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La règle 3-6-9-12

Mon enfance s'étant déroulée dans les années '80, je suis sans point de repère pour comparer la façon dont les parents de ma génération gèrent le temps de leurs enfants dans l'utilisation des technologies inventées depuis.

C'est donc avec réconfort que j'ai lu, dans le numéro spécial du Québec Science portant sur ce que la science révèle des enfants, la règle du 3-6-9-12 proposée par Serge Tisseron.

  • Pas d'écran avec 3 ans.
  • Pas de console de jeux avant 6 ans.
  • À partir de 9 ans, l'enfant peut commencer à surfer sur le web s'il est accompagné. Avant cet âge, la Toile brouille les repères aux sphères intimes et publiques.
  • À 12 ans, l'enfant peut naviguer seul. Il est essentiel de continuer à naviguer avec lui de temps en temps pour discuter de ce qu'il voit.
  • Avant l'âge scolaire, pas plus d'une heure de télé par jour.
  • À partir de 6 ans, deux heures d'écran par jour, à répartir entre console et télé.
  • À l'aube de l'adolescence, le nombre d'heures d'écran peut augmenter; c'est alors l'équilibre entre les différentes activités de l'enfant (école, amitié, sport, etc.) qui doit servir de guide.

Cours de catéchèse

C'est en septembre de cette année que commençait le nouveau programme d'éthique et culture religieuse dans les écoles primaires et secondaires du Québec. Le système d'éducation québécois est maintenant non confessionel.

Il faut donc que les cours de catéchèse, que nous eûmes jadis à la petite école, se donnent quelque part. Les églises de quartier prennent le relais.

Affiche pour s’inscrire aux cours de catéchèse dans la paroisse Ste-Cécile

Cette photo a été prise sur un poteau dans Villeray, juste à côté de chez moi. Il y avait aussi des petits bouts de papiers découpés avec le numéro de téléphone. À ma grande surprise, ils ont tous été pris.

On se souviendra qu'il y avait beaucoup de partisans pour que les cours de religion demeurent dans les écoles.

Note: l'église Sainte-Cécile, dans la paroisse du même nom, est celle évoquée par Claude Jasmin dans son roman La petite patrie, qui donna ensuite son nom au quartier de la petite patrie dans les années 1980.

Église Sainte-Cécile
Église Sainte-Cécile

Pourquoi les Italiens de Montréal parlent-ils anglais?

C'est vrai ça. Pourquoi les Italiens de Montréal parlent-ils anglais? Parce qu'à bien y penser, ils sont catholiques, les quartiers où ils ont d'abord émigré étaient dans la partie francophone de Montréal (Petite Italie et Saint-Léonard) et, linguistiquement parlant, l'italien est plus proche du français que de l'anglais.

En cherchant la réponse à cette question, je me suis rendu compte qu'une bonne partie de l'histoire qui répond à cette question illustre bien l'histoire du Québec du XXe siècle. Une réponse en trois partie:
1. Première vague d'immigration italienne
2- Deuxième vague italienne: l'après-guerre
3- De la loi 63, à loi 22, à la loi 101

Les extraits proviennent des 2 livres intitulés « Histoire du Québec contemporain ». Les références complètes sont dans la section Références à la fin du billet. J'indique de quelles pages sont tirées les extraits au début de chacune des trois sections.

1. Première vague d'immigration italienne

Tome I: pp. 60-61

Le Québec ne compte que peu d'Italiens au 19e siècle. Il s'agit surtout d'hommes d'affaires ou d'artisans statuaires trouvant un bon marché pour leurs produits dans les églises et les institutions religieuses. Ce noyau initial donnera à la communauté ses premiers notables. Vers la fin du siècle, toutefois, s'amorce un changement important avec le début d'immigration de masse. C'est l'époque où les Italiens, tout en continuant à fournir une abondante main-d'oeuvre à l'Europe du Nord, commencent à prendre la route des Amériques et de l'Océanie. Ceux qui viennent au Québec ne représentent qu'une mince partie de ce vaste mouvement migratoire, qui amène des millions d'Italiens, surtout en provenance du Sud, à fuir la mise qui règne dans leur pays.

