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De Miami à Québec: Lévis, Qc

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Lévis, Qc est le dixième billet de la série.

Date: Mardi 6 mai 2009 21:28:20 -0400
Sujet: Montréal, Qc

Bonsoir tous,

Après 24 jours (25 en comptant le jour où je me suis rendu à Miami), je vais dormir dans mon lit à moi ce soir. Ça va me faire le plus grand bien car la traversée de la Nouvelle-Angleterre m'a laissé les jambes un peu raides (quoique une petite centaine de kilomètres me dérouilleraient aussi). Je compte me reposer demain aussi. Après-demain, si le temps le permet, je vais aller faire du vélo de route, histoire de me rappeler comment c'est de rouler "à lège" après avoir transporté 50 livres de matériel pendant un moment.

J'avais parlé de statistiques, les voici:
- 3417 km et 144 heures de vélo.
- Vitesse moyenne: 23,7 km/h (je m'attendais plus à 20-21, à cause de mes expériences passées);
- 15 états visités:
1- Floride
2- Géorgie
3- Caroline du Sud
4- Caroline du Nord
5- Virginie
6- Maryland
7- Delaware
8- New Jersey
9- New York
10- Connecticut
11- Rhode Island
12- Massachusetts
13- New Hampshire
14- Maine
15- Vermont
- Environ 100 000 calories brûlées, soit 185 Big Mac ou 650 bières ou 330 beignes (ou préférablement, un savant mélange de tout ça).
- Sur 144 heures, je dirais que j'ai eu moins de 10 heures de pluie et un bon 40 heures avec un vent favorable assez fort.
- 7000-8000 mg de caféine consommés.
- Et j'ose même pas imaginer combien de litres de Gatorade/Powerade, je suis au bord de l'overdose ("toute sauf de l'esti de Gatorade!", c'était dans quel film?).

Pour ce qui est des effets sur mon corps:
- Je suis plus bronzé, mais pas égal, comme il fallait s'y attendre.
- Au départ, je pesais 143-145 livres. Ce matin, mon poids était de 136,5 livres. Je devais avoir 17 ans la dernière fois que j'ai pesé ça.
- J'ai des raideurs dans les épaules et les bras, car l'ergonomie de mon vélo n'est pas au point. J'ai bien essayé de l'améliorer sur la route, mais il aurait fallu changer des pièces. Or, il s'avère que trouver une potence de 60 mm est encore plus ardu que trouver un "26 inches slick folding tyre" quand on ne connaît pas les magasins du coin et qu'on ne veut pas faire la tournée (ça gaspille du temps et des kilomètres!). Je vais m'occuper de ça maintenant.
- J'ai le tendon d'Achille gauche enflé. Ça a commencé à peu près au dixième jour du voyage, avec un pic à New York. Heureusement, j'ai trouvé la cause et la solution. J'utilise des pédales à clip. Pour "déclipper" (détacher la chaussure de la pédale), il faut tourner le pied vers l'extérieur. Ça m'a pris une bonne semaine pour faire le lien, mais j'ai fini par me rendre compte que je déclippais toujours du même côté. Quand on roule sans arrêt, ça peut aller, mais en ville, le mouvement répétitif produit son effet. J'ai donc commencé à déclipper à droite, mais comme je ne suis pas habitué à repartir de ce pied, j'ai eu quelques ratées, si bien que j'ai maintenant mon beau plateau neuf tatoué dans le mollet.
- Et puis bon, ça se pourrait que je sois plus en forme.

C'était le dernier épisode de cette série. Il se pourrait qu'il y en ait une deuxième (départ pour Vancouver prévu autour du 24 mai 2009), mais rien n'est certain pour l'instant. Plus de détails à venir, s'il y a lieu.

Bonne nuit et merci de me lire!

L.

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De Miami à Québec: Montréal, QC

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Montréal, QC est le neuvième billet de la série.

Date: Mardi 5 mai 2009 20:29:32 -0400
Sujet: Montréal, Qc

Bonjour tous,

Ce matin, je suis passé sur Jay Peak, qui a été ma plus grande montée et ma plus grande descente. C'était le matin, alors je suis monté lentement, i.e. 8-9 km/h. Ç'a été tellement long arriver en haut que j'ai eu le temps de manger cinq biscuits maison (achetés la veille dans un dépanneur).

Mis à part le paysage, le Vermont profond fait vraiment dur. Pendant longtemps, j'ai eu l'impression de rouler dans un chemin du Lac à Poche/St-Gabriel/La Durantaye de 150 km. J'imagine que le reste de l'état est plus beau.

