697 billets et 979 commentaires jusqu'à maintenant

Où se trouve les mines du Québec?

On entend parler des mines du Québec, surtout le prix qu'elles nous coûtent, mais où se trouvent-elles? Y en a-t-il 10, 100, 1000?

Le ministère des Ressources naturelles et de la faune du Québec offre des cartes sur son site web pour répondre à ces questions (cliquez sur la carte pour la télécharger en format pdf):

Carte des mines et projets miniers du Québec

Il y a, au Québec, 28 mines activées et 16 projets miniers en cours. On notera qu'il y a un projet de mine d'uranium à Matoush, au nord-est du lac Mistassini. On en a moins (jamais?) entendu parlé, probablement parce qu'il n'y pas une grande population aux environs de ce projet minier, contrairement à l'ébauche d'exploration à proximité de Sept-Îles.

Sur le même site du Ministère des Ressources naturelles, on retrouvera une carte qui d'une magnifique beauté à mes yeux: elle combine art, science et Québec. Il s'agit de la carte géologique du Québec (cliquez sur la carte pour la télécharger en format pdf):

Carte géologique du Québec

Un collage de couleurs, qui n'est pas sans rappeler le fauvisme, qui illustre l'évolution géologique du Québec au cours des derniers millions, voire milliards d'années. Il montre aussi toute l'exploration du territoire qu'il a fallu effectuer pour en arriver à dresser cette carte. Et ça, c'est loin d'être terminé.

Une femme qui sait parler

Un peu de slam geek pour commencer la semaine:

Petit essai sur le monothéisme

Un des principes importants en science est nommé principe de simplicité. Il stipule que, pour 2 explications différentes d’un phénomène, il faut toujours opter pour la plus simple.

Pourquoi, en occident, est-ce que les religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islamisme) ont fini par éliminer, à toute fin pratique, les religions polythéistes?

Rappelons-nous l’homme primitif, celui que nous avons dans notre imaginaire. Il est un peu barbu, marche le dos courbé avec un gourdin à la main et communique essentiellement par des râles. Pour s’expliquer la diversité de la nature qui l’entoure, quoi de plus de normal que d’associer une divinité à chacune d’entre elles? Une pour le vent, une pour la mer, une pour les orages, etc. Viennent ensuite les histoires qui relient chacune de ces divinités aux autres, que ce soit par des liens filiaux, amoureux ou autres. Les différentes mythologies sont de vrais romans-savons si on y prête attention.

Mais le polythéisme a le défaut de permettre la multiplicité des explications pour un même phénomène. Chaque dieu vit avec d'autres dieux, et tout comme nous qui vivons avec nos semblables, cette cohabitation implique des compromis. Dans un cadre de polythéisme, il est difficile de mobiliser toute une population au nom d’un seul dieu. Les grands empires de l’époque antique (Égypte, Grèce, Rome) sont d’ailleurs des empires avec un homme comme autorité suprême. Le principe qui guide ces populations est la divinisation ou encore l’autorité de cette personne, et non l’obéissance à un ordre religieux.

Arrive alors le principe qu’il n’y a qu’un seul et unique Dieu, le monothéisme. Une seule entité expliquerait toute la nature, rejetant l’idée qu’il puisse y avoir d’autres dieux. Là on a un concept gagnant.

Il est possible de mobiliser toute une population avec une idée simple, surtout si elle permet de remplacer celles qui les précédaient en expliquant les mêmes phénomènes. Puisqu’il n’y a qu'un seul Dieu, il n’y a qu’une seule source de vérité. Ce sont les dogmes. L’homme peut dès lors s’approprier le pouvoir de la religion et modeler ces dogmes pour qu’ils soient conformes à ses objectifs. Il n’a plus à se confronter aux autres vérités provenant des autres religions. Dès lors, on peut rassembler les différents peuples au nom d’une religion et aller à la conquête de ceux qui ont un autre dieu, qu'ils soient monothéistes ou polythéistes. C’est ce qu’on fait les tenants du christianisme (les croisades) ou encore de l’islamisme (conquête musulmane).

