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La bière gèle à -2°C

La question m’apparaissait pourtant simple: À quelle température la bière gèle-t-elle?

Je me suis lancé sur internet, pensant que quelqu’un allait avoir une réponse précise à cette question. Ça a été plus difficile que prévu.

Je n’ai rien trouvé de précis, ni en français, ni en anglais. Je me suis donc rabattu sur ce que je savais, à savoir que l’alcool que nous buvons sous forme liquide est de l’éthanol. J’ai donc cherché la formule pour calculer le point de fusion d’un mélange de substance pure, sachant que l’eau gèle à 0°C et l’éthanol à -114°C. Je considérais que c’était de niveau CEGEP, du cours chimie des solutions.

Or, il s’avère que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Je n’ai pas trouvé une formule pour calculer le point de fusion d'un mélange de deux substances pures, j’ignore même si ça existe (j'en doute). Je me suis donc rabattu sur une table de valeurs expérimentales pour le mélange eau-éthanol pour répondre à ma question.

Pour une bière à 5% d’alcool, une bière standard disons, le point de fusion, aussi connue sous le nom de « la température à laquelle ça gèle » est d'environ -2°C. Pour la vodka et autres nectars à 40% d’alcool, c’est plutôt autour de -23°C.

Conclusions

1- Ne pas mettre la bière dehors si la neige ne fond pas. La neige fond à 0°C, je sais, mais si elle ne fond pas, il y a plus de chance que la température soit sous -2°C qu’entre 0°C et -2°C. Il faut être prudent lorsqu’il est question de boisson.

2- Soyez lousse avec la vodka et autres liquides à 40% d’alcool. C’est assez rare qu’il fasse sous -23°C et, si c’est le cas, vous boirez celle-ci rapidement pour vous réchauffer l’intérieur. Elle n’aura pas le temps de geler.

St-Hubert et des millions de gens

Y a des mauvaises publicités, pis y a des bonnes publicités.

Montréal, tempête du 21 décembre 2008

La bebitte aux doigts

L'hiver, quand on reste longtemps dehors pis qu'on a frette aux mains, ça fait mal au bout des doigts après quand on rentre en dedans.

Les vieux, dans mon pays, lorsqu'ils ont cette douleur aux doigts, disent qu'ils ont la bebitte aux doigts.

La dette américaine

Pendant des années, on a appris sur l'environnement, réchauffement climatique oblige.

Pendant les prochaines années, on va apprendre sur l'économie, crise financière oblige.

Commençons par une petite demie-heure sur l'économie américaine grâce au film I.O.U.S.A.

Une grande partie de l'analyse de l'économie américaine ne s'applique pas au Canada. Notons cependant 3 parallèles possibles:
1- Les gouvernements de droites et les réductions d'impôts augmentent sérieusement les déficits;
2- L'augmentation de la charge financière due à la retraite des baby-boomers;
3- Le déficit de leadership.

Via Michel Dumais.

Trois règles pour gagner une guerre contre-insurrectionnelle

Avec le 100ème mort Canadien en Afghanistan, on se remet, dans les médias, à discuter de l'engagement occidental dans ce pays. Beaucoup d'experts donnent leur opinion à RDI ou dans les journaux, sur la meilleure manière de prévaloir en Afghanistan. Évidemment, on y entend beaucoup d'inepties. Commenter la guerre en Afghanistan s'apparente beaucoup à commenter la météo, le déneigement a Montréal ou la politique provinciale: tout le monde a une opinion mais il y a peu d’experts. Ceci favorise l'apparition de ce que j'appelle «les Richard Martineau de la stratégie militaire». Beaucoup de vent, peu de substance et surtout, peu de contexte historique au-delà des clichés.

L'histoire a beaucoup à nous apprendre sur les guerres contre-insurrectionnelles. Les commentateurs militaires amateurs n'hésitent jamais à nous dire que le conflit en Afghanistan n'est pas gagnable car «jamais une puissance occidentale n'a triomphé devant une insurrection nationale». On s'empresse alors de nous citer les exemples classiques: les Américains au Vietnam, les Russes et les Britanniques en Afghanistan, Napoléon en Espagne (où le terme guérilla est né) les Britanniques aux États-Unis (1776), et j’en passe.

Il est pertinent de se pencher sur les exemples de guerres contre-insurrectionnelles qui se sont terminées par la victoire de la puissance étrangère ou occupante. Nous pourrions en déduire quelques conclusions qui font que l’occupant ait le dessus sur les insurgés et voir si elles sont appliquées en Afghanistan.

