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DGLF: Le campe

Dans la série des mots du dictionnaire général de la langue française (DGLF) au Canada:

Dessin d'un campe en bois ronde avec un tois de bardeaux en avant d'arbres
campe n.m. Fleur de lys stylisée Cabane construite dans la forêt et servant à loger les bûcherons pendant la coupe du bois. Étoile en forme de losange Cabane faite de troncs d'arbres, habitation temporaire des colons nouvellement arrivés.

Le Dictionnaire général de la langue française au Canada

J'ai acheté, il y a de cela déjà quelques années, le Dictionnaire Général de la Langue Française au Canada pour la ridicule somme de 25$. Ce dictionnaire, aussi appelé dictionnaire Bélisle du nom de son auteur Louis-Alexandre Bélisle, fut publié pour la primière fois en 1957.

C'est en fait « une oeuvre unique en ce qu'il donne non seulement tous les mots de la langue française […] mais, en plus, on y trouve tous les mots du langage populaire canadien avec leurs équivalents en français littéraire. Sa compilation a duré 22 ans. […] On y trouve près de 55,000 articles, quelques 4,500 canadianisme, plus de 3,000 illustrations très modernes et très "nord-américaines". »

Les définitions des canadianismes, indiqués par la fleur de lys Fleur de lys stylisée, sont souvent savoureuses et les illustrations ne le sont pas moins. Je vous propose une série qui nous permettra de les découvrir.

Commençons cette série par

Le gauleur

Image dessinée d'un gauleur de hockey devant un filet

gauleur (angl. goaler) n.m. Fleur de lys styliséeGardien de buts: le gauleur a laissé entrer cinq points.

La Soirée du hockey à Radio-Canada

Suite à la lecture d'une nouvelle sur le site web de Radio-Canada, je m'étais mis à mon clavier pour écrire un courriel à Mme. Liza Frulla, alors ministre du Patrimoine canadien et ministre responsable de la condition féminine.

Date: Ven, 25 Nov 2005 09:52:38 -0500 (EST)
De: Miguel Tremblay
À: liza_frulla(à)pch.gc.ca
Sujet: La Soirée du hockey à Radio-Canada

Bonjour Mme. Frulla,

Suite à votre déclaration
(http://www.radio-canada.ca/sports/hockey/2005/11/24/001-SoireeHockeyFrulla.shtml)
, je vous écris pour vous faire connaître ma profonde désolation de ne pouvoir suivre les parties de hockey des Canadiens de Montréal à la télévision, pour la simple raison que je ne suis pas abonné au cable.

Le hockey est un intérêt commun à tous les Canadiens et, alors que les Canadiens du Canada anglais peuvent suivre les performances de leurs équipes locales, ceci est refusé aux Québécois.

Pourriez-vous rétablir l'équilibre à l'échelle canadienne svp ?

Je vous remercie,

Miguel Tremblay
7560 De Gaspé #3
Montréal, Québec

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reçu hier (16 janvier 2006) une lettre, et en papier svp, de Patrimoine Canada.

Patrimoine Canada

Monsieur Miguel Tremblay
7560 De Gaspé, app. 3
Montréal (Québec)
H2R 2A2

[La date « 11 JAN. 2006 » est étampée à gauche de mon adresse]

Monsieur,

Je donne suite à vos commentaires adressés à l'honorable Liza Frulla, ministre du Patrimoine canadien et ministre responsable de la Condition féminine, concernant le retour de l'émission La Soirée du hockey sur les ondes de la Société Radio-Canada (SRC).

Je peux vous assurer que la ministre a pris note de votre point de vue. Permettez-moi cependant de vous apporter les précisions suivantes. Bien que le ministère du Patrimoine canadien soit responsable de l'ensemble de la loi et de la politique sur la radiodiffusion, la SRC jouit, en verte de la Loi sur la radiodiffusion, d'une indépendance en matière de programmation. C'est donc à la direction et aux membres du conseil d'administration de la SRC que revient la responsabilité ultime des opérations quotidiennes de la Société. Par conséquent, si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous invite à acheminer vos observations directement à M. Robert Rabinovitch, président-directeur général de la SRC, aux adresses ou aux numéros indéqués en annexe.

Je vous signale par ailleurs que la Loi confie à la SRC le mandat d'offrir une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit, mais sans toutefois préciser un type d'émissions en particulier comme les sports.

Enfin, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), chargé d'attribuer les licneces, de réglementer et de superviser le système canadien de radiodiffusion, n'a imposé aucune condition de licence de radiodiffusion à la SRC en ce qui à trait aux émissions sportives. Vous pourriez cependant faire part de vos préoccupations à Mme Diane Rhéaume, secrétaire générale du CRTC, dont vous trouverez les coordonnées ci-jointes. En effet, le CRTC maintient un dossier des plaintes déposées contre les radiodiffuseurs et celles-ci sont prises en considération lors du processus de renouvellement des licences.

