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Un milliard de bénévoles, chaque jour

Je vais faire un peu de Gilles Jobin tiens:

L'ordinateur lui-même est largement accessible dans le monde développé. Il devient trivial pour un professeur de créer un "livret" — avec plus d'information, accessible à n'importe qui dans le monde, n'importe quand, à partir du moment qu'il est prêt à prendre de son temps libre à rassembler le contenu pour le livret plutôt que d'écouter la télévision ou de lire un livre.

Si vous multipliez cette simple expérience par le nombre de personnes vivant dans une société suffisamment riche pour permettre une connexion internet à faible coût pour pratiquement tout le monde, grosso modo un milliard de personnes, on commence à percevoir la profondeur et l'étendue de la transformation que nous sommes en train de connaître. Un milliard de personnes dans une économie prospère peut avoir entre deux et six milliards d'heures de temps libre, chaque jour. Si l'on voulait fournir ces milliards d'heures en travail, il faudrait compter la force de travail des 340 000 personnes travaillant dans l'industrie du cinéma et de la musique aux États-Unis, en supposant que chaque employé travaille 44 heures par semaine sans prendre de vacances, et ce entre 3 et 8 ans et demi! Au-delà de la somme quantitative d'heures de travail, il faut tenir en compte les différents niveaux d'expertise, de connaissance et de motivation, un milliard de bénévoles ont des qualités qui les prédisposent à produire ce que les autres veulent lire, voir, entendre ou expérimenter. Ils ont des intérêts divers — aussi divers que la culture elle-même.

Source:
The Wealth of Networks
How Social Production Transforms Markets and Freedom
Yochai Benkler
Yale University
Chapitre 2, pp. 55-56
ISBN: 0-300-11056-1

Traduction: Miguel Tremblay

Version html: http://www.congo-education.net/wealth-of-networks/ch-02.htm#2-3
(faire une recherche dans le texte sur "It becomes trivial")

Version pdf disponible:
http://www.benkler.org/wealth_of_networks/index.php?title=Download_PDFs_of_the_book

Le nouveau bébé de l'année ne sera pas télédiffusé

31 décembre, Mme Tremblay est à l'hôpital avec son mari, ses contractions ont commencé dans la soirée.

Les yeux rivés sur le moniteur de l'échographie, le futur papa se demande s'il aura l'honneur de se voir à TVA le lendemain en tant que père du premier bébé de l'année.

Arrive minuit, jour de l'an. Le moniteur de l'échographie s'éteint tout seul sous les yeux stupéfaits des parents et du personnel médical. Plus d'images, il va falloir y aller comme dans le temps du trisaïeul.

Le médecin: « Ha, je ne vous avais pas dit que l'hôpital avait réussi à débloquer les fonds pour migrer à Windows Vista? Je crois qu'il y a un problème de licence pour le décodeur MPEG 2 et les composantes Dolby digital, ce qui fait que nous n'avons plus accès à la télévision. »

Le papa: « Mais oui, je comprends, c'est pour protéger la propriété intellectuelle qui fait en sorte que notre société peut évoluer que nous devons mettre en place de telles mesures de protections. Bien qu'il y ait parfois quelques accrochages comme celui-ci, c'est un moindre mal puisque ceci nous permet d'avoir des incitatifs monétaires pour encourager les inventeurs qui, sinon, n'inventeraient plus rien, c'est bien connue. »

Le papa: « Allez-y sans appareil télé docteur. Après tout, on est dans le temps du jour de l'An. »

La maman: « Haaaa!!!!! »

Référence:
Vista testers get unexpected holiday gift: No TV

Ordinateurs portables dans l'espace

Quelques photos prisent au National Smithsonian Air and Space Museum de Washington.

Voici l'ordinateur portable amené dans l'espace pour la mission Atlantis STS-56 en 1993.

Ordinateur portable de la mission Atlantis sts-56

On peut lire sur la fiche descriptive:

Payload and General Support Computer
Space Shuttle
Shuttle astronauts used this modifed version of a commercial laptop computer for a variety of tasks. NASA selected a computer made by Grid Systems, Inc., because of its metal case and rugged construction. The systems integration firm SAIC modified it for use in space. This laptop flew on Shuttle mission STS-56 in 1993.

