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De Miami à Québec: New York, NY

Vu d’une entrée de tente avec une roue arrière de vélo, du gazon et une canette de boisson énergétique

De Miami à Québec est une série de 10 courriels écrits par Lino Tremblay lors de son périple en vélo entre ces 2 villes. Vous pouvez consulter la série complète des billets.

New York, NY est le sixième billet de la série.

Date: Mercredi 29 avril 2009 23:19:13 -0400
Sujet: New York, NY

Bonjour tous,

Entrer a New York à velo est quasiment aussi difficile que de faire fonctionner Windows XP deux jours de suite sans qu'il plante. En effet, New York est entouré d'eau et aucun des ponts (à péage bien sur) qui y accèdent depuis le sud-ouest n'est fait pour les vélos. Après avoir demandé de l'information à un Polonais, j'ai intercepté un Russe (Alex) qui avait un camion dans une station-service. Il m'a gentiment amené jusqu'à Brooklyn (10-15 km et deux ponts plus loin) tout en me racontant sa vie, celle de sa femme et de ses enfants, ce qui l'avait amené à quitter Moscou, etc.

Après les routes (secondaires ou non) où on a la plupart du temps un large accotement et tout le loisir d'écouter de la musique, rouler au centre-ville de New York vous ramène sur Terre assez abruptement. Il faut être vigilant en permanence ici, car les feux de circulation ont une signification toute relative et les automobilistes ont le klaxon facile. Je séjourne chez une bibliothécaire et son mari, dans Queens, qui est au nord de la ville. C'est une espèce de Villeray, mais plus loin du centre-ville et où un modeste 3 et demi coûte 1450$.

Je ne sais pas pourquoi, mais j'avais idée depuis une semaine de me faire couper les cheveux à New York, ce qui a été fait cet après-midi par une Russe (de St-Petersbourg cette fois) qui a travaillé étonnamment vite et bien (c'est à se demander pourquoi c'est si long chez nous). Je suis ensuite allé dans une librairie plus grosse que la majorité des bibliothèques du Québec (d'où je suis ressorti avec un livre audio de fantasy) et chez Barnes & Noble (où j'ai parlé à des Finlandaises et acheté Into the wild). C'était des grandes et bonnes librairies, mais je préfère encore la Librairie académique d'Helsinki, pour le design de l'immeuble et le multiculturalisme des livres offerts.

Je devrais être à Boston dans deux jours.

Les types de nuits maintenant. Il y en a quatre:

1- La nuit au camping. Peu coûteuse et relativement sécuritaire, la nuit au camping a l'avantage de permettre de rencontrer des gens et de prendre une douche. Bien entendu, vu que j'ai entre autres pour spécialité de m'éponger tout croche en sortant de la douche, cela signifie qu'il faut retourner en courant à la tente en bobettes et en espadrilles, puis entrer dans le sac de couchage le plus vite possible. Je sais pas si c'est parce que je suis malchanceux, mais je n'ai pas encore eu de camping silencieux. Il y a toujours du bruit (la dernière fois, c'était des paons énormes). Autre chose que je ne comprends pas, c'est que certains campings interdisent l'alcool, alors que n'importe qui sait (je l'ai même vu écrit sur un panneau de liquor store du New Jersey) que "Beer is a camping essential". Mais bon, qui va venir vérifier ce qui se passe dans la tente?

2- Le gipsy camping (expression que m'a apprise Frankie, que j'ai connu en Caroline du Nord). Ce genre de camping demande un peu plus de planification. Il faut préférablement attendre d'être entre deux villes, et trouver une place tranquille. Le GPS est très pratique pour savoir s'il y a des rues autour. Une fois l'endroit trouvé, on laisse passer les autos en faisant semblant de fouiller dans un sac et on plonge dans le bois. À Virginia Beach, le camping du Parc national était plein, alors j'ai roulé un peu et fini par trouver une jolie pinède, à 200 m d'un 7-Eleven (dixit le GPS), et juste en face d'un terrain de golf. Cette fois-là, j'avais tellement bien cache le vélo qu'il m'a fallu 10 minutes pour le retrouver, après que je sois parti explorer les alentours. Ca peut paraître insignifiant, mais même si faire du camping de gitans signifie qu'on va s'égratigner les tibias, se laver a la débarbouillette et qu'on peut se faire expulser à tout moment, lire à la lampe frontale sous la tente et sortir faire pipi en pleine nuit, sous les pins et les étoiles, au son des grenouilles et des voitures au loin, en seules chaussures (and I mean it) procure un sentiment de liberté mémorable.

Il se fait tard, alors je parlerai des autres types la prochaine fois.

L.

Pièces jointes:

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