Espérant que ces renseignements vous seront utiles, je vous prie d'aggréer, Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Le directeur du Secrétariat
de la correspondance ministérielle,
[NDLR:Signature qui a l'air vraiment vrai et non imprimée.]
Luc Rouleau

Sur une autre page, l'annexe contenant les coordonnées des responsables dont il a été fait mention dans la lettre:

Annexe
Monsieur Robert Rabinovitch
Président-directeur général
Société Radio-Canada
Case postale 3220, succursale C
Ottawa (Ontario)
K1Z 6R5

Téléphone: (613) 288-6000 ou 1 800 306-4636
Courriel: commho(à)ottawa.cbc.ca
Site Web: www.cbc.radio-canada.ca

Madame Diane Rhéaume
Secrétaire générale
Conseil de la radiodiffusion
et des télécommunications
Ottawa (Ontario)
K1A 0N2

Téléphone: (819) 997-0313 ou 1 877 249-2782
Télécopieur: (819) 994-0218
Site Web: www.crtc.gc.ca

Curieux que la Secrétaire générale n'ait pas d'adresse courriel.

Je vais faire suivre mon commentaire à tout ce beau monde, on verra bien ce qui va se passer.

Et si l'on utilisait seulement l'énergie solaire ?

On parle beaucoup présentement, surtout dans le cadre du protocole de Kyoto, d'énergie renouvelable. Si nous voulions n'utiliser que l'énergie produite par des capteurs solaire, quelle surface faudrait-il recouvrir pour pouvoir subvenir à nos besoins actuels ? La surface de la Terre serait-elle suffisante? Quel est l'ordre de grandeur de cette surface?

Disposant d'une connexion internet, d'une calculatrice et d'une solide formation secondaire où j'appris la règle de 3, j'ai tous les outils en main pour faire ce calcul.

Remplaçons toute l'énergie du monde par de l'énergie solaire

Selon l'Agence internationale de l'énergie (2004), l'offre total d'énergie primaire est de 425 exajoules (1 exajoule = 1 x 1018 joules) par année. L'énergie primaire est définie par l'énergie produite par la combustion (pétrole, gaz naturel, charbon et déchets pour 91 %), par la fission nucléaire (7%), par l'énergie hydroélectrique (2,2 %) et les autres énergies renouvelables (0,5 %).

L'efficacité d'une cellule photovoltaïque est d'au mieux 16% [1], c'est-à-dire que de tous les photons qui frappent la cellule, seulement 16% sont convertis en électricité (énergie).

En Amérique du Nord, en moyenne, la puissance du soleil est entre 125 et 375 W/m2 dans une journée [2]. Puisque nous sommes au nord de l'Amérique, prenons la borne inférieure soit 125 W/m2, ce qui donne 1,08 MJ (MJ = mégajoule = 1 x 10 6 joules) d'énergie pour une journée pour un mètre carré.

Pour fournir 425 exajoules en 1 an à l'aide de cellules photovoltaïque d'une efficacité de 16%, il nous faudrait donc 674 000 km2 recouvert de capteurs solaire! Cette surface représente 0,1 % de la surface de la Terre (510 065 285 km2) ou encore 0,4 % des terres émergées (148 939 063 km2). Ce ne vous donne pas encore une bonne idée de la surface? Disons que c'est l'équivalent de la superficie de la Birmanie (678 500 km2) ou encore de la France (675 418 km2) [3].

Remplaçons toute l'énergie produite par Hydro-Québec par de l'énergie solaire

Mêmes calculs, mais cette fois pour remplacer toute la production d'électricité d'Hydro-Québec, soit 35 190 MW [4].

Il faudrait une surface de 1760 km2 recouvert de cellules photovoltaïque pour remplacer toute l'électricité produite par Hydro-Québec. À quoi se compare cette superficie ? L'île de Montréal ayant une superficie de 514 km2 [11], il faudrait donc en recouvrir l'équivalent de 3,5 fois l'Île de Montréal pour pouvoir remplacer Hydro-Québec!

Remplaçons toute l'énergie du pétrole brûlé par les Québecois par de l'hydrogène (H2)

Puisque nous voulons être vert, nous produirons bien sûr notre hydrogène avec… de l'énergie solaire!

L'électrolyse de l'eau est un des procédés existant pour produire du H2 et c'est celui pour lequel nous optons ici. L'efficacité de la production de H2 varie entre 50 % et 90 %, c'est-à-dire qu'il en nécessite entre 1,1 et 2 fois plus d'énergie pour le produire que la quantité d'énergie qui sera libérée lors de sa combustion [5].

Selon la Régie de l'énergie du gouvernement du Québec, la consommation totale du Québec est de 8,3 milliards de litres d'essence par année [6]. Or, 1 litre d'essence fournit 29 MJ alors que 1 kilogramme de H2 fournit 120 MJ [7,8]. Il nous faudra donc brûler 2 milliards de kg de H2 pour fournir la même énergie que le pétrole (en supposant qu'un moteur à hydrogène est aussi performant qu'un moteur à essence traditionnel).

Quelle quantité d'énergie est nécessaire pour produire cette quantité de H2 ? Environ 1,1 à 2 fois plus qu'elle n'en produira, c'est-à-dire entre 287 et 516 milliards de MJ, ce qui représente une surface de 947 à 1720 km2.