A19980083000

Ce n'est pas le premier ordinateur portable que les astronautes américains ont amenés avec eux. En 1966, lors de la mission Gemini 8, un ordinateur d'IBM était à bord, tout comme un certain Neil A. Armstrong.

Ordinateur IBM de la mission Gemini 8

On peut lire sur la fiche descriptive:

Guidance Computer
Gemini 8
This computer flew on Gemini 8 in 1966. Built by IBM, it provided onboard calculations for pre-launch and reentry, as well as backup guidance for the launch vehicle during ascent.

A19680864000

L'ordinateur de 1966 prend environ 10 fois le volume de celui de 1993. Et il y a fort à parier que celui de 1993 est plus de 10 fois plus puissant que son ancêtre. 100 fois plus de puissance par unité de volume!

Vive la loi de Moore!

La bière Gros Cochon: une campagne de publicité du XXe siècle

Habitant à Montréal et étant utilisateur du transport en commun, j'ai été exposé dans les dernières semaines à de nombreuses publicités annonçant la « bière Gros Cochon ».

Autobus avec une publicité de la bière Gros Cochon

Discutant de cette publicité avec des amis lors d'un souper, nous en sommes venus à nous demander quelle pouvait bien être la brasserie qui distribuait cette bière. Puisqu'il n'y avait aucune information à ce sujet sur la publicité, nous supputâmes qu'une grande brasserie, Molson ou Labatt, était derrière cette bière et, voulant passer pour une microbrasserie, dissumulait son nom trop connu.

Faisant suite à notre conversation, mon édimestre préféré a fait une recherche sur le web, recherche dont il publia les résultats sur la ptafflist. Il n'y a aucune publicité ou information aisément disponible sur cette bière sur le web. Elle est distribuée par le groupe Geloso et la page où on présente les bières distribuées par ce groupe ne contient même pas d'image ou d'information sur la bière Gros Cochon, sans parler du fait qu'étant codée en flash(tm), toute l'information qu'elle contient n'est pas archivée par les moteurs de recherche.

Une campagne de publicité qui, de par son ampleur, a dû coûter très cher mais fait fi d'une source où une population importante va quérir de l'information : le web. La stratégie choisie pour cette campagne publicitaire en est une que je qualifie du XXe siècle, c'est-à-dire ignorant totalement le web.

Revers de la médaille, étant donné que nous avons publié sur la ptafflist le courriel de Wayne intitulé « Bière Gros Cochon », une simple recherche sur le web avec ces mots-clefs nous mène, comme premier résultat, vers cette page.


Résultats d'une recherche dans Google avec comme mots-clefs «Bière Gros Cochon»

Le comble, c'est qu'un abonné de la ptafflist ayant goûté à cette bière, on peut lire son commentaire dans le résumé texte de la page sous le résultat dans Google, à savoir que :

J'ai eu le "plaisir" de déguster cette bière samedi soir après le souper. Disons que la "Gros Cochon" n'a rien qui la fait ressortir du lot. …

Je me suis rendu compte des résultats de cette recherche dans Google en consultant les statistiques de ptaff.ca. Nombre de gens arrivaient sur cette page avec comme mots clefs «Bière gros cochon» ou d'autres variantes de ces mots-clefs. Ce n'est donc pas de la spéculation : il y a déjà des gens qui se sont posés la question et qui sont allés faire une recherche sur le web.

En suivant ce modèle de publicité, que je qualifierais sans hésitation d'obsolète, cette campagne a fait en sorte que quiconque recherche de l'information sur le web sur cette bière tombe, en premier lieu, sur le commentaire qui dit que cette bière

[…]n'est pas trop mal lorsqu'elle est froide mais carrément imbuvable (imho) lorsqu'elle est "semie-tablette"[…]

Un oubli, messieurs du marketing?

Note
: Je prédis que dans quelques jours, nous sommes le 28 juillet 2006, c'est ce billet qui sera le premier résultat dans les moteurs de recherche avec les mots-clefs «bière Gros Cochon», à moins d'une offensive «non-flash» du groupe Geloso.

De la distribution du code source dans les publications scientifiques

Une publication scientifique a comme finalité de faciliter la transmission du savoir et de permettre la reproductibilité des résultats.