Mais alors, pourquoi est-ce que le judaïsme, qui est lui aussi une religion monothéiste, n’a pas connu le succès du christianisme ou de l’islamisme? Le christianisme et l’islamisme sont basés sur l’histoire d’un seul homme, Jésus et Mahomet, respectivement. Par contre, les enseignements à la base du judaïsme proviennent de plusieurs personnages et sont repartis de façon un peu floue dans le temps. Ils seraient plutôt une transcription écrite de la culture orale de l’ancienne époque. Comme toute première ébauche, les détails n’étaient pas encore parfaitement réglés et il y avait place à l’amélioration. Améliorations qu'auront les versions 2 et 3 de l'implémentation du monothéisme: le christianisme et l'islamisme.

Les publications universitaires

Un commentaire a été ajouté, il y a quelques jours, au billet Au bout du pétrole de Normand Mousseau. Sur ce commentaire, il y avait un hyperlien. En suivant ce lien, qui mène vers une entrevue de Normand Mousseau, j'ai découvert le site web Les publications universitaires.

Ce site est celui d'une émission de radio de CHOQ.FM, la radio de l'UQAM, émission qui effectue des entrevues avec des auteurs universitaires québécois ayant publié un livre récemment.

Si je prends de votre temps comme ça pour vous parler de ce site, c'est qu'il a un ensemble de qualités qui me sont chères:

  • CHOQ.FM est une radio étudiante, elle dispose probablement de moyens modestes pour produire cette émission;
  • L'émission sert à valoriser la science et le savoir qui existent déjà;
  • Les invités sont des Québécois, c'est donc notre propre savoir qui est valorisé;
  • Les fichiers des entrevues sont disponibles en format mp3, téléchargeables directement et sans niaisage.

Grâce à eux, j'ai passé une belle heure en compagnie d'Yves Gingras, qui m'a entretenu de sociologie des sciences pendant que j'étais couché sur le sofa. Du bonheur binaire.

Le site dispose aussi d'une page consacrée aux archives de l'émission, page sur laquelle on retrouve un court résumé de chaque émission ainsi qu'un lien vers le fichier audio de l'entrevue. Si vous êtes du genre à suivre le présent blogue, je suis convaincu que vous y trouverez un sujet qui vous intéresse.

Au bout du pétrole de Normand Mousseau

Suite à une entrevue de Normand Mousseau à la radio de Radio-Canada, je me suis procuré le livre de Normand Mousseau qui porte sur le deuxième liquide le plus abondant de la planète: Au bout du pétrole.

Le livre «Au bout du pétrole» sur le pare-choc avant d’une camionnette GMC

Tout d'abord, les défauts du livre:

  • Son prix, 25$ pour 150 pages;
  • Le manque de références (moins de 30 références pour tout l'ouvrage, avec certaines références comme « Voir le Devoir du 23 mai » qui mériteraient d'être plus précises);
  • L'opinion de l'auteur qui transparaît parfois directement dans le texte (parlant du Québec et du Canada, l'auteur écrit qu'« il a de plus le malheur de partager sa frontière avec un pays assoiffé prêt à presque tout pour assouvir ses besoins. », p. 115);
  • Seulement 6 graphiques et 3 tableaux, tous au début du livre;
  • Pas de liste des tableaux, pas de liste des figures;
  • Pas de bibliographie;
  • Pas d'index.

J'ai tendance à blâmer la maison d'édition, les Éditions MultiMondes, pour ces faiblesses. Ayant déjà lu un autre livre de cette maison d'édition, celui de Claude Villeneuve intitulé Vivre les changements climatiques, j'avais déjà éprouvé ce genre de frustration.

Malgré tout, le contenu de ce livre est bien divisé, pertinent et sera d'actualité pendant encore très, très longtemps. On fait un tour d'horizon avec l'auteur, et c'était d'ailleurs son objectif en écrivant ce livre, des différentes caractéristiques des hydrocarbures (origine, abondance, coût d'exploitation, etc.) et des impacts sur l'avenir énergétique de la planète. De plus, point qui me touche particulièrement, ces problématiques sont présentés dans un contexte québécois et canadien. Les politiques énergétiques des gouvernement du Québec et du Canada y sont décortiquées, de même que l'influence que les choix de ces gouvernements ont sur notre avenir.