Étonnament, la borne supérieure de la surface nécessaire, 1720 km2, est très près de la surface qui faudrait pour remplacer Hydro-Québec, 1760 km2.

Quelle superficie de cellules photovoltaïque pour remplacer la consommation d'une voiture ?

Selon Transport Canada, la distance moyenne parcourue par un véhicule léger au Québec est de 16 633 km par année. Au Canada, la consommation moyenne d'un véhicule est de 11,42 litres d'essence pour 100 km. Un véhicule consomme donc, en moyenne, 1889 litres d'essences par année.

Toujours en utilisant les mêmes hypothèses (efficacité de la cellule photovoltaïque, utilisation du l'hydrogène au lieu de l'essence, efficacité de l'electrolyse de l'eau), il faudrait une surface de 95 m2 pour fournir la quantité d'énergie suffisante pour la consommation d'un véhicule. Cette surface est environ la même qu'un terrain de football (soccer) [9].

On voit qu'il serait très difficile, à moins que tout le monde habite à la campagne et ait un champ à lui à côté, que chaque propriétaire de voiture produise lui-même son hydrogène à la maison pour son véhicule.

On peut se demander, par exemple, quelle superficie serait nécessaire pour tous les véhicules sur l'Île de Montréal.

Remplaçons toute l'énergie du pétrole brûlé par les résidents de l'Île de Montréal par de l'hydrogène (H2)

Selon la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ), le nombre de véhicules sur l'Île de Montréal, en 2004, était de 667 383 [11]. Toujours pour une distance moyenne parcoure par année de 16 633 km, on obtient un total de 11 milliards de km pour l'ensemble de véhicules légers sur l'Île de Montréal, ce qui nécessite 1,26 milliards de litres d'essence.

Pour obtenir l'équivalent de cet énergie avec de l'hydrogène, il faudrait recouvrir une surface de 6 080 km2 de cellules photovoltaïques, soit environ 12 fois la superficie de l'Île de Montréal !

Références

  1. Wikipedia: photovoltaic cell (anglais)
  2. Solar Maps, National Renewable Energy Laboratory, carte (anglais)
  3. Wikipédia: Liste des pays par superficie
  4. Tableau synthèse des centrales d'Hydro-Québec
  5. Wikipedia: Electrolysis of water (anglais)
  6. Bulletin d'information sur les prix des produits pétroliers au Québec, Régie de l'énergie du gouvernement du Québec (document pdf)
  7. Wikipedia: Gazoline, Energy content (anglais)
  8. Departement of physics & Astronomy, Georgia State University, Efficacité énergétique de l'électrolyse (anglais)
  9. Wipédia, Loi 1 du football, le terrain de jeu
  10. Atlas montréalais, Portrait des terrains vacants à vocation économique
  11. Dossier statistique, bilan 2004, Société de l'assurance automobile du Québec (document pdf)

Contribution du CO2 au réchauffement global

Le graphique ci-dessous est connu sous le nom de hockey stick. Il s'agit de l'élévation de température observée entre l'an 1000 et l'an 2000, les pointillés représentant la projection de l'élévation de température jusqu'à l'an 2100.

Le climat des 10 derniers siècles et projection pour le 21e siècle

Ce qu'il y a de spécial dans ce graphique, c'est que l'élévation de température qui y est représentée est seulement due aux gaz à effets de serre. On a retiré la contribution des variations de l'activité solaire ainsi que le refroidissement causé par les poussières d'origines volcaniques et anthropogéniques.

Les lignes pointillés horizontales représentent la variabilité de la température observée de l'ère dite pré-industrielle, c'est-à-dire avant 1850. Cette variation naturelle pourrait expliquer le réchauffement que nous avons vécu au XXe siècle.

Il existe plusieurs séries de mesure (carotte glacière, dendroclimatologie) pour reconstituer la température moyenne de la Terre au cours du dernier millénaire. Ce sont ces différentes séries de mesures qui sont représentées par les lignes de couleurs; les contribution des poussières et du flux solaire ont été enlevées de chacune des séries de façon à mettre en évidence la contribution du CO2.

Ce graphique, publié en 2000 dans la revue Science aurait marqué un point tournant dans le ralliement des scientifiques de toutes les displines au concensus qui a entouré la troisième série de rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.

Sources:

  • T.J. Crowley et M.E. Mann, « Causes of climate change over the past 1000 years », Science, n° 289, 2000, p.270-277
  • Claude Villeneuve et François Richard, « Vivre les changements climatiques: Quoi de neuf ? », Éditions MultiMondes, 2005, p. 109-110, ISBN 2-89544-074-3

Qui à le droit de savoir comment fonctionne le vote électronique ?

11e billet d'une série de 11 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 11 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

Je trouvais que le fil de mes billets sur le vote électronique était plutôt difficile à suivre sur ce blogue. J'ai donc écris une page qui fait le résumé de tous les billets et qui contient des hyperliens vers les documents que j'ai recueilli. J'ai aussi ajouté l'entête que vous voyez en haut ici sur chacun des billets.