Il y a, plus souvent qu'autrement, utilisation de logiciels et de code pour faire l'analyse, la manipulation, pour établir des relations bref, pour une foule de raisons. Or, la quasi-totalité des publications scientifiques expliquent le raisonnement et la méthodologie utilisées pour ces calculs mais ne fournissent jamais le code source qui en est à la base.

Ce code est en fait la réalisation de l'expérience, ce n'est pas seulement le raisonnement derrière celui-ci qui doit être publié, mais bien la manière de pouvoir le reproduire. En ne publiant pas le code source, il est plus ardu, plus long et plus coûteux de reproduire l'expérience. Chaque personne voulant la reprendre devra elle-même faire une implémentation des idées évoquées pour ensuite comparer les résultats. N'ayant pas accès au code source, toute différence entre les résultats devra être interprétée comme une remise en question de l'idée sous-tendant le code, alors qu'un accès au code source aurait permis de vérifier la présence d'une erreur dans l'implémentation.

De plus, la réalisation d'expérience soulève souvent des problèmes techniques et pointus devant être résolus mais dont la description dans un article le rendrait trop lourd, voire illisible. Les manières dont sont contournées ou résolues ces difficultés peut influencer les résultats, parfois de façon déterminante. Les techniques développées pourraient aussi par la suite être réutilisées dans d'autres contextes, la science a aussi une composante importante de technicalité que les artisants, les scientifiques, ont le devoir de cultiver.

Pourquoi donc, lorsque les articles sont publiés en format numérique, est-ce que les auteurs ne publient-ils par leur code sous un licence libre? Ceci permettrait à toute la communauté scientifique de pouvoir évaluer leur implémentation, de l'utiliser, de le modifier et de l'améliorer? N'est-ce pas le but même des publications scientifiques?

Recensement 2006, maintenant sous GNU/Linux

Trois hourra pour Statistique Canada (source):

L'application du recensement en ligne est maintenant accessible avec le système d'exploitation Linux.

En réponse à la grande demande, Statistique Canada a éliminé la restriction au système d'exploitation Linux. Cette modification entrera en vigueur le 13 mai 2006.

Cet accès élargi aux utilisateurs de logiciel libre est disponible s'ils utilisent un navigateur et un JVM valides afin de maintenir le même niveau de chiffrement des données avec Infrastructure à clés publiques.

Avec l'ajout de ce nouveau système d'exploitation, la capacité des téléphonistes de l'Assistance téléphonique du recensement à répondre aux questions techniques concernant les logiciels libres risque d'être limitée. Cependant, nous anticipons que ceci ne présentera pas un obstacle majeur auprès des utilisateurs de logiciel libre.

Notez la répition des mots « logiciel libre », 3 fois dans 4 paragraphes. J'imagine que le message a passé, bravo à tous ceux qui se sont manifesté!

Recensement 2006 : Statistique Canada exclut des citoyens de son formulaire en ligne

À tous les 5 ans, Statistique Canada effectue un recensement à la grandeur du Canada. Une première pour le recensement de 2006, il sera possible de remplir le formulaire en ligne… si vous faites partie d'une certaine catégorie de citoyen.

En effet, 2 catégories de personnes sont exclues d'emblées: les personnes ayant des problèmes visuels et les personnes qui ont un système d'exploitation autre que Windows ou Mac.

Puisque plus de 18 millions de Canadiens ont accès à internet, 56% de la population canadienne, et que le système d'exploitation GNU/Linux a des parts de marché d'au moins 3%, ceci fait en sorte qu'au moins 540 000 canadiens, plus de 3 fois la population de l'Île-du-Prince-Édouard, n'ont pas accès au formulaire en ligne.

Ce faisant, Statistiques Canada est en violation de la politique de normalisation des sites webs du Gouvernement du Canada qui stipule que (le caractère gras est de moi):

La conception du site étant un élément important des médias électroniques, on a élaboré les principes d'accessibilité universelle pour s'assurer que toute personne puisse accéder au contenu, indépendamment des technologies utilisées. La clé de la mise en oeuvre efficace des principes d'accessibilité universelle repose sur la conception de sites accessibles au plus vaste auditoire possible et compatibles avec la gamme la plus vaste possible de plates-formes logicielles et matérielles, des appareils et accessoires d'aide jusqu'aux technologies naissantes.