Le flux migratoire vers le Québec est amorcé par des agents d'emploi fournissant aux grandes compagnies de chemins de fer les milliers de manoeuvres dont elles sont besoin en cette période d'intense construction. Eux-mêmes originaires d'Italie, ils y recrutent des paysans espérant accumuler le capital nécessaire à l'achat d'une terre et qui voient leur migration comme temporaire. Ces agents d'emploi, les padroni, exploitent de multiples façons une main-d'oeuvre connaissant mal les conditions prévalant dans le pays d'accueil. Le plus célèbre est Antonio Cordasco, que ses hommes consacrent roi des travailleurs italiens de Montréal en 1904. Ses agissements provoquent d'ailleurs, la même année, la mise sur pied d'une commission d'enquête par le gouvernement fédéral.

Avec les années, au fur et à mesure que les effectifs de la communauté italienne augmentent, le monopole des padroni s'effrite. La migration s'organise de plus en plus dans le cadre de réseaux familiaux, ceux qui sont déjà installés à Montréal faisant venir leurs parents et leurs amis et les prenant en charge à leur arrivée. On assiste ainsi, comme le souligne l'historien Bruno Ramiez, au passage de la migration temporaire à l'installation permanente. En témoigne la création successive par l'Église catholique, en 1905 et 1910, de deux paroisses nationales pour les Italiens. La population d'origine italienne de Montréal atteint déjà 7000 en 1911 et plus de 20 000 en 1931. Elle vient principalement de deux régions du sud de l'Italie, le Molise et la Campanie. La majorité des nouveaux venus sont des travailleurs agricoles sans qualifications professionnelles; au Québec, ils occupent surtout des emplois de manoeuvres dans la construction. Au début, la migration est essentiellement masculine. Les nouveaux venus qui choisissent de s'installer font ensuite venir leur épouse ou leur fiancée. Mais avec le temps, comme le montre l'historienne Sylvie Taschereau, une proportion croissante d'immigrants épousent des jeunes filles d'origine italienne nées ou élevées au Québec. Ainsi se complète la transition d'une communauté immigrante à une communauté ethnique. En effet, même si les Italiens ont, dans leurs principaux lieux d'implantation, des institutions qui leur sont propres, églises, épiceries, cafés, ils s'insèrent dans la société ambiante et, d'Italiens, deviennent des Québécois d'origine italienne. Ils constituent le deuxième groupe en importance, après les Juifs, qui ne soit pas d'origine française ou britannique.

À la fin de cette période, Mussolini, au pouvoir en Italie depuis 1922, cherche à étendre son emprise sur la diaspora. Une partie de la communauté s'identifie au fascisme, ce qui est source de tensions et de divisions et entrainera l'internement d'un certain nombre de personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale.

2- Deuxième vague d'immigration italienne: l'après-guerre

Tome II, pp. 221-222

Les pays d'origine de ces nouveaux Québécois sont beaucoup plus variés qu'avant la guerre, alors que 40% de tous les immigrants venaient des Îles britanniques; cette proportion n'est plus que de 18% dans l'après-guerre. Ce sont maintenant les Européens du Sud qui forment les contingents les plus importants: ils représentent 32% des étrangers qui s'installent au Québec entre 1946 et 1960, les italiens comptant à eux seuls pour plus de la moitié de ce groupe. Le visage du Québec, et en particulier celui de Montréal, est fortement transformé par cette vague d'immigration […]. Notons seulement, pour l'instant, que la proportion de Québécois nés à l'étranger passe de 5,6% en 1951 à 7,4% en 1961.

Ne voyant pas l'importance du phénomène et ne se sentant nullement concerné par l'intégration des immigrants, l'État québécois ne dispose d'aucune structure d'accueil officielle. Ce sont les communautés elles-mêmes qui se chargent de recevoir et d'aider les nouveaux venus. Les Juifs de Montréal, par exemple, ont des organismes communautaires et des associations bénévoles qui s'occupent de rapatrier les victimes du nazisme et de leur prêter main forte pour leur établissement au pays. Pour d'autres groupes, l'entraide repose souvent sur les réseaux de parenté ou sur les solidarités villageoises: parmi les immigrants italiens, par exemple, beaucoup viennent rejoindre des membres de leur famille ou de leur village d'origine déjà installés dans certains quartier de Montréal, et qui les aident à se trouver un logement ou un emploi et à s'habituer à leur nouvel environnement. Les divers communautés de Néo-Québécois ont aussi leurs paroisses nationales et leurs organisations.

