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À qui appartient l'Okanagan Spring?

Assis en train de deviser de logique au Miss Villeray nouveau, je voyais les employés plier des cartons annonçant la bière « Okanagang Spring ».

Carton de l’Okanagan Spring

Après inspection du dit carton, il est impossible de voir d'où provient cette bière. Certes, l'usage du nom Okanagan laisse supposer qu'elle provient de la vallée du même nom, mais il ne faut pas toujours se fier à ses impressions, la bière St-Urbain nous l'a appris. Contrairement à cette dernière, la mention « EST'D 1985 » laisse présager que ce n'est peut-être pas une récente invention d'une mégabrasserie pour utiliser l'image des microbrasseries.

Bien. Investiguons.

Arrivé chez moi, je recours alors à ce qui est appelé internet pour en apprendre plus sur l'Okanagan Spring. Il s'agit en fait d'une microbrasserie de Vernon dans la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique. Cette brasserie a été achetée par Sleeman en 1996, cette dernière ayant d'ailleurs elle-même été achetée par la Japonaise Sapporo.

L'Okanagan Spring a donc subit le même sort que la brasserie Unibroue.

Ceci apprit, je n'avais toujours pas goûté à ladite bière. Éthique professionnelle de blogueur oblige, je suis retourné au Miss Villeray une couple de jours plus tard et j'ai commandé une Okanagan Spring. Résultat: c'est ma bière en fût préférée au Miss Villeray (les autres étant la Sapporo, la U rousse, la Sleeman quelque chose, la Blanche de Chambly et la Guinness).

Question bonus: Qu'est-ce qu'une microbrasserie?

Toute cette histoire, en plus de me donner soif, m'a amené à me poser la question: coudon, c'est quoi une microbrasserie? Parce qu'une microbrasserie de Colombie-Britannique qui vend jusqu'au Québec dans les débits de boisson, peut-on encore appeler ça une microbrasserie?

Wikitionnaire et le grand dictionnaire terminologique (GDT) n'ont pas la même définition de ce mot. Le premier parle de part de marché alors que le GDT parle plutôt de production faible et artisanale. Pour ce qui est de faible part de marché, je suis certain que l'Okanagan Spring se classe comme une microbrasserie. Pour ce qui est de la fabrication faible et artisanale, je suis pas mal moins certain.

Quoi qu'il en soit, la définition de Wikitionnaire me semble erronée, parce que la même bière, si elle venait à prendre beaucoup de parts de marché, ne pourrait plus être classée comme provenant d'une microbrasserie. Le produit ne changerait pas, mais sa définition oui. De plus, si une microbrasserie était achetée par une plus grosse brasserie, comme ç’a été le cas avec l'Okanagan Spring, elle ne pourrait plus être une microbrasserie puisqu'elle ferait partie d'une entité qui a beaucoup de parts de marché.

Mais, si on accepte la définition de la production faible et artisanale, cela me semble exclure les brasseries comme Unibroue, Sleeman et McAuslan. D'ailleurs, sur la question le site festibieres.ca accepte aussi la définition du GDT et explique que:

Dans les faits, certaines microbrasseries s'éloignent de la définition en délaissant la production artisanale et la remplaçant par une production plus commerciale avec des volumes plus ou moins gros. Le terme microbrasserie est utilisé par certains avant tout pour se distinguer des plus gros brasseurs comme Molson et Labatt qui sont nettement plus gros. Quoi qu'il en soit, les produits des microbrasseries sont habituellement plus soignés et de meilleure qualité.

À votre santé!

Hyperonyme

Hyperonyme est un mot que j'ai découvert ce matin en cherchant la définition de microbrasserie.

Un hyperonyme est:

Mot dont le sens inclut celui d'un autre mot.
Fruit est un hyperonyme de pomme et de cerise.

De la même manière, brasserie est un hyperonyme de microbrasserie.

Une solution alternative à l'énigme des 2 portes

Sonnette utilisée pour les portes du film Labyrinthe

Une idée originale de Vincent Finnerty.

L'énigme des 2 portes a été popularisée dans le film Labyrinthe réalisé par Jim Henson et mettant en vedette David Bowie.

Voici l'énigme (merci à pentacle703 pour la formulation):

Un homme est mort. Pendant sa vie, il n'a rien fait de mal ni de bien. On lui donne alors une chance d'atteindre le paradis. Il a le choix de passer par 2 portes : l'une mène au paradis l'autre en enfer.

Devant chacune des portes est posté un garde, l'un ment, l'autre dit la vérité.

L'homme a le droit de poser une question à l'un des deux gardes.

Quelle question doit-il poser pour aller au paradis?

Solution classique

On demande à n'importe quel des gardiens:
« Qu'est-ce que l'autre répondrait si on lui demandait s'il est le gardien de la porte qui mène au paradis? »

La réponse est nécessairement un mensonge, les 2 gardiens étant impliqués dans la réponse. Peu importe la réponse, c'est l'inverse de ce qui est dit qui est vrai.

Solution alternative

On demande à n'importe quel des gardiens:
« Qu'est-ce que tu répondrais si on te demandait si tu es le gardien de la porte qui mène au paradis. »

Dans la réponse, il y aura soit 2 mensonges soit 2 vérités impliquées, selon le gardien auquel on s'adresse. Dans tous les cas, la réponse est donc toujours vraie.

Nous laissons au lecteur l'exercice de prouver que la solution alternative est valable. Nous suggérons de faire une preuve par énumération pour s'en convaincre.

Choisir sa solution

La solution alternative nous paraît plus élégante. Elle ne demande pas à un gardien de parler de l'autre gardien, on évite les commérages. De plus, on n'a pas besoin d'inverser la réponse du gardien, on peut la prendre telle quelle. On travaille moins pour arriver au paradis.