Les sites webs du Gouvernement du Canada ne sont pas obligés de respecter la politique d'accessibilité, mais les différents organismes y sont fortement incités. Puisqu'il existe des sites transactionnels qui supportent les normes d'accessibilités et de sécurité à l'intérieur même du Gouvernement du Canada, le site web pour avoir un emploi dans la fonction publique par exemple, (sans parler des sites transactionnels des banques), l'arguement de sécurité ne peut être employé pour justifier cette violation.

Je vous enjoins à communiquer avec Statistique Canada pour leur faire par de vos commentaires ou pour leur poser des questions sur ce choix:

Téléphoner à Statistique Canada :
1-800-263-8863
Ligne d'aide au recensement :
1-877-594-2006
Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (responsable des normes sur l'accessibilité):
1-800-622-6232

Lecture complémentaire (anglais): http://trends.newsforge.com/article.pl?sid=06/05/04/233250

Mise à jour : Il semble qu'il soit possible de contourner les obstacles qui empêchent de remplir le sondage sur GNU/Linux. Je ne sais pas par contre si Statistique Canada considère cette manière de procéder comme valide. J'en doute.

Le coût de l'octet sur support CD-R et DVD

Je magasinais, bien malgré moi, la semaine dernière et cherchant un magnétophone numérique je m'arrête dans un magasin d'électronique grande surface. Tiens, me dis-je, je vais m'acheter des CD-R, il ne m'en reste presque plus à la maison.

Je m'arrête dans la section et je constate à mon grand étonnement, que le plus bas coût pour 50 DVD est de 16$ (en ligne à 10$ au moment où j'écris ces lignes) et que le plus bas coût pour 50 CD-R est de 30$. Puisqu'un DVD a une capacité de stockage de 4,4 gigs et un CD-R 700 megs, il est possible d'avoir la même quantité d'information sur 1 DVD que sur 6,3 CD-R. Or, un CD-R revient à 1,875 fois le prix d'un DVD.

Autrement dit, un octet sur un CD-R est 11,8 fois plus dispendieux que sur un DVD. Plus qu'un facteur 10! Je n'en reviens toujours pas. Il y a un ordre de grandeur de différence entre le coût de stockage sur les DVD et sur les CD-R.

Comment cela se peut-il? C'est simple, les CD-R ont une redevance sur chaque unité vendu. Au Canada, elle est de 21¢ sur chaque unité, ce qui fait la coquette somme pour 50 CD-R de 10,50$, soit plus que le coût des DVD, seulement en redevances. Vous pouvez télécharger le document officiel de la Commission du droit d'auteur du Canada pour les redevances sur la vente de support audio vierge (pdf).

L'absence de réponse de PG Elections ou là où s'arrête la démocratie

10e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

J'ai contacté le Directeur général des élections (DGE) dans un premier temps, puis la Ville de Montréal dans un deuxième temps. J'ai obtenu les réponses et les documents que j'avais démandés, le tout avec un service courtois et rapide.

J'en étais rendu à contacter PG Elections, conformément aux informations du DGE, pour obtenir « des renseignements techniques » sur les urnes électroniques. J'ai donc consulté le document envoyé par le DGE contenant les noms et coordonnées des fournisseurs des urnes et du matériel utilisées dans le cadre des « nouveaux mécanismes de votation ».

La première entrée concerne PG Election:

PG Élections
Madame Claire Gagnon
400, boul. Jean Lesage
Hall Est, bureau 330
Québec (Québec)
G1K 8W1

Téléphone : (418) 524-5734
Sans frais : 1-866-524-5734
Télécopieur : (418) 524-3587
Courriel : cgagnon(à)pgelections.com

Vendeur : Monsieur André Julien
Courriel : ajulien(à)pgelections.com

Lettres à PG Elections

J'ai envoyé un courriel à madame Claire Gagnon pour lui poser mes questions. J'ai mis en copie conforme la personne qui a répondu à mes questions de la part du DGE, Mireille Loignon.

Date: Tue, 6 Dec 2005 12:15:25 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Claire Gagnon
Cc: Mireille Loignon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique

Bonjour Mme. Gagnon,

Suite à un courriel du DGE, auquel je demandais comme fonctionnait les urnes électroniques lors des élections municipales dans ma circonscription le 6 novembre 2005, on m'a répondu que « Pour les spécifications techniques, il faut toujours se référer directement au fournisseur ».