Après avoir visité mon dernier dépanneur américain (en calculant 4-5 dépanneurs par jours tous les jours que j'ai roulé, j'ai dû en faire pas loin d'une centaine) à Richford, j'ai traversé la frontière. Contrairement à hier, j'ai eu la chance d'avoir le vent avec moi une bonne partie de la journée, ce qui fait que les 183 km d'aujourd'hui ont été faciles. J'ai même eu droit à la traversée du vieux Longueuil, quel bonheur.

Je reviendrai peut-être là-dessus un jour, mais je déteste les ponts, tous les ponts. Le pont Jacques-Cartier ne fait pas exception. Histoire de me défouler un peu, je suis arrêté en plein milieu du pont pour soulager ma vessie dans les bouillons du St-Laurent. Je suis finalement arrivé à destination (chez mon frère) vers 5h. C'était le temps car mon vélo commençait à faire divers bruits indésirables (je parle du vélo, pas de moi, là, hein).

Passons maintenant aux accotements et à la ligne blanche. Je suis content de ne pas avoir parlé des accotements avant aujourd'hui, car cet après-midi, je me suis rendu compte que le Québec en arrache d'aplomb de ce côté. De grands bouts de la supposée Route verte sont remplis de sable, de roches et de craques. Le pire tronçon que j'ai jamais vu est celui entre St-Siméon et Baie-Ste-Catherine. Je vous entends me répondre "oui, mais au Québec, il y a l'hiver…". J'ai vu de la neige dans le New Hampshire pas plus tard qu'hier, et pourtant, ils ont des accotements merveilleux. Inversement, les routes du sud du Rhode Island sont remplies de sable qu'on sait pas d'où il vient.

Un accotement digne de ce nom est propre, assez large (au moins deux pieds) et asphalté en même temps que le reste. Une chose qui se fait beaucoup au Québec lorsque les routes sont renovées est de mettre de l'asphalte neuve uniquement sur la partie utilisée par les autos: ça coûte moins cher (sûrement que le maire d'une certaine capitale nationale s'est inspiré de cette idée quand il a décidé de déneiger juste un côté des rues de sa ville).

Parfois, il y a des "rumble strips", ces espèces de trous qui vous réveillent lorsque vous êtes en train de prendre le champ, et un pied d'accotement a côté. Il n'y a rien de pire que ça, car si on roule sur l'accotement, on est obligé de passer dans ces trous pour éviter les déchets et autres obstacles. C'est donc plus confortable de rouler de l'autre côté des trous - dans le chemin, oui -, ce qui nous amène à la ligne blanche.

Rouler sur une belle ligne blanche permet de gagner 1-2 km/h sans fournir d'effort supplémentaire, surtout lorsque l'asphalte est rugueuse. Étrangement, beaucoup de cyclistes semblent l'ignorer. Dans le sud de la Georgie, ils ont trouvé un moyen d'économiser la peinture et d'éviter de faire des "rumble strips": ils font une ligne pointillée, comme un tie-wrap. Je trouve le compromis intéressant.

Bref, si jamais vous voyez un cycliste sur (ou à gauche de) la ligne alors qu'il y a un accotement potable, c'est parce qu'il a calculé que le gain en efficacité et/ou en confort était plus grand que le danger de rouler près des voitures. Ne le klaxonnez donc pas (on ne klaxonne JAMAIS un cycliste). Si vous considèrez que son comportement est dangereux (ce qui peut bien arriver), arrêtez pour le lui expliquer. J'ai trouvé le gars qui m'a escorté jusqu'à une route moins dangereuse (en entrant à Boston) beaucoup plus brillant que l'autre qui m'a klaxonné en me
pointant du doigt un accotement surélevé rempli de cochonneries.

Je concluerai demain avec quelques statistiques.

L.

P.S. Désolé d'avoir été si long, et merci de m'avoir lu jusqu'au bout, si jamais c'est le cas!

Pièces jointes:

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De Miami à Québec: Newport, VT

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

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Newport, VT est le huitième billet de la série.

Date: Lundi 4 mai 2009 20:34:30 -0400
Sujet: Newport, VT

Bonjour tous,

Avant-hier j'ai dormi tout près d'un marais salant sûrement rempli de couleuvres grosses comme ma cuisse (bon ok, disons comme mon bras), dans la partie côtière du New Hampshire. Cet état a seulement quelques dizaines de km de côtes, mais il y a quelques plages et tout ce qui vient avec. Par contre, c'est plus cheap que les plages plus au sud.