Une nouvelle page sur ptaff.ca intitulée Vote électronique qui a le droit de savoir ?

Stratégie inusitée pour un référendum

La saison s'y apprétant, je me suis mis à réfléchir politique, particulièrement concernant le débat sur l'indépendance du Québec.

Voila le résultat de ma réflexion:

Il semble de plus en plus probable que le parti Libéral du Québec ne sera pas réélu aux prochaines élections. Il semble aussi que nous aurons un référendum sur la souveraineté dans les premiers mois d'un gouvernement du PQ. La stratégie que le PQ prend pour atteindre ses objectifs me semble bonne et tenir la route. Par contre, la stragégie des libéraux me semble quant à elle, plutôt boiteuse et est même peut-être contre-productive et ne les aidera pas à atteindre leurs objectifs. Selon moi, les actions prises présentement par le gouvernement (bonnes ou mauvaises, ce n'est pas là le point de la discussion) ne vont pas contribuer à sa ré-élection.
Je me suis donc demandé quelle serait la meilleure stratégie à adopter pour les fédéralistes/libéraux du Québec, afin de réaliser leurs objectifs: c'est-à-dire gagner le prochain référendum. Évidemment, la meilleure facon pour les libéraux de gagner un référendum c'est de s'assurer qu'il n'aura jamais lieu mais soyons réalistes, on peut assumer sans risque de se tromper qu'il aura bel et bien lieu.

Commencons par poser les hypothèses de départ:

1. Le mouvement souverainiste va toujours continuer d'exister;
2. Le parti Québécois sera surement réélu un jour, c'est inévitable dans une démocratie, selon l'alternance naturelle des partis (même si ça peut prendre du temps parfois);
3. Le PQ va tenir un référendum s'il est élu, c'est évidemment une de leur priorité.

Mettons-nous dans la peau des Libéraux. La meilleure solution pour eux, ça ne serait pas plutôt de tenir eux-même un référendum? Tant qu'à laisser les péquistes le faire avec une question du genre de celle de 95, ne vaudrait-il pas mieux en tenir un avec une question choisie par des fédéralistes du genre: « voulez-vous que le Québec se sépare du Canada et devienne un pays indépendant? oui ou non. » ?

Il peut alors arriver deux choses, selon l'analyse que j'en fais:

Les forces fédéralistes gagnent le référendum

Avec une question du genre, ça serait surement dans les proportions de 55% pour le NON et 45% pour le OUI, plus ou moins 2 %. Suite à ce reférendum, les fédéralistes devraient immédiatement discuter constitution avec le reste du Canada, question de régler la question contitutionnelle, ça fait depuis 1982 que ca stagne. Avec ce genre de résultat, les fédéralistes auraient peut-être un meilleur rapport de force avec Ottawa. Car ils pourraient utiliser l'argument : « on a gagné pas mal juste avec une question très claire. Si vous (Ottawa) ne voulez pas répondre aux demandes traditionnelles du Québec, réalisez bien qu'un jour le PQ va faire un référendum avec une question moins claire et alors ça va passer et vous ne serez pas plus avancés ». Bon argument selon moi. À la limite ça pourrait même fonctionner et le Québec pourrait avoir quelque chose qui ressemble aux Accords de Meech et les 4 revendications traditionnelles de la province. (droit de veto pour les questions concernant le Québec, nomination de juges à la Cour suprême, contrôle de l'immigration, reconnaissance de la société distincte.)

Le référendum gagné par les fédéralsites, ça laisse alors peu de marge de manoeuvre pour le PQ pour un autre référendum car ils viennent d'en perdre un avec une question claire. Donc, les libéraux sortent gagnants.

Les péquistes gagnent le référendum

Si les péquistes gagnent un référendum organisé par des fédéralistes avec une question de ce genre, on peut donc tirer comme conclusion qu'il était inévitable qu'un jour le référendum soit gagné. Ça se serait fait de toute facon dans quelques années, dans un autre référendum cette fois organisé par le PQ.

Donc les libéraux se retrouveraient avec l'obligation de faire l'indépendance et c'est eux qui passent pour les bons gars dans cette histoire et sortent gagnants de l'affaire (ou alors ils se retrouvent dans l'obligation de démisionner, déclencher des élections et laisser les péquistes négocier l'indépendance).

Elle ne serait pas surprenante celle-la comme conclusion à tous ces débats? Personne ne l'aurait vu venir!
Ca rendrait la politique au Québec diablement exitante.

Yannick Lemieux

Mes plus belles découvertes sur Google Maps!

Je considère sérieusement Google Maps comme ma plus belle découverte à jamais sur le web. C'est ce que j'y ai vu qui m'a fait le plus comprendre le monde dans lequel j'habite. En observant surtout les photos satellites, on peut faire directement le lien avec l'histoire, l'actualité mondiale et les grandes questions environnementales.
En plus, on peut quelquefois y voir des choses vraiment inusitées. Il s'agit de savoir où aller chercher!

