La dernière CAM
Ça y est, c'est fini. À partir d'aujourd'hui, 1er juillet 2009, il n'est plus possible d'utiliser la petite carte de plastique pour voyager en transport en commun à Montréal. La CAM.
Cette carte mensuelle dont le design, surtout les couleurs, était toujours une surprise. Rarement une bonne. Un ami avait soulevé l'hypothèse, pour expliquer la singularité chromatique de la CAM, que le responsable du design devait être un employé de la STM ayant obtenu sa permanence dans les années '80. Indélogeable de son poste, sa palette de couleur n'avait pas été renouvelée depuis.
Je me souviens d'une CAM de février, elle était brun pâle avec des petits coeurs roses qui flottaient à sa surface. Une fois expirée, je l'avais posté à un ami vivant à l'extérieur du Québec pour lui illustrer tout ce qu'il manquait en étant au loin. Ou encore la fois où la STM avait transformé la CAM en publicité pour Loft Story. Ce mois-là avait été plus long que d'habitude.
Il était aussi possible de faire chanter la CAM. En la tenant d'une main et en la faisant osciller avec l'index de l'autre. Dramatisation:
J'ai numérisé la dernière CAM, celle de juin 2009. Les CAM des derniers mois arboraient une photo d'une station de métro. Une différente à chaque mois. La dernière a été consacrée à la station McGill.
Toute cette beauté plastifiée a été remplacée par la temporellement neutre carte à puce Opus. Je ne la sors même pas de mon portefeuille pour passer la guérite… Ma rencontre mensuelle avec le petit monsieur, ou à la petite madame, du métro a été remplacée par une transaction avec une machine à pitons. Une de plus.
Ce qui n'est pas sans nous rappeler que la technologie n'a pas que des avantages. Elle emporte des fois avec elle des petits bouts de notre beauté quotidienne. Ou mensuelle.