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Vivre et rouli-rouler, de Montréal à Kaboul

1965, rouli-roulant à Montréal:

2010, rouli-roulant à Kaboul:

Aujourd'hui, j'appelle Nathalie

J'ai réalisé que le bureau de Nathalie Normandeau devait prendre tous les appels téléphoniques. J'ai donc appelé et j'ai demandé, gentiment, un moratoire sur les gaz de schiste.

Pour lui demander vous aussi:

Nathalie Normandeau: 1 800 490-3511

Histoire populaire du Québec: le peuplement sous Jean Talon

Couverture l’histoire du Québec, tome 1

Afin de compléter mes connaissances sur l'histoire du Québec, j'ai entrepris la lecture de l'Histoire populaire du Québec, des origines à 1791 de Jacques Lacoursière. (Vous pouvez consulter la première partie portant sur Jacques Cartier, trappe et pêche.)

Je recopie ici les extraits qui m'ont marqué.

Le peuplement sous Jean Talon

Entre la découverte de l'Amérique par Cartier et le premier établissement permanent en Nouvelle-France par Samuel de Champlain, il s'écoule 74 ans (de 1534 à 1608).

Entre 1608 et 1660, seulement 20 colons par année en moyenne s'établissent en Nouvelle-France. C'est à cette période (1647) que l'ancêtre de tous les Tremblay d'Amérique, Pierre Tremblay, arriva en Nouvelle-France.

En 1665, le régiment de Carignan-Salières est envoyé en Nouvelle-France afin de prêter main-forte à la colonie. Ce régiment, après avoir guerroyé contre les Amérindiens, retourna en France en 1667 et 1668. De ces soldats, 400 décident de demeurer en Nouvelle-France pour s'y établir. Aucun n'a plus de 40 ans.

Nombre de ces soldats donneront les noms à des villages, aujourd'hui devenus villes. Il s'agit de Jacques de Chambly, Antoine Pécaudy de Contrecoeur, Michel-Sidrac Dugué de Boisbriand, Pierre de Saurel, Pierre de Saint-Ours, Louis de Niort de Lanoraye, Alexandre Berthier, Francois Provost, René Gaultier de Varennes, Séraphin Margane de Lavaltrie, François Jarret de Verchères et Thomas-Xavier Tarieu de Lanaudière et de la Pérade.

De 1663 à 1673, 800 Filles du roi vinrent s'établir en Nouvelle-France afin de compenser le déséquilibre démographique causé par l'établissement des soldats de Carignan et des nombreux colons célibataires. Une prime de 50 livres est offerte par le roi à ceux qui les épousent. Plusieurs descriptions ont été faites de ces Filles du roi, dont celle de Louis Armand de Lom d'Arce, qui écrit à leur propos que

Ces vestales étaient pour ainsi dire entassées les unes sur les autres en trois différentes salles, où les époux choisissaient leurs épousent de la manière que le boucher va choisir les moutons au milieu d'un troupeau. Il y a avait de quoi contenter les fantasques dans la diversité des filles de ces trois sérails, car on en voyait de grandes, de petites, de blondes, de brunes, de grasses et de maigres; enfin chacun y trouvait chaussure à son pied. Il n'en resta pas une au bout de quinze jours. On m'a dit que les plus grasses furent plus tôt enlevées que les autres, parce qu'on s'imaginait qu'étant moins actives elles auraient plus de peine à quitter leur ménage et qu'elles résisteraient mieux au grand froid de l'hiver, mais ce principe a trompé bien des gens.

En 1673, l'envoi des Filles du roi cesse, d'une part parce que ces mariages coûtaient cher à la couronne, d'autre part parce que l'équilibre démographique est rétabli. Ceci permet aux filles du pays de trouver mari, car celles-ci étaient désavantagées face aux Filles du roi, leur potentiel mari ne recevant pas de prime pour les épouser.

En 1669, Jean Talon prend en main l'accroissement de la population. Tous les garçons de plus de 20 ans, et toutes les filles de plus de 16 ans qui ne sont pas mariés reçoivent une amende, au rythme d'une à tous les 6 mois. De même, les garçons de moins de 20 ans et les filles de moins de 16 ans qui se marient reçoivent une prime nommée le « présent du roi ».

En avril 1669, une prime est offerte aux familles nombreuses: 300 livres pour le 10ème enfant vivant, 400 livres pour le 12ème.