En pièce jointe se trouvait la liste des fournisseurs de matériel pour les « nouveaux modes de votation » pour les élections municipales de novembre 2005 et, pour la Ville de Montréal, il s'agissait du système PERFAS-TAB de la firme PG Elections inc.

Je m'adresse donc à vous pour avoir une réponse à mes questions techniques.

—————————————————————————

Premièrement, quels sont les renseignements concernant les urnes électroniques qui sont disponibles pour les citoyens ?

Que pouvons-nous savoir sur leur fonctionnement ?

Est-il possible de voir, physiquement, à quoi ressemble une urne électronique de ce type ?

Dans le point 5 de l'ENTENTE CONCERNANT DE NOUVEAUX MÉCANISMES DE VOTATION POUR UNE ÉLECTION AVEC BUREAU DE VOTE INFORMATISÉ ET URNES « PERFAS-TAB », il est écrit:
5 PROGRAMMATION
Chaque carte de mémoire utilisée est spécialement programmée par la firme PG Elections inc. de manière à recevoir et compiler les bulletins de vote conformément aux termes de la présente entente.
Qui a vérifié cette programmation et comment l'a-t-il fait ? Est-ce possible pour une personne externe de vérifier cette programmation ? Cette vérification s'est-elle fait sans accès au code source ?

Pourriez-vous également me renseigner la régulartié des agissements d'une dame qui a pris la chemise de confidentialité de toutes les personnes votant et les a elle-même mis dans l'urne électronique ?

Si moi, ou n'importe quel citoyen, désirerait connaître ce qui arrive au bulletin de vote une fois qu'il est entré dans l'urne électronique, aurait-il le droit de connaître le fonctionnement physique et électronique de l'appareil ? Aurait-il le droit de vérifier lui-même le matériel (pas nécessairement avant le vote, ceci étant le rôle du président d'élection) ?
Si non, pourriez-vous indiquer ce que nous avons le droit de connaître et cequi nous est refusé ? Si oui, pourriez-vous m'indiquer comment je dois procéder pour avoir accès à ces renseignements ?

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay
Citoyen de l'arrondissement Villeray - St-Michel - Parc-Extension, Ville de Montréal

N'ayant toujours pas reçu de réponse après 2 jours, j'ai envoyé un autre courriel à madame Gagnon dans l'espoir d'avoir une réponse, ne serait-ce qu'un accusé de réception.

Date: Thu, 8 Dec 2005 22:41:26 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Claire Gagnon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique (bis)

Bonjour Mme. Gagnon,

Je vous envoyé un courriel, dont vous trouverez le texte à la fin de ce message, mardi le 7 décembre dans lequel je vous demandait s'il était possible d'avoir de l'information à propos des urnes électroniques que votre compagnie a fournies à la Ville de Montréal pour les élections municipales de novembre 2005.

Je n'ai toujours pas eu de réponse ni d'accusé de réception de votre part. Serait-il possible d'avoir une réponse à mes questions svp ?

En cas d'absence de réponse de votre part d'ici mardi le 13 décembre, je concluerai que vous répondez par la négative à cette question. Je m'adresserai par la suite au DGE pour savoir si j'ai d'autres recourts afin d'avoir des réponses de la part de PG Elections.

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay

[Suit le texte du premier courriel que j'ai envoyé à PG Elections]

La fin des recours pour le vote électronique

L'échéance du 13 décembre étant arrivé, j'ai envoyé un courriel au DGE pour savoir si j'avais d'autres recours possibles pour connaître le fonctionnement des urnes électroniques:

Date: Tue, 13 Dec 2005 13:48:28 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Mireille Loignon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique (bis) (fwd)

Bonjour Mme. Loignon,

J'ai envoyé 2 courriels (que vous retrouverez ci-bas) à PG Elections pour savoir, suite aux informations qui vous m'aviez fournies, s'il était possible d'avoir des renseignements sur les urnes électroniques vendues par leur compagnie et utilisées lors des élections municipales de novembre 2005.

Or, après 1 semaine, je n'ai toujours reçu aucune réponse ni même d'accusé de réception de la part de PG Elections.