Même s'ils ont tendance à vivre entre eux et à se regrouper dans certains quartiers de la métropole où ils conservent leur langue et leurs usages, les Néo-Québécois, de façon générale, choisissent de s'intégrer au groupe anglophone. Souvent mal informés de l'existence d'une majorité francophone au Québec avant leur départ pour le Canada, ils sont amenés, par leur désir de mobilité sociale et de réussite, à opter pour la langue la plus prestigieuse à leurs yeux, car elle est celle de la majorité du continent et du groupe qui, au Québec même, domine la vie économique. Pour les Italo-Montréalais, qui envoient leurs enfants dans les écoles catholiques, l'après-guerre marque à cet égard un net renversement d'attitude, la grande majorité choisissant maintenant l'instruction en anglais, contrairement à ce qui se passait jusque-là. Il faut dire, toutefois, que le système d'enseignement francophone se montre peu ouvert aux immigrants, et même carrément hostile aux non-catholiques, même s'ils sont de langue française.

3- De la loi 63, à loi 22, à la loi 101

Tome II, pp. 603-605

La crise éclate à Saint-Léonard, en banlieue de Montréal, où la minorité d'origine italienne envoie ses enfants dans des classes dites bilingues où près des trois quarts des cours sont donnés en anglais. En 1967, les commissaires d'école décident que les classes bilingues seront remplacées par des classes unilingues francophones. Des Italo-Québécois résistent à cette mesure et créent la Saint Leonard English Catholic Association of Parents. En retour, des francophones mettent dur pied le Mouvement pour l'intégration scolaire (MIS). La bataille se déroule sur plusieurs fronts à la fois: auprès du gouvernement, devant les tribunaux, dans les médias et même dans la rue. Une manifestation organisée à Saint-Léonard par le MIS, en 1969, tourne à l'émeute. Chaque groupe obtient des appuis de l'extérieur et le conflit prend une envergure nationale.

Dès les événements de Saint-Léonard , les enjeux sont posés. D'un côté, les tenants du libre choix veulent laisser tous les parents du Québec libres de choisir la langue d'enseignement de leurs enfants. De l'autre, les partisans de l'unilinguisme français veulent imposer l'école française à tous, bien que certains soient prêts à reconnaître des droits acquis à la minorité d'origine britannique. À la primauté des droits individuels s'oppose ainsi la primauté des droits collectifs. Les Italo-Québécois sont à la fois acteurs et enjeux de ce confilt. Ils défendent des positions qui leur sont propres, en choisissant l'anglais pour leurs enfants et en s'opposant à une attitude qui leur semble discriminatoire puisqu'elle leur imposerait un traitement différent de celui des Britanniques. En même temps, ils se trouvent impliqués dans un conflit qui n'est pas d'abord le leur: la lutte de pouvoir entre Canadiens anglais et Canadiens français. Les premiers les utilisent comme troupes de choc pour défendre leurs propres intérêts, alors que les seconds veulent les intégrer à l'univers francophone ou à tout le moins les empêcher de grossir les rangs des anglophones.

Après une première tentative en 1968, le gouvernement unioniste de Jean-Jacques Bertrand intervient en faisant adopter, en 1969, la loi 63 qui consacre le principe du libre choix tout en proposant des mesures incitatives pour promouvoir l'usage du français dans la société. Cette orientation est vivement contestée dans les milieux nationalistes francophones. Un Front du Québec français s'organise et mène une vigoureuse campagne d'opinion publique. À l'Assemblée nationale, quatre députés mènent la lutte au projet de loi 63, alors que dans les rues de nombreuses manifestations ont lieu. Cette agitation contribue à la défaite du gouvernement Bertrand.

Le nouveau premier ministre, Robert Bourassa, décide d'attendre, avant d'intervenir dans ce domaine, le rapport de la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et sur les droits linguistiques au Québec, créée en 1968 par son prédécesseur, et présidée par le linguiste Jean-Denis Gendron. Le rapport n'est déposé qu'à la fin de 1972. La commission fait un grand nombre de recommandations sur plusieurs aspects de la question linguistique. La première donne le ton à l'ensemble: «Nous recommandons que le gouvernement du Québec se donne comme objectif général de faire du français la langue commune des Québécois, c'est-à-dire, une langue qui, étant connue de tous, puisse servir d'instrument de communication dans les situations de contact entre Québécois francophones et non francophones.» La commission s'intéresse particulièrement au monde du travail qu'il importe de franciser. Elle affirme que le gouvernement a tous les pouvoirs pour légiférer en matière de langue d'enseignement mais ne propose pas de politique à cet égard.