La crise du crédit animée

D'une durée de 11 minutes, ce film intitulé The Crisis of Credit Visualized explique l'origine de la crise financière qui nous afflige.

Des schémas et des explications simples qui permettent de comprendre le fonctionnement du marché immobilier et les mécanismes qui ont été à la source de cette débâcle, dont on ne voit toujours pas la fin.

Crédit à la ptafflist.

Chanter sa révolte

Quand je pense que je viens de casser avec Jojo
S't'effrayant, ça se peut pas
Jojo va-t-en pas de même
Dis-moi queque chose, reviens
Oui reviens!

Ha! j’suis malheureux,
J'ai envie… de crier,
de crier mon désespoir
de… chanter ma révolte
Oui, j'va chanter ma révolte

La pensée linéaire

La pensée linéaire consiste à proposer comme réponse à toute problématique la solution du premier degré: la ligne.

Prenons un exemple visuel pour illustrer cette pensée. Si des points sont disposés comme ceci:

Points sur un graphique

la pensée linéaire propose la solution suivante comme relation entre les points :

Ligne droite sur les points

Le succès de la pensée linéaire tient à la simplicité de la solution, la ligne, plutôt qu'à sa capacité à expliquer les observations.

Quelques exemples de la pensée linéaire à l'oeuvre:

La pensée linéaire est l'ami des politiques de droite. Elle permet de convaincre rapidement avec peu de moyens: tout le monde sait ce qu'est une ligne. Les tenants d'une solution plus complexe, les lignes courbes, se doivent d'allier savoir et pédagogie pour accoter le penseur linéaire. Celui-ci n'a qu'à défendre une seule façon de penser, d'expliquer le monde. Sa solution tient de la réaction épidermique plus que de la réalité. Ses chances de succès sont plus grandes lorsque le temps ou l'espace d'argumentation est réduit.

Poussée à l'extrême, la pensée linéaire est la base de la démagogie: les formules directes et lapidaires se doivent d'être simples et courtes, elles ne peuvent être complexes.

La pensée linéaire n'est pas toujours erronée. Il se peut que la ligne soit la solution.

Dans les cas où la ligne n'est pas la solution, les tenants d'une solution adverse se doivent d'être des experts du sujet, de défendre la solution alternative sous plusieurs angles et surtout bien cerner la problématique visée.

La réalité est l'allié de la vérité. Le défi consiste à bien l'expliquer.

La modélisation de la géo-ingénierie

La géo-ingénierie, c'est l'ensemble des solutions fofolles proposées pour refroidir la planète, étant donné qu'elle se réchauffe. Quelques exemples: ensemencer l'océan avec du sulfate de fer pour développer le plancton, mettre des miroirs dans l'espace ou encore de la poussière en haute atmosphère.

J'ai assisté à une présentation du conférencier itinérant 2009 de la SCMO: Kenneth Denman. Sa présentation avait pour titre Le changement climatique : un choc d'idées scientifiques, politiques, économiques et éthiques .

Kenneth Denman y aborde le thème de la géo-ingénierie. Il ne l'a pas fait pour expliquer comment la technologie pourra nous sauver. Non, il s'est plutôt appuyé sur la façon dont les changements climatiques sont traités par les politiciens. Suite à un tel examen, il a prédit que d'ici 30 ou 40 ans, paniqués, ces derniers se tourneront vers la géo-ingénierie pour éviter que la situation ne se détériore encore plus.

Selon lui, pour pallier ces agissements et prévenir les éclaboussures, les scientifiques devraient modéliser dès maintenant les différentes solutions de géo-ingénierie possibles.

En résumé, ce qu'il propose est de transformer le scientifique en modélisateur de comportement de politiciens. Dans cette perspective, la responsabilité du scientifique repose dans la capacité de prévoir leurs agissements futurs et de se préparer pour avoir des réponses.

Je trouve ça d'une ironie infinie. Pourquoi les scientifiques ne seraient-ils pas en mesure d'influencer les politiciens pour prévenir le pire dont il est question? Maintenant.

Billet déménagé

Ce billet est déménagé ici.

Le bec et les ongles de Josée Verner

Il y a des expressions qui apparaissent dans les médias et qui disparaissent par la suite. Des modes de vocabulaire si l'on veut.

Ces expressions sont soient l'effet d'un événement important, pensons à nos armes de destructions massives, ou encore popularisées par un personnage.

On se souviendra bien sûr de l'arrivé du mot prorogation au mois de décembre dernier.

Ces temps-ci, dans le cadre du scandale de la fête, ou commémoration, de la défaite des plaines d'Abraham, il est impossible de lire la position de Josée Verner sans qu'il soit ensuite question du fait qu'elle a défendu le projet «bec et ongles».

J'ignore de qui vient la première citation, mais chapeau, elle a fait des petits.

Fagstein, le Devoir et Wikipédia

En réponse à un article signé Stéphane Baillargeon digne de 2004 dans le Devoir qui décrit les déficiences de la couverture du Québec sur wikipédia, Fagstein fait une remarque judicieuse à ce propos:

The problem isn’t Wikipedia, it’s that people have been taught to believe everything they read without question.

N'est-ce pas.

Si vous voulez vous crainquer encore plus, vous pouvez lire Christian Rioux dans son tout aussi obsolète texte nommé La société des blogues où il affirme:

Si, grâce aux idéologues d'Internet, le premier élève venu peut se prendre pour d'Alembert ou Diderot, il n'est pas besoin de chercher longtemps les causes du décrochage scolaire.

Rien de moins.

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