Je retranscris ici pour vous, bande de chanceux, les extraits qui m'ont le plus surpris lors de la lecture du livre:

Guillement français, ouverture

  • En 1985, il restait 40 années de réserves de pétrole, calculées au niveau de consommation de cette année-là. Aujourd'hui, rien n'a changé: le niveau actuel des réserves de pétrole nous assure 40 ans de combustible, alors qu'on a consommé 66 milliards de tonnes de pétrole depuis presque 25 ans, ce qui représente 60% des réserve officielles de 1985. (p.17)
  • Avec plus d'un milliard d'habitants, environ 35 fois le Canada, l'Inde a consommé à peine 10% plus de pétrole que notre pays, en 2005. Quant à la Chine, qui compte environ 40 fois plus de citoyens que notre pays, elle a consommé à peine trois fois plus que le Canada au total, soit environ 335 millions de tonnes de pétrole contre 110 millions de tonnes pour notre grand pays. (p. 29)
  • Il est certain que toute augmentation significative de la production de pétrole à partir des sables bitumineux risque de créer d'importantes pénuries d'eau douce dans le nord de l'Alberta, mais aussi dans le reste de la province ainsi qu'en Saskatchewan, la province voisine. Pour parvenir à satisfaire leurs besoins, les pétrolières puisent déjà 7% de l'eau disponible dans les puits souterrains et les rivières de l'Alberta, asséchant les sols et vidant une nappe phréatique malmenée depuis longtemps par les fermiers. Aucun plan provincial n'est en place pour contrer cette pénurie. (p.57)
  • L'industrie des sables bitumineux à besoin d'un volume d'eau équivalent à celui de l'ensemble de la ville de Montréal sans disposer d'un fleuve au débit équivalent. (p.62)
  • Le charbon ne peut donc rivaliser avec le gaz naturel ou le pétrole lorsqu'il doit être transporté sur de longues distances. Ironiquement, sa position concurrentielle est appelée à se détériorer, dans un premier temps, à tout le moins, avec la hausse des prix du pétrole. L'encombrement du charbon limite donc son utilisation à des industries locales, ce qui implique que les grands producteurs de charbon sont également les grands consommateurs. C'est ce qu'on constate avec la Chine et les États-Unis, par exemple, laissant relativement peu de charbon pour le commerce international. (p.74)
  • Au rythme actuel, les gisements de gaz naturel d'Amérique du Nord seront épuisés en 2015, dans 8 ans, c'est-à-dire, demain. (p.84)
  • Déjà, les autorités albertaines commencent à chercher des alternatives au gaz naturel pour le traitement des sables bitumineux et on a entendu parler au début 2007, pour la première fois officiellement, de la possibilité de construire des centrales nucléaires afin de soutenir l'industrie de l'huile lourde en Alberta et en Saskatchewan. (p.85)
  • Le gouvernement libéral [de Jean Chrétien], sitôt en place, négocia et signa le traité de libre-échange de l'Amérique du Nord (ALENA), incluant une close de traitement national du pétrole, qui empêche le Canada de limiter les exportations de son pétrole vers les États-Unis à moins de diminuer proportionnellement sa propre consommation. Le Mexique, pourtant dans une position économique beaucoup moins favorable que notre pays, refusa de signer cette clause, préservant ses droits de regard à l'endroit de cette ressource essentielle. (p.117)

Guillement français, fermeture

Je recommande chaudement la lecture de ce livre. Avec la crise pétrolière que nous connaissons à l'échelle planétaire depuis quelques mois, et qui ne risque pas de s'éteindre de sitôt, des connaissances de base des hydrocarbures de la Terre sont essentielles pour comprendre ce défi qui se présente à l'humanité.

Au bout du pétrole / Tout ce que vous devez savoir sur la crise énergétique, Normand Mousseau, Éditions MultiMondes, 2008, 156 pages, reliure souple, ISBN 978-2-89544-125-0, 24,95 $

La dépression de Bodélé

Si je vous disais que la forêt amazonienne ne serait qu'un désert mouillé sans la présence du Sahara, me croiriez-vous?

2 photos: à gauche le désert, à droite le fleuve Amazone.

La grande majorité des nutriments nécessaires à la croissance des plantes dans le bassin de l'Amazonie provient du Sahara, après un voyage de plus de 5000 km au-dessus de l'océan Atlantique. En tout, il y a 50±15 millions de tonne de poussières qui sont transportées en Amazonie chaque année. 50 millions de tonne, c'est environ 1 million d'éléphants d'Asie. En poussières. Ça fait du sable en ti-péché.