Ensuite, je suis allé faire un petit tour dans le Maine, et j'ai tourné vers le nord-ouest et Montréal. Comme je m'y attendais, ces deux derniers jours ont été les plus durs de tout mon voyage. Le premier n'était pas si mal, et à la fin de la journée, j'ai réussi à trouver une cabane dans un cimetière (celle ou les employés entreposent leur stock). C'était sale, mais le balai était fourni, alors j'ai nettoyé vite fait et monté ma tente à l'intérieur. Comme Tim à qui j'ai parlé dans un magasin de vélo un peu plus tôt m'avait dit que je "courais dans la température " (de "you're running into the weather"), j'étais content d'être à l'abri. Aussi, c'est le fun de faire du camping sur une surface solide et égale (pas besoin de mettre la bière dans une chaussure). Une chose que j'ai remarquée ici, c'est qu'il y a autour de certaines pierres tombales des lampes à énergie solaire qu'on met généralement dans le jardin. Je dois avouer que ça m'a fait un drôle d'effet la premiere fois que j'en ai vu à 2-3h am, mais maintenant c'est ok.

Les nuits commencent à être froides (j'apprécie de plus en plus mon sac de couchage -3), et ce matin, le départ a été difficile. J'ai mis beaucoup de temps à me réchauffer, et roulé 33 km (dont mes premières vraies côtes) avant de déjeuner. Ensuite ça s'est réchauffé, mais une chose est certaine, j'ai eu autant de côtes seulement aujourd'hui que pendant tout le reste du trajet. Pour une bonne partie, c'était magnifique (je suis passé à côté du mont Washington), mais la 105 du Vermont est une route forestière pauvre et pas tellement belle. J'ai quand même réussi à faire mes 175 km, mais comme Christian Bielle (un ancien bibliothécaire de l'UQAR) l'aurait dit, ç'a été la croix et la bannière. Je maintiens le rythme car je sais que ça achève, mais pour une rare fois, je dirais que j'ai dû puiser assez profondément dans mes réserves pour finir la randonnée d'aujourd'hui.

À vol d'oiseau, je suis maintenant à 130 km de Montréal. Je devrais donc arriver demain.

J'avais promis de parler des accotements et de la ligne, mais je suis fatigué et quelqu'un d'autre veut utiliser l'ordinateur du motel, alors ce sera probablement pour demain. Une fois arrivé à Lévis, j'expliquerai les effets sur le corps des 3-4 dernières semaines - car oui, il y en a.

L.

Pièces jointes:

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De Miami à Québec: Boston, MA

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Boston, MA est le septième billet de la série.

Date: Samedi 2 mai 2009 11:19:33 -0400
Sujet: Boston, MA

Bonjour tous,

On va pouvoir dire que mon voyage a été séparé en deux parties: avant et après New York. En effet, depuis que je suis sorti de la grande ville (en train), la température a beaucoup baissé (j'ai même vu 9 degrés il y a deux jours), il a commencé à pleuvoir (pas trop, mais quand même) et le ciel est gris en permanence.

Le Connecticut est un état sans grand intérêt. Rien n'est fait en fonction du vélo, et la majorité du temps (disons sur 150 km), j'ai eu l'impression de rouler sur le boulevard Talbot (pour les gens du Saguenay), Laurier dans sa partie commerciale (pour le monde de Québec), le boulevard Taschereau ou la rue Brunswick (pour les Montréalais) et euh… disons les 500 m autour du Wal-Mart (pour ceux qui viennent de Rimouski). J'ai bien vu quelques bouts intéressants en prenant des routes secondaires, mais c'était comme faire le tour de la Gaspésie : peu importe ce que vous faites, vous revenez toujours sur la 132 à moment donné. C'est passablement ennuyeux de devoir côtoyer ce trafic et d'arrêter aux feux de circulation, et cela a un effet assez désolant sur la distance parcourable et la vitesse moyenne quotidienne.

J'ai ensuite traversé le Rhode Island en diagonale. Jusqu'à maintenant, c'était les pires routes que j'ai vues. Ceux qui pensaient que les routes sur lesquelles on peut trouver quatre générations d'asphalte sur 100 m n'existaient qu'au Québec, détrompez-vous. Cela m'a couté deux chambres à air et un pneu fendu en deux endroits en une seule journée. Providence (du moins ce que j'en ai vu) est une ville sans grand intérêt, mis à part un monument qui rend hommage aux vétérans de la guerre de Corée.