Je vous propose donc un petit top 10:

  1. Le site d'essai d'arme nucléaires américaines, au nord-ouest de Las Vegas, sur le "Nellis air force Range". Les multiples dépressions qu'on peut voir sont le résultat d'essai atomiques sous-terrain. Une belle relique de la guerre froide, une époque qui nous parait bien loin aujourdhui!
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=37.109408%2C-116.050644&spn=0.044543%2C0.084230&t=h&hl=en
  2. La bande Gaza. On peut voir clairement le "mur" ainsi que l'utilisation de la terre par les deux peuples. Saviez-vous que la bande de Gaza est un des endroit les plus densément peuplés de la terre?
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=31.355982%2C34.391327&spn=0.190787%2C0.336920&t=h&hl=en
  3. La déforestation de la forêt amazonienne, au Brésil.
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=-3.820408%2C-50.855713&spn=0.891673%2C1.347679&t=h&hl=en
  4. Dans le même ordre d'idée, la déforestation au Québec…
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=49.846839%2C-69.705505&spn=0.288134%2C0.673840&t=h&hl=en
  5. Un camp militaire Canadien en Bosnie-Herzégovine (Velika Kladusa).
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=45.167137%2C15.818124&spn=0.009845%2C0.021057&t=h&hl=en
  6. Le delta du Nil. On comprend pourquoi une civilisation a pu s'y développer.
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=30.382353%2C31.437378&spn=1.541848%2C2.695358&t=h&hl=en
  7. La zone démilitarisée séparant la Corée du Sud de la Corée du Nord.
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=37.958377%2C126.760511&spn=0.005505%2C0.010529&t=h&hl=en
  8. Le cratère du Nouveau-Québec.
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=61.264291%2C-73.659210&spn=0.429652%2C1.347679&t=h&hl=en
  9. Montréal l'hiver et l'été sur la même photo!
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=45.506227%2C-73.838253&spn=0.009786%2C0.021057&t=k&hl=en
  10. Pouvez-vous deviner ce qu'il manque sur cette photo??
    http://maps.google.com/maps?q=las+vegas&ll=40.711158%2C-74.013004&spn=0.005292%2C0.010529&t=k&hl=en

Yannick Lemieux

L'absence de réponse de PG Elections ou là où s'arrête la démocratie

10e billet d'une série de 12 concernant le vote électronique. Vous pouvez avoir accès au résumé des 12 billets ou encore à la liste de tous les billets concernant le vote électronique.

J'ai contacté le Directeur général des élections (DGE) dans un premier temps, puis la Ville de Montréal dans un deuxième temps. J'ai obtenu les réponses et les documents que j'avais démandés, le tout avec un service courtois et rapide.

J'en étais rendu à contacter PG Elections, conformément aux informations du DGE, pour obtenir « des renseignements techniques » sur les urnes électroniques. J'ai donc consulté le document envoyé par le DGE contenant les noms et coordonnées des fournisseurs des urnes et du matériel utilisées dans le cadre des « nouveaux mécanismes de votation ».

La première entrée concerne PG Election:

PG Élections
Madame Claire Gagnon
400, boul. Jean Lesage
Hall Est, bureau 330
Québec (Québec)
G1K 8W1

Téléphone : (418) 524-5734
Sans frais : 1-866-524-5734
Télécopieur : (418) 524-3587
Courriel : cgagnon(à)pgelections.com

Vendeur : Monsieur André Julien
Courriel : ajulien(à)pgelections.com

Lettres à PG Elections

J'ai envoyé un courriel à madame Claire Gagnon pour lui poser mes questions. J'ai mis en copie conforme la personne qui a répondu à mes questions de la part du DGE, Mireille Loignon.

Date: Tue, 6 Dec 2005 12:15:25 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Claire Gagnon
Cc: Mireille Loignon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique

Bonjour Mme. Gagnon,

Suite à un courriel du DGE, auquel je demandais comme fonctionnait les urnes électroniques lors des élections municipales dans ma circonscription le 6 novembre 2005, on m'a répondu que « Pour les spécifications techniques, il faut toujours se référer directement au fournisseur ».

En pièce jointe se trouvait la liste des fournisseurs de matériel pour les « nouveaux modes de votation » pour les élections municipales de novembre 2005 et, pour la Ville de Montréal, il s'agissait du système PERFAS-TAB de la firme PG Elections inc.

Je m'adresse donc à vous pour avoir une réponse à mes questions techniques.

—————————————————————————

Premièrement, quels sont les renseignements concernant les urnes électroniques qui sont disponibles pour les citoyens ?

Que pouvons-nous savoir sur leur fonctionnement ?

Est-il possible de voir, physiquement, à quoi ressemble une urne électronique de ce type ?

Dans le point 5 de l'ENTENTE CONCERNANT DE NOUVEAUX MÉCANISMES DE VOTATION POUR UNE ÉLECTION AVEC BUREAU DE VOTE INFORMATISÉ ET URNES « PERFAS-TAB », il est écrit:
5 PROGRAMMATION
Chaque carte de mémoire utilisée est spécialement programmée par la firme PG Elections inc. de manière à recevoir et compiler les bulletins de vote conformément aux termes de la présente entente.
Qui a vérifié cette programmation et comment l'a-t-il fait ? Est-ce possible pour une personne externe de vérifier cette programmation ? Cette vérification s'est-elle fait sans accès au code source ?