Tempête de sable qui s’en va au-dessus de l’Atlantique

Et de tout ce sable qui provient du Sahara, il y en a environ la moitié qui vient d'un tout petit endroit du Tchad qui se nomme la « dépression de Bodélé ».

La dépression de Bodélé est située au fond d'un lac qui s'est desséché au court des derniers millénaires (ce qui en reste aujourd'hui forme le lac Tchad). Les organismes vivants jadis dans ce lac ont séché sous le soleil du Sahara et, après sédimentation, s'envolent aujourd'hui avec le vent vers l'Amazonie pour y nourrir la forêt. La dépression de Bodélé ne représente que 0,2% de la superficie du Sahara ou encore 0,5% de la superficie de l'Amazonie. Il est extraordinaire qu'une si petite région soit à l'origine de l'alimentation en nutriments d'une aussi grande superficie: 200 fois plus grande!

Cette dépression est coincée entre 2 formations montagneuses: le massif du Tibesti et le plateau de l'Ennedi, ayant une altitude de 2600 m et 1000 m, respectivement. Ces montagnes ont une disposition particulière: elles canalisent le vent qui atteint alors des vitesses permettant d'éroder la surface et d'emporter la poussière sur des milliers de kilomètres. Ce vent a même été baptisé: le courant-jet à basse altitude de Bodélé (traduction de Bodele Low Level Jet).

On peut d'ailleurs voir sur l'image satellite de cette région les stries causées par le vent sur la surface (cliquer sur l'image pour avoir une plus haute définition):

Cette découverte est assez récente, l'étude que je résume ici a été publiée en 2006. Je trouve fascinant de voir à quel point un écosystème si riche dépend de conditions si particulières à un endroit aussi précis. S'il n'y avait pas eu des conditions climatiques pour créer le désert du Sahara, l'Amazonie telle qu'on la connaît aujourd'hui n'existerait pas.

La prochaine fois que vous entendez parler de géo-ingénierie pour sauver la planète des frasques de l'humain, pensez à tout ce qu'il faudra prévoir comme conséquences d'un changement que l'on effectuerait à la dynamique planétaire. Un travail d'orfèvre climatique telle que la dépression de Bodélé pourrait-il être prévue?

Références:
* Koren, Ilan; et al (2006). "The Bodélé depression: a single spot in the Sahara that provides most of the mineral dust to the Amazon forest". Environ. Res. Lett. 1 (October–December 2006) 014005. Note: l'article est disponible en ligne.
* Bodélé Depression. (2008, February 6). In Wikipedia, The Free Encyclopedia. Retrieved March 5, 2008, from http://en.wikipedia.org/w/index.php?title=Bod%C3%A9l%C3%A9_Depression&oldid=189514080

La couverture de glace du golfe du St-Laurent

Je vous invite à découvrir la danse hivernale des glaces sur le golfe du St-Laurent. L'échelle des couleurs est en bas à droite de l'écran. Plus la couleur est chaude, plus la couverture de glace est importante. Le noir représente l'eau libre et le rouge une couverture de glace complète. Il s'agit d'un hiver relativement normal.

Ce film est une simulation effectuée dans le cadre d'une publication dans le Journal of Geographical Research, de la couverture quotidienne de glace sur le golfe du St-Laurent pendant l'hiver 96-97.

Pour le créer, l'IML a utilisé les données observées en novembre 2006 pour initialiser 2 champs du golfe du St-Laurent: la température et la salinité de l'eau. Par la suite, l'interaction entre l'atmosphère et les eaux du golfe ont été modélisées pour simuler la création et le mouvement de la glace. Ce sont les couleurs que l'on voit à la surface de l'eau.

Quelques faits saillants de cette animation. Premièrement, il n'y a pas vraiment de glace avant le mois de janvier. C'est que, pour faire geler l'eau, il faut retirer la chaleur dans toute la colonne d'eau (de la surface jusqu'au fond), ce qui fait que même s'il fait en bas de 0° Celsius, l'eau ne gèle pas. Le temps que l'air retire toute cette chaleur à l'eau, on est rendu au mois de janvier. De plus, la couverture de glace n'est jamais complète avant la mi-février ni après la mi-mars. Finalement, la glace disparaît du golfe du St-Laurent à la fin avril.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

Décembre 1996

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de décembre 1996
Janvier 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de janvier 1997
Février 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de février 1997
Mars 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois de mars 1997
Avril 1997

Couverture de glace du golfe St-Laurent pour le mois d’avril 1997

Deuxième remarque, qui découle de la première, la glace commence à se former là où l'eau est le moins profond dans le golfe, c'est-à-dire en aval et en amont du Saguenay et sur les côtes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de la Côte-Nord. Regardez l'image du mois de janvier ci-haut. Vous pouvez consulter la carte bathymétrique du golfe du St-Laurent pour vous en convaincre.

