbosité des spécifications est différente pour ces 2 ordinateurs. Ça ne dépend pas du site web. Pour le Mac, le site de futureshop offre des spécifications identiques.

Les ordinateurs ne sont pas tout à fait identiques.
*Mac, meilleurs: Bus système, cache du processeur
*VAIO, meilleurs: Capacité du disque dur, graveur multi-couche, mémoire vidéo, dimension de l'écran.

Pour avoir un ordinateur portable d'une autre marque (PC comme ils disent) comparable à un Mac , il en revient 500$ moins cher.

Conclusion

Si on veut un Mac, il faut vraiment payer plus cher. Et pas juste un peu là, 1200$ au lieu de 700$, ça fait de la boisson en cibole.

Comme les composantes matérielles sont comparables sinon identiques entre un Mac et toutes les autres marques, on se retrouve à payer pour les logiciels. Le VAIO vient avec des logiciels proprétaires aussi, mais il faut croire qu'ils sont moins dispendieux. On pourra prétendre que le 500$ de différence vient justement de la meilleure qualité des logiciels de Mac, mais je tiens à rappeler qu'il est possible d'avoir des logiciels qui font une job plus que fantastique pour, ben… rien.

J'oubliais. On paye pour le design aussi. Sont tellement plus cools les gars, sans parler des filles, qui ont des Mac.

Ça me donne le goût de danser sur un fond de couleur tout ça.

Les archives de la SRC: la société d'état persiste avec la plateforme Windows

Bruno G l'a annoncé:

Le service des Nouveaux Médias vient de mettre en ligne un nouvel outil en version bêta pour rassembler dans un seul lieu tout le contenu audio et vidéo du site.

[…]

Mais cette fois, on parle d'un outil beaucoup plus robuste qui permet le visionnement, la recherche et la découverte dans une seule et même interface. Radio-Canada en profite d'ailleurs pour hausser la qualité du signal qui est offert en ligne. Par exemple, l'offre audio de la Première chaîne passe de 32 à 48 kbit/s.

Oui mais, encore une fois, seulement disponible pour Windows ™. Les utilisateurs de Mac et de GNU/Linux grognent et avec raison. Il y avait 83 commentaires sur le site de Bruno G concernant ce billet. Allez-y faire un tour, vous verrez bien que je ne suis pas le seul à avoir remarqué ça.

Comment reconnaître un fan de Mac

Un amateur de Mac, c'est simple à reconnaître, ce sont les seules personnes depuis 1990 qui parlent encore de PC.

PC, n'est-ce pas pour Personnal Computer, une marque déposée par IBM en… 1981? Même pris dans le sens le plus large, PC désigne les ordinateurs roulant avec un microprocesseur avec une architecture Intel x86. Mais… les Mac ne roulent-ils pas sous cette architecture depuis 2006? Donc les Mac seraient des PC?

Les annonces de Mac vs. PC
, ne sont-ils pas une attaque de Apple contre Microsoft? Mais Microsoft, c'est une compagnie de logiciels, pas de matériel informatique…

C'est simple pour un amateur de Mac de confondre les logiciels avec le matériel, les 2 se nomment Mac, on ne peut pas leur en vouloir. Quand au concept de PC, j'en comprends qu'il faut l'assimiler à ce qui n'est pas Mac selon le champ lexical. Des fois c'est du matériels, des fois ce sont des logiciels.

Ha oui, j'allais oublier. Les fan de Mac on les reconnaît aussi parce que ce sont des gens vraiment cool.