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De Miami à Québec: Boston, MA

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

Boston, MA est le septième billet de la série.

Date: Samedi 2 mai 2009 11:19:33 -0400
Sujet: Boston, MA

Bonjour tous,

On va pouvoir dire que mon voyage a été séparé en deux parties: avant et après New York. En effet, depuis que je suis sorti de la grande ville (en train), la température a beaucoup baissé (j'ai même vu 9 degrés il y a deux jours), il a commencé à pleuvoir (pas trop, mais quand même) et le ciel est gris en permanence.

Le Connecticut est un état sans grand intérêt. Rien n'est fait en fonction du vélo, et la majorité du temps (disons sur 150 km), j'ai eu l'impression de rouler sur le boulevard Talbot (pour les gens du Saguenay), Laurier dans sa partie commerciale (pour le monde de Québec), le boulevard Taschereau ou la rue Brunswick (pour les Montréalais) et euh… disons les 500 m autour du Wal-Mart (pour ceux qui viennent de Rimouski). J'ai bien vu quelques bouts intéressants en prenant des routes secondaires, mais c'était comme faire le tour de la Gaspésie : peu importe ce que vous faites, vous revenez toujours sur la 132 à moment donné. C'est passablement ennuyeux de devoir côtoyer ce trafic et d'arrêter aux feux de circulation, et cela a un effet assez désolant sur la distance parcourable et la vitesse moyenne quotidienne.

J'ai ensuite traversé le Rhode Island en diagonale. Jusqu'à maintenant, c'était les pires routes que j'ai vues. Ceux qui pensaient que les routes sur lesquelles on peut trouver quatre générations d'asphalte sur 100 m n'existaient qu'au Québec, détrompez-vous. Cela m'a couté deux chambres à air et un pneu fendu en deux endroits en une seule journée. Providence (du moins ce que j'en ai vu) est une ville sans grand intérêt, mis à part un monument qui rend hommage aux vétérans de la guerre de Corée.

À propos des crevaisons: changer une chambre à air demande environ 12 minutes (y compris le temps qu'il faut pour se laver les mains et remettre le stock dans les sacoches), 9 minutes si on se dépêche et 15 si ça va mal. Ce n'est donc pas si grave que ça, et puis, ça fait partie de la game. Il faut juste s'arranger pour toujours avoir le matériel de rechange nécessaire. Je ne répare pas les chambres à air car je mets 95 livres dedans et les patches ne tiennent pas toujours. Je change donc à chaque fois, et je lance le tout dans le bois, le plus proche possible d'une pancarte "Do not litter" (selon les états, les amendes varient de 49$ a 1000$). Une chose que je trouve intéressante ici est que le prix de l'essence varie beaucoup, même à l'intérieur d'un même état. Depuis le début, j'ai vu le prix varier de 1,84$ a 2,36$. C'est quand même étonnant de constater que les Americains n'ont pas su développer le joli cartel qui sévit au Québec.

Pour la suite du voyage, je prévois quitter Boston aujourd'hui, aller faire un petit tour dans le Maine et revenir à Montréal en diagonale, ce qui me fera traverser le New Hampshire et le Vermont. Si la température s'améliore, j'irai peut-être faire un pèlerinage à Whiteface Mountain, NY. Sinon, je prévois être à Montréal dans 5 ou 6 jours.

Pour en finir avec les types de nuit:

3- La nuit chez un hôte. Dormir dans une "vraie maison" permet de rencontrer des gens de la place (qui finalement viennent toujours d'ailleurs) et de laver ses vêtements dans une laveuse (ce qui est plus efficace que de le faire à la main dans un lavabo de camping ou de motel). On rencontre les gens sur CouchSurfing ou par hasard, sur la route. À Jupiter, FL, j'ai demandé à un cycliste de route si je pouvais installer ma tente sur son terrain. Il a accepté et je l'ai suivi chez lui, à 5-6 km à l'intérieur de la ville. J'avais enlevé mes chaussures, pris une bonne partie de ma bière et commencé à monter ma tente lorsqu'il est venu me dire que je devais partir car son épouse ne voulait pas que je reste, elle avait un spook, une "peur". Il était passé 6h, j'étais fatigué, j'avais pris une bière, alors vous pouvez bien imaginer que c'était la dernière chose que je voulais entendre. Le gars se sentait mal, c'est sûr. J'ai eu un instant envie de lui faire une joke sur le fait qu'il était prof de "corporate leadership" et la prise de décision dans son couple, mais je pense pas qu'il aurait ri, alors je me suis retenu. C'était la première fois qu'il faisait ça, et je mettrais ma main au feu que ça va aussi être la dernière. Je suis donc parti - pas le choix - et j'ai trouvé un endroit dans un terrain vacant pas trop loin. Mis à part que j'ai appris un nouveau mot, j'ai retenu de cette expérience qu'il faut toujours s'assurer que l'épouse d'un gars qui vous invite chez lui va être d'accord.

4- La nuit au motel. Le plus grand avantage de la nuit au motel est l'indépendance. Quand on est chez quelqu'un, il faut faire attention de ne pas être trop envahissant, et puis, ça me gêne toujours un peu d'être dans les choses des autres. Au motel, on peut lancer ses vêtements partout, prendre une douche ou un long bain n'importe quand, et choisir le poste de la télé. En prime, on peut même nettoyer le vélo avec les belles serviettes blanches. Par contre, pour mériter un motel, il faut une raison valable, une grosse journée de vélo, du mauvais temps ou les deux à la fois, par exemple. Parfois, il faut aussi aller au motel pour recharger la batterie du GPS, qui a une autonomie décidément très courte, même si je l'ouvre uniquement quand j'en ai besoin. Ça m'est arrivé une fois que la batterie soit complètement vide. Heureusement, c'était en fin de journée, et je savais en gros où j'allais, sinon ça aurait été le drame.

On va dire que ça va être assez pour aujourd'hui.

La prochaine fois (s'il y en a une avant mon arrivée), je parlerai des différents types d'accotement et de la ligne blanche.

Bonne journée!

L.

Pièces jointes:

Billet précédent: New York, NY
Billet suivant: Newport, VT

Un commentaire à « De Miami à Québec: Boston, MA »

  1. yannick
    16 octobre 2009 | 21:56

    joli sherman

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