Ai-je d'autres recours pour avoir des informations sur les urnes électroniques ou est-on soumis à la bonne volonté de PG Elections ?

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay

[Suit le texte des 2 courriels envoyés à PG Elections]

La réponse du DGE m'est parvenue 2 jours plus tard. Ce courriel est très limpide et explique clairement où s'arrête les recours des citoyens pour savoir comment fonctionne le processus démocratique pour élire leurs dirigeants:

Date: Wed, 14 Dec 2005 11:59:00 -0500
From: Mireille Loignon
To: miguel.tremblay(à)ptaff.ca
Subject: Rép. : Demande d'informations sur l'urne électronique (bis) (fwd)

Bonjour monsieur Tremblay,

Nous regrettons que vous n'ayez à ce jour reçu aucune nouvelle. Vous comprendrez cependant que le Directeur général des élections du Québec n'a aucun pouvoir contraignant à cet égard.

Nous nous permettons cependant de vous suggérer d'utiliser les autres moyens disponibles pour communiquer avec eux (voir notre première réponse) dans l'espoir que l'un de ses représentants daigne vous répondre. Ultimement,vous pourriez solliciter l'aide d'un conseiller juridique afin d'identifier les outils légaux vous permettant de les contraindre à ce faire.

Mais avant, nous vous rappelons que chaque municipalité devra produire un rapport à la suite de l'utilisation d'un nouveau mécanisme de votation. La loi ne prévoyant pas un délai spécifique à la production de ces rapports et le protocole prévoyant un délai de 120 jours, dans le contexte particulier vécu par certaines municipalités lors de l'élection du 6 novembre dernier, le Directeur général des élections du Québec a demandé qu'ils soient produits pour le 21 décembre prochain.

Sans présumer de son contenu, le rapport qui sera déposé par la municipalité de Montréal pourrait contenir des pistes de réponses à vos interrogations. Dans ce sens, nous vous suggérons d'attendre son dépôt et de nous en faire une demande d'accès. Il est évidemment trop tôt maintenant mais dès que nous l'aurons obtenu nous pourrons valablement répondre à une telle demande.

Pour toute précision ou information complémentaire, n'hésitez pas à communiquer de nouveau avec nous.

Veuillez recevoir, monsieur Tremblay, nos salutations distinguées.

[Texte générique pour participer à un sondage]

François Simard
Préposé aux renseignements
Directeur général des élections du Québec
Fsimard(à)dgeq.qc.ca
1-888-ELECTION (1-888-353-2846)

Les autres moyens disponibles pour communiquer avec eux sont: le téléphone, le fax ou le courrier traditionnel. Dans tous les cas, je suis soumis à leur bon vouloir; s'ils ne veulent pas me répondre, je ne peux rien faire.

Ce qui me frappe particulièrement, c'est que non seulement le citoyen ordinaire ne peut rien faire pour obtenir ces renseignements, mais même le Directeur général des élections du Québec n'a aucun pouvoir contraignant à cet égard. Donc, si le fournisseur de matériel électronique refuse de fournir de l'information sur les mécanismes utilisés lors des élections, il n'y a rien qui puisse l'y forcer, même pas l'arbitre de notre système électoral et gardien de notre démocratie, le Directeur général des élections.

L'autre recours que j'ai est de contacter un conseiller juridique pour voir s'il y a un moyen légal d'obtenir ces renseignements. Même si cette possibilité existe, elle est réservée à la population qui a suffisamment d'argent pour se payer un juriste. On a donc un système démocratique où, au mieux, la connaissance du fonctionnement est réservée aux nantis et où, au pire, cette connaissance n'est accessible à personne sauf aux fabricants du matériel informatique.

J'ai bien hâte de lire ce fameux rapport sur l'utilisation des nouveaux mécanismes de votation pour voir si on y parle de cette privatisation du système d'élection (j'ignore si on peut encore parler de démocratie dans ce cas).

Comment fonctionne AdWords

ptaff.ca héberge une page où l'on vend des autocollants à l'effigie de de Tux, ce valeureux manchot symbole du système d'exploitation GNU/Linux. Tentant d'augmenter les ventes (en dépit de l'opinion de mon webmestre favori), je suis allé visiter le système de publicité AdWords de Google.