À propos des crevaisons: changer une chambre à air demande environ 12 minutes (y compris le temps qu'il faut pour se laver les mains et remettre le stock dans les sacoches), 9 minutes si on se dépêche et 15 si ça va mal. Ce n'est donc pas si grave que ça, et puis, ça fait partie de la game. Il faut juste s'arranger pour toujours avoir le matériel de rechange nécessaire. Je ne répare pas les chambres à air car je mets 95 livres dedans et les patches ne tiennent pas toujours. Je change donc à chaque fois, et je lance le tout dans le bois, le plus proche possible d'une pancarte "Do not litter" (selon les états, les amendes varient de 49$ a 1000$). Une chose que je trouve intéressante ici est que le prix de l'essence varie beaucoup, même à l'intérieur d'un même état. Depuis le début, j'ai vu le prix varier de 1,84$ a 2,36$. C'est quand même étonnant de constater que les Americains n'ont pas su développer le joli cartel qui sévit au Québec.

Pour la suite du voyage, je prévois quitter Boston aujourd'hui, aller faire un petit tour dans le Maine et revenir à Montréal en diagonale, ce qui me fera traverser le New Hampshire et le Vermont. Si la température s'améliore, j'irai peut-être faire un pèlerinage à Whiteface Mountain, NY. Sinon, je prévois être à Montréal dans 5 ou 6 jours.

Pour en finir avec les types de nuit:

3- La nuit chez un hôte. Dormir dans une "vraie maison" permet de rencontrer des gens de la place (qui finalement viennent toujours d'ailleurs) et de laver ses vêtements dans une laveuse (ce qui est plus efficace que de le faire à la main dans un lavabo de camping ou de motel). On rencontre les gens sur CouchSurfing ou par hasard, sur la route. À Jupiter, FL, j'ai demandé à un cycliste de route si je pouvais installer ma tente sur son terrain. Il a accepté et je l'ai suivi chez lui, à 5-6 km à l'intérieur de la ville. J'avais enlevé mes chaussures, pris une bonne partie de ma bière et commencé à monter ma tente lorsqu'il est venu me dire que je devais partir car son épouse ne voulait pas que je reste, elle avait un spook, une "peur". Il était passé 6h, j'étais fatigué, j'avais pris une bière, alors vous pouvez bien imaginer que c'était la dernière chose que je voulais entendre. Le gars se sentait mal, c'est sûr. J'ai eu un instant envie de lui faire une joke sur le fait qu'il était prof de "corporate leadership" et la prise de décision dans son couple, mais je pense pas qu'il aurait ri, alors je me suis retenu. C'était la première fois qu'il faisait ça, et je mettrais ma main au feu que ça va aussi être la dernière. Je suis donc parti - pas le choix - et j'ai trouvé un endroit dans un terrain vacant pas trop loin. Mis à part que j'ai appris un nouveau mot, j'ai retenu de cette expérience qu'il faut toujours s'assurer que l'épouse d'un gars qui vous invite chez lui va être d'accord.

4- La nuit au motel. Le plus grand avantage de la nuit au motel est l'indépendance. Quand on est chez quelqu'un, il faut faire attention de ne pas être trop envahissant, et puis, ça me gêne toujours un peu d'être dans les choses des autres. Au motel, on peut lancer ses vêtements partout, prendre une douche ou un long bain n'importe quand, et choisir le poste de la télé. En prime, on peut même nettoyer le vélo avec les belles serviettes blanches. Par contre, pour mériter un motel, il faut une raison valable, une grosse journée de vélo, du mauvais temps ou les deux à la fois, par exemple. Parfois, il faut aussi aller au motel pour recharger la batterie du GPS, qui a une autonomie décidément très courte, même si je l'ouvre uniquement quand j'en ai besoin. Ça m'est arrivé une fois que la batterie soit complètement vide. Heureusement, c'était en fin de journée, et je savais en gros où j'allais, sinon ça aurait été le drame.

On va dire que ça va être assez pour aujourd'hui.

La prochaine fois (s'il y en a une avant mon arrivée), je parlerai des différents types d'accotement et de la ligne blanche.

Bonne journée!

L.

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De Miami à Québec: New York, NY

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

New York, NY est le sixième billet de la série.

Date: Mercredi 29 avril 2009 23:19:13 -0400
Sujet: New York, NY

Bonjour tous,

Entrer a New York à velo est quasiment aussi difficile que de faire fonctionner Windows XP deux jours de suite sans qu'il plante. En effet, New York est entouré d'eau et aucun des ponts (à péage bien sur) qui y accèdent depuis le sud-ouest n'est fait pour les vélos. Après avoir demandé de l'information à un Polonais, j'ai intercepté un Russe (Alex) qui avait un camion dans une station-service. Il m'a gentiment amené jusqu'à Brooklyn (10-15 km et deux ponts plus loin) tout en me racontant sa vie, celle de sa femme et de ses enfants, ce qui l'avait amené à quitter Moscou, etc.