Sans faire la petite histoire de ces guerres, voici quelques exemples. Les Français en Algérie (militairement le Front de libération nationale était défait en 1961), les Britanniques en Afrique du Sud (guerre des Boers), les Américains aux Philippines (1898) et en Haïti (1915). Les meilleurs exemples restent encore les Britanniques en Malaisie (années 50) et à Oman (1962-1975). L’étude de ces conflits nous apprend qu’ils avaient presque tous trois choses en commun. Voyons quelles sont ces règles et voyons si elles s’appliquent en Afghanistan.

1. Isoler la zone de combat

Un mouvement insurrectionnel peut difficilement réussir sans appui extérieur. L'exemple classique est sûrement celui du Viêt-Cong et de la piste Ho Chi Minh. La géographie a clairement aidé les Américains aux Philippines (1898) et les Britanniques en Malaisie (1950), en isolant les groupes armés. Les deux mouvements insurrectionnels n'avaient, pour ainsi dire, aucun appui extérieur. Lorsque la géographie ne favorise pas l’occupant, on peut toujours tenter d’imposer des barrières articifielles. En Algérie, l'armée française a bâti la ligne Morice, qui a coupé les lignes d'approvisionnements du Front de libération nationale en Tunisie. Il est difficile de juger de l’efficacité à long terme de cette ligne de défense, la guerre s’étant terminée en 1962. La même observation s’applique en Israël ou les attentats terroristes ont dramatiquement diminués depuis la construction du « mur de sécurité ». Est-ce soutenable à long terme? Probablement que non, la solution idéale réside à isoler la zone de combat en convaincant le pays limitrophe de ne plus supporter le mouvement insurectionnel.

Est-ce le cas en Afghanistan? Non. La zone de combat n'est pas isolée. L'OTAN ne s'occupe en fait que d’une moitié de la zone de combat. L'autre moitié étant au Pakistan, dans ce que l’on appelle les zones tribales (Waziristan). Une ligne tracée arbitrairement par un britannique en 1893 (Mortimer Durand) vient diviser la zone de combat et empêche les interventions occidentales dans sa moitié est. Le coté pakistanais de la zone de combat n'est contrôlé, militairement ou politiquement, ni par les Occidentaux, ni par les Pakistanais eux-mêmes. La règle numéro 1 n’étant pas remplie, un succès militaire en Afghanistan est improbable.

2. Déployer suffisamment de forces

La guerre contre-insurrectionnelle demande un rapport de force nettement en faveur de la force étrangère. Les Français en Algérie y étaient souvent à 11 contre 1 et les Britanniques en Malaisie bénéficiaient d'un avantage d'au moins 30 contre 1. Dans les opérations d'imposition de la paix, l'OTAN a eu un succès relatif en Bosnie avec 54 000 hommes et au Kosovo avec 50 000 hommes.

En Afghanistan, on compte maintenant 50 700 soldats de l'OTAN (auquel on doit ajouter 12 500 Américains ne faisant pas partis de la force internationale d'assistance et de sécurité et conduisant des missions très agressives). Est-ce suffisant? Poser la question c'est y répondre. Pour déployer, toutes proportions gardées (population et superficie), autant de troupes en Afghanistan qu’au Kosovo, il faudrait y envoyer près de 800 000 soldats. C’est clairement irréaliste. Un succès militaire en Afghanistan avec les moyens déployés présentement est donc improbable.

3. Offrir à la population une alternative pacifique au changement

Mener une révolution ou une insurrection contre un régime démocratique est très difficile, voire impossible, dixit Che Guevara. La population locale peut en effet changer de régime sans avoir recours à la violence. Les dernières élections au Népal en sont un exemple. Les Maoïstes n'ont jamais réussi à renverser le gouvernement par la force, mais ils viennent de prendre démocratiquement le pouvoir. L'histoire nous montre que la démocratie peut être le fossoyeur des insurrections.

Qu'en est-il en Afghanistan? Des institutions démocratiques sont en place, et le pays à récemment mené des élections reconnues comme ayant été démocratiques. Le processus n'est pas encore très robuste, mais il a clairement du potentiel. La question que tout le monde se pose est la suivante: comment l'Occident réagirait-il à une victoire démocratique d'un parti pro-taliban en Afghanistan? ou encore à la création démocratique d’un « califat islamiste »?

Il est intéressant de regarder le conflit présent en Afghanistan à travers ces trois règles. Il est selon moi improbable que l’Occident n’atteigne ses objectifs (à court, moyen et long terme) en Afghanistan si les trois conditions ne sont pas remplies.

Les mathématiques et la crise financière

Lorsqu'il est question de vulgarisation scientifique, on parle rarement de mathématiques. L'émission Les Années lumières du 7 décembre 2008 fait exception. On trouve un reportage portant sur le rôle des mathématiques, et des mathématiciens, dans la crise financière que subit présentement la planète.

