Kinsasha, premières impressions
Ce billet est le premier d'un collaborateur de ptaff.ca qui est présentement en République démocratique du Congo. Le lecteur pourra retrouver l'ensemble de cette série en consultant les billets portant l'étiquette congo.
Étant donné que je serai en République démocratique du Congo pour quelques mois, j'ai pensé profiter du blogue ptaff.ca pour partager quelques observations qui, je l'espère, vous aideront à mieux planifier votre prochain voyage dans ce pays.
Se rendre à Kinsasha à partir de Montréal est d'une simplicité désarmante. C'est presque décevant, considérant ce que devaient endurer les voyageurs pour s'y rendre au début du siècle. On peut ainsi passer du monde nord-américain, au coeur d'un album de Tintin en moins d'une journée, via chez nos cousins les parisiens. Ne pas oublier son certificat de vaccination, les autorités locales vérifient que l'on a reçu le vaccin contre la fièvre jaune.
Ce qui frappe immanquablement à Kinsasha, ce sont les barbelés. Ici tout le monde ayant une maison relativement moderne, l'entoure de barbelé. Le marché du fil de fer me semble en effet être en plein essor. Entendons-nous, Kinsaha n'est pas la ville la plus sécuritaire d'Afrique. On voit bien que cette ville devait être fantastique sous les Belges en 1960. Mais depuis 1960, rien n'a été fait pour améliorer les infrastructures. Tout semble se dégrader lentement. Mobutu et les dictateurs successifs n'ont pas investi dans les infrastructures, ils se sont surtout concentré sur le pillage des ressources naturelles du pays. On a même inventé un mot pour décrire ce genre de régime: une kleptocratie.
À Kinsasha, on peut trouver tous les produits qu'un occidental aime retrouver chez le Loblaws du coin. Mais il s'agit d'y mettre le prix. Par exemple, c'est 12 dollars pour une boites de corn flakes et 300 g de parmesan
se négocie pour 20 dollars. Par contre, les fruits sont presque donnés. Labanane congolaise doit se manger rapidement, car elle n'est pas pleine de préservatifs comme la banane québécoise.
Il y a un nombre tout de même un nombre appréciable d'occidentaux dans les rues. Des gens des Nations-Unies et de différentes ONG, en grande partie, ils se promènent tous dans leur gros 4x4 blancs climatisés. Le modèle Toyota Land Cruiser semble être le modèle de choix du travalleur humanitaire moderne. Par contre, on me dit qu'ils ne viennent pas tous avec le lecteur CD. Déception.
Selon Wikipédia, il y aurait 7,5 millions de personnes a Kinsasha. Selon les estimés des Nations-Unies, ça serait probablement beaucoup plus, peut-être 9 ou 10 millions. La population du Congo croit à un rythme de plus de 3% par année. C'est considérable. En face de Kinsasha, de l'autre coté du fleuve Congo, on peut voir les immeubles de Brazzaville, la capitale de la République du Congo ancienne colonie française (je suis en république démocratique du Congo, ancienne colonie belge…).
Le fleuve est incroyablement puissant et il inspire le respect. Le Rhin me semble de la petite bière à coté de celui-ci. Je comparerais sa largeur à celle du St-Laurent entre Trois-Rivières et Québec. Hydro-Québec s'intéresse à ce fleuve et le potentiel hydro-électrique est tel que l'on pourrait probablement fournir de l'électricité à la moitée sud de l'Afrique avec des barrages sur le fleuve. À investiguer…
A Kinsasha, prendre des photos est fortement découragé, voir interdit. On l'apprend vite a ses dépends. Je pensais que seulement la police locale serait intéressée d'appliquer ce règlement. Erreur. À peine une photo prise que l'on est vite entouré d'une vingtaine de personnes nous criant d'arrêter. Il semble que le Congolais moyen est particulièrement suspicieux d'un Blanc qui prend des photos. Il doit obligatoirement être un espion! Je
confirme que l'expérience d'être au milieu d'une foule de Congolais en colère n'est pas particulièrement plaisante. On se fait demander nos permis de photographes ou encore de l'argent. c'est bien connu, prendre des photos d'endroits public est payant! Et on doit payer à tout le monde qui nous a vu.
Je ne peux pas dire que j'adore Kinsasha. C'est beaucoup trop gros à mon goût et la qualité de l'air s'en ressent fortement. On dirait un gros jour de smog a Montréal en juillet, mais à chaque jour. Ca devient un peu difficile sur les poumons. Début mai, je me déplace a Kisangagi, région que je visiterai pour les 2 prochains mois. Puis, de juillet à novembre, je
serai dans ce qui pourrait être la perle touristique du pays: Goma. Ah Goma, son lac, ses volcans! On a bien hâte!
Approuvé / réprouvé (à Kinsasha)
Approuvé
- Se balader sur le bord du fleuve Congo, dans le quartier des ambassades;
- Rencontrer des Québécois Chez Nicolas, la pizzéria à la mode;
- La disponibilité des téléphones cellulaires, cartes d'appels et les cartes SIM;
- Les jeunes Hollandaises qui travaillent pour le CICR.
Réprouvé
- Les congolais qui veulent vous « collecter une taxe » quand on prend des photos;
- L'odeur des cochons, que gardent nos voisins;
- Les effets secondaires des médicaments contre la malaria;
- Les gens qui refusent les dollars américains n'étant pas en parfait état.
Les photos
Bonjour Mr Michel.
J'ai lu votre mot avec plaisir et une deception car votre recit est plein de stereotypes comme tous ces occidentaux qui debarquent en Afrique avec cette legerete, naivete, partenaliseme et facilite de dire et ecrire n'importe quoi sur les Africains. J'ai vecu a Mtl (maintenant entre Cape Town et TO) et je connais tres bien la mentalite quebecoise…
Par contre, les photos sont de bonne facture.