S'inspirant du rapport Gendron, le gouvernement Bourassa fait adopter en 1974 le projet de loi 22 qui consacre le français comme la langue officielle du Québec et qui veut lui assurer la primauté dans le monde du travail et dans plusieurs secteurs d'activité. Le libre choix de la langue d'enseignement est désormais limité: seuls les enfants pouvant témoigner, au moyen de tests, de leur connaissance de l'anglais auront accès à l'école anglaise. L'adoption de la loi 22 relance la bataille linguistique: les groupes nationalistes et indépendantistes lui reprochent d'accorder trop de privilèges à l'anglais et de ne pas affirmer suffisamment les droits du français, alors que de ce nombre anglophones l'attaquent pour les raisons inverses. Les tests linguistiques deviennent bientôt, aux yeux des anglophones et des allophones, le symbole de l'autoritarisme francophone et de l'inégalité de traitement dont ils se sentent victimes. Pour la deuxième fois, en 1976, la question linguistiques contribue à la défaite d'un gouvernement.

Arrivés au pouvoir, les péquistes de René Lévesque présentent à leur tour, en 1977, leur solution. La loi 101 va plus loin que la loi 22 dans l'affirmation de primauté du français au travail et sur la place publique. Elle restreint encore plus l'accès à l'école anglaise. Elle est surtout beaucoup plus contraignante que la précédente. Adoptée après un long et houleux débat à l'Assemblée nationale, la loi 101 jouit d'un solide appui dans l'opinion publique francophone. Elle est cependant combattue énergiquement par les dirigeants anglophones et allophones. Regroupés au sein de l'organisation Alliance Québec, ceux-ci choisissent de contester la loi devant les tribunaux et réussissent à en faire invalider plusieurs parties. Même si la question linguistique continue à susciter des débats, les données du problème ont changé car vers la fin des années 1970, les francophones sont plus solidement établis aux commandes de l'économie et de la société qu'ils ne l'étaient une décennie plus tôt.

Références

Histoire du Québec contemporain, tome I, De la Confédération à la crise (1867-1929), Linteau-Durocher-Robert, Boréal compact, Montréal, 1989, ISBN 2-89052-297-0

Histoire du Québec contemporain, tome II, Le Québec depuis 1930, Linteau-Durocher-Robert-Ricard, Boréal compact, Montréal, 1989, ISBN 2-89052-298-9

Sujet: Changement d'adresse courriel

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Il y a des années que vous possédez la même adresse courriel (aussi appelée adresse électronique). Celle-ci a une valeur, pas nécessairement monétaire, pour vous puisqu'elle a été disséminée au fil de vos communications électroniques durant toutes ces années. Il est donc coûteux, en quelque sorte, d'être forcé de changer d'adresse courriel puisque vous perdrez, potentiellement, le contact avec des gens qui conservaient cette adresse.

Voici quelques conseils qui vous permettront d'éviter, la grande majorité du temps, de faire partie de ces personnes qui doivent migrer vers une autre adresse courriel.

Ne jamais utiliser l'adresse courriel donnée par son fournisseur internet

Jadis, lorsque nous eûmes notre première connexion internet, nous prenions d'office l'adresse courriel fournie par notre fournisseur internet. Par exemple, en 2002 à l'époque pré-ptaff.ca, mon adresse courriel était miguel.tremblay@sympatico.ca, puisque je faisais affaire avec Bell Sympatico.

Or, il est pratiquement certain qu'au cours des prochaines années vous aurez à changer de fournisseur internet. Que ce soit parce vous désirez faire affaire avec une autre compagnie, beaucoup de cordes résonnent lorsque le nom de Bell Sympatico est évoqué, que vous déménagiez dans une autre ville ou encore parce que vous partez en voyage pendant quelques mois et que vous annuliez votre abonnement internet durant cette période. Les raisons sont nombreuses pour changer de fournisseurs.