Le 20 octobre 1670, les hommes célibataires de plus de 20 ans reçoivent une mise en demeure les enjoignant à se marier à une Fille du roi, au plus tard 15 jours après l'arrivé du navire au port. S'ils optent de rester célibataire, ils seront condamnés à « être privés de la liberté de toute sorte de chasse et de pêche et de traite avec les Sauvages, et de plus grandes peines si nécessaire ». Un des objectifs est de forcer la sédentarisation des coureurs des bois.

En 6 ans (de 1667 à 1673), ces mesures font augmenter la population de la Nouvelle-France de plus de 65%, passant de 4000 à 6700 habitants.

Histoire populaire du Québec: Jacques Cartier, trappe et pêche

Couverture l’histoire du Québec, tome 1

Afin de parfaire mes connaissances sur l'histoire du Québec, j'ai entrepris la lecture de l'Histoire populaire du Québec, des origines à 1791 de Jacques Lacoursière. (Vous pouvez consulter la seconde partie portant sur le peuplement sous Jean Talon.)

Je recopie ici les extraits qui m'ont marqué.

Jacques Cartier

Jacques Cartier n'a pas vraiment découvert le Canada. Outre les Amérindiens et John Cabot, il y avait notamment les Basques qui venaient régulièrement pêcher dans le golfe du St-Laurent. Il en aperçoit d'ailleurs sur la Côte-Nord lors de son premier voyage, près de ce qui est connu aujourd'hui sous le nom de Baie des homards. Jacques Cartier est celui qui est reconnu comme le découvreur du Canada, probablement à cause de ses écrits sur la région, les premiers, et parce qu'il a été mandaté par le roi pour prendre possession des terres en son nom.

Les noms des bateaux de Jacques Cartier, lors de son premier voyage, sont inconnus. La Grande Hermine, la Petite Hermine et l'Émérillon sont les noms des bateaux de son deuxième voyage.

Trappe et pêche

Les coureurs des bois étaient un fait français. Les Anglais préféraient transiger directement avec les Amérindiens plutôt que d'aller eux-mêmes faire de la trappe.

On estime à 25 millions le nombre de castors tués entre 1660 et 1760. Ces castors étaient tués pour leurs peaux, destinées à une seule chose: fabriquer des chapeaux pour les Européens.

Les coureurs des bois sont considérés comme « illégaux, amant de liberté et de débauches ». Ils sont très mal vus des autorités qui les considèrent comme une perte pour la colonie puisqu'ils ne cultivent pas la terre, en plus d'inciter les jeunes à suivre leur exemple et à partir dans les bois. De nombreuses lois sont émises afin de les forcer à se sédentariser, notamment une loi de 1673 qui interdisait aux hommes d'être plus de 24 heures consécutives à l'extérieur de leur domicile.

En 1618, Champlain estime à 1 million le nombre de morues pêchées en Nouvelle-France. La morue est pêchée à la ligne, pas au filet. Un bon pêcheur peut en prendre environ 300 par jour, mais « cela lasse beaucoup les bras ».

La pêche en Nouvelle-France se fait uniquement au profit de la France.

La morue n'était pas vidée de la même façon par les Anglais et les Français. Les Anglais les ouvraient en entier, alors que les Français les ouvraient seulement jusqu'à l'anus. Dans le premier cas, nous avons la morue ronde, dans le second, la morue plate.

Divers

En 1610, alors qu'il est âgé d'environ 40 ans, Samuel de Champlain épouse lors d'un séjour en France Hélène Boullé, elle-même âgée de… 12 ans. L'année suivante, Champlain découvre une île qu'il nomme en l'honneur de sa nouvelle épouse: il s'agit de l'île Ste-Hélène.

Friponné est un mot de vieux français qui signifie voler. De ce mot provient celui de fripon.

Le PQ numérique | Digital PQ

Les données sont l'hémoglobine de la science. Pour faire avancer la connaissance, les données doivent pouvoir circuler entre différents organes de la société: gouvernements, population, institutions et entreprises.

Dans ce contexte, l'État a un rôle essentiel à jouer. Il est le dépositaire de données uniques, payées et appartenant à la population dans son ensemble. Ces données, pour des questions d'équité, de transparence et d'efficacité, doivent être pleinement sous le contrôle de ses propriétaires, c'est-à-dire la population.