Pourriez-vous également me renseigner la régulartié des agissements d'une dame qui a pris la chemise de confidentialité de toutes les personnes votant et les a elle-même mis dans l'urne électronique ?

Si moi, ou n'importe quel citoyen, désirerait connaître ce qui arrive au bulletin de vote une fois qu'il est entré dans l'urne électronique, aurait-il le droit de connaître le fonctionnement physique et électronique de l'appareil ? Aurait-il le droit de vérifier lui-même le matériel (pas nécessairement avant le vote, ceci étant le rôle du président d'élection) ?
Si non, pourriez-vous indiquer ce que nous avons le droit de connaître et cequi nous est refusé ? Si oui, pourriez-vous m'indiquer comment je dois procéder pour avoir accès à ces renseignements ?

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay
Citoyen de l'arrondissement Villeray - St-Michel - Parc-Extension, Ville de Montréal

N'ayant toujours pas reçu de réponse après 2 jours, j'ai envoyé un autre courriel à madame Gagnon dans l'espoir d'avoir une réponse, ne serait-ce qu'un accusé de réception.

Date: Thu, 8 Dec 2005 22:41:26 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Claire Gagnon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique (bis)

Bonjour Mme. Gagnon,

Je vous envoyé un courriel, dont vous trouverez le texte à la fin de ce message, mardi le 7 décembre dans lequel je vous demandait s'il était possible d'avoir de l'information à propos des urnes électroniques que votre compagnie a fournies à la Ville de Montréal pour les élections municipales de novembre 2005.

Je n'ai toujours pas eu de réponse ni d'accusé de réception de votre part. Serait-il possible d'avoir une réponse à mes questions svp ?

En cas d'absence de réponse de votre part d'ici mardi le 13 décembre, je concluerai que vous répondez par la négative à cette question. Je m'adresserai par la suite au DGE pour savoir si j'ai d'autres recourts afin d'avoir des réponses de la part de PG Elections.

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay

[Suit le texte du premier courriel que j'ai envoyé à PG Elections]

La fin des recours pour le vote électronique

L'échéance du 13 décembre étant arrivé, j'ai envoyé un courriel au DGE pour savoir si j'avais d'autres recours possibles pour connaître le fonctionnement des urnes électroniques:

Date: Tue, 13 Dec 2005 13:48:28 -0500 (EST)
From: Miguel Tremblay
To: Mireille Loignon
Subject: Demande d'informations sur l'urne électronique (bis) (fwd)

Bonjour Mme. Loignon,

J'ai envoyé 2 courriels (que vous retrouverez ci-bas) à PG Elections pour savoir, suite aux informations qui vous m'aviez fournies, s'il était possible d'avoir des renseignements sur les urnes électroniques vendues par leur compagnie et utilisées lors des élections municipales de novembre 2005.

Or, après 1 semaine, je n'ai toujours reçu aucune réponse ni même d'accusé de réception de la part de PG Elections.

Ai-je d'autres recours pour avoir des informations sur les urnes électroniques ou est-on soumis à la bonne volonté de PG Elections ?

Merci de votre attention,

Miguel Tremblay

[Suit le texte des 2 courriels envoyés à PG Elections]

La réponse du DGE m'est parvenue 2 jours plus tard. Ce courriel est très limpide et explique clairement où s'arrête les recours des citoyens pour savoir comment fonctionne le processus démocratique pour élire leurs dirigeants:

Date: Wed, 14 Dec 2005 11:59:00 -0500
From: Mireille Loignon
To: miguel.tremblay(à)ptaff.ca
Subject: Rép. : Demande d'informations sur l'urne électronique (bis) (fwd)

Bonjour monsieur Tremblay,

Nous regrettons que vous n'ayez à ce jour reçu aucune nouvelle. Vous comprendrez cependant que le Directeur général des élections du Québec n'a aucun pouvoir contraignant à cet égard.

Nous nous permettons cependant de vous suggérer d'utiliser les autres moyens disponibles pour communiquer avec eux (voir notre première réponse) dans l'espoir que l'un de ses représentants daigne vous répondre. Ultimement,vous pourriez solliciter l'aide d'un conseiller juridique afin d'identifier les outils légaux vous permettant de les contraindre à ce faire.

Mais avant, nous vous rappelons que chaque municipalité devra produire un rapport à la suite de l'utilisation d'un nouveau mécanisme de votation. La loi ne prévoyant pas un délai spécifique à la production de ces rapports et le protocole prévoyant un délai de 120 jours, dans le contexte particulier vécu par certaines municipalités lors de l'élection du 6 novembre dernier, le Directeur général des élections du Québec a demandé qu'ils soient produits pour le 21 décembre prochain.

Sans présumer de son contenu, le rapport qui sera déposé par la municipalité de Montréal pourrait contenir des pistes de réponses à vos interrogations. Dans ce sens, nous vous suggérons d'attendre son dépôt et de nous en faire une demande d'accès. Il est évidemment trop tôt maintenant mais dès que nous l'aurons obtenu nous pourrons valablement répondre à une telle demande.