Vous aurez donc à changer d'adresse courriel à ce moment puisque vous n'aurez, évidemment, plus accès au serveur courriel de votre ancien fournisseur. Évitez donc tous les sympatico.ca, videotron.com et autres adresses données généreusement par votre fournisseur internet. Ceux-ci savent très bien que c'est une manière de retenir sa clientèle que de leur donner un compte courriel.

Ne pas utiliser son adresse de travail pour les communications personnelles

L'adresse qui vous est fournie par votre travail devrait être utilisée seulement pour le travail. En effet, lorsque vous changerez de boulot, ou prendrez votre retraite, ceux qui vous écriront un courriel à cette adresse, qui n'existe plus, auront un message automatique leur signalant que vous n'êtes plus là. Ceci a plein de bon sens si cette personne vous écrit dans un cadre professionnel, elle doit être informée que vous n'y travaillez plus, mais non si c'est un courriel personnel.

De plus, si jamais votre direction se décide à inspecter votre boîte courriel, elle n'y découvrira que des communications reliées au travail, et non vos 43 courriels de vendredi dernier lorsque vous planifiez votre fin de semaine de camping (avec des gens qui ont une adresse comme clown1980@hotmail.com).

Donc, pour toute personne avec une adresse courriel fournie par son employeur, il faut avoir, au minimum, une deuxième adresse pour toutes les autres communications.

Pour votre adresse personnelle, optez pour un service gratuit avec une interface web

Un service offrant une interface web pour gérer ses courriels est l'option à choisir. Les plus connus sont bien sûr les hotmail et yahoo de ce monde. Vous pourrez ainsi accéder à vos courriels avec une simple connexion internet, peu importe où vous êtes dans le monde et sans que celle-ci soit dépendante d'une relation contractuelle de votre part (ce qui est le cas avec un fournisseur internet).

Il existe une quantité énorme de sites qui offrent ce service, la plupart étant gratuit. Je dresse ici une liste non-exhaustive de ces services, tirée de mon carnet d'adresses. Cette liste ne représente pas mon opinion quant à leur valeur, c'est seulement un échantillon statistiques de ceux qui ont la chance de faire partie de mon carnet d'adresses.

Dans le désordre:

Il est toujours préférable de faire sa migration courriel, dans le cas où vous utilisez un adresse de votre fournisseur internet, lorsque vous avez encore accès à votre boîte postale. Vous pourrez alors faire le tout en douceur et, le jour où cette adresse ne fonctionnera plus, vous aurez migré la majorité de vos amis vers votre nouvelle adresse.

Maintenant semble donc être le bon moment pour faire ce changement. Bonne migration!

Licence: Ce billet est distribuée sous la Licence de documentation libre GNU.

Les 3 règles d'or pour nommer un fichier

Quiconque travaille avec un ordinateur est appelé à créer des fichiers. Souvent pour soi-même, parfois pour l'envoyer à quelqu'un, la plupart du temps par courrier électronique.

Alors, lorsque la petite boîte Enregistrer sous… apparaît à l'écran, le créateur est souvent hésitant, ne sachant trop comment nommer le fichier.

Fenêtre “Enregistrer sous…” dans Windows XP

Je décris ici 3 règles simples à suivre, à la porté de tous, pour choisir le nom d'un fichier. Je les ai développé après plus de 10 ans d'expérience en informatique, travaillant avec la grande majorité des systèmes d'exploitation existant (dont GNU/Linux, Windows et Mac), de plusieurs langages de programmation ainsi que de plusieurs protocoles de communication.

En respectant ces 3 règles, vous faciliterez non seulement votre propre travail, mais aussi celui de toutes les générations à venir qui travaillerons à partir de vos fichiers informatiques.

Règle 1: Les caractères permis pour nommer un fichier

Les caractères permis pour nommer un fichier sont les 26 lettres de l'alphabet latin (le nôtre), les 10 chiffres arabes (0, 1, 2, …, 9), le point (.), le tiret bas (_) et le trait d'union (-). Vous avez donc un un total de 39 caractères parmi lesquels choisir pour vos noms de fichier.