Après les routes (secondaires ou non) où on a la plupart du temps un large accotement et tout le loisir d'écouter de la musique, rouler au centre-ville de New York vous ramène sur Terre assez abruptement. Il faut être vigilant en permanence ici, car les feux de circulation ont une signification toute relative et les automobilistes ont le klaxon facile. Je séjourne chez une bibliothécaire et son mari, dans Queens, qui est au nord de la ville. C'est une espèce de Villeray, mais plus loin du centre-ville et où un modeste 3 et demi coûte 1450$.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais idée depuis une semaine de me faire couper les cheveux à New York, ce qui a été fait cet après-midi par une Russe (de St-Petersbourg cette fois) qui a travaillé étonnamment vite et bien (c'est à se demander pourquoi c'est si long chez nous). Je suis ensuite allé dans une librairie plus grosse que la majorité des bibliothèques du Québec (d'où je suis ressorti avec un livre audio de fantasy) et chez Barnes & Noble (où j'ai parlé à des Finlandaises et acheté Into the wild). C'était des grandes et bonnes librairies, mais je préfère encore la Librairie académique d'Helsinki, pour le design de l'immeuble et le multiculturalisme des livres offerts.

Je devrais être à Boston dans deux jours.

Les types de nuits maintenant. Il y en a quatre:

1- La nuit au camping. Peu coûteuse et relativement sécuritaire, la nuit au camping a l'avantage de permettre de rencontrer des gens et de prendre une douche. Bien entendu, vu que j'ai entre autres pour spécialité de m'éponger tout croche en sortant de la douche, cela signifie qu'il faut retourner en courant à la tente en bobettes et en espadrilles, puis entrer dans le sac de couchage le plus vite possible. Je sais pas si c'est parce que je suis malchanceux, mais je n'ai pas encore eu de camping silencieux. Il y a toujours du bruit (la dernière fois, c'était des paons énormes). Autre chose que je ne comprends pas, c'est que certains campings interdisent l'alcool, alors que n'importe qui sait (je l'ai même vu écrit sur un panneau de liquor store du New Jersey) que "Beer is a camping essential". Mais bon, qui va venir vérifier ce qui se passe dans la tente?

2- Le gipsy camping (expression que m'a apprise Frankie, que j'ai connu en Caroline du Nord). Ce genre de camping demande un peu plus de planification. Il faut préférablement attendre d'être entre deux villes, et trouver une place tranquille. Le GPS est très pratique pour savoir s'il y a des rues autour. Une fois l'endroit trouvé, on laisse passer les autos en faisant semblant de fouiller dans un sac et on plonge dans le bois. À Virginia Beach, le camping du Parc national était plein, alors j'ai roulé un peu et fini par trouver une jolie pinède, à 200 m d'un 7-Eleven (dixit le GPS), et juste en face d'un terrain de golf. Cette fois-là, j'avais tellement bien cache le vélo qu'il m'a fallu 10 minutes pour le retrouver, après que je sois parti explorer les alentours. Ca peut paraître insignifiant, mais même si faire du camping de gitans signifie qu'on va s'égratigner les tibias, se laver a la débarbouillette et qu'on peut se faire expulser à tout moment, lire à la lampe frontale sous la tente et sortir faire pipi en pleine nuit, sous les pins et les étoiles, au son des grenouilles et des voitures au loin, en seules chaussures (and I mean it) procure un sentiment de liberté mémorable.

Il se fait tard, alors je parlerai des autres types la prochaine fois.

L.

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De Miami à Québec: Cape May Courthouse, NJ

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

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Cape May Courthouse, NJ est le cinquième billet de la série.

Date: Lundi 27 avril 2009 14:32:53 -0400
Sujet: Cape May Courthouse, NJ

Depuis mon dernier message, j'ai traversé la Virginie, le Maryland, le Delaware, et me voici au New Jersey. J'ai fait mon 2000e km depuis le début de ce voyage, et demain je ferai mon 3000e cette année. C'est un peu gênant, car depuis Miami, j'ai eu deux fois quinze minutes de pluie, et le vent dans le dos quasiment la moitié du temps.