Pour toute précision ou information complémentaire, n'hésitez pas à communiquer de nouveau avec nous.

Veuillez recevoir, monsieur Tremblay, nos salutations distinguées.

[Texte générique pour participer à un sondage]

François Simard
Préposé aux renseignements
Directeur général des élections du Québec
Fsimard(à)dgeq.qc.ca
1-888-ELECTION (1-888-353-2846)

Les autres moyens disponibles pour communiquer avec eux sont: le téléphone, le fax ou le courrier traditionnel. Dans tous les cas, je suis soumis à leur bon vouloir; s'ils ne veulent pas me répondre, je ne peux rien faire.

Ce qui me frappe particulièrement, c'est que non seulement le citoyen ordinaire ne peut rien faire pour obtenir ces renseignements, mais même le Directeur général des élections du Québec n'a aucun pouvoir contraignant à cet égard. Donc, si le fournisseur de matériel électronique refuse de fournir de l'information sur les mécanismes utilisés lors des élections, il n'y a rien qui puisse l'y forcer, même pas l'arbitre de notre système électoral et gardien de notre démocratie, le Directeur général des élections.

L'autre recours que j'ai est de contacter un conseiller juridique pour voir s'il y a un moyen légal d'obtenir ces renseignements. Même si cette possibilité existe, elle est réservée à la population qui a suffisamment d'argent pour se payer un juriste. On a donc un système démocratique où, au mieux, la connaissance du fonctionnement est réservée aux nantis et où, au pire, cette connaissance n'est accessible à personne sauf aux fabricants du matériel informatique.

J'ai bien hâte de lire ce fameux rapport sur l'utilisation des nouveaux mécanismes de votation pour voir si on y parle de cette privatisation du système d'élection (j'ignore si on peut encore parler de démocratie dans ce cas).

L'invention de l'écriture

J'ai écris ce billet lorsque j'étais en pleine lecture de « Information Ages: Literacy, Numeracy, and the Computer Revolution » (référence 1 à la fin de ce billet). J'avais initialement l'intention de publier 2 billets, l'un relatant les débuts de l'invention de l'écriture et un second faisant un parallèle entre les révolutions reliées à l'écriture et le web sémantique.

Suite à mes réflexions, je me suis rendu compte que le deuxième billet devrait plutôt être de la taille d'un essai. Permettez-moi de me restreindre à la publication du premier.

L'enfance de l'écriture, le proto-cunéiforme (~ 3000 avant J.C)

Contrairement à ce qui trainaît dans mon imaginaire, il n'y a pas un gars qui s'est levé un matin et qui a pensé à un système pour transmettre de l'information par écrit. Non, ce n'est pas comme ça que ça c'est passé. C'est la fin d'un long processus qui s'est développé « naturellement ».

Au début, dans notre fameux Croissant fertile, plus précisément en Mésopotamie, est né ce qu'on appelle le berceau de la civilisation. Les terres étaient justement tellement fertiles et les pâturages si verts que les animaux et les denrées ne pouvaient plus se compter à l'aide des seules billes qui étaient alors utilisées. Ça faisait beaucoup trop de billes et en plus il fallait pouvoir différencier les espèces d'animaux entre elles, sans parler de ne pas les confondre avec ce qui poussait dans les champs.

Figurines d'argiles trouvées sur le site de l'ancienne ville de Susa (ajourd'hui en Iran). Ces figurines datent d'environ 3300 ans avant J.C.

Les habitants de cet endroit ont donc façonné des petites figurines en terre cuite qui représentaient des objets (image ci-haut). Un ovale représentait un poisson, un rond une vache, etc. (NDA: les associations sont fictives) Par la suite, ils ont inscrit des traits ou des formes à l'aide d'un objet pointu, le stylet, sur les figurines. Ces marques représentaient un nombre: un point représentait une dizaine, une barre une centaine, etc. À ce moment, vers 3300 avant Jésus-Christ, on venait d'inventer (de trouver ?) pour la première fois une représentation qui n'était pas une correspondance directe entre l'objet représenté et l'objet réel (une bille pour une vache, une figure pour un poisson).

Tablette avec de l'écriture proto-cunéiforme datant d'environ 3000 avant J.C.

Par la suite, les transactions se complexifiant à mesure que les villes croissaient (nous sommes toujours dans le Croissant fertile), le besoin est apparu, autour de 3200-3100 avant J-C, de comptabiliser des denrées de natures différentes (poisson ET vache) de manière concise. Alors, plutôt que d'utiliser des figurines, les habitants de la Mésopotamie à cette époque, les Sumériens, les dessinèrent tout simplement sur des plaques d'argiles divisées en petits rectangles en ajoutant un symbole, toujours à l'aide d'un stylet, indiquant le nombre. Les dessins des Sumériens se lisait de haut en bas (dans le sens des dessins) et de la droite vers la gauche. Cette technique passa par la suite, pour des raisons obscures, vers des dessins avec le haut orienté vers la droite et se lisant de la gauche vers la droite, le lecteur tournant la plaque de 90° dans le sens anti-horaire afin d'avoir les symboles dans le bon sens. On nomme cette écriture proto-cunéiforme (traduction de l'anglais proto-cuneiform).