Il ne faut pas utiliser les espaces, les caractères accentués (à, é, è, etc.) et les signes de ponctuations autres que les 3 mentionnés (apostrophe, barre oblique, guillemets, etc.). Un exemple de mauvais nom de fichier serait:
Jérôme et l'économie.pdf
utilisez plutôt
jerome_et_l_economie.pdf

Règle 2: Utilisation des chiffres, dont les dates, dans les noms de fichier

On utilise souvent des chiffres pour nommer un fichier, notamment lorsqu'il y a une série de fichiers (des photos par exemples) ou encore un numéro de version (documentation_v_1.00.pdf).

Dans la mesure du possible, il faut toujours utiliser un nombre constant de caractères pour les chiffres, en utilisant le '0' placé au début du nombre. Par exemple, lorsque l'on encode un CD de musique sur son ordinateur, on écrira le numéro de la piste avec deux caractères, sachant bien qu'il y a souvent plus de 9 pistes. Une fois encodés, les noms de fichiers seront comme ceci:
01_artiste_piste.ogg
02_artiste_piste.ogg

10_artiste_piste.ogg
11_artiste_piste.ogg

Suivre cette nomenclature est une bonne habitude car elle donne un ordre logique lorsqu'une liste alphabétique des fichiers est utilisée, ce qui est l'affichage par défaut le plus commun. Si un nombre de caractères exact était utilisé, cela donnerait en ordre alphabétique:
1_artiste_piste.ogg
10_artiste_piste.ogg
11_artiste_piste.ogg
...
2_artiste_piste.ogg
20_artiste_piste.ogg

ce qui est moins logique, on en conviendra.

Pour les dates, la même logique s'applique. De façon générale, il est préférable d'utiliser la nomenclature YYYYMMDDYYYY représente l'année, avec 4 chiffres, MM le mois (01 pour janvier, 02 pour février, etc.) et DD le jour.

Par exemple, si vous avez des fichiers que vous voulez utiliser pour votre baladodiffusion, vous devriez utiliser la date de publication tel que ma_balado_20080422.mp3 et ma_balado_20080429.mp3.

Cette notation respecte la règle d'or #1 et l'ordre alphabétique correspondra à l'ordre chronologique du nom de fichier. Bonheur.

Règle 3: Choisir un nom significatif qui traversera le temps

Lorsque l'on crée un fichier, il faut lui choisir un nom qui aura un sens pour les autres personnes et qui nous dira quelque chose si on le revoit dans plusieurs années.

C'est un exercice qui, souvent, n'est pas évident. Contrairement aux règles 1 et 2, on ne peut pas vérifier avec certitude si le nom choisi respecte la règle 3. Seul le temps apportera une réponse. Soyez indulgent envers vous-même et faites votre gros possible.

C'est ici que vous pouvez faire ressortir votre côté artistique. Un exemple de réussite: on m'a reparlé des mois plus tard, si ce n'est des années, d'une photo que j'avais envoyée par courrier électronique et qui se nommait miguel_trois_quart_vraiment_hot.jpg. Oui, la photo justifiait que l'on s'en souvienne, mais le nom du fichier y jouait aussi sûrement pour quelque chose.

D'autre part, il faut éviter de donner une signification aux lettres minuscules et majuscules, car les architectes originaux d'un certain système d'exploitation ont fait le choix très discutable d'ignorer la case des lettres dans les noms de fichier. Ainsi, pour eux, miguel.jpg et Miguel.JPG ont le même nom. Personnellement, je n'utilise que des lettres minuscules pour nommer des fichiers; c'est simple à suivre et ça m'évite de me poser des questions.

Finalement, certains mots sont à proscrire. Les mots nouveau et final par exemple. Un fichier, à sa création, sera toujours nouveau. Cinq ans plus tard, ça risque d'être un peu moins vrai. Quant au mot final, il est illusoire de penser qu'un fichier va un jour en être à sa version finale. Ça va éviter des contradictions du genre final2.

Conclusion

Les fichiers sont les mots pour communiquer qu'utilisent les systèmes informatiques. Le respect de ces 3 règles vous permettront d'éviter les erreurs d'interprétation par la myriade de systèmes informatiques qui existe présentement, ainsi que ceux à venir, et assurera ainsi la pérennité de vos créations.

Et vous verrez, la satisfaction est grande lorsque, 8 ans plus tard, vous affichez la liste des fichiers que contient un répertoire perdu aux confins de votre système et que les noms de ces fichiers apparaissent dans le bon ordre et que vous comprenez immédiatement de quoi il s'agit.

