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Par quoi remplacer le baptême?

Billet originalement publié sur le Huffington Post.

Ma conjointe et moi désirions célébrer la naissance de notre premier enfant en organisant une cérémonie d'accueil laïque. Ce moment se voulait l'occasion de souligner l'arrivée parmi nous d'un nouvel être, que nous souhaitions présenter à sa communauté, à nos amis et à nos familles qui, habitant sur deux continents différents, se verraient pour la première fois rassemblées. Ma conjointe n'est pas baptisée, et pour ma part, bien que baptisé, je suis agnostique. Il n'était dès lors pas question d'opter pour un baptême comme cérémonie d'accueil pour notre enfant. Mais alors comment fêter cet événement de vie de manière solennelle?

Parmi nos critères, nous désirions une institution qui soit conforme à nos valeurs, à nos croyances, et qui pourrait nous recevoir dans un lieu symbolique. En plus d'une fête, nous voulions que cette cérémonie soit accompagnée de rites que nous n'aurions pas inventés de toute pièce, qui auraient un sens, et qui seraient menés par un célébrant.

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Une lettre dans Le Devoir décrivant un questionnement analogue fut publiée alors que ma conjointe et moi tenions ces réflexions. Je partageai l'article sur mon mur Facebook, ainsi que nos interrogations, et un ami nous suggéra l'Église unitarienne universaliste de Montréal. N'ayant jamais eu vent de cette Église - la myriade d'églises anglo-saxonnes a toujours été plus ou moins un mystère pour moi -, nous avons exploré leur site web pour constater que cette église semblait en effet partager nos valeurs.

Curieux, nous rencontrâmes la responsable francophone de l'église et assistâmes à quelques célébrations du dimanche à leur lieu de culte. Nous sûmes alors que nous avions trouvé le bon endroit. En cette église, tout le monde est le bienvenu: croyants de toutes religions, agnostiques ou athéistes, hétérosexuels, homosexuels ou transgenres. Des mariages gais y sont célébrés et le drapeau arc-en-ciel flotte dans l'entrée. De plus, la notion d'environnement est présente, tant comme valeur dans les discours des cérémonies auxquelles nous avons assistées, que dans l'enceinte de l'église (aucune vaisselle jetable n'est permise dans la salle de réception). Il y a des groupes de réflexion sur divers sujets; lors d'une cérémonie à laquelle nous avons assisté, les gens étaient invités à un groupe ayant pour mission de venir en aide concrètement aux réfugiés syriens en Hongrie. Un des aspects qui tient à cœur aux universalistes est de ne se soumettre à aucun dogme, mais d'exercer plutôt notre libre choix, de se construire un esprit critique et de partager nos réflexions. Finalement, le célébrant était une célébrante, les femmes ayant le même statut que les hommes dans cette église. Nous étions séduits.

Cette église, fondée au XVIe siècle et ayant siège à Montréal depuis 1842, est à Montréal de tradition anglo-saxonne. Les Québécois francophones étant restés catholiques pratiquants jusqu'à récemment, et utilisant encore aujourd'hui des églises catholiques pour les mariages et baptêmes, il y a une minorité de membres francophones dans cette église. Cela dit, ce nombre est croissant et un effort notable est fait vers le bilinguisme.

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Convaincus que nous avions trouvé un lieu de culte correspondant à nos valeurs, nous avons rencontré la révérende à deux reprises pour concevoir la cérémonie de notre petite fille. La révérende nous a invités à nous questionner sur nos valeurs, sur ce qu'on nous voulions transmettre à notre enfant. À partir de nos demandes, de ce que nous souhaitions mettre de l'avant, elle nous a présenté la «cérémonie du don du nom» qui est souvent pratiquée en pareille occasion, et nous a proposé deux rites: un premier pour la parrain et la marraine, et un second pour les grands-parents. Nous lui avons fait parvenir les discours que nous avions rédigés autour de la signification des prénoms de notre enfant, et elle a harmonieusement intégré notre message, notre vision, pour élaborer et animer la cérémonie.

Suite à la cérémonie d'accueil, alors que nous partagions un repas avec nos invités dans la salle communautaire attenante (dans de vraies assiettes en faïence), nous avons reçu beaucoup de bons mots au sujet de la célébration. Nos amis ont trouvé la cérémonie touchante, émouvante. Ils ont apprécié que chaque parole ait eu un sens, par opposition aux récits abscons de passages de la Bible lors des célébrations catholiques. Nos invités ont aussi été séduits par le charisme et la douceur de la révérende.

Ma conjointe et moi sommes comblés de la manière dont nous avons pu accueillir notre petite fille à l'Église universaliste unitarienne de Montréal. Il peut être angoissant de trouver un rite remplaçant celui utilisé depuis des siècles par nos aïeux, de rompre, dans mon cas, la chaîne catholique. C'est pourquoi nous avons voulu partager notre expérience. Il existe des alternatives au rite du baptême catholique, et celle-ci est la nôtre.

Gaston Tremblay, missionnaire

Logo de ptaff.ca

Il y a quelques années, j'eus la surprise d'apprendre qu'un de mes grands-oncles a été prisonnier de guerre en Malaisie pendant la Seconde Guerre mondiale. J'avais toujours vu ce conflit comme appartenant aux livres d'histoire, et jamais je n'aurais cru qu'un membre de ma famille ait pu y être impliqué aussi directement, encore moins fait prisonnier par l'ennemi.

Ce grand-oncle maternel, c'est Frère Gaston, missionnaire en Malaisie pendant 35 ans. Et heureusement pour la petite histoire familiale, il existe une version manuscrite de sa vie que nous avons retranscrite sur ptaff.ca.

Bonne lecture!

Le mur carmélite

Remontant la rue Henri-Julien jusqu'à la voie ferrée par un beau soir d'été, nous croisâmes un mur de pierre de 10 mètres de haut entourant une série d'édifices.

Mur du Carmel de Montréal

Bien que nous doutant qu'il s'agissait d'une institution religieuse, nous nous sommes demandé ce qui pouvait bien justifier la présence d'un mur aussi imposant. Servait-il à la protection contre les attaques des Indiens? Des Anglais? Des Américains?

Recherches effectuées, ce mur et ces établissements sont de style médiéval ont été construits en 1895-1896 (en seulement deux ans!) et constituent le Carmel de Montréal.

Le style utilisé a été développé 500 ans plus tôt sur un autre continent et répond à des critères, dont celui de défense contre l'ennemi, qui sont peu justifiés une fois transposés sur la rue Henri-Julien à la fin du XIXème siècle. La seule fonction du mur qui pouvait être utile à l'époque de sa construction est celle d'isolement de la communauté face au monde extérieur. On peut dire que la communauté est, effectivement, cloîtrée.

Il y aurait sûrement eu moyen d'avoir un cloître avec des murs moins hauts et atteindre le même but, comme l'on fait les moines à Oka à la même époque. Mais pour les Carmélites, l'architecture typique de leur ordre religieux importait plus que l'optimisation des ressources nécessaires pour s'isoler. L'identité historique de leur ordre étant lié à cette architecture, ils ne se sont peut-être même pas posé la question.

Comme quoi, parfois, le symbole est plus important que la fonction.