L'écriture cunéiforme (~ 2600 avant J.C)

En 3000 ans avant J-C, à mesure que les villes florissaient, le nombre de personnes influentes, lire riches, augmentait lui aussi. Alors que les hommes les plus influents étaient reconnus par leur symbole, une quantité de plus en plus grande de gens plus anonymes faisaient du commerce et devaient être identifiés sur nos fameuses plaques d'argiles. Il était impossible aux gens d'alors de connaître tous les symboles les représentant, ils étaient trop nombreux. Comment procéder alors ? La solution utilisée par les Sumériens fut sûrement le rébus, c'est-à-dire la représentation phonétique de 2 objets combinés pour en identifier un troisième n'ayant aucun rapport avec les 2 autres. Un exemple de rébus en français peut être incarné par le dessins d'un sou et le dessin d'un grain de riz qui, une fois accolés et prononcés, donne le mot « souris » (sou+riz). Il est donc possible, avec ce stratagème, d'identifier les personnes par la façon dont leur nom est prononcé, et non de faire une association entre un sigle et une personne ou un objet. Cette astuce permet également, pour la première fois, de représenter des concepts qui ne sont pas nécessairement un objet, comme le fait qu'un pain soit cuit par exemple.

Également vers cette époque, les Sumériens cessèrent d'utiliser le stylet pour opter pour la pointe triangulaire, ce qui leur permettait de faire un trou plus ou moins creux et une ligne plus ou moins fine, ce qui permit d'augmenter le nombre de symboles par unité de surface à leur disposition. Ce sont les sigles dessinés avec la pointe triangulaire que l'on nomme écriture cunéiforme (voir l'image ci-dessous).

Tablette avec de l'écriture cunéiforme datant d'environ 2600 avant J.C

L'image ci-dessous représente l'évolution de 10 signes du proto-cunéiforme jusqu'au cunéiforme. De gauche à droite, la première colonne illustre l'origine proto-cunéiforme de ces signes, la deuxième leur rotation de la verticale à l'horizontale, les 2 deux dernières montrent la différence de représentation qu'a amené l'utilisation d'un stylet à pointe triangulaire.
Évolution de 10 signes cunéiforme

L'heureux mélange des Akkadiens et des Sumériens (~ 2300 avant J.C)

Vers 2500 avant J-C, des types connus sous le nom d'Akkadien sont venus s'établir dans le nord de la Mésopotamie. Ces gens parlaient une langue différente de celle des Sumériens. Commerce obligeant, il fallut reproduire les sons que les Akkadiens utilisaient afin de composer des rébus, pour pouvoir écrire leur langue. Éventuellement, les rébus représentant des sons dans une langue qui n'était pas la leur, les Sumériens reconnurent les symboles comme représentant le concept, et non la phonétique du mot. Le rébus consistant en un dessin de sou et un dessin d'un grain de riz n'aurait, par exemple, aucun sens pour un anglais (penny et rice), alors qu'avec l'usage, ils finiraient par assimiler le lien entre ces dessins et la souris, une mouse pour lui. Les gens qui possédaient les connaissances suffisantes pour pouvoir décoder et écrire ces concepts sont ceux que l'on nomme scribes.

La langue des Akkadiens comporte des inflections sur la fin des mots, comme la conjugaison des verbes par exemples, ce qui n'était pas le cas de la langue sumérienne qui était plutôt basée sur des mots monosyllabiques. Une fois que les Akkadiens eurent maîtrisés l'écriture et imposés leur contrôle sur la région, vers 2300 avant J-C, ils la dévelopèrent afin qu'elle puisse bien représenter leur langue polysyllabique.

Comme on peut le constater, les premiers textes écrits n'étaient pas en fait ce que l'on nomme aujourd'hui de la littérature mais plutôt des listes; liste d'objet, de possession, de transaction, de prières. Il faudra attendre la rencontre des Phéniciens et des Grecs pour qu'un autre niveau puisse être atteint, mais ça c'est une autre histoire.

Références

La première référence indique le livre que j'ai utilisé pour ce billet. Les images de ce billet ont été numérisées à partir d'illustrations dans ce livre. Elles proviennent respectivement des pages 58, 59, 61 et 60.

La deuxième référence pointe vers une revue qui traite du même sujet. Quoique moins intéressante, la revue est plus abordable (monétairement) et a la qualité d'être en français. Il doit présentement, décembre 2005, être disponible dans toute la francophonie.

  1. Information Ages, Literacy, Numeracy, and the Computer Revolution, Michael E. Hobart and Zachary S. Schiffman, The John Hopkins University Press, 1998, ISBN 0-8018-6412-7
  2. L'écriture depuis 5000 ans; HORS SERIE LES COLLECTIONS DE L'HISTOIRE N°29, octobre-décembre 2005
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