Ce billet est publié sous licence Creative Commons BY-SA.

La flame obéissante

Vous savez, nous, chez ptaff.ca, on sait combiner nos passions. Et c’est pourquoi je vous invite à écouter ce court métrage qui combine: Norman McLaren, la thermodynamique ainsi que conseils pour femmes au foyer.

Bon visionnement!

Université de Montréal et iTunes U: les détails techniques

Suite au lancement du service iTunes U de l'Université de Montréal en début d'année, je me suis posé des questions sur ce service, notamment sur les côtés techniques et les arguments qui ont conduit à ce choix. Les nouvelles couvrant ce sujet reprenant les mêmes 3 paragraphes (Bruno G, Branchez-vous!, itWorldCanada, etc.), j'ai contacté le soutien de ce service pour avoir réponses à mes interrogations. Je ne vous cacherai pas que j'étais aussi motivé par la question de l'accessibilité au contenu pour les gens qui n'ont pas la plateforme Mac ou Windows.

J'ai eu un entretien téléphonique avec Stéphane Boutin, conseiller pédagogique au Bureau de l'environnement numérique d'apprentissage (BENA) et chargé d’application pour le projet iTunes U. Voici un résumé de ce que j'ai appris pendant notre conversation.

Le projet de rendre disponible sur internet une partie du contenu pédagogique produit par l'Université de Montréal a démarré il y a environ 12 mois (début 2007). Pour que l'information soit le plus portable possible, les formats de fichier pouvant être utilisé sur une autre support électronique qu'un ordinateur personnel ont été ciblés, à savoir, les fichiers audios et vidéos. (Cf. Étude d'André H. Caron portant sur la question de l'utilisation de la baladodiffusion de contenus pédagogiques à l'Université de Montréal).

Une revue des moyens de diffusions existant sur le marché a alors été entreprise par l'Université de Montréal. Bien que des technologies libres aient été envisagées, leur choix s'est finalement porté sur iTunes U, car il y avait déjà des universités américaines qui avaient fait ce choix (Berkeley, Stanford, Penn State). L'Université de Montréal a pu consulter les rapports faits par quelques-unes de ces universités et a conclu que ces expériences étaient satisfaisantes.

Une des conditions dans leur choix a été la simplicité pour les utilisateurs. Il ne fallait pas que les utilisateurs aient à suivre une formation pour pouvoir user du service de diffusion. Les utilisateurs se divisent en 3 groupes: les administrateurs (Bureau de l’environnement numérique d’apprentissage, Bureau des communications et des relations publiques), les producteurs de contenus (enseignants, facultés/départements, unités de recherches) et les étudiants. Le service iTunes U répondait à cette condition de facilité d'utilisation.

Il y a 2 manières de rendre un fichier disponible sur iTunes U pour qu'il soit diffusé par leur service. Soit en le téléversant le fichier sur le serveur de Apple, soit en le téléversant sur son propre serveur et en envoyant le lien au service iTunes U. C'est la dernière option qui sera privilégiée par l'Université de Montréal, puisqu'elle permet de diffuser par la suite le contenu sur d'autres plateformes. Le contenu du service d'iTunes U de l'Université de Montréal peut être accédé par tout le monde ou encore seulement par un groupe restreint: étudiant de l'Université de Montréal ou d'un cours en particulier. Ce service est gratuit pour les établissements d'enseignements supérieurs et l'Université de Montréal ne reçoit pas d'argent pour avoir opté pour ce service.

Depuis son lancement, le service iTunes U a été plus populaire que prévu, ce qui fait que le personnel de l'Université de Montréal responsable de ce service (1 personne et 1 concepteur graphiste) accuse un certain retard sur l'échéancier, notamment au niveau du matériel de formation pour l'utilisation du service. Vu ce succès, ils sont en ce moment à la recherche d'autres partenaires à l'Université de Montréal pour la production de contenus et pour assurer le support du site.

Concernant la non disponibilité du contenu pour la plateforme GNU/Linux, un sondage à l'Université de Montréal montre que les systèmes d'exploitations les plus courants sont Windows et Mac OS. À court terme, l'Université de Montréal va explorer d'autres possibilités de diffusion, probablement par l'utilisation d'hyperliens standards, pour rendre le contenu disponible aux autres plateformes. Si vous croyez qu'il est important que le contenu de l'Université de Montréal soit disponible pour les autres plateforme que Windows et Mac, je vous invite à envoyer un courriel au service de iTunes U de l'Université de Montréal pour leur faire savoir.