Le principe est simple: on achète des mots-clefs et lorsqu'un usager exécute une recherche sur ce mot-clef, la publicité apparaît à gauche de l'écran sous le titre « Sponsored Links » ou encore « Liens commerciaux » sur la version française du site. Par exemple, lorsque l'on effectue une recherche avec le mot-clef "voiture", on peut apercevoir la publicité de Volkswagen avec la courte description « Découvrez ses 120 innovations.
À partir de seulement 29 950 $. ». À chaque fois qu'un usager clique sur l'hyperlien de cette page, Volkswagen paie une somme d'argent X à google. Si on tape un mot en plus du mot-clef acheté, notre publicité n'apparaît pas. Voir les liens commandités pour la recherche pour "voiture libre" par exemple.

Bien, mais comment sont fixés les prix? Voilà une question intéressante à laquelle je n'ai pu trouver de réponse satisfaisante sur le site de Google. J'ai du en faire moi-même l'expérience.

Premièrement, chaque campagne a un coût d'activation qui dépend du pays où vous êtes. Une campagne consiste en une description (2 lignes d'un maximum de 35 caractères chacune) et un hyperlien. Pour le Canada, il en coûte 10 $CAN pour activer une campagne. On fixe également un coût maximum que l'on est prêt à payer à chaque jour, histoire de ne pas être endetté de 10 000$ si tout le monde se mets à cliquer sur notre publicité. Une fois le plafond atteint, la publicité n'apparaît plus pour le reste de la journée. J'ai choisi un plafond de 5$/jour.

Une fois le compte activé - il suffit d'une carte de crédit - il ne reste qu'à sélectionner des mots-clefs. Le montant initial des mots-clefs est minime. Par exemple j'ai acheté le mot « tux » pour 7¢, « linux sticker » et « wikipedia » pour 14¢ chacun. On a ensuite un tableau qui fait un résumé du nombre de gens qui ont vu la publicité, le nombre de gens qui ont cliqué et donc le montant d'argent qui sera prélevé sur ma carte de crédit.

« wikipedia » est un mot-clef bien choisi. Des milliers de gens font cette recherche à chaque jour, je l'ai constaté sur la page de description de ma campagne. Je croyais donc avoir un filon. Sauf que.

Le lendemain, j'ai essayé d'acheter différentes combinaisons de mots-clefs avec « wikipedia » et aucun de mes essais ne coûtait moins de 1.40$… Là je me suis dit que c'était une attrape, que Google laissait aller les premiers mots-clefs pour pas cher et que par la suite, ils chargeaient le total pour ajouter des mots-clefs. J'étais dans l'erreur. En fait, dans les heures qui ont suivis, mes mots-clefs (tux, linux sticker, wikipedia) ont tous été désactivés et je devais accepter de débourser plus de 1$ pour chaque usager cliquant sur le lien si je voulais les réactiver…

J'en déduis la chose suivante. Si l'on veut avoir de la publicité dans AdWords, il faut soit débourser un montant énorme pour chaque personne cliquant sur le lien (de l'ordre du dollar) ou il faut qu'un tas de gens sélectionnent ce lien. Ça a 2 effets. Premièrement, des petits joueurs comme moi sont exclus de ce genre de publicité, je ne fais pas assez d'argent à chaque vente d'autocollant pour me permettre de participer à un tel système. Deuxièmement, il faut que les requêtes soient pertinentes par rapport à la publicité pour que les gens visitent le site, sinon le prix par visiteur ne fait qu'augmenter, décourageant ainsi les éventuels polluposteurs. C'est pourquoi il y a si peu de liens commerciaux, c'est parce que les prix sont fixés de telle sorte qu'il faut que ce soit rentable en svp si l'on veut placer de la pub.

Google a donc, grâce à ce système, tenté de calquer la réalité matérielle en faisant en sorte que la publicité non rentable devienne dispendieuse, alors qu'il pourrait simplement mettre de la publicité pour n'importe quel mot-clef et attendre que plusieurs clients décident de l'acheter, créant ainsi une compétition et faisant monter les prix seulement à partir de ce système. Ils font d'ailleurs déjà monter les prix entre les différents participant, en plus du système expliqué ci-haut.

En conclusion, ça m'a coûté environ 12$ et j'ai appris pourquoi il y a si peu de publicité sur Google!

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