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De l'apparitation du feu sur la Terre

Le feu est apparu sur la Terre il y a environ 400 millions d'années ― on en trouve les preuves dans les couches géologiques. Le feu est apparu à ce moment et de cette manière parce que la vie était en train de coloniser la terre et avait créé suffisamment d'oxygène dans l'atmosphère pour permettre la combustion. À ce moment, la foudre pouvait fournir une étincelle de telle sorte que l'oxygène de l'atmosphère et les hydrocarbures sur la terre pouvaient interagir. Le feu est donc littéralement une création du monde vivant. Présentement, un de nos échecs est notre incapacité d'apprécier jusqu'à quel point le feu est biologiquement construit. Ce n'est pas seulement un événement qui affecte les écosystèmes comme un ouragan ou une inondation. C'est quelque chose qui se nourrie de, qui est littéralement soutenue par, une matrice biologique. Vous pouvez avoir un ouragan sans aucune vie autour, mais pas un feu.

Extrait d'une entrevue avec Stephen J. Pyne, Cabinet, Issue 32, Winter 2008-2009, Fire. The Great Integrator: An Interview with Stephen J. Pyne, Jeffrey Kastner and Stephen J. Pyne, Fire in North America, p. 81.

Photos de la foudre

Voici une série de photos prisent au ralenti, on pourrait aussi dire un film, d'un éclair.

Je vous invite à le regarder une seconde fois, mais en observant attentivement toutes les étapes d'un événement de foudre. On les voit très bien, il faut en profiter.

1- Les traceurs par bonds. Il s'agit « d'une petite parcelle de charge négative qui suit la trajectoire offrant la plus basse résistance entre le nuage et le sol. Avançant par bonds de quelques dizaines de mètres de long et d'une durée de quelques microsecondes, le traceur laisse derrière lui une traînée de gaz ionisé. Entre chaque bond, le traceur fait une pause d’environ 50 microsecondes. Il peut se diviser créant ainsi des ramifications. ».
2- Le trait de retour. « À l'instant où le traceur entre en contact avec la couronne, un circuit continu est établi entre le nuage et le sol et un trait de retour puissant est déclenché. ».
3- Le traceur de dard. « Suite au trait de retour, l'éclair peut s’estomper mais s'il existe une charge suffisante dans le nuage, un traceur de dard peut descendre du nuage au sol par une voie directe. Ce traceur de dard déclenche un deuxième trait de retour. Il peut y avoir plusieurs traits de retour dans un éclair, en moyenne 3 ou 4, et on compte en moyenne de 40 à 80 millisecondes entre chaque trait. ». J'en ai compté 2 après la décharge initiale (3 en tout).

Les extraits entre guillements français proviennent de la FAQ sur la foudre de Ressources naturelles Canada. Une lecture à dévorer si le sujet vous intéresse.

Une passe à Jean-François pour m'avoir fait parvenir le lien vers le vidéo.

La tondeuse à arbres

Comment se fait-il que les plus grands arbres dans une forêt soient tous de la même hauteur?

La forêt des montagnes Rocheuses

Est-ce un hasard? On peut en douter.

Est-ce que tous les arbres poussent au même rythme? Hum, il n'y a pas de raison. À partir du moment où il y en a un qui prend le dessus sur les autres, il devrait croître plus vite parce qu'il a plus de lumière. Force est de constater que ce n'est pas le cas.

Mais qui donc s'occupe de mettre tout ça égal? On peut penser à un géant qui fait le tour de la forêt le dimanche matin, après avoir bu son café de la taille d'un lac, et qui met ça a niveau à l'aide d'un taille-haie immense.

Si on exclut le dimanche et le café, c'est exactement le cas. Notre géant, c'est Zeus et le taille-haie, la foudre.

Un éclair tombant dans une forêt
Source: blaise.ca

Lorsqu'un arbre devient plus grand que les autres dans une forêt, la foudre s'occupe de le remettre à sa place en le choississant de préférence aux autres arbres lorsqu'un nuage vient à se décharger d'un surplus d'électrons. Ce phénomène a pour effet que les arbres composant la forêt sont contraints à avoir une hauteur maximale pratiquement uniforme.

Je pousserais même le raisonnement en affirmant que, si ce phénomène avait été absent, la végétation telle qu'on la connaît serait fort différente, les plantes auraient trouvé d'autres astuces pour accéder à la lumière car il y aurait eux quelques géants qui auraient fait ombre à tout ce qui les entoure. De plus, ces géants eux-mêmes auraient été favorisés et il y a fort à parier que les arbres auraient pu avoir un croissance plus rapide, un peu comme le bambou, ce qui est présentement à éviter car un arbre qui pousserait vraiment plus vite que ses congénères se feraient, littéralement, foudroyé.

Sur une note finale, je vous invite à aller voir un arbre atteint par la foudre: film 1, film 2.

Note: Ce billet est distribué sous licence Creative Commons BY-SA.

Climatologie de la foudre pour le sud du Québec

Jean-François Caron, chercheur post-doctoral à Environnement Canada, a fait un beau graphique de la climatologie de la foudre pour le sud du Québec.

Les graphiques indiquent le nombre d'événement de foudre par km² pour chaque année entre 1998 et 2006.

Vous pouvez voir le site où l'on retrouve ces graphiques ainsi que l'article de Jean-François concernant ce produit sur le forum meteocentre.

Pour les amateurs de foudre, un petit vidéo synthétique sur un orage, compliments de ptaff.ca.

Court métrage météorologique

Voici un court métrage que j'ai créé à l'aide des observations de la foudre fournie par Environnement Canada pour le soir du 1 août 2006. Tous les détails sur la page de ptaff.ca pour ce projet: 1 696 coups de foudre, le film.