Les dix événements météorologiques les plus marquants de 2007
Environnement Canada a publié aujourd'hui sa liste des 10 événements météorologiques les plus marquants de 2007 pour le Canada.
Je recopie ici la première phrase de la page:
Les Canadiennes et les Canadiens se souviendront peut-être de 2007 comme de l'année durant laquelle les changements climatiques ont commencé à se faire sérieusement sentir dans leur pays.
Ce petit tour d'horizon donne une bonne idée des effets que l'on va ressentir dans les prochaines années et de l'impact que les changements climatiques auront sur la vie réelle de la Canadienne et de son Canadien.
La liste des événements marquant pour chaque région du Canada, dont le Québec, est aussi publiée.
Bon, misère, encore n'importe quelle raison pour mentionner les changements climatiques. J'ai soupé de l'acharnement sur ce dossier. N'importe quel événement météo est maintenant explicable par les changements climatiques. Augmentation ou baisse de température, de nébulosité, de vents, de tornades, la coupe de cheveux de Steven Harper, la mort de Frenchie Jarro, tout de la faute des changements climatiques.
Je pensais qu'EC était à l'abri de ce sensationnalisme. Je ne nie pas que l'humain devrait limiter sa production de gaz à effet de serre, mais une science basée sur les stats sur de longues périodes (climato) ne peut pas décider de tracer des conclusions sur un ensemble de données petit comme une année. Naïf comme dire « le 3 fait le mois ». Comme dire « Le Canadien a gagné hier soir, vous vous rappellerez de ce match comme signe que l'équipe s'améliore sérieusement ».
Vous vous souvenez, à peine quelques années dans le passé, même panique sensationnaliste avec le phénomène El Niño :
http://www.paroles.net/chanson/14251.1
Ce n'est pas du sensationnalisme, loin s'en faut. Si Environnement Canada ne parle pas de ces phénomènes, qui donc le fera? Industrie Canada?
Dans le cas d'un signal à long terme, comme les changements climatiques, il faut s'attendre à détecter un signal dans les événements ponctuels. Cependant, pour leur donner une importance représentative et non sur l'impulsion du moment, il faut les mettre dans un contexte historique, c'est-à-dire climatique. C'est ce qui est fait.
Point 1 (Disparition des glaces au « sommet du monde »): « Le 12 septembre dernier, les images satellitaires sur les eaux de l'Arctique ont révélé que les glaces de cette partie de l'océan avaient diminué pour former une superficie d'environ 4 millions de kilomètres carrés seulement, du jamais vu en probablement plus de cent ans. »
Point 7. Les Grands Lacs : jusqu'où le niveau de l'eau baissera-t-il? : « Des milliards de litres d'eau se sont récemment évaporé des Grands Lacs, un système renfermant environ 20 p. 100 des eaux douces de surface dans le monde. En septembre, lac Supérieur a été à son plus bas niveau en cette période de l'année depuis 1900, année où l'on a commencé à le mesurer. »
Point 10. Première tornade de catégorie F5 au Canada: « Ce type de tornade représente moins de 1 p. 100 des tornades dans le monde et, jusqu'en 2007, on n'en avait jamais vue au Canada, officiellement. »
Il est certain qu'avec un pays étendu géographiquement comme l'est le Canada, il va y avoir des records brisés à chaque année. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas faire la relation que, selon les modèles, le réchauffement climatique entraîne à la fois plus de sécheresses et d'inondations. C'est ce que l'on constate avec ce bilan. On ne peut pas ignorer cette relation sous prétexte que ces données proviennent seulement d'une année.
On ne peut comparer El Niño avec le réchauffement climatique. El Niño est un phénomène qui dure 1 an environ, alors que le réchauffement climatique va nous affecter pour les prochains siècles. Donc, si pendant 1 an on peut attribuer beaucoup de phénomènes météorologiques à El Niño, il est normal que l'on en entende plus parler par la suite.