Afin d'intégrer ces valeurs dans des politiques, l'État québécois doit amorcer un changement dans ses appels d'offres. Ce changement sera de l'ordre de celui effectué dans les années '60 qui imposait l'usage de la langue française dans tous les appels d'offres du gouvernement du Québec. Comme alors, le combat se situe au niveau de la communication et de l'appropriation des ressources du Québec par sa population, à la différence que cette fois-ci, le front est numérique.

Étant militant au Parti Québécois et ayant l'opportunité de participer au cycle d'amendements qui mènera à l'adoption du programme du parti en avril 2011, j'ai intégré une initiative nommée PQ numérique. Ce projet a pour but de jeter les bases d'une véritable gouvernance numérique au Québec.

Je présente ici, dans un film de 4 minutes, les motivations derrières ce mouvement.

De plus, puisque de nombreux Québécois sont anglophones et afin de pouvoir rayonner à l'extérieur du Québec, notamment au Canada anglais, le site web est aussi disponible en langue anglaise: Digital PQ.

Le petit chaperon rouge (spécifications)

Le petit chaperon rouge, par le menu:

La tomassisation

Tony Tomassi

La tomassisation est un néologisme issu du nom de l'ancien ministre Libéral de la Famille, Tony Tomassi. C'est une technique qui consiste à identifier et publiciser un prétexte afin de justifier une volte-face.

C'est cette technique que le gouvernement de Jean Charest a utilisée pour renvoyer le ministre de la Famille Tony Tomassi. Soupçonné d'avoir participé à un réseau de corruption permettant d'accorder des permis de garderie à des contributeurs du parti Libéral du Québec (PLQ), Tomassi a été renvoyé sous prétexte qu'il avait eu en sa possession la carte de crédit de son ancien employeur alors qu'il occupait son poste de ministre.

La gravité de cette accusation, par rapport à celle de corruption, était minime. Mais, si la direction du PLQ voulait se débarrasser de Tony Tomassi, il fallait un prétexte. Comme il s'agissait d'une volte-face, le PLQ avait jusqu'ici appuyé le ministre face aux attaques de l'opposition, il fallait invoquer une nouvelle information qui n'était pas reliée aux attaques concernant les garderies. Aussitôt qu'une autre histoire a fait surface, la fameuse carte de crédit, la direction du PLQ s'est indignée et a déchu Tony Tomassi, et du cabinet des ministres, et du parti Libéral. Personne n'y croit vraiment, mais quelques mois plus tard, c'est la raison qui est retenue pour son départ. Mission de communication réussi.

La technique de la tomassisation permet de changer d'idée et de pouvoir garder la tête haute, puisque c'est un nouvel élément qui influence le jugement, pas la réflexion, la prise de conscience ou la pression publique.

La ministre des Ressources naturelles du Québec, Nathalie Normandeau, doit en ce moment être en train de réfléchir à un moyen d'utiliser la technique de la tomassisation pour les gaz de schiste. Peut-être que son lit est fait sur la question, mais comme toute bonne politicienne, elle doit penser à un moyen de conserver une marge de manoeuvre dans ce dossier.

Peu importe l'imposition ou non d'un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste, la nouvelle dauphine de Jean Charest aura un coût politique à payer dans ce dossier. Soit elle persiste et se met la population contre elle, on ne touche pas impunément à l'eau au Québec, soit elle fait volte-face et montre ainsi un manque de caractère.

La meilleure façon de s'en sortir? La tomassisation. Une opportunité a été manquée lorsqu'une nouvelle étude a démontré que l'exploitation des gaz de schiste pouvait compromettre le bilan d'émission des gaz à effet de serre (GES) du Québec. Madame Normandeau aurait ainsi pu changer d'idée, non pas parce que la nappe phréatique est en danger, non sous la pression de la population, mais parce que le dépassement du plafond d'émission de GES coûtera éventuellement cher au Québec lorsque sera mis en place la bourse du carbone.

Le PLQ invoque des raisons économiques pour justifier son aveuglement pour exploiter les gaz de schiste, il peut aussi invoquer une raison économique pour changer d'idée. Il faut simplement que cette volte-face soit sur la base d'une nouvelle information, aussi faible soit-elle. Le département des communications s'occupera du reste.