Il est rafraîchissant que les scientifiques, parmi lesquels je compte les mathématiciens, soient mis au devant de la scène et que leur soit posé des questions sur les conséquences de leur travail. Qu'en disent-ils? Se sentent-ils concernés ou bien pensent-ils que la responsabilité incombe aux utilisateurs? Que perçoivent-ils de leur implication et de leur responsabilité dans cette crise?

Pour la réponse à ces questions, téléchargez directement le fichier mp3 de cette émission sur le site de Radio-Canada. Ce reportage se trouve au début de l'émission.

Ne faites plus d'hyperlien vers Cyberpresse

Cyberpresse, c'est le site web qui regroupe les journaux de Gesca, l'organe de presse de Power Corporation. Les journaux du Québec appartenant à Gesca sont:

  • La Presse
  • Le Soleil
  • La Voix de l'Est
  • La Tribune
  • Le Nouvelliste
  • Le Droit
  • Le Quotidien

Selon des chiffres qui sont sujets à débat, Gesca contrôlerait 70% de la presse écrite québécoise.

On peut peut-être se tromper sur le 70%, mais on peut aisément convenir que les journaux de Gesca représentent une portion très importante de ce qui est publiée au Québec et donc des idées qui y sont échangées.

Alors, pourquoi suggérer de ne plus faire d'hyperlien vers cette ressource fantastique?
Réponse: parce qu'ils font disparaître les articles après 5 mois.

Vous écrivez un billet, un article, que sais-je?, et vous désirez faire un hyperlien vers un des articles des nombreux journaux de Gesca? Dites-vous que, 5 mois après la publication de l'article, vous aurez une belle erreur 404 vous indiquant que ce que vous cherchez n'existe plus. Si vous avez une autre source, plus pérenne, je vous suggère fortement de l'utiliser pour vos hyperliens.

Personnellement, je vais me tourner vers Le Devoir pour ce qui concerne le Québec en général. Mais lorsqu'il est question du Saguenay en particulier, j'ai un sérieux problème. Les publications de ma région natale sont toutes deux (le Progrès-dimanche et le Quotidien) une propriété de Gesca. La prochaine fois que j'ai besoin d'une source pour l'actualité du Saguenay, je vais être dans le trouble.

Pourquoi est-ce que Gesca procède de la sorte? C'est le combat des archives en ligne qui est sûrement à l'origine de cette disparition. Le raisonnement est qu'une partie des gens qui veulent avoir accès à ces articles seront prêts à payer pour ce faire. Le hic, c'est que même si une partie paye pour le contenu, il est quand même disparu de la toile. On ne peut plus y faire d'hyperliens et le texte n'est plus indexé par les moteurs de recherche.

Ce qui est curieux, c'est qu'il y a une théorie qui veut que les journaux de Gesca, ou à tout le moins La Presse, soit déficitaire et que Paul Desmarais les utiliserait pour fins de propagande. La disparition des archives en ligne de Gesca est en opposition avec cette philosophie. Soit Gesca ne cherche pas à avoir le maximum de visibilité possible, ce qui correspond à leur agissement, ou bien le grand patron ne comprend pas ce que peut représenter le rayonnement sur la toile.

Y a quelqu'un qui a l'adresse courriel à Paul?

Aidons le Canada à fonctionner

Vendredi 5 décembre 2008. En me rendant à mon travail, j'ai la surprise de voir cette affiche sur un poteau:

Aidons le Canada à fonctionner.
Aidons le Canada à fonctionner.
Devenons indépendants

Étonnement. Je m'approche pour voir qui est à l'origine de cette publicité et je lis la sibylline signature suivante:

Initiative populaire pour l’indépendance du Québec
Initiative populaire pour l'indépendance du Québec
Prenez. Imprimez et diffusez cette affiche!

Mon internet à moi ne contient rien avec la chaîne de caractères «Initiative populaire pour l'indépendance du Québec». Je suppose que ce sont des gens qui désiraient demeurer anonymes.

J'en arrive à la conclusion, une fois n'est pas coutume, que la politique fédérale est excitante et soulève les passions, d'un océan à l'autre.

Urler.tv, sixième épisode

Les petits gateaux de Moo-Hee

Mercredi 3 décembre 2008, lancement du sixième épisode d'urler.tv ayant pour thème Anniversaire. Un épisode équilibré.

Mes agents, comme toujours, ont sondé les milliers de personnes présentent au Laïka pour déterminer quelles avaient été leurs vidéos préférées.

Sans plus attendre, les résultats.

En première place, Annie Niverre de Meb (c'est elle qui fait la musique et elle est disponible en ligne!) et Annie-Marie Bergeron:

En deuxième place, Toc Toc, d'Alex DeB:

En troisième place, Appartement 2631 des amis de Doudou et de Véro-b (bonne fête mesdames!):

Mes contributions pour cet épisode.

Joyeux anniverCHaire, avec l'assistance de Simon H:

bonnefete.org, en collaboration avec Véro-B et ses amis:

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