La température est passée de confortable à frisquet à carrément torride depuis quelques jours (il fait 34 où je suis en ce moment). J'ai pris une journée de congé à Ocean City hier. Comme vous le devinez, c'était vraiment la grosse misère de devoir prendre un thé glacé à 5% d'alcool étendu sur la plage. C'était tellement chaud que j'ai dû retourner à ma chambre de motel écouter truTV. Comme la plupart des villes côtières que j'ai vues jusqu'a maintenant, Ocean City est hyper touristique. Il y avait déjà du monde partout, et on est hors saison. Je pense pas que j'aimerais être là en juillet.

J'ai dû aller faire changer un rayon tantôt, car mes roues ne semblent pas faites pour supporter autant de poids. J'ai aussi fait ajuster les vitesses car elles faisaient un bruit que j'aimais pas, mais ça, c'est comme un drap-contour: quand on ajuste d'un côté, c'est de l'autre que ça ne fonctionne plus bien. C'est encore pire quand on va dans un magasin de sport qui s'improvise marchand de vélos. Finalement, j'en ai profité pour acheter un nouveau casque, le vieux avait tellement vu de soleil qu'il était rendu plus fuchsia que rouge.

Je devrais être à New York demain ou après-demain. Ensuite, vu que je suis en avance sur l'horaire, je ferai peut-être une petite boucle vers Boston et le Maine, si la température est encourageante.

La partie culturelle du voyage maintenant. Depuis le début du voyage, je n'ai visité aucun musée ni aucune autre attraction touristique. J'ai bien fait un détour pour visiter un phare sur les Outer Banks, mais je suis reparti sans y entrer, car je trouvais que 7$ c'était pousser un peu fort juste pour monter dans un phare. Par contre, j'ai visite au moins 50 dépanneurs, tellement que je suis au bord de baptiser ce voyage "US East Coast Convenience Stores Tour". Entre autres, il y a les Hess (en vert), les BP (une sorte de soleil vert pale et vert), les 7-Eleven (rouge et orange) qui sont partout, les K et les Kangaroo Express (rouge), et depuis 2-3 jours des Royal Farms. Il y a des Shell, pas de Esso, mais des Exxon. Je n'ai pas vraiment de préférence, mais j'aime bien quand il y a des kiosques où on fait soi-même son hot dog. Pour ce qui est de la boisson, il n'y a pas vraiment de monopole ici. Il y a une assez grosse chaine (ABC) et des indépendants. Je ne vais pas vraiment dans ces magasins car une grosse cannette de Coors ou de Bud et un cooler à l'occasion me suffisent amplement.

C'est tout pour tu suite. Au prochain épisode, j'expliquerai les différents types de nuits, avec leurs côtes plates et incessantes.

L.

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De Miami à Québec: Hampstead, NC

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Hampstead, NC est le quatrième billet de la série.

Date: Mercredi 21 avril 2009 20:54:57 -0400
Sujet: Hampstead, NC

Bonjour tous,

La vie est vraiment pas facile ici. En plus de faire dans les 25 degrés, il a venté dans la bonne direction ces derniers jours, ce qui fait qu'aujourd'hui, j'ai fait mes 168 km a 29,6 km/h de moyenne, même si j'ai perdu pas mal de temps à Wilmington, une des villes les plus lettes et les plus dangereuses pour les cyclistes que j'ai vues. C'est en arrivant là que j'ai eu ma 2e badluck de la journée (après avoir avalé une mouche un peu plus tôt): en descendant un viaduc, en passant sur une de ces mosus de traverse de métal, mon sac de guidon (que j'avais mal attaché) est tombé. Il était à moitié ouvert en plus. Résultat : j'ai dû ramasser une poignée de monnaie dans le sable, et mon iPod est pucké. Je vais attacher le sac comme il faut à l'avenir.

J'aurais roulé plus (dur d'arrêter quand le vent nous pousse à 35), mais j'ai rencontré un gars qui m'a invité chez lui. Il y a beaucoup de «cyclotouristes au repos» ici, alors les invitations viennent toutes seules quand ils nous voient avec le stock de voyage sur le vélo. Après Charleston, hier j'ai été invité avec Matthew (qui est parti vers l'intérieur des terres ce matin) à Conway (Caroline du Sud) par deux filles qu'on avait rencontrées deux jours avant dans un magasin de vélo où je suis allé chercher un pneu. Elles nous ont vus au bord de la route (elles passaient avec leur rutilant gros pick-up rouge) et elles ont arrêté pour nous inviter chez elles. Elles ont arrangé un souper assez cool, avec leurs amis. Je me doutais de rien jusqu'a ce que je vois leurs photos de mariage au mur, faut croire que j'ai pas l'oeil.