Mot du jour: Autodafé

autodafé: nom masculin. Action de détruire une chose par le feu, particulièrement un livre. Faire un autodafé de livres, de papiers. Source: Antidote

Exemple: L'attention médiatique portée au projet d'autodafé d'un exemplaire du Coran par un obscur pasteur de la Floride force les médias américains à faire un profond examen de conscience. ( Stéphane Baillargeon)

Du désintérêt politique: la fragmentation culturelle

Des filles et des garçons

Ce billet est le cinquième de la série Du désintérêt politique. Cette série présente des hypothèses expliquant le désintérêt de la population pour la politique dans les démocraties occidentales. Vous pouvez consulter toute la série en vous rendant sur le billet d'introduction.

La culture commune connaît aujourd'hui une fragmentation qui suit plusieurs lignes de faille: classe sociale, groupe ethnique et consommation médiatique (journaux, télévision, radio, internet, etc.).

La société de consommation est, d'une part, responsable de cette fragmentation. Les corporations développent et offrent une diversité sans cesse croissante de produits pour chacun des champs d'intérêt pouvant s'avérer rentables. La publicité sert de support pour véhiculer l'information sur ces produits, et encourage ainsi les personnes à consommer et à se spécialiser dans leurs passions.

Bien que la diversité ne soit pas un problème en soi, l'augmentation du temps et des ressources consacrées à ces intérêts spécifiques se fait souvent au détriment des enjeux partagés par un groupe plus large. Cette absence d'intérêt survient, soit parce que les personnes n'entrent plus en contact avec les médias diffusant ces enjeux, soit parce qu'ils sont jugés comme peu intéressants, voire non pertinents.

De plus, la société de consommation tend aussi à glorifier l'individualisme, le bien-être passant par la satisfaction des besoins personnels. Le slogan de L'Oréal, Parce que je le vaux bien illustre à merveille ce principe. La promotion de cet individualisme amène à mésestimer les considérations relevant des collectivités.

L'arrivée d'internet a, d'autre part, favorisé l'éclosion des réseaux d'intérêts. Pour peu qu'il y ait une masse critique de personnes s'intéressant à un sujet (sport, musique, botanique, etc.), une communauté est créée et sert de lieu d'échange et de mise en commun d'informations sur ce sujet.

Ces réseaux se concentrent souvent sur des problématiques qui débordent les frontières de leur pays. Ce faisant, les sujets sur lesquels les individus s'attardent, dans la mesure où ils ont une composante politique, ne relèvent souvent plus du niveau de l'État. Cette conception est aussi favorisée par la mondialisation, les enjeux étant maintenant d'un ordre supérieur à l'État.

La dispersion culturelle a donc pour effet de détourner les individus des enjeux communs, tout en diminuant la perception que peut avoir le rôle de l'État sur les enjeux qui les préoccupent.

Au Québec

Les exemples québécois sont plus difficiles à trouver en ce qui concerne la fragmentation culturelle.

On pourrait, dans un premier temps, souligner l'offre extraordinairement diversifiée des sujets couverts par les magazines: jardinage, science, mariage, cuisine, informatique, etc. Bien que cette réalité soit loin d'être exclusive au Québec, l'esprit curieux peut probablement trouver satisfaction à l'une de ses passions au dépanneur du coin.

On peut aussi penser à ce qu'est le symbole des élections au Québec depuis 2 décennies: les pancartes électorales. La dispersion culturelle a eu pour effet de rehausser l'importance de la publicité dans la rue. Dans bien des cas, il s'agit du seul lieu où la population concernée par des enjeux locaux, au sens large, peut être rejointe.

Cette dernière constatation est paradoxale. Dans la mesure où la dispersion culturelle est causée en partie par internet, on pourrait être amené à penser que l'information ainsi dématérialisée conduirait les supports physiques à être reléguées aux ordures. Or, c'est tout l'inverse que l'on constate.

Dans cette optique on peut penser, par exemple, que la stratégie des partis politiques montréalais de ne pas utiliser de pancartes électorales, lors des élections municipales de 2009, était une erreur.

HDLC dans Le Devoir (3)

J'ai envoyé le texte du billet sur L’impératif d’un moratoire sur les gaz de schiste au courrier au lecteur du Devoir.

Il a été publié dans la section lettre de l'édition du 2 septembre 2010.

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