Troisième remarque, le fleuve St-Laurent gèle en amont et en aval du Saguenay, mais jamais à l'embouchure de celui-ci, peu importe le moment de l'année. Sur les images, le petit bout de ligne blanche qui est sur la gauche du fleuve représente le Saguenay. J'ai ajouté une grosse flèche rouge qui indique où est l'endroit qui ne gèle pas.

Cliquez sur les images pour les visualiser à plus haute définition.

4 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 4 janvier 1997
31 janvier 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 31 janvier 1997
26 février 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 26 février 1997
14 mars 1997
Flèche rouge indiquant qu’il n’y a pas de glace là où se jette le Saguenay dans le St-Laurent en date du 14 mars 1997

Non, ce n'est pas que les eaux du Saguenay sont réchauffées par le bouillant caractère de ses riverains, mais bien à cause des eaux de l'océan Atlantique. Celles-ci, à environ 5° Celsius, empruntent le canal Laurentien (profondeur: 300-500 mètres, c'est le «corridor» qui est visible dans le fond du golfe) dans les eaux profondes du golfe, remontent celui-ci jusque dans le fleuve St-Laurent, suit la topographie du fleuve et, rendue à la hauteur du Saguenay, n'a d'autre choix que de remonter vers la surface. Ces eaux étant « chaudes », elles empêchent la glace de se former à cet endroit. C'est d'ailleurs ce même phénomène qui fait converger les touristes Français à Tadoussac chaque année, les nutriments dont se délectent les baleines étant ramenés à la surface à l'instar de la chaleur.

Voici la carte de la bathymétrie à l'embouchure du Saguenay:

Quatrième remarque, les glaces fuient par le détroit de Cabot.

Cinquième remarque, le vent a beaucoup d'effet sur le mouvement des glaces, le courant de surface ne varie pas à ce point. J'ai refait le film avec une plus haute vitesse de déroulement pour bien visualiser ce phénomène.

Références:
* Institut Maurice-Lamontagne;
* Observatoire du St-Laurent;
* Saucier, F. J., F. Roy, D. Gilbert, P. Pellerin, and H. Ritchie (2003), Modeling the formation and circulation processes of water masses and sea ice in the Gulf of St. Lawrence, Canada, J. Geophys. Res., 108(C8), 3269, doi:10.1029/2000JC000686.

Fichier texte pour les heures de coucher/lever du soleil

La page de ptaff.ca sur les heures de coucher et de lever du soleil connaît une popularité croissante. Faites une petite recherche sur « durée du jour » ou encore « heure lever soleil » pour comprendre d'où est-ce que ça peut venir.

Avec le trafic viennent les questions des usagers. Ça prend beaucoup de visites pour avoir une question. Une grossière estimation non scientifique que je fais au jugé, là, comme ça, pour le plaisir, me donne un courriel pour tous les 10 000 visiteurs.

Tout ça pour dire que, dernièrement, nous ne recevons pas mal de questions sur ce produit. Y a un papa français qui voulait savoir l'heure du coucher de soleil à Las Vegas pour le 7 avril 2008, sa fille se marie à cet endroit ce jour-là. Je lui ai donné la réponse ainsi que tous les voeux de bonheur de la part de l'équipe de ptaff.ca.

Il y a aussi des étudiants universitaires qui me posent des questions pour leurs travaux, plutôt que de chercher la réponse par eux-mêmes. Je leur dis poliment que trouver la personne qui est capable de répondre c'est bien, mais que de trouver la réponse soi-même, c'est mieux.

Le 5 janvier dernier, François Castonguay, chercheur en production ovine (pas bovine, Ôvine) à l'Université Laval me contacte pour me demander s'il ne serait pas possible d'obtenir, au lieu d'un graphique des heures de lever/coucher du soleil, un fichier texte avec les heures des levers/couchers.