Tel que promis, voici la description d'une journée typique. Je commence habituellement à rouler entre 7h30 et 9h. Si le déjeuner est pas fourni où j'ai dormi, je mange au premier dépanneur que je vois. La plupart du temps c'est assez vite, mais une fois, ça a pris 20 km. Je prends un sandwich avec une danoise, qu'on fait descendre avec une canette d'energy drink (de préférence une qu'on a pas goutée encore). Je remplis les bidons de Gatorade. Des fois, il reste du liquide de la veille dans les bidons, ce qui fait qu'on peut se ramasser avec un mélange de Gatorade bleu, de Mountain Dew et de Powerade orange dans une seule bouteille. Même quand ça devient tiède, c'est le fun car on boit jamais la même chose. Entre midi et 1h, je dîne dans un autre dépanneur. Au menu, la même chose qu'au déjeuner, avec si possible un sandwich plus gros. Je repars et vers 3h, arrêt dans un autre dépanneur, je cale une limonade et je mange une sandwich à la crème glacée, car il parait qu'il faut des produits laitiers tous les jours. Vers 4h, je commence à me demander où je vais dormir. Je regarde sur le GPS (dont on devient rapidement accro, mon père l'avait dit) s'il y a une place où il n'y a pas trop de monde, entre deux villes. J'arrête acheter le nécessaire pour la soirée dans un dépanneur le plus tard possible (pour que la bière soit froide). En tout, je pédale entre 6 et 7h par jour (à environ 700 calories à l'heure) et j'ingurgite autour de 5000 calories par jour, plus 350-400 mg de caféine (l'équivalent de 4 cafés forts). Pour une bonne journée (pour l'instant, ça signifie 150 km ou plus), on peut prendre une chambre de motel. Ca permet aussi de laver les vêtements, car même si on s'y fait, porter les mêmes vêtements de vélo une deuxième fois crée une assez forte impression olfactive.

La partie culturelle au prochain épisode, je sais pas quand.

Mon programme pour les prochains jours: après avoir traversé Jacksonville (NC), je vais aller au large de la Caroline du Nord, où il y a une série d'îles dont on m'a parlé plus d'une fois. Il y a des phares, des parcs et tout. Je devrais y arriver demain après-midi. Ça va sûrement être plus intéressant qu'aujourd'hui, j'avais l'impression de rouler sur l'accotement de la 20, avec tout le trafic qu'il y a dessus.

L.

Pièces jointes:

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De Miami à Québec: Charleston, SC

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Charleston, SC est le troisième billet de la série.

Date: Lundi 19 avril 2009 13:25:51 -0400
Sujet: Charleston, SC

Jeudi dernier, j'ai eu une méchante frousse en traversant ce pont:

http://www.crazyguyonabike.com/doc/page/pic/?o=3Tzut&pic_id=439336&v=3f&size=large

http://www.crazyguyonabike.com/doc/page/pic/?o=3Tzut&pic_id=439337&v=3a&size=large

Le pont est super haut, il ventait fort et le parapet a 2-3 pieds de haut. Heureusement, avec la direction du vent, j'avais plus de chances de me faire écraser par les autos que pousser en bas. Après, j'ai passé une nuit paisible dans un cimetière près de Brunswick (GA). C'était vraiment agréable de dormir sous les pins et se réveiller au son des oiseaux.

Vendredi, j'ai dormi dans une espèce de communauté religieuse basée sur la Bible, à Savannah, une vieille ville. Les gens étaient vraiment très gentils. Ils sont une trentaine repartie dans 3-4 maisons. Celle où j'avais mon lit avait pas mal de cachet. Je suis bien tombé, car le vendredi est leur seule soirée festive de la semaine. Le reste du temps, leur vie semble assez monotone. J'ai dit à Ron (qui m'accueillait) que je pensais pas être capable de vivre avec du monde partout toute la journée, et il m'a expliqué que Dieu nous avait crée pour vivre tous ensemble de cette façon. Une autre chose que je ne comprends pas, c'est pourquoi la majorité des enfants sont blond platine, alors qu'aucun adulte n'a les cheveux de cette couleur dans toute la maison (Ron est roux et sa femme est brune). En tout cas, c'est le fun de voir qu'il y a d'autres modes de vie.

J'ai fait changer des pièces dans cette ville (le bottom bracket et le pédalier, je suis rendu avec un braquet de 44 en avant au lieu de 42, ce qui me donne un peu plus de puissance), et mon vélo va mieux que jamais. Hier j'ai aussi trouvé un pneu de remplacement assez slick (l'autre est mort), ce qui permet d'aller plus vite.