Quant au message sur la page d'accueil du site iTunes U qui dit que « Ce site a été optimisé pour les fureteurs Microsoft Internet Explorer, version 6.0 et ultérieures, et Netscape, version 6.0 et ultérieures. », c'est un message générique pour les pages web de l'Université de Montréal. Les pages de l'Université de Montréal doivent être fonctionnelles au minimum pour ces 2 navigateurs, mais on m'assure que les pages du service iTunes U sont testées pour les autres navigateurs, dont Firefox j'imagine. Si le bouton « information légale » ne fonctionne pas, ce n'est pas parce que vous n'utilisez pas Internet Explorer, c'est parce qu'il n'y a pas encore de page disponible.

Pour plus de renseignement, je vous invite à consulter la FAQ de iTunes U à l'adresse:
http://www.cefes.umontreal.ca/tic_enseignement/faq_itu.htm.

La page d'accueil pour accéder à iTunes U de l'institution est :
http://itunesu.umontreal.ca/

Le Q des vieux

Je me souviens, lorsque j'étais un jeune Miguel, ma mère était très drôle lorsqu'elle épelait des mots avec la lettre « Q ». Elle ne disait pas « cul » ( [ky] en phonétique) pour prononcer cette lettre mais bien « que » ( [ke] ).

C'est que la prononciation de la lettre Q était considérée trop vulgaire. L'Église, à l'époque où ma mère apprenait à épeler les mots, avait la main mise sur le domaine de l'éducation (en grande partie grâce à Maurice Duplessis). Elle décida donc de renommer la lettre « cul » en « que » pour éviter d'entendre trop souvent ce mot impur. En France, les écoles bien-pensantes disait plutôt « qué » ([ké]).

Imaginez la puissance de l'Église au Québec, suffisament puissante pour renommer une lettre de l'alphabet! Ce nouveau nom restera jusqu'à la Révolution tranquille moment où l'Église sera forcée de relâcher son emprise sur l'éducation du peuple Québécois.

La lettre Q telle qu'on la connaît, nous les jeunes, a été baptisée de la sorte par Ramus (1515-1572). Il proposa aussi une réforme qui différenciait les lettres U et V ainsi que les 3 e: e, é, è. La lettre Q est toujours suivie de la lettre U dans la langue française, sauf pour 2 mots qui finissent par cette lettre: coq et cinq.

Sources:
* Le genre des lettres;
* Pierre de La Ramée (Ramus);
* Office québécois de la langue française, Banque de dépannage linguistique, Graphies du son [k];
* Discussion au téléphone avec maman, dimanche 20 janvier 2007, vers midi.

Maurice Duplessis et l'éducation religieuse

Voici un discours de Maurice Duplessis, fait à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1959, portant sur le rôle de l'Église dans l'éducation.

Voici la transcription de son discours (l'hyperlien est de moi):

Monseigneur, il me fait plaisir comme premier ministre de la province, comme citoyen, et je suis sûr de représenter l'opinion de tout le monde ici, de remercier notre clergé, le clergé du diocèse, pour le rôle indispensable qu'il a joué dans tous les paliers, à tous les paliers de l'enseignement et particulièrement dans le domaine de l'enseignement agricole.

Ils font erreur, grave erreur, ceux qui préconisent la neutralité de l'enseignement. Il ne peut être question de neutralité entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal! Il ne peut être question de neutralité dans le domaine de l'éducation parce que la principale lumière, qui répand de la vie, qui permet de voir dans le domaine éducationnel, c'est la lumière éternelle!

Ça me renverse qu'il ait fallu attendre à septembre 2008 pour que l'école soit finalement laïque. Des fois ça prend du temps, faut croire.

Je tiens, sincèrement et chaleureusement, à rendre hommage aux personnes qui ont mené ce combat au cours de toutes ces décennies pour sortir la religion du système de l'éducation.

Qu'est-ce que remplacera les cours de religion? Écoutez la réforme de l'enseignement religieux, une entrevue à la radio de Radio-Canada de Georges Leroux, professeur de philosophie à l'UQAM.