Le code à l'origine de ces graphiques, un logiciel baptisé crepyscule qui en est à sa 22e version, est un logiciel libre créé et distribué par ptaff.ca. Comme je suis un gars gentil, je lui ai d'abord proposé d'installer une version de crepyscule chez lui et de la modifier par la suite pour ses fins particulières. Les modifications à faire sont simples et je lui proposais de l'assister pour les effectuer.

Quelques heures plus tard, je me suis demandé pourquoi, tant qu'à faire une modification pour une personne, ne pas en faire profiter tout le monde? Après tout, ça ne coûte pas plus cher. On pourrait mettre un hyperlien sur la page de visualisation des graphiques pour télécharger un beau fichier texte en format csv contenant les heures de lever et de coucher du soleil. Nous avons donc procédé, au plus grand profit de tous les internautes.

En plus de l'ami chercheur d'ovins, le produit a déjà servi pour une prof d'école pour un projet dans sa classe!

Ah, c'est-tu gratifiant de se sentir utile.

Soleil: flux solaire théorique maintenant affiché

En été, les journées sont non seulement plus longues, mais le soleil est également « plus fort ».

C'est ce que je voulais illustrer, ou plutôt chiffrer, en ajoutant le graphique du flux solaire maximal théorique quotidien parmi les graphiques produits sur la page de ptaff.ca consacrée au Soleil. Ce graphique présente l'énergie reçue lorsque le soleil est à son plus haut dans un ciel sans nuage.

C'est un calcul théorique, la formule provient de la librairie logicielle de physique d'Environnement Canada. Information prise, ces renseignements sont du domaine public, le soleil n'appartient à personne, j'en ai profité pour libérer ce code. Il peut être trouvé sur la page de mon ami finlandais Henrik Härkönen, un des milliers de contributeurs du code permettant de réaliser ptaff.ca.

L'unité du flux solaire est le Watt/m2, c'est à dire une quantité d'énergie par unité de surface. Lorsque le soleil est « fort », c'est parce qu'il y a beaucoup d'énergie qui nous arrive en plein visage. Lorsque l'on brûle du papier à l'aide d'une loupe, on concentre les rayons reçu du soleil sur une surface plus petite, d'où l'augmentation de l'énergie par unité de surface.

Rêvons un peu, le solstice d'hiver approche, quelle quantité d'energie recevrait-on si on était à Rio de Janeiro au lieu de Montréal. Environ 1150 Watt/m2 au lieu des 380 de Montréal. Trois fois plus d'énergie! Et il y a du soleil 13 heures par jour, au lieu des 8 heures et quelques de Montréal!

Flux solaire maximal, comparaison entre Montréal et Rio de Janeiro

Ça donne le goût d'aller dans le sud. L'hémisphère bien sûr, pas la direction.

Je vous laisse sur le vidéoclip de Laurent Voulzy, le soleil donne, toune parue lorsque j'avais 10 ans et que dont j'ai retenue le titre, preuve d'un intérêt précoce pour cette étoile.

Open Medicine, une deuxième revue scientifique médicale librement accessible au Canada

La première c'est le Canadian Medical Association Journal qui publie un message de bienvenue à la deuxième, Open Medicine.

Espérons que les publications scientifiques librement accessibles seront, un jour pas trop loin, la norme plutôt que l'exception.

Un extrait en anglais du message de bienvenue qui sonne comme de la musique à mes oreilles:

The primary mission of medical journals, the reason for their origin and the justification for their continued existence is the effective and widespread dissemination of medical knowledge, particularly that which is new, important, timely or controversial. It should be obvious that barriers to access, financial or otherwise, directly contradict this mission and impair the basic function of a journal. It therefore seems paradoxical that most of the world’s journals, particularly those that historically have had the greatest impact on the biomedical community, continue to feel that their mission is best served by hiding their content behind password-protected firewalls.

et plus encore

In the modern area, when access to medical information routinely occurs using 21st-century technology, it seems grotesquely inappropriate for journals to publish this information with attitudes and operational models that originated in the 19th century.

Cette dernière phrase est véridique pour tous les domaines de la science dont les publications conservent le format papier comme gabarit. Ça me rappelle curieusement un ancien billet

Page suivante »