Je suis rendu à Charleston, en Caroline du Sud. J'ai fait mon 1000e km hier comme prévu. Depuis une semaine, j'ai eu de la pluie seulement une fois, et ça n'a pas duré longtemps. Il fait beau ici. Le matin c'est un peu frisquet, alors je porte mon coupe-vent presque chaque jour. Vers la fin de l'avant-midi, j'enlève les manches, et un peu plus tard, la veste. Hier en fin de journée, il faisait tellement chaud que j'ai même enlevé mon jersey, la grande classe. En arrivant ici, alors que je cherchais un magasin de vélo, un gars (Matthew, les photos plus haut viennent de son site) m'a interpellé. Il traverse les États unis à vélo dans tous les sens et il a arrangé les choses pour que je dorme chez Patricia, qui accueille pas mal de monde. Je vais profiter de l'occasion pour visiter la ville et prendre une journée de congé, histoire de reposer mes cuisses, mes genoux et mes fesses (le reste est encore intact, pour celles que ça inquiète). Après, retour sur la cote Atlantique jusqu'à New York. J'ai jasé avec Matthew et un autre gars qui voyagent à vélo. Ils font en deux jours la distance que je fais en une journée, mais ils visitent plus de choses. Pour ma part, rouler au soleil
me satisfait, j'ai pas besoin de plus.

Bon, je vais arrêter ici pour tu suite. Je décrirai une journée typique et la partie culturelle et alimentaire de mon voyage une autre fois.

L.

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De Miami à Québec: Sud de la Géorgie

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Sud de la Géorgie est le deuxième billet de la série.

Date: Jeudi 16 avril 2009 13:25:51 -0400
Sujet: Sud de la Géorgie

Bonjour tous,

Après avoir dormi dans le plus bruyant camping que j'ai jamais vu (il était a côté d'une base militaire, et trois hélicoptères ont tourné autour en permanence, jusqu'à 10-11h, j'ai quitté la Floride il y a quelques heures. Le sud-est de la Georgie est très pauvre et très religieux, il y a plus d'églises que de dépanneurs.

Il n'y a pas vraiment eu de pépins depuis le début, les routes sont belles et plates, alors c'est facile de faire 150 km par jour. Pour ceux pour qui ça a une signification, je devrais avoir fait 1000 km uniquement cette semaine, avec plus de 50 livres de stock. Je me suis rendu compte que je ne servais jamais du kit à bouffe (je suis tellement mort/vache le soir que j'aime mieux manger les raviolis froids, à même la canne, ce qui me fait juste une fourchette à laver), alors je vais le shipper au Québec pour alléger mes bagages.

Aujourd'hui je vais essayer de me rendre a Savannah, qui est encore à un bout, alors je vous écrirai un roman et répondrai a vos messages plus tard, ce soir peut-être si je me rends a Savannah.

L.

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De Miami à Québec: Daytona Beach, FL

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Daytona Beach, FL est le premier billet de la série.

Date: Mardi 14 avril 2009 18:23:55 -0400
Sujet: Daytona Beach, FL

Bonjour tous,

Après mon départ de Miami Beach dimanche matin, je suis arrivé à Daytona Beach tantôt. Je vous laisse calculer les distances, mais je peux vous dire que je roule 6-7h et que je prends une assez bonne dose de Gatorade et mes 300-400 mg de caféine chaque jour.

Jusqu'à maintenant les conditions sont assez bonnes et le vent aide pas mal. Je pousse le plus possible (sans me tuer non plus), car je sais pas à quoi les conditions vont ressembler plus au nord, mais je ne ressens pas encore de fatigue. Ça se pourrait que j'arrive plus bronzé, mais ca ne sera pas égal!

Aujourd'hui, je me suis pris une vraie chambre d'hôtel, car je suis pas encore habitué à ne pas prendre de douche et mettre les mêmes vêtements de vélo deux jours de suite (mais je dois avouer que j'ai bien aimé prendre mon bain dans l'océan hier!). Hier, j'ai dormi sous les palmiers, au son de la mer à 150 m (mais pas accessible car la forêt était trop touffue, mes tibias tout grafignés en témoignent), du vent dans les arbres, des oiseaux, des grenouilles et la route à 100 m.

Je viens de traverser un bout de la Floride rurale, avec les orangers et les shacks. Ca ne ressemble pas du tout à Miami où la pointe qui longe une bonne partie de la côte sud-est de la Floride, où y a plein de manoirs appartenant à du monde qu'on sait pas ce qu'ils font dans la vie (en plus c'est loin de toutes les grandes villes) et aucun pauvre.

Si tout se passe comme prévu, je devrais quitter la Floride après-demain.

L.

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